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contracte et le saisit fortement entre ses valves, ce qui permet de l'arracher du rocher auquel il adhère.

Les HIPPOPES sont subéquilatérales et leur lunule est pleine. On n'en connaît qu'une seule espèce qui provient des mers de l'Inde.

ISOCARDES. Isocardium. Coquille cordiforme, très-bombée, équivalve, très-inéquilatérale, à sommets divergents, recourbés en avant en spirale; charnière similaire, offrant deux dents cardinales, aplaties, et une dent lamelliforme postérieure. Animal épais; pied petit, comprimé, tranchant; appendices buceaux ligulės.

On a récemment décrit cinq Isocardes anciennes qui ont été extraites des terrains de l'Italie, de l'Angleterre et de la France. Dans la couche remarquable de fossiles qui se trouve vers la limite du Plaisantin et du Parmesan, et dans laquelle on découvre le plus grand nombre de coquilles antediluviennes que l'on puisse rapporter à des analogues vivant actuellement dans nos mers, on observe plusieurs espèces de ce genre, dont une paraît être tout à fait identique avec l'Isocarde globuleuse. Une particularité aussi remarquable, c'est que l'analogue de celle-ci se trouve aussi dans des terrains de l'Amérique.

Les collections ne renferment que trois espèces d'Isocardes vivantes; deux, assez rares, proviennent des mers de l'Inde; et l'autre, trèscommune, se trouve dans la Méditerranée; cette dernière est nommée, par les naturalistes, Isocarde globuleuse, et par les amateurs, bonnet de fou, ou cœur de bœuf, ou encore cœur à volute.

TRIGONIES. Trigonia. Coquille ordinairement trigone; charnière à deux lames crénelées pénétrant entre quatre lames crénelées du côté opposé. Animal à manteau ouvert dans toute sa longueur; pied fort et tranchant; point de tubes postérieurs.

Les Trigonies fossiles sont fort abondantes parmi les terrains antérieurs à la craie; il en existe plus d'une vingtaine d'espèces dans ceux de l'Europe. A l'état vivant au contraire elles sont fort rares, et jusqu'à ce moment on n'en a encore découvert qu'une seule espèce qui est rarissime; c'est la Trigonie pectinée, qui habite la Nouvelle-Hollande. Ce Mollusque, qui a été rapporté pour la première fois par MM. Péron et Lesueur, offre une coquille qui se rapproche assez, par son aspect, de celle des Bucardes, et dont l'extérieur est d'un brun rougeâtre et l'intérieur d'une nacre légèrement teinte en orangé; il paraît vivre à une grande profondeur. MM. Quoy et Gaimard en ont rapporté des individus qui avaient été pêchés à la drague à quatorze brasses audessous de la surface de la mer.

FAMILLE DES CONCHACÉS.

Coquille ordinairement régulière et close, équivalve, à charnière engrenée; deux impressions musculaires réunies par une ligule ordinairement excavée. Animal à manteau fermé en avant et offrant deux tubes en arrière; pied variable.

BUCARDES. Cardium. Coquille cordiforme, bombée, portant presque constamment des côtes radiaires; bords dentés; charnière similaire à huit dents, les moyennes coniques, les latérales larges, écartées. Animal épais, à manteau bordé de cirrhes tentaculaires; tubes réunis, courts; pied extrêmement long, conique, comprimé, coudé.

Le vulgaire donne le nom de cœur aux coquilles de ce genre; désinence qui provient de leur forme que l'on a comparée à celle de cet organe; la dénomination scientifique de Cardium a la même origine. Les auteurs de la nouvelle édition de Lamarck mentionnent une trentaine de Bucardes fossiles, qui ont été extraites des terrains de l'Italie, de l'Angleterre et de la France; on compte environ cinquante espèces contemporaines, qui se trouvent disséminées dans presque toutes les mers, mais dont le plus grand nombre provient de celles qui baignent l'Inde et l'Amérique. La plupart de ces Mollusques fréquentent les rivages sablonneux et vivent enfoncés à quelques pouces sous le sable; lorsqu'ils le veulent ils se meuvent facilement à la surface de celui-ci en faisant des espèces de sauts à l'aide de leur énorme pied qui est recourbé sous leurs valves, et qu'ils projettent brusquement en dehors. Cet organe, en trouvant un point d'appui sur le sol, pousse l'animal vers un autre endroit. Dans plusieurs contrées de l'Europe, et principalement sur les rivages de l'Italie, de la Hollande, de l'Angleterre et de la France, les classes pauvres consomment pour leur nourriture une très - grande quantité de Mollusques de ce genre; leur chair fournit, il est vrai, un mets peu délicat, mais leur extrême abondance les rend précieux parce qu'on les vend à fort bon marché.

