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Compte que j'ai l'honneur de rendre au roi de l'argent qui m'a été remis par M. de Bouillé.

Reçu de M. Bouillé la somme de 96,500 liv. en assignats de 200 liv., avec ordre de les changer en or, et de faire les distributions et dépenses nécessaires.

Remis au comte Charles Damas, par ordre de

M. de Bouillé, la somme de 36,000 liv., sur lesquelles il m'en a remis 12,000 depuis, ci.

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Change de 60,000 liv. en or, à vingt pour cent. Remis à M. Hamilton, par ordre, en or, la somme de.

Remis à M. de Goglas, en or, dont le billet ci-joint : ils lui ont été volés lors de son arrestation.

Argent remis à M. Daudouin, et qui lui a été volé lors de son arrestation, et dépense du détachement à Sainte-Menehould: en tout.

Argent distribué pour divers objets, et dont la moitié a été volée, à peu près deux cents louis.

Total.

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24,000 1.

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4,800

76,914 1.

Observations.

Les 24,000 liv. remises en or à M. Hamilton doivent se trouver dans la caisse militaire du régiment de Nassau, infanterie, M. de Bouillé y ayant fait déposer l'argent qu'il avait pu charger à Metz.

Le comte Charles rendra compte, à son retour, des 24,000 1. qu'il a entre les mains et dont j'ai son billet.

J'ai une reconnaissance à M. Hamilton; elle est dans le portefeuille que j'ai confié, à Varennes, à l'officier de hussards, nommé Boudet, le même qui a remis à Monsieur les diamans de madame Élisabeth. Je n'ai point entendu parler de lui depuis ce temps-là.

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› Nota. Le roi a donné la reconnaissance de cette somme, qui lui a été remise le 13 novembre 1791.

f

› Je suis comptable de cette somme envers le roi; je le supplie d'ordonner à son trésorier de la liste civile de la recevoir, et de me donner, de la part du roi, une décharge que je puisse échanger contre més billets qui sont dans les mains de M. de Bouillé. Signé, CHOISEUL-STAINVILLE.

Paris, le 2 novembre 1791.

"Ainsi toute la race des Capets conspirait contre la patrie; et tandis que les hommes s'armaient pour la déchirer, les femmes consacraient leurs diamans aux frais de l'entreprise.

Le billet de Damas porte... (Troisième pièce, liasse B, no 1. )

Mon compte avec M. de Septeuil.

J'ai reçu dans le mois de juin, en assignats.

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Prêté à M. Remy, quartier-maître du régiment.

19,000

1,200

La nourriture de sept officiers détenus à la Moroy,

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Lorsque M. Remy est sorti de prison, il n'avait rien du tout ; je lui ai donné cinquante louis. Si le roi veut lui faire cette gra

tification, elle restera portée sur ce compte; sinon il n'a voulu l'accepter que comme un prêt : j'en tiendrai compte.

› A l'égard de la dépense des officiers de la Moroy, il fut décidé que les prisonniers ne recevraient rien pour leur nourriture comme à l'Abbaye; je me chargeai de la partie du dîner, parce qu'il en coûtait à ces messieurs six livres par jour, et qu'ils n'en avaient pas les moyens. Ils mirent du scrupule à êtré nourris par moi, ét ne voulurent continuer cet arrangement, que parce que je leur dis que je ferais cette dépensé sur l'argent que j'avais au roi, et qu'il l'approuvait. J'ai soustrait le septième de la dépense pour ma part, et j'ai porté en compte les six autres.

Je remettrai à M. le duc de Choiseul, à son ordre, le compte ci-dessus, montant à 15,439 liv.

Signé, C. DAMAS.

> Nota. Depuis ce compte écrit, j'ai su, par le comte François d'Écars, que mon portefeuille, avec le billet de M. Hamilton et d'autres, étaient déposés chez l'électeur de Trèves, avec les objets qui m'avaient été confiés..

Enfin le compte final de cette expédition de Varennes est arrêté par le roi, le 16 avril dernier, sur une lettre signée Choiseul-Stainville. (Liasse D, no 2.)

Nous estimons qu'elle a coûté, à la liste civile, 6,066,800 liv., dont 3,200,000 liv. avaient été empruntées au sieur Duruey, dans les mois de février et d'avril 1791. Le reste fut fourni par le trésorier Septeuil, depuis mai jusqu'en juin. (Liasse A, no 5. Livre vert, liasse D.)

