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ABLANCOURT Nicolas Perrot d' d'une ancienne famille du Parlement de Paris, né à Vitri en 1606. Traducteur élégant, & dont on appella chaque traduction la belle infidèle: mort pauvre en 1664.

ACHERI [ Luc d'] Bénédictin, grand & judicieux compilateur, né en 1608: mort en 1685. ALEXANDRE Noël] né à Rouen en 1639, Dominicain. Il a fait beaucoup d'ouvrages de Théologie, & difputé beaucoup fur les ufages de la Chine contre les Jéfuites qui en revenaient:

mort en 1724.

AMELOT DE LA HOUSSAIE [ Nicolas ] né à Orléans en 1634. Ses traductions avec des notes politiques & fes hiftoires font fort recherchées; fes Mémoires par ordre alphabétique font très fautifs. Il est le premier qui ait fait connaître le gouvernement de Venife. Son hiftoire déplut au Sénat, qui était encor dans l'ancien préjugé qu'il y a des mystères politiques qu'il ne faut pas revéler. On a appris depuis qu'il n'y a plus de myftères, & que la politique confifte à être riche, & à entretenir de bonnes armées. Amelot traduifit & commenta le Prince de Machiavel, livre longtems cher aux petits Seigneurs qui fe difputaient de petits Etats mal gouvernés, devenu inutile dans un tems où tant de grandes Puiffances toujours armées étouffent l'ambition des faibles. Amelot fe croyait le plus grand politique de l'Europe; cependant il ne fut jamais fe tirer de la médiocrité, & il mourut dans la mifère; c'eft qu'il était politique par fon efprit & non par fon caractère : mort en 1706.

AMELOTTE [Denys né en Saintonge en 1606, de l'Oratoire. Il eft principalement connu par une affez bonne version du Nouveau Testament: mort en 1678

AMONTONS [Guillaume ] né à Paris en 1663, excellent méchanicien: mort en 1699.

ANCILLON [David] né à Metz en 1617, Calvinifte; & fon fils Charles mort à Berlin en 1725, ont eu quelque réputation dans la littérature.

ANSELME, moine Auguftin, le premier qui ait fait une histoire génealogique des grands officiers de la Couronne, continuée & augmentée par du Fourni Auditeur des Comptes. On a une notion très vague de ce qui conftitue les grands Officiers. On s'imagine que ce font ceux à qui leur Charge donne le titre de Grand, comme Grand Ecuyer, Grand Echanfon. Mais le Connétable, les Maréchaux, le Chancelier, font grands Officiers, & n'ont point ce titre de Grand, & d'autres qui l'ont ne font point réputés grands Officiers. Les Capitaines des Gardes, les premiers Gentilshommes de la Chambre, font devenus réellement de grands Officiers, ils ne font pas comptés par le père Anfelme. Rien n'eft décidé fur cette matière, & il y a autant de confufion & d'incertitude fur tous les droits & fur tous les titres en France, qu'il y a d'ordre dans l'administration: mort en 1694.

ARNAULD Antoine ] vingtiéme fils de celui qui plaida contre les Jéfuites, Docteur de Sorbonne, né en 1612. Rien n'eft plus connu que fon éloquence, fon érudition & fes difputes, qui le rendirent fi célèbre & en même tems fi malheureux, felon les idées ordinaires qui mettent le malheur dans l'exil & dans la pauvreté, fans confidérer la gloire, les amis & une vieilleffe faine, qui furent le partage de cet homme fameux. Il eft dit dans le Supplement au Moréri, qu'Arnauld en 1689, pour avoir les bonnes graces de la Cour, fit un libelle contre le Roi Guillaume, intitulé le vrai portrait de Guillaume-Henri de Naffau, nouvel Abfalon, nouvel Herode, nouveau Cromwell, nouveau Néron. Ce ftile qui reffenible à celui du père Garaffe, n'eft guère celui d'Arnauld. Il ne fongea jamais à flatter la Cour. Louis XIV eût fort mal reçu un livre fi groffiérement intitulé, & ceux qui attribuent cet ouvrage & cette intention au fameux Arnauld ne favent pas qu'on ne réuffit point à la Cour par des livres : mort à Bruxelles en 1694. L'auteur du dictionnaire historique, littéraire,

critique & Janfénifte, dit à l'article Arnauld, qu'auffi-tôt que fon livre fur la fréquente communion parut, l'enfer en frémit, & que le Jéfuite Nouet fit la première attaque. Il eft difficile de favoir au jufte quelle eft l'opinion de l'enfer fur un livre nouveau. Et à l'égard des hommes ils ont entiérement oublié le père Nouet. Il est très vrai que la plupart des écrits polémiques d'Arnauld ne font plus connus aujourd'hui. C'est le fort de prefque toutes les difputes. Le dictionnaire historique, littéraire, critique & Janfénifte, s'emporte un peu contre cette vérité, il a raifon; mais l'auteur devrait favoir que les injures prodiguées au fujet des querelles théologiques font aujourd'hui auffi méprifées que ces querelles même, & c'est beaucoup dire.

ÁRNAULD-D'ANDILLY [Robert ] frère ainé du précédent, né en 1588, l'un des grands Ecrivains de Port-Royal. Il préfenta à Louis XIV, à l'âge de quatre-vingt-cinq ans, fa traduction de Jofephe, qui de tous fes ouvrages eft le plus recherché. Il fut père de Simon Arnauld, Marquis de Pompone, Miniftre d'Etat ; & ce Minifre ne put empêcher ni les difputes, ni les difgraces de fon oncle le Docteur de Sorbonne : mort en 1674.

