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PARIS.

IMPRIMEURS

DE

IMPRIMERIE DE FAIN ET THUNOT,

L'UNIVERSITÉ ROYALE DE FRANCE,

Rue Raoine, no 23, près de l'Odéon.

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Animaux sans vertèbres, à système solide extérieur formé d'articulations; six membres articulés. Respiration aérienne s'opérant par des trachées; développement s'opérant à l'aide de métamorphoses.

Géologie. Les Insectes ne furent probablement pas moins nombreux aux époques antediluviennes qu'ils ne le sont actuellement, comme semble l'indiquer le prodigieux développement de l'ancienne végétation du globe; mais on n'en a découvert que peu de vestiges dans les roches, ce qui est probablement dû à la petitesse de ces animaux qui les dérobe à l'attention, et à la facilité avec laquelle ils s'altèrent.

Cependant on en rencontre des débris dans les couches de la serie carbonifere de Coalbrook-Dale et dans d'autres bassins houillers. Depuis longtemps aussi on a découvert des élytres de coléoptères dans les schistes oolitiques de Stonesfield, qui forment l'un des étages de la série secondaire, et, d'après M. Curtis, ces débris appartenaient principalement à des espèces fort voisines des Buprestes, genre qui réside actuellement, en grande partie, dans les latitudes équatoriales.

On voit dans la collection du comte Munster vingt-cinq espèces d'Insectes fossiles qui ont été extraits du calcaire jurassique de Solenhofen : parmi eux se trouvent des Coléoptères, des Ranatres et cinq Libellules. Récemment on a aussi découvert des animaux de cette classe dans le ZOOLOGIE ÉLÉMENTAIRE, TOME II,

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gypse tertiaire de la formation d'eau douce d'Aix en Provence. M. Marcel de Serres en mentionne soixante-deux genres, appartenant à différents ordres, entre autres aux Coléoptères, aux Hémiptères et aux Diptères. Ces Insectes sont considérés, par M. Curtis, comme se rattachant, pour la plupart, aux formes ou aux genres de ceux qui peuplent aujourd'hui l'Europe.

Géographie. L'observation démontre que les pays les plus riches en Insectes sont ceux où la végétation est plus abondante et où elle se renouvelle avec le plus de luxe; aussi, à mesure qu'on s'approche des régions glacées, soit en s'avançant vers les pôles, soit en s'élevant sur les montagnes, en même temps que le nombre des plantes diminue, on voit diminuer les animaux dont il est ici question. Au Groënland, d'après la Faune de Othon Fabricius, il n'existe que 110 insectes, y compris, comme Linnée le faisait, les Crustacés et les Arachnides; puis, quand on s'avance encore davantage vers le pôle ces êtres vivants disparaissent totalement.

Les montagnes, par rapport aux Insectes comme aux autres animaux, forment, selon leur hauteur, des climats particuliers qui correspondent aux plaines des contrées plus ou moins septentrionales; aussi, sur les pics élevés du Midi, on rencontre parfois des espèces indigènes des régions polaires: c'est ainsi que les Alpes recèlent divers Hexapodes qui n'habitent que le nord de l'Europe'; et, par la même raison, des Insectes qui vivent dans les plaines du nord de la France, ont leur habitation sur les montagnes alpines du midi de notre partie du globe". Latreille pose comme principe que, dans les contrées où la température et le sol sont les mêmes, mais qui seulement se trouvent séparées par de grands espaces, les Insectes sont généralement différents, ces contrées fussent-elles sous les mêmes parallèles; en effet, tous ceux de ces animaux que l'on apporte des diverses latitudes de l'Asie, sont très-distincts des espèces que nourrissent l'Europe et l'Afrique. Les grandes chaînes de montagnes, les bras de mer qui séparent certaines contrées et mettent un obstacle au transport des animaux, font aussi que dans les mêmes latitudes on observe d'importantes dissemblances relativement aux Insectes; c'est ainsi qu'on s'aperçoit d'une sensible différence entre ceux qui résident au delà des Alpes et ceux que l'on découvre en deçà; le Rhin et ses montagnes forment même une barrière que quelques espèces de l'Allemagne n'ont point encore franchie. On a observé que, relativement aux différences géographiques, il n'existe pas une aussi grande diversité parmi les Insectes aquatiques que dans les autres, et quelques-uns de ceux que nous possédons se retrouvent parmi des climats fort différents et même au Bengale 3.

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Il est de règle générale que l'intensité de la lumière et du calorique influe considérablement sur la taille et la coloration des In

* Prionus depsarius. • Carabe doré.

3 Dytisque gris.

sectes, et que, plus on s'avance vers les régions équatoriales, plus aussi les espèces acquièrent une grande taille, et plus elles se font remarquer par les éminences dont leur corps est orné et par leur brillante coloration.