Vous avez remarqué, représentans du peuple, qu'un certain Goglas est désigné dans la lettre de Bouillé, pour avoir reçu de lui une somme de 3,600 liv., et dans celle de Choiseul-Stainville, pour avoir reçu, de ce dernier, 9,000 liv. Eh bien! cet agent corrompu et apparemment subalterne, car son nom est désigné dans la lettre de Bouillé, a reparu depuis sur la scène. Il a reçu de la liste civile, le 29 février 1792, une somme de 60,000 liv., dont il s'oblige à rendre compte. (Liasse B, n. 10.)

Jugez quel compte il peut rendre et de quelles affaires il devait être chargé !

Tu nous le diras, Louis Capet; et tu verras que tu ne saurais nous abuser sur tes intentions, quand nous te produirons les quittances de la veuve de Favras, à laquelle tu faisais une pension de 4,000 liv. (Liasse A, no 4), et qui n'a cessé d'être payée jusques, et compris le premier juin dernier; quand nous te représenterons ta promesse, en date du mois de mars dernier, de faire à deux ci-devant curés de Versailles (les nommés Jacob), une pension de 800 liv. par tête, tant qu'ils seront déplacés. (Liasse C, n° 10.) C'est encore là un des objets pour lesquels tu recommandes le secret; et tu ne t'attendais pas, sans doute, impérieux despote, qu'après une défense aussi formelle, ce secret pût être divulgué. Tu seras forcé de convenir que tu ne répandais tes largesses que sur les ennemis du peuple français, de cette nation prodigue envers toi du fruit de ses abondantes sueurs.

Rougira-t-il, citoyens mes collègues, quand nous lui justifierons qu'il n'est aucun moyen de corruption qu'il n'ait tenté sur des hommes faibles : qu'il a employé tous ses soins à égarer le peuple, et qu'il n'ouvrait ses dangereux trésors que dans l'espoir de parvenir à ce but?

Quand nous lui prouverons que l'auteur du Postillon de la guerre a reçu de lui, aux mois de mai et juin derniers, une somme de 8,000 liv. (Liasse A, no 1.) celui du Logographe, dans l'espace de trois mois, une somme de 34,560 liv. (Liasse A, n° 1.) (1).

Quand nous lui représenterons une note tirée du portefeuille, qui annonce un cautionnement, en son nom, d'un million deux cent mille livres pour soutenir les libraires de Paris (Liasse A, n. 9); quand nous lui ferons voir une lettre de Laporte à Septeuil (Liasse C, n. 11), dont je crois important de vous donner

(4) Deux individus ont été impliqués dans cette affaire; ce sont les citoyens Beaudoin et Lehodey. Ils ont été cités, ont comparu, et leur innocence a été reconnue par la commission. (Note originale.)

lecture, car il serait difficile d'en exprimer le sens. Bon peuple, à quels piéges tu as su te dérober!

Lundi.

Voici, monsieur, encore deux mandats. Dans le fait, l'on éprouve depuis quinze jours le bon effet de cette dépense.

Je joins également ici deux ordonnances: Pour la suite des dépenses de cette malheureuse garde.

J'ai l'honneur, monsieur, de vous renouveler les assurances de mon sincère attachement.

Signé d'un paraphe reconnu pour être celui de Laporte.

Il y a des mouvemens dans les faubourgs; mais on est prévenu, et on a pris des mesures. >

Représentans du peuple, je vais réveiller votre active sollicitude, et tourmenter vos ames probes; payez de plus ce tribut à la patrie. Je vais vous entretenir de la déclaration qui vous a été passée à cette barre par le comité de surveillance de la Commune de Paris. Il vous a lu une lettre de Laporte (Liasse C, n. 7, pièce 36), qui annonce un sacrifice projeté pour payer un décret. C'est le seul titre où se rencontre ce fait; et, sur notre honneur, il n'en existe pas d'autre trace dans l'immensité des papiers que nous avons parcourus: ainsi le crime reste tout entier à la charge du tyran. Oui, parjure, il demeurera constant, mais rien de plus, que tu t'es flatté d'acheter, au prix d'un million cent cinquante mille livres, un décret qui déchargeât la liste civile d'une partie des pensions que tu faisais, pour les reporter sur la caisse nationale.

Il demeurera constant encore que tu as essayé de même (Liasse C, n. 1), au prix de 50,000 liv., d'obtenir un décret favorable à la liquidation des offices de ta ci-devant maison.

Citoyens mes collègues, ni l'un ni l'autre de ces décrets n'ont été rendus; et le vil corrupteur reste, sans fruit, chargé de la honte attachée à sa démarche.

De quoi n'était-il pas capable, le monstre ! Vous allez le voir aux prises avec la race humaine tout entière. Je vous le dénonce comme accapareur de blé, de sucre et de café.

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