AUBIGNAC [François d'] né en 1604. Il n'eut jamais de maître que lui-même. Attaché au Cardinal de Richelieu, il était l'ennemi de Corneille. Sa Pratique du Théâtre eft encor luë; mais il prouva par fa tragédie de Zénobie 2 que les connaiffances ne donnent pas les talens: mort en 1676.

AUBRI Antoine ] né en 1616. On a de lui les vies des Cardinaux de Richelieu & de Mazarin, ouvrages médiocres, mais dans lefquels on peut s'inftruire mort en 1695. C'est lui qui le premier fit connaître la fourberie de l'auteur du Teftament politique du Cardinal de Richelieu.

La Comteffe d'AUNOI. Son Voyage & fes Mémoires d'Espagne, & quelques Romans écrits

t

avec légéreté, lui firent quelque réputation: morte en 1705.

D'AVRIGNI, Jéfuite, auteur d'une nouvelle Inanière d'écrire l'Hiftoire. On a de lui des Annales Chronologiques depuis 1601 jufqu'à 1715. On y voit ce qui s'eft paffé de plus important dans I'Europe, exactement difcuté, & en peu de mots; les dattes font exactes. Jamais on n'a mieux fû difcerner le vrai, le faux, & le douteux. Il a fait auffi des Mémoires Eccléfiaftiques; mais ils font malheureufement infectés de l'efprit de parti. Marcel & lui ont été tous deux effacés par l'Hiftoire Chronologique de France du Préfident Henaut, l'ouvrage à la fois le plus court & le plus plein que nous ayons en ce genre, & le plus commode pour les lecteurs.

BAILLET [Adrien ] né près de Beauvais en 1649. Critique célèbre: mort en 1706.

BALZE [Etienne ] du Limoufin, né en 1631. C'eft lui qui a formé le recueil des manufcrits de la bibliothèque de Colbert. Il a travaillé jufqu'à l'âge de quatre-vingt-huit ans. On lui doit fept volumes d'anciens monumens. Exilé pour avoir foutenu les prétentions du Cardinal de Bouillon, qui fe croyait indépendant du Roi, & qui fondait fon droit fur ce qu'il était né d'une maison fouveraine dans le tems que la récompenfe de la perte de Sedan n'avait pas encor été confommée: mort en 1718.

BALZAC [Jean-Louis né en 1594. Homme éloquent, & le premier qui fonda un prix d'éloquence. Il eut le brevet d'Hiftoriographe de France & de Confeiller d'Etat, qu'il appellait de magnifiques bagatelles. La langue Françaife lui a une très grande obligation. Il donna le premier du nombre & de l'harmonie à la profe. Il eut de fon vivant tant de réputation, qu'un nommé Goulu Général des Feuillans écrivit contre lui deux volumes d'injures: mort en 1654.

BARATIER, le plus fingulier peut être de tous les enfans célèbres. Il doit être compté parmi les Français, quoique né en Allemagne. Son père

était un prédicant réfugié. Il fut le Grec à fix ans, & l'Hébreu à neuf. C'est à lui que nous devons la traduction des voyages du Juif Benjamin de Fudelle avec des differtations curieufes. Le jeune Baratier était déja favant en hiftoire, philofophie, en mathématique. Il étonna tous ceux qui le connurent pendant fa vie, & en fut regretté à fa mort: il n'avait que dix-neuf ans lorfqu'il fut ravi au monde.

en

BARBEIRAC Jean] né à Béziers en 1674 Calvinifte Profeffeur en Droit & en Hiftoire à Laufanne, traducteur & commentateur de Puffendorf & de Grotius. Il femble que ces Traités du Droit des Gens, de la Guerre & de la Paix qui n'ont jamais fervi ni à aucun Traité de paix, ni à aucune déclaration de guerre, ni à affurer le droit d'aucun homme, foient une confolation pour les peuples, des maux qu'ont fait la politique & la force. Ils donnent l'idée de la juftice, comme on a les portraits des perfonnes célèbres qu'on ne peut voir : mort en 1729.

BARBIER DAUCOURT [Jean] connu chez les Jéfuites fous le nom l'Avocat Sacrus, & dans le monde par fa Critique des entretiens du Père Bouhours, & par l'excellent plaidoyer pour un homme innocent appliqué à la queftion. Il fut longtems protegé par Colbert, qui le fit Controlleur des bâtimens du Roi, mais ayant perdu fon protecteur, il mourut dans la mifère en 1674.

BARBIER[Mademoiselle] a fait quelques tragédies. BARON [Michel] On ne croit pas que les piéces qu'il donna fous fon nom foient de lui. Son mérite plus reconnu était dans la perfection de l'art du comédien, perfection très rare & qui n'appartint qu'à lui. Cet art demande tous les dons de la nature une grande intelligence, un travail affidu. Voilà pourtant ce qu'on s'obstine à méprifer. Les Prédicateurs venaient fouvent à la comédie dans une loge grillée étudier Baron & de-là ils allaient déclamer contre la comédie. C'eft la coutume, que les Confeffeurs exigent des comédiens mourans, qu'ils renoncent

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