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il s'y rassemblait quatre-vingts à cent personnes; et les autres jours de la semaine, les savans les plus célèbres y venaient conférer entre eux'; on fait même remonter l'ouverture de cette bibliothèque à 1644, puisque dans le Traité des plus belles bibliothèques, du Père Jacob, page 487, on lit que celle du cardinal Mazarin était commune à tous ceux qui voulaient y aller étudier, au grand contentement des doctes.

Le premier fonds de cette bibliothèque se composa d'abord de 6,000 volumes de la collection de Descordes, chanoine de Limoges, et s'accrut ensuite d'un nombre égal que Naudé choisit chez les libraires de Paris, dans l'année même où l'acquisition précédente fut faite. Aussi, dès l'an 1644, le cardinal aurait pu offrir à la curiosité des lecteurs 12,000 volumes. Naudé, par suite de divers voyages., rapporta un grand nombre de livres ; à Rome, il les achetait en bloc, et, pour ainsi dire, à la toise2; de là, il passa en Allemagne, d'où il rapporta 4,000 volumes. Enfin, le nombre des livres que ce savant rassembla, soit à Paris, en Italie et en Allemagne, s'élève à 30,000 volumes, ce qui, joint à ceux de la bibliothèque du cardinal de Tournon et à d'autres livres rapportés de la Hollande, au nombre de 10,000 volumes, portait cette collection à 40,000.

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Cette belle bibliothèque doit aux recherches de

Jugement de tout ce qui a été imprimé, etc., pag. 244-246. (Naudé.)

Voir les recherches sur les bibliothèques par M. Petit-Radel, in-8°.

ce savant un grand nombre de pièces rares qu'on ne trouve plus dans aucune autre.

Elle s'accrut successivement d'un grand nombre de livres, au point qu'elle en contient aujourd'hui près de 100,000, avec environ 4,000 manuscrits.

La bibliothèque Mazarine demeura sous l'administration et la direction de la maison et société de Sorbonne, depuis le 14 avril 1688, date du contrat passé entre les exécuteurs testamentaires du cardinal et les docteurs de cette maison, jusqu'au 7 mai 1791, époque où la remise de cette bibliothèque fut faite par Luce-Joseph Hooke', à l'occasion de son refus de prêter serment à la constitution civile du clergé; ensuite cette bibliothèque a été réunie, ainsi que les trois autres principales, aux attributions du ministère de l'intérieur.

§ VI. - BIBLIOTHÈQUE DE L'INSTITUT.

MM. FEUILLET, bibliothécaire,

BOULANGER,
AUDOUIN,

sous-bibliothécaires.

Cette bibliothèque, quoique moins nombreuse que la précédente, est très-précieuse sous beaucoup de rapports, et surtout en ouvrages modernes. Elle est destinée particulièrement à MM. les membres de l'Institut et autres savans. On y peut être admis, étant

'On lui doit un traité en latin, de la religion naturelle et révélée, 3 vol. in-8°, 1774.

présenté par F'un des académiciens. Elle contient près de 80,000 volumes et est placée dans le même local que la bibliothèque Mazarine; séparée toutefois d'avec cette bibliothèque, à laquelle elle avait été réunie, par une ordonnance du roi, du 16 décembre 1819, elle en a été définitivement séparée de nouveau par une nouvelle ordonnance du 16 décembre 1821. C'est dans cette bibliothèque que se trouvent les manuscrits de Godefroy, au nombre de plus de 500 volumes. (Voy. Bibliothèque de la ville.) Elle reçoit aussi beaucoup de livres des pays étrangers.

S VII.

BIBLIOTHÈQUE DE SAINTE-GENEVIÈVE.

MM. FLOCON, bibliothécaire, administrateur perpétuel ;
LE CHEVALIER, premier conservateur, à la Bibliothèque.

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HALMA, troisième conservateur;

ROBERT, quatrième conservateur;

CAMPENON, Conservateur adjoint.

MASSABIAN, Sous-bibliothécaire, à la Bibliothèque.

Ouverte tous les jours, excepté les dimanches et les fêtes, depuis 10 jusqu'à 2 heures; en vacance, depuis le 1er septembre jusqu'au novembre.

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Cette bibliothèque qui n'existait pas encore lorsque le cardinal de Larochefoucauld fut nommé, en 1623, abbé commendataire de Sainte-Geneviève, est devenue, par degrés, l'une des plus considérables et

des plus curieuses de Paris. Les PP. Fronteau et Lallemand, qu'on doit en regarder comme les fondateurs, y rassemblèrent, en peu d'années, 7 à 8,000 volumes. Le P. Dumolinet l'augmenta considérablement, et y ajouta un cabinet d'antiquités, composé, en grande partie, de ce qu'il y avait de plus rare dans celui du fameux Peiresc. Enfin, le legs que M. Le Tellier, archevêque de Reims, fit à cette maison, de sa belle bibliothèque, et les acquisitions successives que l'on ne cessait de faire, l'avaient tellement accrue, qu'au commencement de la révolution on y comptait environ 80,000 volumes et 2,000 manuscrits. Elle était placée dans une galerie construite en forme de croix, et surmontée d'un dôme. Ce bâtiment, qui existe encore, a, dans sa plus grande dimension, 53 toises de longueur. Les côtés de la croix sont inégaux, et c'était pour faire disparaître aux yeux cette irrégularité, qu'on avait peint une perspective sur le mur de l'un d'eux. Cette bibliothèque était alors ornée de bustes en marbre ou en plâtre de plusieurs hommes illustres. On y voyait entre autres ceux de Colbert, de Louvois, du chancelier Le Tellier, de Jules Hardouin, de Mansard, d'Arnauld, etc., exécutés par Girardon, Coisevox, Coustou, etc.

Le cabinet de curiosités, bâti en 1753, deux ans avant la bibliothèque, faisait suite à ce bâtiment. Il renfermait une grande quantité de morceaux précieux d'histoire naturelle ; des antiquités étrusques, grecques, égyptiennes, romaines; une collection de mé

dailles anciennes et modernes, dont plusieurs parties étaient complètes, et qui jouissait de la plus grande estime parmi les antiquaires, etc., etc.

Cette bibliothèque est composée actuellement de 100,000 volumes et de 2,000 manuscrits.

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BIBLIOTHÈQUE DE LA VILLE DE PARIS,

Cloitre Saint-Jean, No 1er, derrière l'Hôtel-de-Ville.

MM. ROLLE, bibliothécaire;

BAILLY, sous
us-bibliothécaire;

BAILLY PROSPER, employé.

Ouverte de midi à 4 heures; en vacance du 1er septemb. au 15 oct.

Paris, ce vaste abrégé de l'univers, cet immense dépôt de toutes les richesses de l'art et de la nature, renfermait plusieurs bibliothèques célèbres, et cependant cette ville n'en avait point encore qui lui appartînt en propre. M. Morieau, magistrat zélé, connu par sa probité, son goût pour les sciences et son attention continuelle au bien public, a voulu être encore utile à ses concitoyens après sa mort, arrivée le 20 mai 1759. Étant procureur du roi en la juridiction de cette ville, il avait toujours desiré qu'il y eût, à l'Hôtel-de-Ville, une bibliothèque publique, à l'instar de celle de Lyon. Dirigé par ces intentions généreuses, il s'efforça toute sa vie de faire un grand nombre d'acquisitions de livres en tout genre de littérature, et laissa à la ville de Paris, par son testament, à la charge de la rendre publique, sa bibliothèque, composée

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