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vrages recueillis pour la première fois, 2 vol. in-12, Paris, 1805; 3° les Friponneries de Londres mises au jour, traduction de l'anglais, un vol. in-12, Paris, 1805; 4° Poésies de Maître Adam Billaut, un vol. in-12, Paris, 1806; 5o la Campagne de trois mois en vaudeville, un vol. in-12, Paris, 1806; 6° les Plaisirs de l'imagination, poëme en 3 chants, nonvelle édition, un vol. in-12, Paris, 1806: c'est sans doute, dit M. Beuchot, la traduction d'Akenside, par d'Holbach; 7° OEuvres inédites de Chrétien - Guillaume Lamoignon de Malesherbes, avec un Précis historique, un vol. in12, Paris, 1808; 8° Manuel du culte catholique, un vol. in-12, Paris, 1810; 9° Précis historique sur les cosaques, un vol. in-12, Paris, 1812; 10° Célestine, ou les Preuves de l'amour,un vol. in-18, Paris, 1813. Sur la fin du gouvernement impérial, Pissot, qui était malheureux, espéra obtenir quelque soulagement à sa misèré en écrivant contre le souverain que l'Europe armée venait précipiter du trône. Il publia: le Mea culpa de Napoléon; l'Aveu de ses perfidies et de ses cruautés, 1814, in8"; et une Histoire de plusieurs aventurier's fameux depuis la haute antiquité jusques et compris Bonaparte, Paris, 1814, 2 vol. in-12. Le pain que le malheureux Pissot espérait ne vint pas, et il mourut à l'hôpital le 15 mars 1815. Il est encore auteur de plusieurs ouvrages Lettres de Henri IV à Me de Grammont, 1814; Siéges soutenus par la ville de Paris, depuis l'invasion des Romains dans les Gaules jusqu'au 30 mars 1814 ;

T. XVI.

Paris, 1815; les Véritables prophéties de Michel Nostradamus, avec les Aventures de la révolution, 1816, 2 vol. in-12; et enfin, le Frère criminel, un vol. in-18, Paris, 1818 'ces deux derniers ouvrages sont posthumes.

PISTICCI (le P.), religieux franciscain de Naples, dont le nom est consacré par la reconnaissance de tous les Français, naquit à Naples en 1765. Admis dès l'âge de 15 ans dans le couvent des Franciscains, il s'y fit remarquer par sa piété et la douceur de ses mœurs. C'est le témoignage que lui rendent ceux mêmes qui se prononcèrent le plus fortement contre lui. Ce religieux avait l'esprit éclairé, et il ne repoussait pas de ses lectures habituelles les bons livres de philosophie. Ils fortifièrent à la fois son esprit et son cœur. La révolution française,dont il eut bientôt connaissance, ne le compta point au nombre de ses ennemis. Il en admira les principes et n'en détesta que les excès. Lorsque les Français eurent conquis en 1799, le royaume de Naples, le P. Pisticci fut informé que les lazzaroni, attachés au roi Ferdinand IV, tramaient dans l'ombre et dans le plus profond secret, un complot contre les Français. La seule humanité l'inspira. Il veut sauver une foule de victimes du fer des assassins, et il consent, pour atteindre ce noble but, à feindre une indignation profonde contre les conquérans de sa patrie. La haine est aveugle; elle croit que tous les cœurs se dénaturent pour recevoir ses funestes impressions. Les lazzaroni entourent le P. Pisticci, ils ne doutent pas qu'il n'entre dans le complot

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qu'ils ont formé, et lui annoncent leur projet,qui tend à égorger dans une seule nuit les Français établis à Naples et tous les patriotes napolitains. Quatre d'entre eux le conduisent, mais en prenant toutefois la précaution de lui mettre un bandeau sur les yeux, dans le lieu où ils ont caché leurs armes et leurs munitions. Là, le P. Pisticci, effrayé à la vue de leurs immenses munitions de toute espèce, parvient cependant à les trompersur le sentiment qu'il éprouve. On l'éloigne avec les mêmes précautions. Libre enfin de toute surveillance, cet homme généreux va rendre compte au général français des projets des lazzaroni et des moyens qu'ils ont à leur disposition. Comme il ne peut désigner la caverne où il a été conduit, il prend le parti de se faire arrêter comme conspirateur avec ses guides. On les enferme; mais les 4 Jazzaroni soupçonnant que leur détention est son ouvrage, refusent de lui faire connaître les projets de leur corporation. Les Français et leurs partisans furent sauvés par les déclarations du P. Pisticci, qui, devenu libre, retourna aussitôt à son couvent, ne voulant aucune récompense du service qu'il avait rendu, guidé par la plus pure générosité. L'armée napolitaine ne tarda pas à rentrer dans Naples. Le cardinal Ruffo, qui la commandait, ne se crut point engagé par la capitulation solennelle qu'il avait consentie; il fit arrêter le P. Pisticci et tous ceux qui comme lui se croyaient à l'abri de toute réaction. Ce religieux fut condamné à être pendu; il fut exécuté au mois de novembre de la même année

