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§ VII. — BIBLIOTHÈQUE DES RELIGIEUX DE PICPUS,

FAUBOURG SAINT-ANTOINE.

Elle était considérable et méritait d'être plus connue. Le cardinal du Perron légua à cette bibliothèque une partie de celle qu'il avait à Bagnolet. Elle s'augmenta aussi de celle du P. Heliot, chanoine du SaintSépulcre, qui fit don de la sienne à ce couvent.

§ VIII.— BIBLIOTHÈQUE DES JACOBINS RÉFORMÉS.

La bibliothèque de ces pères, composée de vingtquatre mille volumes, était ornée de deux globes de Coronelli.

En 1638, à la naissance du dauphin, qui a régné sous le nom de Louis XIV, ces religieux s'avisèrent, pour l'augmenter, d'une ruse innocente qui cependant ne leur réussit pas ; ils la dédièrent au dauphin par une inscription qu'ils firent mettre sur la porte.

En 1699, M. Piques, docteur de Sorbonne, leur légua la sienne, qui était composée de bons livres imprimés et manuscrits, la plupart d'érudition ou en langues orientales; on y voyait le manuscrit original du Catéchisme des Jésuites, composé par Estienne Pasquier, et écrit de sa main.

§ IX.—BIBLIOTHÈQUE DES PRÊTRES DE LA DÒC

TRINE.

M. Miron, docteur en théologie, de la maison de Navarre, avait légué à cette maison religieuse sa bibliothèque, à condition qu'elle serait ouverte au public certains jours de la semaine. D'après la volonté du légataire l'ouverture s'en fit le 24 novembre de l'an 1718, par un discours que prononcale père Baizé, bibliothécaire, en présence du cardinal de Noailles et de plusieurs personnes de distinction.

§ X. — BIBLIOTHÈQUE DE ST.-GERMAIN-DES-PRÉS.

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L'une des plus nombreuses et des plus riches du royaume, que Dom Dubreuil avait commencée et composée d'excellens livres. Elle reçut un accroissement considérable sous l'administration de Dom · d'Achery; Michel Antoine Baudran lui légua la sienne vers 1700; l'abbé d'Estrées, évêque de Cambrai, à sa mort arrivée en 1718, lui laissa également la sienne, composée de livres très-bien choisis; en 1720, l'abbé Renaudot, de l'Académie française, l'enrichit d'une précieuse collection d'ouvrages et de manuscrits latins, grecs et hébreux: en 1732 elle s'accrut encore des manuscrits du chancelier Séguier; en 1744, de ceux du cardinal de Gêvres, archevêque

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de Bourges; enfin, en 1762, M. de Harlay lui donna tous les siens.

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Les religieux préposés à la garde de cette biliothèque ne cessèrent de l'enrichir chaque année de bons livres dont le nombre s'élevait, disait-on, à cent mille volumes environ, sans y comprendre vingt mille manuscrits orientaux, grecs, latins et français; entr'autres un Psautier latin, in-4o sur vélin pourpré, lettres onciales d'or et d'argent du 5 ou 6° siècle, qu'on croit avoir appartenu à saint Germain, évêque de Paris ; un livre d'Évangiles, in-4o sur vélip pourpré, lettres d'or et très-élégantes, du 6 ou 7e siècle; un volume in-folio sur écorce d'arbre ou papyrus d'Égypte, contenant des Lettres de saint Augustin; une Bible grecque in-folio sur vélin ; le superbe Polyptique d'Irmiin-folio sur vélin ; le Manuscrit des Pensées de Pascal écrit de sa main sur de petits morceaux de papiers réunis en un volume in-folio, et déposé dans cette bibliothèque par M. Perrier, oncle de Pascal.

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Le 16 août 1794 (fructidor an 11), le réfectoire et la bibliothèque furent consumés par le feu qui prit à quinze milliers de salpêtre; on parvint heureusement à sauver les manuscris qui furent transférés à la bibliothèque royale.

Près de cette riche collection se trouvait un beau cabinet d'antiquités formé par Montfaucon.

'Nom que l'on donne aux grands caractères.

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Cette bibliothèque était composée de livres de chirurgie et de médecine. M. de la Peyronie, premier chirurgien du roi, avait légué un fonds pour son entretien; elle avait 94 pieds de long et 18 de largeur. Elle possédait un cabinet d'anatomie fort curieux, qui renfermait tout ce que ce genre comprend en pièces extraordinaires et en objets singuliers.

S XII. BIBLIOTHÈQUE DE L'ACADÉMIE

D'ARCHITECTURE

AU LOUVRE.

C'était au ministre Colbert, le Mécène des arts et l'ami des artistes, que l'on devait l'établissement de cette bibliothèque, qui était placée dans le pavillon du Louvre qui regarde la rue du Coq. Elle était ornée des portraits des rois et de ceux qui avaient contribué à former cette précieuse collection, composée des meilleurs livres d'architecture, et autres relatifs à la pratique de cet art. Les élèves avaient la permission d'y consulter tous les ouvrages dont ils pouvaient pour leur instruction particulière.

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§ XIII. - BIBLIOTHÈQUE DES PETITS-AUGUSTINS (DITE DE LA REINE MARGUERITE ).

La bibliothèque de ce couvent était dispersée en quatre ou cinq pièces différentes, et n'était composée que de 12,000 volumes, tant imprimés que manuscrits, donnés à ce couvent par M. Maugin, président de la cour des monnaies.

Parmi ces derniers, était le manuscrit original de l'ouvrage que ce président donna en 1650, sous le titre de Vindicia prædestinationis et gratiæ.

M. Pontas l'avait aussi enrichie de quelques ouvrages, ainsi que d'autres personnes affectionnées à ces religieux; le reste avait été acheté des épargnes de ces pères.

Entre autres curiosités, on y remarquait un médailler dans lequel étaient les portraits de tous les papes.

On voyait encore dans cette bibliothèque, quatorze gros volumes de chant, écrits, notés et peints par un religieux de ce couvent, nommé Antoine Trochereau, natif de Moulins; on considérait ces quatorze volumes comme autant de chefs-d'œuvre et de perfection; mais ce qui devait paraître plus surprenant, c'était qu'un seul homme, qui ne s'était jamais dispensé de ses devoirs, ait encore pu trouver le temps d'écrire, de noter et peindre tant de volumes, dont le moindre serait un long et pénible travail pour

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