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dets impériaux, de 12,000 volumes, et qui s'augmente tous les ans; celle de la Société économique; enfin, la bibliothèque de l'université, nouvellement fondée, riche déjà de 11,000 volumes.

Saint-Pétersbourg renferme encore plus de vingt bibliothèques particulières que l'on peut citer: telles sont celles des comtes Tschernichef, Schouvalof, Tscheremetef, Strogonof, Youssoupof, Boutourlin, dé défunte la princesse de Detschkof, du conseiller intime Betzkoi, du prince Kourakin, du lieutenant-général de Klinger; ce dernier possède les meilleurs ouvrages littéraires, historiques, philosophiques et politiques, anglais, allemands, français et italiens, etc.

A Moscou, il y a deux bibliothèques : celle de l'université et celle du synode. Cette dernière est riche en manuscrits grecs du mont Athos; mais toutes deux ont éprouvé des pertes très-considérables à l'époque de l'incendie en 1812; elles viennent d'être heureusement réparées en 1826.

On doit encore remarquer celle de Demidof, celles de Kasan et d'Astraçan; la dernière contient beaucoup de manuscrits persans et tartares; la bibliothè que de l'université de Dorpat, qui, avec les 6,000 volumes qu'elle doit à la générosité du grand-duc Constantin, en possède maintenant 30,000; les bibliothèque d'Abo, Wilna et Kharkof; celle de Riga qui, établie dans un bâtiment neuf et très-élégant, renferme des livres fort précieux. Chaque membre de la magistrature municipale est tenu, à son entrée en fonction,

de faire présent d'un ouvrage à cette bibliothèque. On y garde une lettre originale de Luther aux magistrats de Riga, qui lui avaient demandé un prédicateur. Riga possède en outre deux bibliothèques, l'une appartenant aux écoles, l'autre à la cour de justice. On peut encore citer celle de Kief, au couvent des moines Pescherski; celle fondée par le patriarche Nikou, bâtie par lui, à Woskresmskoï, gouvernement de Moscou; enfin la belle bibliothèque du couvent Troitzkoi-Sergeief, à dix milles de Moscou.

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S V. Bibliothèques polonaises.

La Pologne possède également des bibliothèques nombreuses et très-riches; celle de Varsovie, qui contient environ 70,000 volumes, dont la plupart sont modernes, est dirigée par le savant M. Lindé, correspondant de l'Institut de France. Chaque année, ce zélé bibliothécaire l'augmente de plusieurs milliers de volumes dont il fait l'acquisition aux ventes étrangères. Les bénédictins de Cîteaux et quelques autres couvens ayant été réformés en 1817, leurs biens furent réunis aux fonds des ecclésiastiques séculiers, et M. Lindé parcourut les bibliothèques de ces couvens pour y choisir les livres dont pouvait s'enrichir celle de l'université; on y fit alors transporter 50,000 volumes. Varsovie possède encore d'autres bibliothèques assez considérables, comme celle de la Société des amis des lettres, celle des Pères des missions et des Pères des

écoles pieuses, et plusieurs autres que nous ne nommerons pas.

Depuis la renaissance des lettres en Pologne, plusieurs particuliers ont rassemblé aussi, à grands frais, de fort belles bibliothèques; on peut citer celle de M. Chreptowicz, chancelier du grand-duché de Lithuanie, qui a été transportée à Szezorsi, où elle est ouverte au public; celle de M. Dzialynski à Posen, etc.; mais celle de Palawy surpasse toutes celles que nous venons de désigner. La famille du prince Czartoryski n'épargna ni soins ni dépenses pour l'augmenter; elle vient d'acquérir, en 1819, pour 12,000 ducats de Hollande (dix mille louis), la bibliothèque de feu Thadée-Czacki, la plus riche en manuscrits historiques de la Pologne.

Cracovie possédait aussi une très-riche bibliothèque, décorée du nom de bibliothèque de la République ou de Zaluski, fondée et consacrée au public par denx frères de ce nom, en 1745; malheureusement depuis cette époque aucune somme n'a été destinée à l'augmenter et à l'entretenir. Dans le principe, elle consistait en 300,000 volumes, y compris 52,000 qui existaient en duplicata. Par la vente de ces doubles et par différentes autres circonstances, la collection fut réduite, en 1791, à 200,000 volumes. Après avoir été pillée à plusieurs reprises, elle fut envoyée par le général Suwarow à Saint-Pétersbourg, en 1795, réunie à celle de l'empereur, disposée dans trois pièces élégantes et ouverte au public depuis 1812.

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La bibliothèque publique d'Amsterdam serait beaucoup plus utile si les livres y étaient arrangés avec plus d'ordre et de méthode; mais, au contraire, il y règne une telle confusion, que si l'on demande un ouvrage quelconque, ce n'est qu'avec une peine extrême qu'on peut le trouver; la collection est au reste très-estimable.

Il y a dans les Pays-Bas plusieurs autres bibliothèques fort curieuses, telles que celles d'Anvers, de Gand, etc.

Il y a deux bibliothèques publiques à Leyde': l'une fondée par Antoine Thisius; l'autre, qui est celle de l'université, lui a été donnée par Guillaume I, prince d'Orange. Ce qui rehausse son prix, ce sont les manuscrits grecs, hébraïques, chaldéens, syriaques, persans, arméniens et russiens, que Joseph Scaliger laissa à cette école, où il avait professé pendant plusieurs années. La Bible Complutensienne n'est pas un de ses moindres joyaux; elle fut donnée par Philippe II, roi d'Espagne, au prince d'Orange qui en fit présent à l'université de la ville. Cette bibliothèque a été augmentée par celle de Holmannus, et surtout par celle du célèbre Isaac Vossius; cette dernière contenait un grand nombre de manuscrits pro

'M. Hamakers a donné le catalogue des manuscrits orientaux de la bibliothèque de l'académie de Leyde, in-8°, 1820.

venant, à ce qu'on croit, du cabinet de la reine Christine de Suède.

§ VII. — Bibliothèques allemandes.

L'Allemagne honore et cultive trop les lettres, pour n'être pas fort riche en bibliothèques. On compte, parmi les plus considérables, celles de Francfort-surl'Oder, de Leipsick, de Dresde1, d'Augsbourg. Mais la plus intéressante, sans contredit, est celle de l'empereur, à Vienne ; elle contient plus de 330,000 volumes: il y a un nombre prodigieux de manuscrits grecs, hébraïques, arabes, turcs et latins. Lambatius en a publié le catalogue, et gravé les figures des manuscrits; mais, malgré les soins et le travail de l'artiste, elles n'intéressent que faiblement. Cette bibliothèque, fondée par l'empereur Maximilien en 1480, remplit huit grands appartemens, auprès desquels en est un neuvième consacré aux médailles et aux curiosités, dont la plus remarquable est un grand bassin d'émeraude. Cette bibliothèque vient de s'enrichir de celle du feu prince Eugène, qui était considérable.

Vienne renferme en outre sept bibliothèques publiques; celle de l'université contient 108,000 volumes; celle nommée Thérésienne, 30,000 : le nombre des

M. Adolphe Ebert vient d'en donner une description très-détaillée.

2 M. Léon en a donné un précis historique en 1820, in-8°.

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