(1799); sa mort fut courageuse et calme comme sa vie. Il légua sa mémoire aux Français et à la postérité.

PITARO (A.), docteur en philosophie et en médecine, né en Calabre d'une famille notable de ce pays, fit d'excellentes études à Naples, et devint, avant l'âge de 20 ans, professeur de physique dans le corps royal d'artillerie du royaume. Il venait d'être nommé professeur de chimie au corps de la marine lorsque la révolution éclata à Naples en 1799. Comme il n'en adopta pas les principes, il fut obligé de s'expatrier, et vint chercher un asile en France. M. Pitaro exerça long-temps et avec distinction la profession de médecin à Paris, et était, en 1807, meinbre de la société médicale d'émulation et de la société galvanique. Il est rentré dans sa patrie depuis les événemens politiques de 1814.

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PITOU (LOUIS-ANGE), ancien chanteur populaire, et, depuis la restauration, libraire de Mãe la duchesse d'Orléans, est né en 1769, à Valinville, près de Châteaudun, département d'Eure-et-Loir, et prétend descendre de l'auteur de la Satyre Menippée. M. Pitou s'est acquis une sorte de célébrité dans les premiers temps de la révolution, par les chansons royalistes qu'il composait et chantait devant le peuple rassemblé autour de lui par ses chants et ses lazzis. Des allusions souvent grossières, quelquefois fines et piquantes, contre le gouvernement, en amusant ses auditeurs, attiraient sur lui l'attention de la police, et le firent souvent arrêter; mais à peine était-il remis en liberté, qu'il recommen

çait ses attaques, dont le résultat, après 16 arrestations, fut, par jugement du tribunal criminel de Paris, au mois de novembre 1797, une condamnation à la déportation perpétuelle. Conduit à la Guiane, il parvint à rompre son ban, revint à Paris après les événemens du 18 brumaire an 8 (9 novembre 1799), et fut arrêté. Cette fois, la police se contenta de le déposer dans les prisons de la Force, où il resta assez longtemps. Voici, à l'occasion des services que M. Pitou a rendus à la cause royale, comme il s'exprime lui-même dans son recueil : Toute la vérité au roi, etc. « Sans avoir eu d'autre appui au commencement que la liberté des opinions et la lutte entre les jacobins et les républicains, je suis parvenu à former un parti si nombreux pour la cause du roi, que tout Paris est venu me voir, me critiquer, me défendre et m'encourager; que je suis le seul dans toute la France qui ait, pendant 3 ans, péroré tous les jours deux ou trois mille hommes en faveur de la royauté; que vingt fois j'ai fait fuir la police et la force armée, se présentant pour m'arrêter en public; qu'après tant de revers et une résistance aussi longue, aussi courageuse, je suis le seul qui ait échappé aussi miraculeusement à la mort après y avoir été condamné deux fois. » Il ajoute dans un autre paragraphe : « Je me dis, en 1795 la Satyre Ménippée, ouvrage de mes aïeux, dessilla les yeux du peuple, déconcerta les ligueurs, et valut des armées au Béarnais. Nous sommes dans les mêmes crises, essayons des mê

