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tres : l'une, qui offre un asile aux lecteurs en hiver, renferme une collection considérable de ce qui a été imprimé sous le titre d'OEuvres; et l'autre, toutes celles dont les auteurs furent Lyonnais.

Plusieurs autres pièces se trouvent au-dessus et contiennent les manuscrits et les éditions publiées avant 1500.

Une vaste terrasse de soixante-dix pas de longueur, vient aboutir à la grande salle de la bibliothèque, et procure à l'homme studieux la facilité de se promener, et de respirer un air pur, tout en se livrant à la méditation. ·

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Rien n'est aussi beau que le point de vue qu'on découvre de cette terrasse et du balcon de la bibliothèque les regards plongent sur un superbe quai couvert d'arbres, bordé des plus belles maisons de la ville, et qui longe le Rhône dont les eaux rapides et brillantes coulent dans un vaste canal.

Cette bibliothèque contient plus de 100,000 volumes.

S XII. — BIBLIOTHÈQUE DE MARSEILLES.

Excepté la bibliothèque d'Aix, due à la libéralité de feu M. le marquis de Méjanes, toutes celles qui se sont formées dans le département', ont eu pour premier fonds les livres que la suppression des

'Statistique des Bouches-du-Rhône par M. le comte de Villeneuve, in-4°, 1827.

maisons religieuses mit d'abord à la disposition des communes ou des districts. C'est ainsi que Marseille, Arles, Tarascon et Salon ont rassemblé une grande quantité de livres, dont la classification et le placement n'ont encore offert de résultat positif que dans les deux premières de ces villes. Salon serait plus avancée sur ce point que Tarascon; mais quoiqu'on voie naître un commencement d'ordre qui permet d'espérer quelque utilité de ces deux dépôts, on ne peut encore donner le titre de bibliothèque publique qu'aux établissemens de ce genre formés dans les trois chefs-lieux d'arrondissement.

Sans parler des efforts que firent les membres de l'académie de Marseille, pour soustraire aux ravages révolutionnaires les débris des bibliothèques religieuses échappés aux dilapidations, nous dirons seulement que M. Achard, l'un de ses membres les plus laborieux et les plus zélés, secondé et appuyé par ses collègues, publia en 1792 un mémoire dans lequel il rappelait que, dès le mois de mars 1790, la cité avait manifesté le vœu de posséder une bibliothèque pu-" blique, formée au moyen d'un choix des livres trouvés dans les bibliothèques des maisons ecclésiastiques supprimées. Il ajoutait qu'ayant été désigné pour faire ce choix, il avait d'abord fait déposer dans les salles de l'observatoire 5,000 volumes; qu'il existait encore la collection entière de Sainte-Marthe (oratoire) composée de 8,000 volumes; 3 à 4,000 volumes déposés au couvent des ci-devant Bernardins; 8 à 10,000

volumes de la bibliothèque du Bon-Pasteur et de celle des frères des Écoles chrétiennes; en tout 27,000 volumes dont on pouvait disposer pour l'établissement projeté, et qui furent en effet déposés dans le local des Bernardins en 1793.

Par un arrêté du 14 février 1793, le directoire du département ordonna la création d'une bibliothèque publique, dont M. Achard fut nommé bibliothécaire. Aidé de l'aîné de ses fils, ce savant travailla à la confection des inventaires et des catalogues, avec un zèle infatigable.

Les salles de la bibliothèque furent préparées, et en état de recevoir le public, dès l'année 1798; peu de temps après on en fit l'ouverture, le 10 mars 1799.

L'établissement du lycée et les changemens de disposition dans les entrées obligèrent de fermer la bibliothèque pour quelque temps; ce ne fut qu'en 1805 que l'on en put faire l'ouverture définitive; et depuis cette époque, elle n'a cessé d'être publique. On le boulevard et en traversant la y entre par salle des Pas-Perdus du Musée; elle occupe au premier étage l'aile située du nord au sud; la grande salle a 40 mètres de longueur sur 6 de largeur; sa décoration est élégante. Une galerie, pratiquée audessus des corniches qui couronnent les panneaux, règne tout autour et permet d'atteindre aux rayons les plus élevés.

La bibliothèque possédait, d'après le dernier inventaire, fait en septembre 1819 par M. Jauffret,

bibliothécaire actuel, 40,627 volumes imprimés et 1,270 manuscrits. Ce nombre s'accroît annuellement des ouvrages reçus en don du gouvernement et des particuliers, ainsi que de ceux achetés sur les fonds qui lui sont alloués par le conseil municipal.

Cette bibliothèque est portée sur le budjet de la ville pour une somme de 5,400 fr., plus 3,000 fr. pour achat de livres.

Elle est ouverte les lundi, mercredi et vendredi depuis dix heures du matin jusqu'à deux heures de relevée, et elle contient en ce moment environ 50,000 volumes.

§ XIII. — BIBLIOTHÈQUE D'ORLÉANS.

Guillaume Prousteau, docteur régent de l'université d'Orléans, où il mourut en 1715, donna sa bibliothèque à la ville. Son dessein avait d'abord été de confier ce dépôt à MM. de la Cathédrale, qui lui firent jeter les yeux sur les Bénédictins de BonneNouvelle, auxquels il en fit une donation entre-vifs, revêtue de toutes les formalités nécessaires. Cette bibliothèque, formée en partie de celle de Henri de Valois, que M. Prousteau avait acquise en 1679, contenait six mille volumes. Depuis, elle s'est augmentée de plusieurs dons et de quelques ouvrages que lui accorde Son Excellence le ministre de l'intérieur; ce qui a porté à 26,000 le nombre de volumes qu'elle renferme présentement.

La bibliothèque de la cathédrale avait été formée du cabinet de plusieurs chanoines, tels que MM. Desmatier, Guillon, Desmareau, mais surtout de celui de François Morel qui, par son testament du 13 avril 1713, « donne et lègue à MM. les vénérables Doyens, Cha»> noines et Chapitre de l'église d'Orléans, toutes les » estampes, papiers, médailles d'or, pièces curieuses, » antiques, et livres qui sont et se trouveront au jour de son décès, à condition que la chambre ou » cabinet de sa bibliothèque sera ouverte au public » une fois la semaine, pendant deux heures, etc. »

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§ XIV. — BIBLIOTHÈQUE DE REIMS.

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Il existait, à Reims, avant 1791, un grand nombre de bibliothèques. Les plus remarquables étaient celle du Chapitre, qui avait commencé en 1401 par les livres d'Hincmar et de Filastre, et qui s'ouvrait les mercredi et vendredi de chaque semaine; celle de l'abbaye de Saint-Remi qui contenait 20,000 volumes; celle de Saint-Nicaise, composée de 16,000 volumes; celle de Saint-Denis, de 8,000, et celle des Minimes de 1,000; beaucoup de chanoines avaient aussi des bibliothèques très-belles. La révolution a détruit tous ces différens dépôts. De leurs débris on a formé une bibliothèque publique, qui fut d'abord placée à la bibliothèque de l'abbaye Saint-Remi dont la forme est noble et imposante. La salle a six

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