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MADRÉPORES. Madrepora. Polypier arborescent ou flabelliforme à loges saillantes. Animal offrant douze tentacules simples.

Ces Zoanthaires habitent les mers des régions tropicales et principalement celles qui baignent l'Amérique et l'Inde; ils résident ordinairement peu au-dessous de la surface de leurs eaux mais on en découvre parfois aussi à une assez grande profondeur. Ce sont des Madrépores qui constituent en partie ces nombreux récifs qui existent dans les mers du Sud et de l'Inde, ainsi que dans la mer Rouge; quelques naturalistes pensent qu'ils s'accroissent assez promptement.

Le Madrépore abrotanoïde, qui est rameux et hérissé de saillies tubuleuses, est fort commun dans toutes les collections. C'est un des plus beaux qui soient connus; il habite l'océan Indien et on le regarde spécialement comme un de ceux qui contribuent le plus à la formation des écueils qui se rencontrent dans celui-ci. (Pl. 42, fig. 6. 6 a.)

Le Madrépore palmé, qui est aussi une des plus belles espèces de ce genre, réside dans les mers de l'Amérique, et est appelé par les amateurs Char de Neptune; il est formé de grandes expansions flabelliformes et un peu enroulées, dont l'aspect a été comparé au char d'une divinité marine.

XXIII. CLASSE DES POLYPIAIRES.

Animaux rayonnés, simples ou agrégés, à tentacules filiformes, simples, peu nombreux et sur un seul rang. Polypier de nature variée ou nul, à cellules dont l'intérieur n'est jamais lamellifère.

Généralités. Les Polypiaires offrent un aspect plus ou moins floriforme quand leurs tentacules sont épanouis. Ces animaux vivent tantôt libres et isolés, et tantôt groupés sur des polypiers de nature trèsdissemblable, qui se composent soit de substance dure et calcaire 1, soit de substance molle et comme cornée 2. La diversité que l'on observe dans la structure de la demeure des êtres de cette classe, fait supposer qu'il doit exister entre ceux-ci d'assez grandes différences d'organisation; et comme on ne connaît pas les animaux d'un certain nombre d'espèces, on ne peut assurer que plusieurs Polypiaires n'appartiennent point à la classe précédente.

De Blainville a admis quatre coupes dans les Polypiaires. Dans la première, qu'il nomme Polypiaires pierreux, on trouve ceux de ces animaux qui se forment une habitation solide ou calcaire, souvent arborescente, et qui sont contenus dans des cellules fort petites; dans la seconde, appelée Polypiaires membraneux, les animaux habitent des cellules membraneuses, rarement calcaires, appliquées et rangées dans un ordre déterminé; dans la troisième coupe, que de Blainville indique sous la dénomination de Polypiaires douteux, on trouve ceux de ces animaux dont la place n'est pas bien fixée et qui ont des tentacules longs et ciliés; enfin, la quatrième, qui porte le nom de Polypiaires nus, contient ceux de ces animaux qui sont libres, très-contractiles, creusés d'une cavité stomacale simple, et qui se reproduisent par gemmes extérieurs, poussant à la surface de leurs tissus, et constituant bientôt des êtres nouveaux.

Presque tous les individus qui nous occupent vivent dans la mer ; quelques-uns seulement habitent les eaux douces.

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* Polypiaires pierreux.

FAMILLE DES MILLÉPORÉS,

Polypier polymorphe, fixé, à cellules dépourvues de lamelles, de cannelures ou de stries intérieures ou extérieures. Animaux généralement polypiformes, à tentacules très-grêles.

ALVÉOLITES. Alveolites. Polypier calcaire, encroûtant ou ramifié, à cellules alvéoliformes, formées par des parois minces. Animal inconnu.

Presque toutes les espèces de ce genre sont fossiles, et pour la plupart elles ont été découvertes dans le calcaire ancien.

FAMILLE DES TUBULIPORÉS.

Polypier fixé, à cellules agrégées, tubuleuses, à ouverture arrondie, terminale ou oblique. Animaux généralement in

connus.

La réunion des cellules de ces polypiers est peu solide, et l'animal que chacune d'elles possède, y est contenu comme dans un petit fourreau; cette famille renferme beaucoup d'individus qui ne sont connus qu'à l'état fossile.

TUBULIPORES. Tubulipora. Polypier crétacéo-membraneux, encroûtant, à cellules profondes, plus ou moins tubuleuses, et dont l'ouverture est arrondie. Animaux grêles, à huit tentacules simples. Les espèces de ce genre habitent la mer, et plusieurs d'entre elles résident parmi celles qui environnent notre patrie.

** Polypiaires membraneux.

FAMILLE DES OPERCULIFÈRES.

Polypier membraneux, rarement calcaire. Animal pourvu d'un opercule corné, destiné à fermer sa cellule.

MYRIAPORES. Myriapora. Polypier calcaire, fixé, à branches rondes, à cellules simples, ovales. Animal terminé par une trompe

évasée.

