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parla, toujours par interprète, de la » aussi rapidement que la guillonécessité de changer l'informe et >> tine pouvait les abattre; moiinexécutable constitution de 1793; » même je m'attendais chaque jour fit encore un discours sur la divi- >> au même sort Dans ces circonssion départementale de la France, » tances, je résolus de commenet le placement des municipalités; » cer mou ouvrage. Il me semblait et termina ainsi sa carrière légis-»que j'étais sur mon lit de mort, lative. Il avait long-temps fait » car la mort m'environnait de partie du comité de législation, >> tous les côtés, et je n'avais pas mais sans y produire un grand » de temps à perdre. En effet, j'aeffet. Madame Roland dit de lui » vais fini la première partie dedans ses mémoires : « La hardies- »puis six heures quand on vint »se de ses pensées, l'originalité de » me saisir et me jeter en prison. >son style, ces vérités fortes je- » J'avais vu le peuple français se »tées au milieu de ceux qu'elles précipiter tête baissée dans l'a»> offensent, ont dû produire une » théisme, je fis donc traduire et grande sensation; mais je le croi- »publier cette première partie de rais plus propre à semer pour l'ouvrage en français, pour arrê ainsi dire ces étincelles, qu'à » discuter les bases, ou préparer la formation d'un gouvernement. Payne éclaire mieux une révo»lution qu'il ne peut concourir à »une constitution. » Il publia encore plusieurs ouvrages en France, Sur les finances d'Angleterre; Sur la justice agraire opposée aux lois agraires, etc. Celui qui fit le plus de sensation, surtout en Angleterre, où il révolta tout le clergé anglican, qui fit paraître plusieurs réfutations, ce fut son ouvrage sur la religion naturelle. intitulé: 'Age de la raison. Payne y avait travaillé pendant sa détention au Luxembourg, entièrement dépourvu de livres, citant de mémoire la Bible, et écrivant dans les intervalles d'une fièvre ardente. Il s'y prononce fortement contre l'athéisme, mais aussi contre les religions révélées. « Je voyais ma vie en danger conti»nuel, écrivit-il à un de ses an>>ciens amis en Amérique, Sa»muel Adams. Mes amis tombaient

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» ter la nation en cette route, et >> la ramener au premier article de » foi, de quiconque a une foi, »c'est-à-dire, à la croyance en un » Dieu. J'avais exposé ma vie en m'opposant dans la convention » au supplice du roi, je courus de »> nouveaux dangers en in'oppo»sant aux progrès de l'athéisme.» Payne, quel que fût son désir de propager les principes pour lesquels il fut poursuivi en Angleterre et en France, ne persécuta au moins jamais personne, et ne fut complice d'aucun crime des chefs de parti. Peu de temps après son arrivée à Paris, quand il venait de prendre place à la convention, et qu'il était encore entouré de la plus haute faveur populaire, il eut un jour une querelle avec un capitaine anglais; celui-ci, indigné de l'entendre dans un lieu public parler avec le plus grand mépris du gouvernement britannique, se jeta sur lui et lui porta un coup violent. Le capitaine fut arrêté par les as

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sistans et conduit en prison. Son supplice paraissait inévitable, mais à force d'instances auprès du comité de salut-public, Payne parvint à le sauver et à le faire passer en Angleterre. Il est encore à remarquer que le républicain d'Amérique ne fit jamais partie du club des jacobins en France; mais, en 1797, il se tit inscrire au cercle constitutionnel : « C'est, écrivit-il, >> la seule société en France dont »j'aie été membre. J'y allai parce » qu'il était nécessaire alors que » les amis de la liberté se rallias>> sent sous l'étendard de la constitution, et j'y rencontrai nom>>bre de ces vieux amis. » Ce cercle donna bientôt ombrage au gouvernement directorial, et fut fermé. Après la révolution du 18 brumaire an 8 (9 novembre 1799), Payne voyant la domination d'un seul s'établir peu à peu sur les débris de la république, n'aspira plus qu'à retourner aux États-Unis, où d'ailleurs son ami le président Jefferson le rappelait. Ce ne fut qu'après la paix d'Amiens, en 1802, qu'il put satisfaire à ce désir. Il y revint heureusement, mais manqua quelque temps après d'être assassiné dans sa maison de New-Rochelle, état de NewYork. Un inconnu, et dont on ne put jamais retrouver les traces, lui tira un coup de pistolet à travers la fenêtre. Plusieurs démarches furent faites pour ramener Payne à la foi en la religion révélée. Il reçut de Baltimore une députation de la secte dite de la Nouvelle Jérusalem. Le ministre qui portait la parole lui dit qu'on avait enfin retrouvé dans son église la véritable clef de la Bible,

