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férentes régions de la terre. Les voyages, les livres d'antiquités, les divers muséums, les iconographies, les mémoires de presque toutes les sociétés savantes de l'Europe, les ouvrages périodiques s'y trouvent à côté des livres hébreux, arabes, turcs, arméniens et malabares, dont les amateurs des langues orientales chercheraient à se faciliter l'intelligence. De nombreux manuscrits méritent enfin sous tous les rapports l'attention de l'homme studieux.

Cette bibliothèque, remarquable surtout par le choix des éditions et la beauté des reliures, s'est encore enrichie de différens envois du gouvernement et de l'achat d'une partie de la bibliothèque de M. Fauris de Saint-Vincent qui a été partagée entre les villes de Marseille, d'Aix et d'Arles: par cet arrangement, la ville d'Aix a en outre obtenu les objets d'antiquité et une foule de monumens, sceaux, monnaies, etc., du moyen âge, et des manuscrits précieux parmi lesquels une certaine quantité ont appartenu au célèbre Peyresc. M. le docteur Gibelin en est le bibliothécaire actuel. Le sousbibliothécaire, M. Diouloufet, a fait revivre dans ce pays la muse provençale, et rappelle dans ses vers la piquante naïveté et la délicatesse de nos anciens troubadours.

§ III.

BIBLIOTHÈQUE D'AMIENS.

En 1790, tous les livres et manuscrits provenant des couvens supprimés, furent réunis, par les soins de M. Baron, à la bibliothèque de l'abbaye des Premontrés à Amiens. Ce dépôt s'accrut ensuite des livres des anciens colléges et séminaires, de ceux qu'on avait rassemblés dans les arrondissemens de Mont-Didier et Péronne. Ces catalogues particuliers ont été refondus dans un recensement général qui a servi à faire ce classement par ordre de matières. Ce classement terminé, on procéda au triage des ouvrages qui devaient rester à la bibliothèque. De cet examen il résulta qu'on eut assez de livres doubles pour en former une bibliothèque au conseil de préfecture, et une à l'évêché. Le surplus des livres reconnus inutiles a été vendu d'après l'autorisation du ministre, sous la surveillance de M. Quinette, et l'argent provenant de cette vente a été employé à se procurer les ouvrages modernes qui manquaient. Une autre partie a servi à fournir une petite bibliothèque au lycée.

La collection de la bibliothèque de la ville qui est publique se compose de plus de 46,000 volumes. Cette bibliothèque est rangée suivant l'ordre indiqué par la bibliographie de M. Debure. Des cinq classes de théologie, jurisprudence, sciences et arts, belleslettres et histoire qui la composent, celles de théologie et d'histoire sont les plus nombreuses. On y

trouve les ouvrages de sources les plus célèbres. Il y a environ 1,500 manuscrits, en grande partie du 11e au 15e siècle; ils sont écrits sur du vélin bien conservé, mais sans luxe. La plupart sont relatifs à la théologie, au droit canonique et à l'histoire. Parmi ces derniers, on en remarque quelquesuns sur l'histoire plutôt ecclésiastique que civile de la ci-devant province de Picardie. Ceux de cette espèce qui provenaient de l'abbaye de Corbies ont été demandés et envoyés à la bibliothèque royale. Cette belle bibliothèque occupe l'étage supérieur du Palais-de-Justice de la ville.

§ IV.— BIBLIOTHÈQUE D'ARLES.

L'hôtel-de-ville d'Arles contenait un dépôt de livres formé des bibliothèques des anciens corps religieux dont on avait tiré la meilleure partie pour enrichir les bibliothèques d'Aix et de Marseille.

En 1809, M. le marquis de Grille, maire de la ville, choisit un certain nombre de livres qu'il fit transporter au collége; et, après en avoir délibéré, le conseil municipal adopta la résolution de former une bibliothèque ; mais pour le moment il fallut se borner aux ouvrages qui devaient en être les premiers élémens. En 1817, un autre maire, M. Perrin de Jonquières, reprit avec plus de succès l'exécution de cet important établissement. Il continua de faire faire au collége

le transport de tous les livres qui restaient à l'hôtelde-ville. Il fut puissamment secondé dans son entreprise par M. de Villeneuve, préfet du département, à la bienveillante faveur duquel la ville d'Arles dut un contingent considérable dans la distribution des livres de la bibliothèque de M. de Saint-Vincent, dont le département avait acquis une partie. Ce fut alors que ce noyau, augmenté encore par suite de l'acquisition que fit la ville en 1821 d'une partie du restant de la même bibliothèque, prit un certain développement.

En 1822, le 1er mai, M. le maire, assisté de ses adjoints, fit l'ouverture de la bibliothèque publique en présence de M. le comte de Villeneuve; et une inscription, placée sur la porte intérieure, constate la reconnaissance de la ville envers le premier magistrat à la protection duquel on doit cet utile établissement.

Cette bibliothèque se compose actuellement de 8,000 volumes; une allocation annuelle de 2,000 fr. est destinée à des achats. Elle est enrichie du bel ou

vrage sur l'Égypte; du voyage à l'Oasis de Thèbes et autres, qui lui ont été donnés par le roi.

SV. BIBLIOTHÈQUE DE BOURG.

le

L'école centrale de Bourg possédait une bibliothèque que gouvernement a ensuite concédée à la ville. Cette bibliothèque, qui contenait alors 10,000

volumes, et qui a été déposée dans une vaste salle attenant aux bâtimens du collége, se compose en grande partie d'ouvrages sur l'Écriture sainte, et de divers commentateurs; une collection de Saints Pères et de Conciles; quelques bons jurisconsultes; quelques anciens philosophes; des ouvrages sur les sciences et les arts, et beaucoup de livres d'histoire forment le reste de cette collection : cette dernière classe surtout est la plus belle et la plus riche.

La bibliothèque a été formée de plusieurs dépôts qui existaient dans le département. Le plus remarquable était celui d'Ambronay qui comprenait l'ancienne bibliothèque de l'Abbaye, celle de la Chartreuse de Portes, de M. Murat-Montferrand et autres. Après le dépôt d'Ambronay venaient ceux de Trévoux et de Montluel; mais il suit nécessairement du mode d'après lequel la bibliothèque de Bourg a été formée, qu'elle doit avoir beaucoup de livres en double.

Cette bibliothèque possède quelques manuscrits qui méritent d'être conservés; nous citerons un Nouveau Testament et un Flavius Josephe sur vélin in-folio ; un Recueil des vies de quelques saints abbés de Cluny et d'autres; un Traité d'anatomie; deux volumes de Décrétales; un Cartulaire de la Chartreuse de Portes; un Nouveau Testament et quelques livres de l'Ancien, aussi sur vélin in-4°. On y remarque aussi un manuscrit sur papier vélin in-4o des œuvres de Scot; les Maurs des Sarrazins et des chrétiens; un

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