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la critique apprit bientôt à discerner (1) et à

an

séparer du corps des faits; car, aux plus ciens temps comme à celui d'Alexandre, on savait bien qu'un fils de Jupiter était fils de quelque autre Philippe.

Le même usage et des monumens de même nature existaient chez les peuples que les Grecs appelaient barbares, pour marquer qu'ils leur étaient étrangers. Ces monumens sont attestés plusieurs fois dans l'histoire d'Arménie (2), ainsi que les cantiques nationaux qui chez les Grecs (3), les Arméniens (4), les

témoignage plus formel sur la nature et l'essence des histoires écrites avant le temps d'Hérodote. C'est donc prinles doutes cipalement avec ce passage qu'il faut que le scepticisme a multipliés de nos jours, dans l'examen de l'authenticité des anciennes histoires.

comparer

(1) Dionys. Halic. de Thucyd. judic., p. 138. — (2) Mosis Chorenensis Hist. armen., lib. I, cap. XIII, p. 40;

lib. II, cap. IX, p. 101; cap. XLV, p. 160;

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cap. LXIII, p. 185. (3) Pausan. Corinth., cap. III, p. 118;

Messen., cap. II, 282.
p.

Hist. arm., lib. II, cap. LXVII, p. 163.

(4) Mos. Chor.

Goths (1), contenaient les récits de leurs plus anciens faits historiques. On le voit, pour les Grecs, par le passage de Tacite que nous venons de citer. En Arménie, dans les lieux dépendans des temples, les rois faisaient ériger des colonnes sur lesquelles étaient gravés les traités, les lois, les tributs, les impôts.

Les premiers Grecs dont la poésie fut pour nous la source première de toute littérature profane, n'avaient encore d'autre théologie que le système qui résultait des observations faites sur la théorie des diverses parties de l'univers (2), quand les Hébreux, dans les livres de Moïse, cité par l'un de ces anciens

(1) Freculphi Chronic., tom. I, lib. II, cap. VII.

(2) Voici ce qu'en dit Hérodote traduit par M. Larcher: « Les Pélasges sacrifioient autrefois aux dieux toutes les » choses qu'on peut leur offrir, comme je l'ai appris à » Dodone, et ils leur adressoient des prières; mais ils ne » donnoient ni nom, ni surnom à aucun d'entr'eux, car ils ne les avoient jamais entendu nommer. Ils les > appeloient dieux, en général, à cause de l'ordre des a différentes parties qui constituent l'univers, et de la

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historiens qui copiaient les chroniques (1), lisaient déjà le récit de la création et ensemble le résumé des traditions de quinze siècles d'une histoire bien suivie. Ces livres composèrent les premières collections des Hébreux ; mais par la suite, ce peuple eut, comme les autres, ses archives. Celles qu'Hérode fit brûler, dans le dessein d'anéantir les monumens des anciennes familles, dataient sans doute du temps de leur

» manière dont ils l'ont distribué. » cap. LII.

Herodot., lib. II,

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Strabon* ajoute que les dieux et les hommes sont une production de la Providence. Eschine le Socratique rapporte qu'avant l'expédition de Xercès, le dogme de l'immortalité de l'ame était gravé sur des tables d'airain que les Hyperboréens avaient apportées à Délos.

Voilà les points fondamentaux de la doctrine religieuse des plus anciens Grecs.

(1) Hellanicus apud Justinum ad Græcos Cohort.

p. 10.

Geogr., lib, XVII, p. 810. ** In Axiocho, inter Platon, oper., tom. II, p. 371.

première origine (1). Cependant son pouvoir n'ayant pu s'étendre sur les archives particulières, elles servirent nécessairement à rétablir l'histoire de ce peuple subjugué.

Il existait aussi des bibliothèques proprement dites en Judée. Les livres, et particulièrement ceux d'histoire, y étaient même devenus si nombreux, que Judas Maccabée crut devoir tirer et répandre des extraits de ceux de la bibliothèque de Néhémias (2). La version des Septante nous atteste l'estime que faisait Ptolémée des livres de notre Bible. Parmi ceux qu'avait écrits Philon d'Alexandrie, son traité d'agriculture était remarquable (3), ainsi qu'un autre ouvrage du même

(1) Eusebii Hist. eccles., lib. I, cap. VII.

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(2) Inferebantur autem in descriptionibus, et commentariis Nehemiæ hæc eadem ; et ut construens bibliothecam congregavit de regionibus libros, et prophetarum, et David, et epistolas Regum, et de Donariis. Machab., lib. II, cap. II, v. 13. Considerantes enim multitudinem librorum...... hoc opus breviandi causâ suscepimus. Mach., lib. II, cap. XI, v. 25.

-

(3) Euseb. Hist. eccles., lib. II, cap. XVIII.

auteur (1), et qui fut jugé digne d'être placé dans les bibliothèques publiques de Rome.

Cette ville existait à peine, quand les archives des Etrusques contenaient depuis très-longtemps une collection bien suivie d'actes publics, et particulièrement la série non interrompue des naissances et des morts (2), qui leur

(1) Euseb. Hist. eccles., lib. III, cap. IX.

(2). . . . . . . . In unâ quâque civitate quæ sint naturalia sæcula, rituales Etruscorum libri videntur docere : in quis scriptum esse fertur, initia sic poni sæculorum; quo die urbes atque civitates constituerentur : de his, qui eo die nati essent, eum, qui diutissimè vixisset, die mortis suæ primi sæculi modulum finire. Eoque die qui essent reliqui in civitate, de his rursùm ejus mortem, qui longissimam ætatem egisset, finem esse sæculi secundi. Sic deinceps tempus reliquorum terminari .... Quare in Tuseis historiis, quæ octavo eorum sæculo scripta sunt, ut Varro testatur, et quot numero sæcula ei genti data sint, et transactorum singula quanta fuerint, quibusve ostentis eorum exitus designati sint, continetur. Itaque scriptum est, quatuor prima sæcula, annorum fuisse centum et quinque; quintum, centum viginti trium; sextum, undeviginti et centum; septimum, totidem; octavum tum demum agi -Censorinus, de Die natali, cap. XVII.

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