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DES

CONTEMPORAINS,

OU

DICTIONNAIRE

HISTORIQUE ET RAISONNÉ

DE TOUS LES HOMMES QUI, DEPUIS LA RÉVOLUTION
FRANÇAISE, ONT ACQUIS DE LA CÉLÉBRITÉ

par leurs actions, LEURS ÉCRITS, Leurs erreurs ou leurs crimes,

SOIT EN FRANCE, SOIT DANS LES PAYS ÉTRANGERS;

Précédée d'un Tableau par ordre chronologique des époques célèbres et des événe-
mens remarquables, tant en France qu'à l'étranger, depuis 1787 jusqu'à ce jour,
et d'une Table alphabétique des assemblées législatives, à partir de l'assemblée
constituante jusqu'aux dernières chambres des pairs et des députés.

PAR MM. A. V. ARNAULT, ANCIEN MEMBRE DE L'INSTITUT; A. JAY;
E. JOUY, DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE; J. NORVINS, ET AUTRES
HOMMES DE LETTRES, MAGISTRATS ET MILITAIres.

ORNÉE DE 300 PORTRAITS AU BURIN,
D'APRÈS LES PLUS CÉLÈBRES ARTISTES.

TOME SEIZIÈME.

PANI-POP

PARIS,

A LA LIBRAIRIE HISTORIQUE, HOTEL D'ALIGRE,

RUE SAINT-Honoré, n° 123.

1824.

B43

v. 16

NOUVELLE

DES CONTEMPORAINS.

PANI

PANIS (N.), député de Paris, à la convention nationale, né dans le Périgord, était venu jeune achever ses études et se faire recevoir avocat à Paris. A l'époque de la révolution en 1789, il était un des membres les moins connus du barreau de la capitale. Mais l'a

vocat sans cause et sans rénom

mée au parlement, se crut destiné à jouer un grand rôle comme défenseur de la cause populaire, et se lança avec fougue dans l'arène politique. Panis acquit bientôt une célébrité qui date, malheu reusement pour lui, des horribles journées des 2 et 3 septembre 1792. S'il n'en fut point le promoteur, ni un des auteurs, comme on l'a injustement avancé, au moins s'en rendit-il l'apologiste. Jusqu'au 10 août il avait été peu question de lui, quoiqu'il fût devenu le beau-frère du brasseur Santerre, qui exerçait déjà une grande influence sur le peuple des faubourgs, avant d'être nommé commandantgénéral de la garde nationale parisienne. Panis avait figuré, dit-on, à la tête des rassemblemens qui se

T. VI.

portèrent au château des Tuileries dans la matinée du 10 août; ce qu'il y a de plus certain, c'est que, lorsque le succès de cette révolution fut assuré, il en profita un des premiers. Dans la nuit du 11 au 12, il s'installa à l'Hôtelde-Ville, en qualité de membre de cette commune monstrueuse, qui, inopinément, sans élection populaire, usurpant tous les pouvoirs, se constitua de sa propre autorité, et chassa les véritables représentans des citoyens de Paris. La nouvelle municipalité choisit bientôt dans son sein une commission composée de démagogues des plus violens, et à laquelle elle donna le nom de Comité de salut-public. Panis en fut nommé membre, et signa en cette qualité, avec Marat, Jourdheuil, Duplain, Sergent, et quelques autres, l'épouvantable circulaire envoyée dans tous les départemens, pour rendre compte des massacres des 2 et 3 septembre, et pour engager les autres communes de la France à imiter l'exemple donné par celle de Paris. Il y est dit : « que des

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