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introduisent, puissent bien surveiller les différentes parties; on ne peut y établir l'ordre et l'économie nécessaires, sans l'établissement d'un ou plusieurs administrateurs permanens qui ne se contentent pas de viser des fournitures ordonnées par différentes personnes et apportées par une foule de fournisseurs ; mais qui en vérifient le besoin, en ordonnent les achats, en règlent le prix et en distribuent l'emploi, mettent l'économie nécessaire dans les fonctions des employés, et surveillent toutes les opérations dans les départemens.

A Paris, ce 4 janvier 1793.

(P), page 196.

(Pièces inédites.)

Extrait du registre no. 21, pages 12,970 et 12,971.

Séance du 1er octobre 1793 (an 2 de la république.)

Les commissaires nommés pour aller ce soir au Temple y maintenir l'ordre et la tranquillité sont Lepauvre, Crespin, Smisbourbacet et Fleuriot Lescot. Un membre fait un récit sur la commission du Temple qui a renvoyé quantité d'employés au service de cette prison. Il demande qu'on les paie : il ajoute qu'aucun fournisseur ne veut plus rien livrer faute de paiement; on y manque de bois et d'autres objets de pre/mière nécessité.

On lit ensuite une lettre de Mathey, concierge de la tour du Temple, qui se plaint de ce qu'on a négligé son affaire; il demande qu'on s'en occupe sérieusement. Depuis trois semaines, lui et son service souffrent. Sa santé ne lui permet plus de remplir ses fonctions; en conséquence, il déclare qu'à compter de demain il ne fait plus de service.

Un membre demande qu'on nomme un économe provisoire pour les dépenses du Temple : cette demande est ajour née à vendredi prochain.

Le conseil général autorise la commission des huit nommés par l'administration du Temple, à prendre toutes les mesures pour pourvoir aux besoins du Temple, à se faire en conséquence représenter tous les mémoires depuis le 31 juillet, époque du départ de Cailleux, jusqu'à ce jour; à les vérifier, en faire le rapport au conseil général qui en règlera le montant pour être présenté de suite avec les états des salaires dus aux différents employés, au ministre de l'intérieur, et en toucher le montant.

Sur le réquisitoire du procureur de la commune, on ajourne à demain l'épurement des membres des comités révolutionnaires des sections qui devaient être épurés aujourd'hui, attendu qu'il a perdu les notes qu'il s'était procurées, et qu'il espère les retrouver.

Registre n°. XXI, page 13,025.

Séance du 8. jour de la 2o. décade, 2o. année républicaine.

Les commissaires au Temple font un rapport sur les dépenses de l'intérieur du Temple et sur les personnes qui y sont employées.

Après une ample discussion sur ces citoyens, le conseil général arrête que Fontaine, Mansel et son épouse seront renvoyés du Temple.

Un membre demande que Simon, gardien au Temple du petit Capet, puisse se promener dans les cours du Temple. Le conseil accorde cette demande, pourvu que Simon soit accompagné d'un commissaire.

Le conseil étend la réforme jusqu'au citoyen Mathey,, concierge du Temple, et le remplace par Coru, membre du conseil, et le nomme économe du Temple.

Le conseil arrête en outre que les membres, qui iront ce soir au Temple, seront chargés de faire le recensement des livres de la petite bibliothéque qui est dans la chambre du citoyen

Mathey, Jérôme et Monier sont nommés gardes de la tour. Le conseil leur alloue la somme de quinze cents livres, qu'en outre ils seront nourris.

Le conseil arrête que l'économe Coru aura 4,000 francs d'appointemens, comme les avait Cailleux, ci-devant administrateur du Temple;

Arrête que Mathey, concierge, restera consigné et surveillé jusqu'à ce que les cartes qu'il distribuait soient changées, et jusqu'à ce que le conseil du Temple ait prononcé ;

Arrête que le perruquier déjà en exercice au Temple sera conservé ;

Arrête que toutes les pièces du rapport seront mises entre les mains de l'économe, pour poursuivre le paiement des fournisseurs auprès des autorités constituées.

Le citoyen Henry est nommé pour porter le bois dans le Temple.