La Bucarde comestible, qui est vulgairement appelée Coque ou Sourdon, se trouve dans les mers d'Europe et se mange en beaucoup d'endroits de l'Italie, de l'Angleterre, de la Hollande et de la France. Les pauvres gens de La Rochelle en font un grand usage.

DONACES. Donax. Coquille subtrigone, comprimée, très-inéquilatérale, comme tronquée en arrière; charnière variable. Animal à manteau bordé de tentacules; pied très-large, comprimé, pointu; appendices buccaux presque aussi grands que les branchies; tubes longs.

Les formations récentes, d'origine marine, contiennent des Donaces fossiles; neuf espèces ont été rencontrées dans celles de la France et de l'Italie. Ces Mollusques sont aujourd'hui répandus parmi un grand

nombre de mers et sous presque toutes les latitudes. Poli a reconnu que leur structure anatomique était absolument analogue à celle des Tellines; aussi il propose de les réunir à elles pour n'en former qu'un seul groupe; leurs mœurs sont les mêmes. Ces animaux vivent enfoncés dans le sable, environ à un demi-pied de profondeur; là ils sont situés verticalement et leurs tubes se trouvent dirigés en haut. Quand on vient à les découvrir, ils sautent à l'aide de leur pied et s'élancent à dix ou douze pouces de distance. Il est des localités où les Donaces sont tellement abondantes, que les couches les plus superficielles étouffent les vieilles qui sont au-dessous. Certaines espèces servent d'aliment aux peuples qui habitent les bords de la mer; telle est entre autres la Donace alongée, qui vit dans l'océan Atlantique et surtout au Sénégal, où Adanson en a découvert abondamment à un pied sous le sable.

La Donace des Canards, qui abonde dans toutes les mers d'Europe, est luisante, blanche ou de couleur de corne; on l'a ainsi appelée parce qu'elle sert de nourriture aux Macreuses et à quelques autres espèces de Canards. J'en ai rencontré parfois une quantité considérable dans l'estomac de quelques-uns de ces oiseaux tués à une grande distance de la mer.

TELLINES. Tellina. Coquille mince, ordinairement striée longitudinalement, très-comprimée, plus ou moins inéquilatérale, présentant un pli flexueux sur le côté postérieur; charnière à une ou deux dents cardinales; deux dents latérales écartées, offrant une fossette à leur base. Animal entièrement semblable à celui des Donaces.

On trouve passablement d'espèces de ce genre à l'état fossile, toutes résident parmi les terrains plus récents que la craie; on en a découvert en Angleterre, en Italie et en France. Les ouvrages de Sowerby, de Brocchi, de Basterot et de Deshayes en mentionnent une trentaine d'espèces. Les Tellines contemporaines vivent dans la mer et peuplent presque toutes les plages du globe; les nôtres en nourrissent un assez grand nombre, mais les plus volumineuses proviennent des contrées chaudes. C'est à peu de distance du rivage qu'elles se plaisent, et on les rencontre, comme les Donaces, enfoncées dans le sable. Ces Mollusques portent des coquilles ordinairement revêtues de brillantes et vives couleurs, surtout ceux qui habitent des contrées plus favorisées par la lumière, et généralement leur système de coloration offre la disposition rayonnée. Ces Acéphaliens peuvent changer de place au moyen de leur pied. Lamarck en cite plus de soixante espèces qui, pour la plupart, proviennent des mers de l'Europe et de l'Inde.

La Telline soleil levant, qui est une des plus remarquables, est connue de tous les amateurs; ses rayons rouges et jaunes sur un fond blanc, poli, l'ont fait nommer ainsi, parce qu'ils imitent les rayons divergents de cet astre, lorsqu'il dissipe les nuages du matin; ce sont les mers de l'Amérique qui la nourrissent,

La Telline dentelée, que l'on rencontre dans les mers du Sud et de

l'Inde, et dont la surface est blanche et rugueuse, est l'espèce que les marchands appellent langue de tigre. Selon Duhamel, c'est cette coquille que les Taïtiens emploient pour råper l'écorce du mûrier à papier, broussonetia papyrifera, afin de la transformer en étoffes diverses.

LUCINES. Lucina. Coquille orbiculaire, comprimée, subéquilatérale; charnière similaire; dents cardinales ordinairement rudimen taires ou nulles; dents latérales distantes, ayant une fossette à leur base et quelquefois nulles. Animal peu connu.

On découvre un assez grand nombre de Lucines fossiles dans les terrains tertiaires; les espèces vivantes habitent presque toutes les mers; on les trouve sous le sable, où elles s'enfoncent ou s'élèvent à volonté pour faire sortir les tubes qui terminent leur manteau en arrière. De Blainville, qui comprend dans ce groupe plusieurs genres des zoologistes modernes, le divise en divers sous-genres qui sont les Phacoïdes, les Loripèdes, les Lucines proprement dites, les Amphidesmes et les Corbeilles.