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mes moyens. De 1795 à 1797, j'ai composé, imprimé et vendu en public, tous les jours, dans tout Paris, des Satyres Menippées qui ont fait plus de quarante mille prosélytes à la monarchie. Ces satires m'ont rapporté 260,000 francs. Cette fortune était une propriété bien légitime que j'avais acquise au prix de mon sang, en combattant pour votre majesté. Fidèle à mon serment, j'ai distribué cette somme pour briser mes fers, pour sauver la vie à plusieurs agens du roi qui étaient sous les verroux, et pour seconder les mouvemens opérés en faveur de la royauté, pour faire réussir le contre-dixhuit fructidor. J'en appelle au témoignage de 80,000 hommes. » M. Pitou paraît avoir obtenu de la munificence royale, peu après la première restauration, en 1814, une pension de 1,500 fr. On trouvera à ce sujet des détails fort curieux dans son ouvrage : Toute la vérité au roi, etc. Il a fait imprimer: 1o Voyage à Cayenne, dans les deux Amériques et chez les antropophages, 2 vol. in-8°, fig., 1808, 2o édition; 2° le Chanteur Parisien, ou Recueil de vaudevilles qui ont fait exiler L. A. Pitou, 1808, in-18; 3° Tablettes des grands événemens depuis 1787 jusqu'à 1808, in-18, 1808; 4° l'Urne des Stuarts et des Bourbons, ou le fond de ma confession sur les effets du 21 janvier, etc. 16, 17, 18 et 19e siècles, 1815, in-8°; 5o Analyse de mes malheurs et de mes persécutions depuis 25 ans, 1816, in-8°; 6' aux Amis de l'ordre et de la paix, 1817, in-8°; 7° Prières au tombeau des Bourbons, 1818, in-8°; 8° le Trône du martyr du 15 février 1820, bro

chure à l'occasion de l'assassinat du duc de Berri, et à la réclamation que M. Pitou a faite du dernier coucher de ce prince contre la prétention de M. Grandsire, secrétaire-général de l'académie royale de musique, à la possession de ce coucher, Paris, in-8°; 9° Toute la vérité au roi et à la justice sur des Jaits graves touchant l'honneur de la maison de Bourbon, Paris, 1821, 2 vol. in-8°.

PITT (WILLIAMS), second fils du grand Chatham, de ce Chatham le plus éloquent et le plus probe des ministres de sa nation, éleva l'Angleterre à un degré éminent de prospérité commerciale, tint les rênes du gouvernement depuis sa première jeunesse, lutta seul contre l'opposition de l'Europe entière, ligua tous les rois contre la France, et poursuivit dans tout le cours de sa vie un seul but, une pensée unique, l'abaissement de cette nation; il le chercha par tous les moyens; il employa, pour obtenir ce résultat, tous les ressorts de la politique. Homme d'état ferme et habile, auquel l'admiration de ses partisans prêta des combinaisons profondes qui ne lui appartinrent jamais; poussant l'ambition jusqu'au délire, et tourmenté du besoin de soumettre l'Europe au machiavélisme anglais; doué de persévérance, de sagacité et de force dans l'esprit, mais que rien n'arrêtait, ni humanité, ni philosophie, ni morale publique, et qui imprima, surtout aux opérations du cabinet de Saint-James, ce caractère d'égoïsme barbare que l'histoire ne lui pardonnera pas. On ne peut offrir dans cette notice biogra

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phique autre chose que les grands traits d'une vie politique, remplie d'ailleurs de calculs secondaires et de mouvemens de peu d'intérêt. Il n'est point né en France, comme on l'a prétendu, mais dans le comté de Keur, dans la maison de campagne de son père, à Haye, le 28 mars 1759. De nombreuses maladies le menacèrent de la mort dès sa première enfance; cependant il apprit de bonne heure le grec et le latin. La lecture de Thucidide et l'étude de l'algèbre, ses occupations favorites, semblaient annoncer ce qu'il devait être plus tard, et signaler les penchans naturels de son esprit. Il acheva ses études sous son oncle, l'évêque de Winchester; et, reçu avocat, il plaida plusieurs causes avec succès. Déjà l'ambition de se distinguer à la chambre des communes agitait ce jeune homme; on le voyait paraître à toutes les séances; il étudiait les ressources de l'éloquence parlementaire, et, après s'être vainement présenté, en 1780, comme candidat à l'université de Cambridge, il fut élu l'année suivante pour le bourg d'Appleby. C'était un pesant fardeau que le souvenir et le nom de Chatham. Pitt, dès son début, se montra digne de le soutenir. Il entra dans l'opposition, qui donnait tant de peine à lord North, dont le mérite était bien inférieur à celui de ses adversaires. Burke, Fox, Sheridan (voyez ces différens noms) attaquaient chaque jour une administration maladroite et mystérieuse. Pitt se rangea, dès son entrée au parlement, au nombre de ces ennemis redoutables du ministère. Son premier discours

Tome 16,

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William Pitt.

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