Les animaux de ce genre offrent un grand nombre de tentacules simples, et ils se construisent des polypiers dont la substance calcaire

n'offre que des pores très-fins. Le Myriapore tronqué est trèscommun dans les cabinets des curieux; c'est dans la Méditerranée qu'il vit.

Quand les pores de ces polypiers ne sont pas apparents, dit Cuvier, ils sont nommés Nullipores. De Blainville pense que ceux-ci ne sont que des concrétions et non des polypiers: ce savant croit cependant aussi que l'on peut concevoir que les Nullipores ne sont que des polypiers morts et dont le temps a rempli les cellules.

RÉTÉPORES, Retepora. Polypier subcalcaire, membraniforme, perforé, formant une espèce de réseau. Animal à tentacules simples et filiformes.

Les cellules des Rétépores ne sont visibles qu'à l'intérieur seulement; on n'est pas certain que les petits animaux qui les forment soient pourvus d'un opercule. Le Rétépore dentelle marine, que les amateurs nomment Manchette de Neptune, vient dans l'océan d'Europe.

FAMILLE DES CELLARIÉS.

Polypier crétacé ou membraneux, à cellules ovales, aplaties, offrant une ouverture bilatérale. Animal hydriforme, à opercule nul.

FLUSTRES. Flustra. Polypier foliacé, flexible, fixé, à cellules très-plates, disposées en quinconces.

Ce groupe se compose d'un assez grand nombre d'espèces soit fossiles, soit vivantes. Parmi ces dernières, la Flustre foliacée, qui vit sur les rivages de l'Europe, possède un aspect qui se rapproche un peu de celui de quelques Fucacées; aussi souvent on l'a prise pour une plante marine.

FAMILLE DES SERTULARIÉS OU PHYTOÏDES.

Polypier corné, subarticulé, simple ou ramifié, à cellules tubuleuses ou urcéolées, se continuant en un tube commun, contenant une espèce de moelle. Animal hydriforme.

SERTULAIRES. Sertularia. Polypier fistuleux, à cellules urcéolées, et disposées obliquement par paires.

Les Sertulaires vivent dans les mers, et se fixent sur les corps qui sont submergés par celles-ci; souvent on en rencontre à la surface des coquilles, et entre autres sur les Huitres. La disposition rameuse de ces Polypiaires les a souvent fait prendre pour des végétaux par des observateurs inattentifs.

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CRISTATELLES. Cristatella. Animal court, pourvu de cirrhes tentaculaires ciliés, disposés en croissant ou en fer à cheval.

Selon M. Raspail, les Plumatelles, les Alcyonelles et les Difflugies, genres qui sont voisins de celui qui nous occupe, n'en seraient pas assez distincts pour devoir former des groupes spéciaux. Cependant M. Gervais, qui a récemment repris l'étude de ces animaux, a démontré qu'il y a entre plusieurs de ces Polypiaires d'assez importantes différences pour que l'on doive les isoler génériquement. Les Plumatelles et les Cristatelles sont particulièrement dans ce cas. Les premières produisent des œufs lisses, tandis que ceux des autres se font remarquer par leur surface hérissée de petites épines.

Les Cristatelles habitent les eaux douces, vivent parmi les Conferves, et sont assez communes en France; elles nagent à l'aide de leurs branches tentaculaires.

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HYDRES. Hydra. Corps oblong; cirrhes tentaculaires fort longs. Ces intéressants animaux, que l'on désigne communément sous le nom de Polypes, paraissent vivre uniquement dans les eaux douces, et surtout parmi les mares et les fossés ; cependant Bosc en indique deux espèces comme étant marines.

La découverte des Hydres est due à Leuwenhoeck; quelque temps après qu'il les eut fait connaître, plusieurs savants s'efforcèrent de prouver que celles-ci n'étaient que des végétaux. Ce fut Trembley, qui s'est immortalisé en étudiant ces faibles créatures avec une patience admirable, qui fixa toutes les incertitudes à cet égard. Puis elles furent aussi étudiées par Réaumur, Ræsel, Bonnet, Spallanzani, et enfin dernièrement Ehrenberg en a donné une magnifique figure.

Les Hydres ressemblent exactement à un doigt de gant dont la base coupée serait surmontée d'appendices filiformes. Ces animaux se fixent aux corps submergés au moyen d'une espèce de disque situé à l'extrémité de leur individu et qui fait l'office d'une ventouse. D'après les observations de Trembley et de Rosel, ils opèrent leurs mouvements en adhérant tour à tour aux corps avec leurs bras et avec cette sorte de suçoir. Quelquefois aussi on les rencontre libres dans l'eau.

Ces animaux sont très-voraces; ils saisissent et enchaînent, à l'aide de leurs tentacules, tous les petits êtres qui viennent à passer près d'eux, et les introduisent dans leur cavité digestive; bientôt après, ils en rejettent tout ce qui n'est pas susceptible de leur être assimilé. On voit quelquefois de ces Polypiaires avaler une proie plus grosse qu'eux et jusqu'à de très-petits Poissons; on remarque qu'alors ils se dilatent

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