perdue depuis mille et tant d'années. Payne se contenta de lui répondre : « Elle doit être bien rouillée!» Deux ecclésiastiques vinrent encore quinze jours avant sa mort travailler à sa conversion: son mé

decin se joignit à eux, mais leurs efforts furent vains, et il persista jusqu'à la fin dans son opiniâtre incrédulité. Les anecdotes publiées par certains journaux anglais sur les derniers jours de Payne ont été démenties en Amérique. Selon ces feuilles, il aurait déclaré qu'il n'avait été toute sa vie que l'agent du diable; que c'était le diable même qui avait dicté chaque ligne de l'Age de la raison; que maintenant lui Payne, bien converti, désirait que tous les exemplaires de cet ouvrage fussent brûlés, etc. Ce qu'il y a de plus certain, c'est que son intempérence et l'usage in modéré qu'il fit long-temps des boissons spiritueuses et à la fin des liqueurs les plus fortes, minerent sa constitution robuste, et hâtèrent de beaucoup sa fin. Il mourut le 8 juin 1809. Les quakers refusèrent de recevoir son corps, et il fut enterré, ainsi qu'il l'avait désiré, dans sa ferme de New-Rochelle. Un écrivain, qui a depuis cherché en Angleterre et en Amérique divers moyens d'arriverà la fortune et à la célébrité, le prétendu Ami du peuple, Cobbet, conçut, en, 1817, le projet de déterrer les ossemens de Payne et de les porter en Angleterre. La translation a eu lieu en effet, selon Cobbet, qui a annoncé fastueusement l'arrivée de ces reliques dans l'ancienmonde. Selon quelques feuilles ministérielles, ce ne sont que

les restes d'un pendu qu'on y a apportés. On a rappelé de plus, en cette occasion, que Cobbet avait lui-même écrit autrefois contre Payne; au reste la violation de la tombe que ce dernier s'était choisie, sera aussi peu profitable au spéculateur qui se l'est permise, qu'inutile à la gloire du mort. Payne a sans doute conservé des partisans dans son ancienne patrie ainsi qu'en Amérique. Sa statue se trouve en divers lieux de réunion; mais le monument qu'on a proposé d'élever au publiciste républicain en Angleterre, n'y sera jamais toléré par le parti ministériel, et celuici trouvera au premier signal assez de mains pour démolir le mausolée et pour disperser les ossemens. Plusieurs écrivains ont publié des notices sur Payne. Sa vie, par Cheetham, a été imprimée aux Etats-Unis, 1818, 1 vol. in8°, et réimprimée à Londres. Une animosité particulière contre le sujet qu'il traite, paraît avoir guidé la plume du biographe américain. Le libraire anglais Carlile a depuis publié la Vie de Payne, Londres, 1820, 1 vol in-8", destinée à faire partie d'une édition complète de ses œuvres, que le même libraire a annoncée. Mais cet admirateur passionné est le constant panégyriste bien plus que l'exact historien de son héros. Une traduction allemande des principaux écrits de Payne, attribuée au savant professeur C. F. Cramer, a été publiée à Copenhague, en 6 vol. in 8o, 1793 et 1794. Deux ouvrages posthumes, Essai sur l'origine de la franc-maçonnerie, et Réplique à l'évêque de Lan

daff, ont été publiés à New-York en 1810; le premier a été traduit en français par Bonneville, Paris, 1812, 1 vol. in-8°. Outre les ouvrages cités plus haut, il a paru en France, Recueil de divers écrits de Thomas Payne, sur la politique et la législation, Paris, 1792, 1 vol in-8°, orné de son portrait. On trouve à la fin de la vie de Payne, la liste exacte de tous ses écrits publiés par Carlile, et qui se compose de 8 morceaux en vers et de 113 en prose. Ce libraire subit en ce moment (1824) la détention à laquelle il a été condamné pour la publication de l'Age de la raison, et de quelques autres écrits; c'est de sa prison de Dorchester que Carlile date sa vie de Pay

ne.