Extrait du registre no. XXI, pages 13,091 et 13,092.

Séance du 26o. jõur du 1er. mois, 2a. année républicaine.

I

Le citoyen Coru, économe du Temple, fait un rapport sur les dépenses de cette prison, d'où il résulte que les sommes exorbitantes excitent beaucoup de réclamations, et sur la motion d'un membre,

Arrête en outre que la commission fera un nouveau rapport, et plus détaillé sur les mémoires du Temple, et particulièrement sur celui de Desfontaines, l'un des concierges.

Sur l'observation du substitut du procureur de la commune, que parmi ces mémoires il y en a qui ne peuvent point être ajournés, et que les mémoires de beaucoup de fournisseurs sont réglés de manière à ne laisser aucun doute sur leur exactitude, le conseil général adopte les mémoires réglés par la commission du Temple.

Extrait du registre XXI, page 13,108.

Récapitulation générale du compte des dépenses faites pour les prisonniers du Temple, pendant les mois d'août et septem

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Dans une des pièces du troisième étage de la tour du Tem→ ple, se trouvait un poële, où l'on avait pratiqué des bouches de chaleur. C'était dans l'une de ces ouvertures, ou dans un panier destiné à recevoir les balayures de la chambre, que Turgy déposait à la dérobée, soit un billet d'avis, soit des annonces de journaux. De leur côté, les princesses plaçaient au même endroit leurs billets écrits, tantôt avec du jus de citron, tantôt avec un extrait de noix de Galle. Un signe convenu indiquait respectivement le lieu du dépôt. Hors de la tour, le fidèle serviteur faisait relire l'écriture, et me transmettait les choses qui me concernaient.

Quoique je ne pusse, sans un danger certain, paraître dans aucun lieu public, je n'en étais pas moins instruit de ce qui se passait. J'avais fréquemment, avec des seigneurs de la Cour et même avec quelques députés, des entretiens noctur- ́ nes Mes rendez-vous avec Turgy avaient lieu hors des murs de la ville; là, je lui remettais par écrit, soit à l'encre, soit au crayon, ce que je croyais devoir apprendre à la Reine.

Dans cette correspondance journalière, je rendais compte à

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la famille royale de l'esprit qui régnait dans Paris, des dispo sitions du reste de la France, des événemens militaires de la Vendée, du progrès des armées étrangères, et surtout des intrigues secrètes, des luttes et des projets ultérieurs des divers partis de la Convention.

Mon extrême circonspection ne put me soustraire aux dénonciateurs on fit chez moi une seconde visite domiciliaire. Dans la matinée du 19 juillet je vis entrer tout à coup dans mon appartement six hommes tous membres du comité révolutionnaire. On me fit lecture d'un ordre de l'administration de police à laquelle j'avais été dénoncé comme entretenant une correspondance avec la veuve Capet. L'ordre portait de visiter mes papiers, mes effets; et pour peu qu'il se trouvât le moindre indice contre moi, de me conduire au tribunal révolutionnaire. Cette recherche m'exposait d'autant plus qu'au moment de l'apparition des commissaires, j'écrivais à la Reine pour lui rendre compte d'une mission dont elle m'avait honoré : à peine eus-je le temps de faire disparaître, sans qu'on s'en apperçût, la lettre que j'avais commencée. Deux de ces inquisiteurs me fouillèrent, et n'ayant rien trouvé sur moi, ni dans mon appartement, ils redigèrent leur procès-verbal et se reti

rèrent.

(R), page 219.

Dans le courant de juin la femme Tison donna des signes de dérangement d'esprit ; elle était toujours triste et poussait des soupirs comme une personne qui éprouve des remords: quel qu'en fût le motif, elle se vit contrainte par son mari, homme brutal, de faire une dénonciation contre la Reine et contre madame Élisabeth : elle les accusa d'entretenir, tous les jours, une correspondance avec moi; pour prouver le fait, elle descendit au conseil un flambeau qu'elle avait pris dans la chambre de madame Élisabeth, et fit remarquer aux municipaux une goutte de cire à cacheter qui était tombée sur la

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