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blée se rendirent ensuite dans la bibliothèque, où le bâtonnier des avocats prononça un discours dans lequel il s'attacha à prouver l'utilité de cet établissement. Cette bibliothèque était ornée des portraits de plusieurs magistrats, et de ceux de quelques avocats fameux, tels que MM. de Riparfond, Gilles Bourdin, Jérôme Bignon, Jacques Talon, Denis Talon, Chrétien-François de Lamoignon, Joseph-Omer Joly de Fleury, Gorillon, Jean-Marie Ricard, Germain Billard, Jean Isalis, Fourcroy, Louis Dupré et Denis Lebrun. Les fonds légués par M. de Riparfond, ne pouvant suffire à l'entretien de la bibliothèque, pour y pas remédier, un arrêt du parlement du 31 aoùt 1712 augmenta d'un cinquième la somme de 20 liv. qui se payait pour droit de chapelle par les officiers avocats et procureurs, à leur réception, et on attribua cette augmentation d'un cinquième, à l'entretien de cette même bibliothèque.

On y faisait, toutes les semaines, des consultations gratuites, en faveur des pauvres. Le nombre des avocats y était distribué de façon que chacun d'eux y allait une fois l'an; c'était le premier avocat général qui réglait cette distribution. L'ordre en était si sagement établi, qu'il se trouvait toujours huit ou neuf avocats dans cette bibliothèque aux jours marqués pour ces consultations gratuites: des avocats choisis et distingués dans leur profession, y tenaient, tous les quinze jours, des conférences sur des matières de jurisprudence.

Cette bibliothèque a été réunie à celle de la cour de cassation où elle est actuellement, et non à la bibliothèque de la Ville, comme l'annonce l'article inséré dans le Dictionnaire historique de PARIS ET SES ENVIRONS, par Saint-Edme, 1827:

2.

La bibliothèque nouvelle des avocats, qui ne renfermait que 3,500 volumes en 1825, est placée, depuis 17 ans au Palais de Justice, près le tribunal criminel; elle a repris à peu près les mêmes habitudes que l'ancienne.

M. le comte de Corbière, ministre de l'intérieur, la visita le 22 août 1825. Surprise du petit nombre d'ouvrages qu'elle contenait, Son Exc. a bien voulu assurer MM. les avocats qu'elle ferait remettre à cette bibliothèque, un exemplaire de chaque ouvrage qui paraîtrait en effet Son Exc. a daigné, il y a peu de temps, faire don à cette bibliothèque d'une collection de livres de droit et autres, de sorte qu'elle contient en ce moment, 4,500 volumes : à cet envoi, était jointe une trentaine de médailles.

1 Décret du 12 juillet 1793, qui ordonne le transport de cette bibliothèque dans celle du comité de législation.

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§ XII. — BIBLIOTHÈQUE DES INVALIDES.

MM. VANDERVREKEN DELISLE, adjudant-major de l'Hôtel, bibliothécaire;

DE COUPIGNY, adjoint.

De tous les monumens fondés par Louis XIV, l'Hôtel des Invalides est celui qui honore le plus sa mémoire; seul, il suffirait pour immortaliser un règne illustré par tous les genres de gloire.

Jamais, en effet, dans la Grèce et dans l'ancienne Rome, la valeur n'avait reçu un plus éclatant hommage; jamais plus glorieuse retraite n'avait été consacrée aux vertus guerrières; jamais sang versé pour la patrie n'avait trouvé plus noble récompense.

C'est le 22 septembre 1800 que fut accordée une bibliothèque à ces braves défenseurs de l'état, qui, après avoir passé leur vie au milieu des horreurs de la guerre, trouvent dans cet asile, du repos pour leurs membres mutilés, et pour leur esprit une source iné– puisable de récréations toujours nouvelles.

Elle se compose de 20,000 volumes au plus, et est placée dans une grande salle ornée de boiseries sculptées et d'un beau travail; de cette salle on peut admirer le beau point de vue qui s'étend jusqu'à l'avenue de Neuilly, au moyen de la percée faite dans les Champs-Elysées.

On remarque dans cette bibliothèque un manuscrit

sur vélin, in-fo, représentant tout l'office divin, en lettres d'or, orné d'une infinité d'arabesques et d'oi- · seaux de diverses couleurs d'une exécution parfaite; ce manuscrit est l'ouvrage de plusieurs anciens invalides, et a été donné à l'hôtel par Louis XIV.

Cette bibliothèque, où le public est admis, est ouverte tous les jours depuis neuf heures jusqu'à trois, excepté les dimanches et fêtes.

Tout auprès se trouve la salle des Maréchaux.

S XIII.

BIBLIOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE DROIT
PRÈS SAINTE-GENEVIÈVE (Panthéon).

Son établissement date de 1804; elle renferme 8,000 volumes, et n'est ouverte qu'aux étudians; elle s'accroît annuellement de quelques livres de jurisprudence, achetés par l'administration de l'école.

§ XIV. - BIBLIOTHÈQUE DU MUSÉUM D'HISTOIRE

NATURELLE,

JARDIN DU ROI,

Ouverte les mardis et vendredis de chaque semaine, de 10 à 4 h.

Cette bibliothèque, rare par sa collection de tous les genres d'objets qui se rapportent à son usage, renferme une exacte nomenclature d'histoire naturelle de toutes les parties du monde.

Elle est remarquable par sa belle tenue.

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S XV. BIBLIOTHÈQUE DE S. A. R. M. LE DUC D'ORLÉANS.

Le Palais-Royal possédait une bibliothèque dont M. l'abbé de la Chaux était le bibliothécaire; elle n'était pas fort considérable. Le feu duc d'Orléans ayant légué tous ses livres aux religieux Jacobins de la rue Saint-Jacques, elle avait été remplacée par l'acquisition d'une nouvelle bibliothèque à laquelle se trouvait réunie celle de Vesle, frère de M. d'Argental, consistant uniquement en un répertoire complet des théâtres. Cette collection seule s'élevait à 13,000 volumes imprimés, et à plus de cent portefeuilles manuscrits elle a eu le sort de beaucoup d'autres.

:

S. A. R. M. le duc d'Orléans actuel a formé une bibliothèque qui n'est pas nombreuse, mais qui déjà commence à prospérer; elle est riche surtout en gravures et en livres modernes, parmi lesquels beaucoup de livres anglais; l'ingénieux auteur des Messéniennes, M. Casimir de Lavigne, nommé bibliothécaire de S. A. R., en assure la prospérité. Si cette bibliothèque n'est pas remarquable par la quantité de volumes qu'elle renferme, elle l'est au moins par l'ordre admirable qui préside à son arrangement. Tous les livres sont renfermés dans des armoires vitrées, audessus desquelles sont des inscriptions gravées sur des plaques de cuivre, indiquant à quelle classe appartiennent les ouvrages que renferme l'armoire.

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