PAYNE (JEAN), littérateur anglais, se livra d'abord au commerce de la librairie, auquel il renonça bientôt pour s'occuper exclusivement de littérature. Ecrivain infatigable, il a publié un trèsgrand nombre d'ouvrages, tant sous les pseudonymes de George Auguste Hervey, de Williams Frédéric Melmoth, etc., que sous son nom véritable. On estime quelques-unes de ses productions, entre autres l'Histoire navale de la Grande-Bretagne, en 5 vol. in-8°; et parmi ses ouvrages avoués, ceux. dont les titres suivent : 1° Système de géographie, un vol in-8'; 2° Abrégé d'histoire naturelle, 2 vol. in-8°, 1795; 3° Extraits géographiques, un vol. in-8°, 1796; 4o Histoire abrégée de la Grèce, un vol. in-8°, 1800.

PAYSON (PHILIPPE), ministre de la religion réformée, naquit à Chelsea, dans l'état de Massachus

setts, le 18 janvier 1736, du révérend Philippe Payson de Walpole. Il fit de bonnes études, et prit ses degrés au collège d'Hervard en 1754. Payson fut l'un des habitans de la colonie américaine qui pendant la guerre de l'indépendance, soutinrent avec le plus d'énergie, par ses discours et ses exemples civiques, la cause de la patrie. Il était très-instruit, fut un excellent professeur d'humanités, un bon physicien et un astronome du premier mérite. On a remarqué ses Mémoires publiés dans les Transactions des arts et des sciences d'Amérique. En 1778, il publia un choix de Sermons; en 1782, un discours composé à l'occasion de l'ordination de son frère Seth Payson de Rindge, et en

1800 un Discours sur la mort de

Washington. Ce ministre, distingué par ses talens, ses vertus et le plus parfait patriotisme, mourut le 11 janvier 1801, emportant l'estime et les regrets de ses concitoyens.

PAZUMOT (FRANÇOIS), géographe du roi, professeur de physique, naquit à Beaune, département de la Côte-d'Or, le 30 avril 1733, d'une famille distinguée de la Bourgogne. Il fit de bonnes études dans sa ville natale, et se rendit à Paris, où il se fit connaître par ses Mémoires géographiques sur les antiquités de la Gaule, avec cartes, qu'il publia en 1765, et auxquels il dut peu de temps après le brevet de géographe du roi. Ces Mémoires, très-favorablement accueillis, furent jugés dignes de ceux de Belley. Pazumot se rendit en Auvergne par ordre du gouvernement, afin d'y exa

miner les volcans éteints, et d'en mesurer les hauteurs et les distances. Après trois années, consacrées exclusivement à remplir sa mission, il donna la carte de la partie septentrionale de cette province, et fut chargé de s'assurer de l'exactitude du travail des géographes qui avaient mesuré la partie opposée. Nommé, en 1776, professeur de physique à Auxerre, il en remplit les fonctions pendant 8 ans, et fit imprimer ses cours. Pazumot se rendit ensuite en Suisse, qu'il visita avec soin, ainsi que le Mont-Blanc et les Pyrénées; il fit aussi imprimer les différentes observations qu'il avait rédigées dans ses voyages. Modéré dans ses opinions, et se tenant sagement éloigné du mouvement politique, il ne fut point victime des orages de la révolution, et il mourut paisiblement à Beaune, en 1804, estiiné et regretté de ses concitoyens. Les Mémoires, Observations et Lettres dont il est l'auteur, sont en très-grand nombre; nous citerons les principaux. Ce sont : 1° Lettres sur les urnes cinéraires trouvées à Cotcote, près Dieppe, insérées dans le Mercure de France, année 1761; 2° Lettres sur les bains en mosaïque, et quelques antiquités trouvées à Corsaint, près Semur en Auxois (publié dans le Journal de Verdun, février 1765); 3° Principaux usages de la sphère ar'millaire, de celle de Copernic, et des globes célestes et terrestres, Paris, 1773, in-12; 4° Mémoire sur la cristallisation du fer, 1779; 5° Lettre sur les roches de la forêt de Rougeau, sur le bord de la Seine, 1780; 6 Lettre sur les ossemens trouvés à Montmartre, 1782;