Les PHACOÏDES ont des coquilles lenticulaires, striées concentriquement, et dont la lunule et le corselet offrent un certain relief; telle est la Lucine de la Jamaïque.

Les LORIPEDES présentent la même forme, mais leur lunule et leur corselet ne sont point saillants. Cette division, qui est considérée comme un genre par Poli, a pour type la Lucine lactée.

Les LUCINES PROPREMENT DITES sont lenticulaires et rayonnées du sommet à la base, comme on l'observe dans la Luciñe rude.

Les AMPHIDESMES présentent une forme lenticulaire ou ovalaire, et leur ligament oblique est entièrement caché ; dans ce groupe, que Lamarck considère comme un genre, la lunule est nulle ou apparente. La Lucine pellucide peut être regardée comme un des types de cette section.

Enfin, les CORBEILLES possèdent des coquilles ovalaires, un peu alongées, dont la charnière offre des dents bien marquées. Cuvier, qui les élève à la dignité de genre, dit que leur surface extérieure est garnie de côtes transverses, croisées par des rayons avec une régularité comparable à celle des ouvrages de vannerie; c'est de là que provient leur nom. Tous ces caractères s'aperçoivent très-bien sur la Lucine renflée, et encore mieux sur quelques espèces fossiles.

CYCLADES. Cyclas. Coquille épidermée, ovale ou trigone, trèsbombée; charnière similaire, complexe, à deux dents latérales; dents cardinales variables, écartées, offrant une fossette à leur base; ligament extérieur. Animal à manteau à bords simples; pied très-large, terminé par un appendice. Tubes courts, réunis.

On n'a encore découvert que fort peu de Cyclades fossiles. Les es

pèces contemporaines sont, au contraire, assez nombreuses et disséminées à la surface de tout le globe. Ces Mollusques vivent dans les eaux douces, et ils peuplent les rivières, les étangs et même parfois les moindres mares; presque tous ont l'habitude de s'enfoncer plus ou moins dans la vase. De Blainville partage ce genre en trois sections, qui correspondent à autant de genres de Lamarck; ce sont les Cyclades proprement dites, les Cyrènes et les Galathées.

Les CYCLADES PROPREMENT DITES offrent une coquille suborbiculaire, dont les sommets ne sont pas écorchés, et dont les dents cardinales sont toujours fort petites et quelquefois nulles. Les espèces de cette section sont répandues dans toutes les parties du monde, et l'Europe en possède plusieurs. La Cyclade cornée, qui a quatre à six lignes de longueur, est commune dans nos étangs et nos mares; elle est d'un vert terne et ses bords sont jaunâtres.

Les CYRÈNES sont subtrigones ou ovalaires; elles offrent des sommets écorchés et portent trois dents cardinales, dont les postérieures sont bifides. Les espèces de ce groupe sont toutes exotiques à l'Europe, et la plupart proviennent de l'Inde.

Les GALATHÉES ont une forme trigone et possèdent deux dents cardinales sillonnées sur une valve, et trois sur l'autre, dont celle du milieu est plus volumineuse et calleuse. La Galathée à rayons, qui vit, diton, dans les rivières de Ceylan, est une belle coquille couverte d'un épiderme lisse et d'un vert clair avec quelques rayons noirs. C'est la seule espèce qui soit connue dans cette division, qui correspond au genre Potamophile de Sowerby.

CYPRINES. Cyprina. Coquille épidermée, subcordiforme, légèrement striée longitudinalement, inéquilatérale, à sommets fortement recourbés et très-rapprochés; charnière formée de trois dents cardinales et d'une dent postérieure, écartée; ligament extérieur épais, bombé. Animal à manteau percé de deux ouvertures ovales à bords cirrheux; tubes nuls; pied falciforme, comprimé, géniculé, à coude tranchant et denticulé.

Ce genre, qui est intermédiaire aux Cyclades et aux Vénus, renferme huit espèces fossiles, provenant presque toutes de l'Italie, et dont quelques-unes ont été découvertes en France. La Cyprine d'Islande est la seule espéce vivante que l'on connaisse; elle habite l'embouchure des fleuves de l'océan Boréal, et Lamarck dit qu'on la trouve à l'état fossile aux environs de Bordeaux.

MACTRES. Mactra. Coquille subtrigone, inéquilatérale, parfois bâillante, épidermée; dents cardinales en V; dents latérales lamelleuses; ligament interne. Animal offrant un manteau à bords épaissis, nus; tubes peu alongés, réunis; pied trés-long, en soc de charrue.

Il existe quelques Mactres fossiles, mais en fort petit nombre; on les a rencontrées en Amérique, en Angleterre et en France. Les espèces

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