Les Insectes des États-Unis, quoique très-souvent analogues aux nôtres, présentent cependant des caractères particuliers, mais quelquesunes des espèces qui s'y trouvent, sont communes à la Suède et aux possessions anglo-américaines. En général, chacune des parties du globe est en possession de quelques genres spéciaux qui ne se rencontrent point dans les autres. C'est ainsi, par exemple, que les genres Corydale, Centris, Mélipone, Euglosse, etc., etc., sont particuliers au nouveau continent, et que les genres Manticore, Anthie, Pimélie, Cossyphe, Mylabre, Abeille, etc., etc., appartiennent à l'ancien. Quelques familles paraissent même ne s'étendre que sur certaines parties de l'un de ceux-ci : c'est ainsi que l'Europe tempérée semble être la patrie spéciale des Carabes, l'Australie celle des plus grandes espèces de Cossus et d'Hépiales, et c'est aux Moluques que paraissent résider les Bombyx ou les Papillons proprement dits, qui offrent les plus vastes dimensions. L'entomologie de la Nouvelle-Hollande forme un type spécial; mais elle se compose, en grande partie, des espèces qui ont de l'analogie avec celles qui habitent les Moluques et les Indes.

MÉTAMORPHOSES. — Les Insectes subissent successivement une série de métamorphoses avant d'apparaître sous leur état parfait; les anciens semblent avoir soupçonné ce phénomène, et il en est notamment fait mention dans Aristote, mais il ne fut bien observé qu'au XVIIe siècle, par Rédi, Swammerdam et Goedart, auxquels on peut dire que l'on en doit, en quelque sorte, la découverte. Puis, Lyonnet, Réaumur et Ræsel s'occupèrent ensuite de ce sujet important et contribuèrent à l'éclairer. Les travaux de tous ces hommes remarquables démontrèrent positivement que ces animaux éprouvent trois transformations avant d'atteindre leur dernière forme.

Dans leur premier état ils n'ont point d'ailes, et quelques-uns même manquent totalement d'organes du mouvement; dans le second, qu'ils soient agiles ou qu'ils restent immobiles et plongés dans une espèce de lethargie, ceux-ci commencent à apparaître et sont plus ou moins développés; enfin le troisième état nous montre les Insectes jouissant de toutes leurs facultés et de la totalité de leurs organes. Ces métamorphoses marquent le développement graduel des êtres de cette classe, et chacune d'elles se produit à l'aide d'un changement de peau, à l'îssue duquel ils apparaissent sous une forme nouvelle, qui nous était voilée par l'enveloppe qu'ils abandonnent.

On appelle Larves les Insectes qui sont dans leur premier âge, et la dénomination de Nymphes leur a été donnée durant la seconde période de leur vie; enfin, on désigne sous le nom d'Images ou d'Insectes parfaits ceux qui sont parvenus à l'âge adulte. (Insectum perfectum, Imago revelata.)

Les métamorphoses des Insectes offrent un fort grand nombre de variétés. Aussi, Fabricius, dans sa philosophie entomologique, a-t-il consacré un chapitre entier pour les faire connaître et en présenter une classification. Il en admet cinq espèces, d'après les modifications qu'offrent les formes et les mouvements des Larves et des Nymphes. Latreille a restreint ce nombre à trois qu'il nomme Métamorphose ébauchée, Demi-Métamorphose, et Métamorphose complète.

Dans les deux premières, l'animal n'éprouve de mutations que dans les organes du mouvement, les ailes et les pattes ; la Larve et la Nymphe sont toujours actives et leurs habitudes se transmettent à l'Insecte parfait. Dans la Métamorphose complète, qui est la plus curieuse, au contraire, ce dernier n'offre nul rapport avec l'aspect qu'il présentait dans les deux premiers états de la vie, et la Nymphe, qui semble emmaillottée, ne se nourrit plus et reste immobile.

1o LARVES. Dans leur premier état, les insectes ont souvent la forme d'unVer plus ou moins raccourci,et le vulgaire les désigne ordinairement sous la dénomination de Chenilles ou Vers; mais Linnée, dont les vues sont si ingénieuses, envisageant qu'après leurs différentes transformations ceux-ci apparaissaient sous d'autres formes, ne vit, dans celles qu'ils offrent d'abord, qu'une espèce de déguisement, et il leur imposa le nom de Larves (larvæ, masques).

Les mœurs des Insectes sont souvent absolument différentes dans leur premier âge et dans leur état parfait; il en est même dont l'organisation est tellement changée, qu'on les verrait périr d'inanition près d'une nourriture qui, précédemment, formait leur seul aliment; d'autres expireraient immédiatement si, à l'état adulte, on les plongeait un seul instant dans le milieu où ils vivaient à l'état de Larves 1. Ces différences sont liées avec les modifications plus ou moins prononcées que les métamorphoses déterminent dans le physique de ces animaux aussi ceux dont la transformation est complète, présentent-ils d'énormes différences dans leurs mœurs, aux deux extrémités de la vie, tandis que ceux dont les métamorphoses sont incomplètes ont des habitudes à peu près identiques dans toutes les périodes de leur existence.

Les Larves présentent en général, comme l'Insecte parfait, un corps que l'on peut diviser en trois régions, la tête, le thorax et l'abdomen. La tête, supportant les organes de la manducation, qui doivent remplir d'importantes fonctions immédiatement après la naissance, est toujours alors plus volumineuse que les autres régions du corps, et c'est elle qui, comme dans les animaux supérieurs, a été élaborée la première dans l'œuf; mais cet état disparait ordinairement à mesure que l'animal s'éloigne de l'époque de sa naissance. Cette région est presque constamment renforcée d'une substance cornée qui soutient les diverses parties de la bouche.

Les antennes sont généralement beaucoup moins développées dans

Cousins.

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