Observations sur la congélation de l'eau en filets prismatiques verticaux dans un terrain calcaire, 1782; 8° Fiauteur comparée des plus hautes montagnes du globe, et nivellement de Paris, septembre 1785: 9o Description d'un camp romain, près de Tonnerre, à Flogni, sur les bords de l'Armacon (imprimée dans les Mémoires de l'académie de Dijon, tom. 2); 10° Description, plan, coupe, nivellement des grottes d'Arcy-sur-Eure, suivis d'observations physiques; 11° Lettre sur quelques volcans de la haute Auvergne (insérée dans le Journal de France, par Fontenay, 1785); 12° Lettre sur les deux chiens de Sibérie, et sur le sommeil des chats; 13° Voyages physiques dans les Pyrénées, en 1788 et 1789, Paris, 1797. Ce savant se proposait de mettre au jour, lors que la mort le surprit, un ouvrage en un volume in-4°, sous ce titre : Antiquités de Bourgogne, pour faire suite aux antiquités de Caylus et de la Sauvagère.

PAZZIS (L'ABBÉ MAXIME DE SEGUINS DE), naquit vers 1765 à Carpentras, département de Vaucluse, d'une famille noble, en possession d'un ficf qui l'obligeait à prendre le nom de Pazzi, ancienne et illustre maison de Florence. Destiné par sa famille à l'état ecclésiastique, dès qu'il eut été ordonné prêtre, il obtint un riche bénéfice dans le diocèse d'Amiens, dont un de ses oncles était évêque. L'abbé de Pazzis émigra au commencement de la révolution, et ne revint en France qu'après le traité de Lunéville. A cette époque, il entra dans la carrière administrative, qu'il quitta en 1809,

T. XVI.

pour se rendre à Troyes, en qualité de grand-vicaire de M. de Boulogue (voy. ce nom), récemment nommé à l'évêché de cette ville. Deux ans après, par suite de l'arrestation du prélat, l'abbé de Pazzis fut rappelé à Paris, qu'il quitta de nouveau pour accompagner M. de La Brue, nommé par l'empereur Napoléon à l'évêché de Gand. Il eut jusqu'en 1814, époque de son retour dans la capitale, des discussions assez vives avec le clergé de Flandre, qui persistait à reconnaître pour chef l'ancien évêque, M. de Broglie. L'abbé de Pazzis mourut le 24 août 1817; il a publié: 1° Eloge ou Notice historique de Malachie d'Inguimbert, évêque de Carpentras, in-8°, an 13 (1805); 2° Mémoire statistique sur le département de Vaucluse, un vol in-4° de 354 pages, 1808, ouvrage plein de faits curieux, et dont le style est pur et facile. L'auteur annonçait dans une note qu'il publierait séparément des notices historiques sur les hommes illustres de ce département, mais elles n'ont point été mises au jour; il paraît même que ce travail est resté très-incomplet. 3° Vœu de Louis VIII, brochure politique à l'occasion du rétablissement de la famille royale sur le trône, Paris, in-8°, 1814; 4° Observations sur le récit des troubles du diocèse de Gand, inséré dans l'Ami de la Religion et du Roi, journal ecclésiastique, politique et littéraire, du 20 juillet 1816; 5° traduction, restée en manuscrit, des Psaumes.

PEARSON (RICHARD), médecin, membre des sociétés royales de médecine et des antiquaires de Londres, et de plusieurs autres

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