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livres des prophètes. Le ministre d'une reine d'Ethiopie (1) en faisait sa lecture ordinaire ; et saint Paul n'a-t-il pas témoigné le besoin qu'il avait de livres dans l'exercice de son apostolat quand, sans spécifier les titres, il recommandait à Timothée (2) d'en apporter avec lui, ainsi que des peaux préparées pour en écrire? L'historien Socrate (3) fait remarquer remarquer l'érudition que saint Paul avait puisée dans la littérature profane, et l'on en voit les traces, entre autres, quand cet apôtre cite un vers d'Épiménide de Crète (4), un autre d'Euripide (5) que Pierre Abailard attribuait à Ménandre (6), et un autre d'Aratus (7).

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(1) Act. Apost. cap. VIII, v. 28. — (2) II, ad Timoth. c. IV, v. 13. - (3) Socrat. Hist. eccl. lib. III, cap. XXIV. (4) Κρῆτες ἀεὶ ψεῦσται κακὰ θηρία, γαστέρες ἀργαί. Cretenses semper mendaces, malæ bestiæ, ventres pigri.

Ad Titum, cap. I, v. 12.

Φθείρεσιν ἤθη χρηστὰ ὁμιλίαι κακαί.

Corrumpunt mores bonos colloquia mala.

(5)

I, ad Corinth. cap. XV, v. 33.

(6) Theolog. Christ.

lib. II, init. — (7) Τῖ γὰρ καὶ γένος ἐσμέν.

Ipsius enim et genus sumus,

'Act. Apost. cap. XVII, v. 28,

AU IIe SIÈCLE, et du tems de Valarsès, roi d'Arménie, la bibliothèque de Ninive était célèbre. Maribas de Catina, que les Syriens surnommaient le subtil, ainsi que nous l'apprend saint Jérôme, fut député par ce roi vers Arsace, son frère, roi de Perse, pour obtenir copie des livres qui pouvaient concerner l'histoire d'Arménie (1). Il trouva dans cette bibliothèque un ouvrage dont l'intitulé portait qu'Alexandre l'avait fait traduire du chaldéen en grec. Ce livre fournit à Moïse de Choren les extraits que nous lisons dans son histoire; et Maribas

(1) Igitur Arsaces magnus, acceptis e Mariba Catinensi litteris, summâ animi alacritate, aditum ei in regiam Ninives bibliothecam jubet dari..... Is itaque dùm omnes perscrutarentur libros, invenit volumen quoddam, græcè exaratum, cujus inscriptionem narrat fuisse talem :

« Hoc volumen jussu Alexandri ex chaldaico sermone > in græcum fuit conversum; continetque germanam antiquorum atque veterum historiam, quam inci» pere dicit à Zeruano, Titane, atque Apetosthe; et in ⚫ quâ singuli quique, tribus his et principibus prognati,

ajoutait que Valarsès en avait fait graver un sommaire sur une colonne érigée dans une place publique.

Dans le cours de ce même second siècle, on ne rencontre, chez les auteurs profanes, les preuves d'une grande érudition que dans les écrits de Pline et de Plutarque, qui ouvrent cette période; mais ce haut degré de savoir forme un caractère commun aux auteurs chrétiens de ce même siècle, car il est exact de dire qu'à l'exception des deux historiens qui viennent d'être nommés, la variété des connaissances d'aucun autre écrivain

> celebres viri, ordine recensentur, suo quisqne loco, ad >> multos annos. » Mos. Choren. Hist. Arm. lib. I, cap. VII, p. 21, Londin. 1736.

Les chronologistes remarqueront que la suite des vingtdeux rois arméniens qui sont nommés d'après ces sources jusqu'à l'époque de la guerre de Troie, s'accorde bien avec la liste des rois d'Argos, pour le résultat des générations ou successions. (Mos. Choren. Hist. Arm. lib. 1,

eap. XVIII, p. 53.)

de la gentilité ne peut être comparée à celle des philosophes chrétiens du même temps.

Ce sera donc faire connaître, autant qu'il se peut, les bibliothèques de ces chrétiens, que de nommer les auteurs dont ils n'employaient continuellement les témoignages que parce que, sans doute, ils en avaient les écrits continuellement à leur disposition; et l'on croira pouvoir tirer dans la suite une semblable conséquence d'une supposition partout ailleurs aussi naturelle.

Toutes les sources des sciences n'étaient pas alors concentrées dans les bibliothèques d'Alexandrie, d'Athènes et de Rome. La lecture des ouvrages de saint Justin martyr nous apprend en quel genre de livres. la sienne consistait, lorsqu'entre les quarante auteurs profanes qu'il cite, on distingue Homère (1) et Hésiode (2) parmi les

(1) Justin. Ad Græcos cohort. p. 26 et passim.
(2) Idem, Aristotel. dogmat. evers. p. 131 et passim.

poëtes épiques; Eschyle (1), Sophocle (2)," Euripide (3), Ménandre (4), parmi les dramatiques; Pindare (5), parmi les lyriques; et parmi les historiens, Hellanicus (6), Philochore (7), Polémon (8), Castor et Thallus (9), Alexandre Polyhistor (10), Xénophon (11) enfin, le seul de ces sept historiens que nous ayons conservé.

Quant aux philosophes, Justin, philosophe lui-même, les cite tous; et la connaissance qu'il montre avoir eue des auteurs anciens était si considérable, que la bibliothèque d'Athénagore n'ajoute guère à l'énuméra. tion précédente, que les poésies d'Aleman (12), de Callimaque (13), les histoires d'Hérodote (14) et de Ctésias (15).

Théophile, évêque d'Antioche, possédait

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(1) Justin. De monarchia Dei, p. 104. (2) Ibid. et passim. (3) Ibid. p. 106 et pass, (4) Ibid. p. 108 et pass.-(5) Ad Græcos cohort. p. 25. -(6) Ibid. p. 19. ~◄ (7) Ibid. (8) Ibid, p. 9. — (9) Ibid. p. 10. - (10) Ibid. -(11) Ibid. p. 49. (12) Athenagoræ Legat. pro Christ. —(11)

P. 14.

(13) Ibid. p. 34. (14) Ibid. p. 31.

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