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ignoré. Le général Parrein est auteur d'une pièce en 3 actes et en prose, intitulée: La prise de la Bastille. Elle fut représentée à Paris à la fin de 1792; il a publié depuis Histoire des crimes des parlemens ou les Horreurs des prisons judiciaires dévoilées.

PARTOUNEAUX (LE COMTE Louis), lieutenant-général, membre de la chambre des députés, où il a été élu par le département du Var, est né à Paris le 26 septembre 1769, et sortait à peine du collège lorsque la révolution éclata. Il s'enrôla en qualité de volontaire dans le premier bataillon de grenadiers qui fut organisé dans la capitale; il entra ensuite comme sous-lieutenant dans le régiment de Hainault, où son zèle et son activité le firent bientôt parvenir au grade de capitaine. Il fit ses premières armes avec distinction sous le général Dugommier, et monta le premier à l'assaut d'une redoute dont la prise décida du sort de Toulon; il fut nommé adjudant-général sur le champ de bataille. En 1796, il servit à l'armée d'Italie, sous les ordres du général en chef Bonaparte. Il s'y fit particulièrement estimer de Joubert, qui lui prouva sa confiance en le chargeant de diverses missions délicates. Sa conduite brillante à la bataille de Vérone lui valut le grade de général de brigade. A la malheureuse journée de Novi, où le brave général Joubert fut tué, il fit preuve de talent et de courage, fut blessé, et tomba au pouvoir d'un ennemi bien supérieur en nombre; mais il fut presque aussitôt échangé contre M de Zach, major-gé

néral. Le 27 août 1803, il reçut le grade de général de division. En 1804, il fut employé à l'armée d'Angleterre sous les ordres du maréchal Ney, dont le corps était campé à Montreuil. L'année suivante, il alla rejoindre en Italie l'armée que commandait Masséna, et fut chargé du commandement de la division des grenadiers de cette armée. Il s'y distingua dans plusieurs occasions, notamment à Véronnette et au village de Saint-Michel, où il culbuta successivement l'ennemi et le mit en déroute le 25 octobre. Plus tard il coopéra à la défaite du corps autrichien de Rohan, et l'empêcha de se rendre à Venise. Appelé au commandement d'une division de l'armée du roi Joseph, il enleva Capoue, dans le courant de février 1806, et ne trouva plus d'obstacles pour arriver à Naples. Le 19 mai suivant, le général Partouneaux reçut la grande décoration de l'ordre des Deux-Siciles, et fut nommé, peu de temps après, gouverneur des Abruzzes. La police et la sûreté des routes signalèrent son administration dans ce pays. Il força les Anglais, le 29 mai 1809, à lever le siége de Scylla en Calabre, et bien qu'il n'eût avec lui que cinq bataillons et deux escadrons de cavalerie, il fit beaucoup de prisonniers, et s'empara de toute l'artillerie ennemie. En 1812, il fit partie de l'expédition de Russie et du corps commandé par le duc de Bellune. Lors de la retraite de Moskou,sa division, qui fut placée à l'extrême droite, était à peine forte de 3,400 hommes; tout-à-coup elle fut cernée sur la rive gauche de la Bérésina

par Platow, Witgenstein et Tsitchakow. Elle se trouvait sans munitions, sans vivres, et toutes ses communications avec le gros de l'armée française étaient coupées. Le général Partouneaux parvint néanmoins à prendre position, le 27 novembre, sur les hauteurs de Borisow. Le canon et la fusillade se faisaient déjà entendre dans la direction du pont établi sur la Bérésina pour le passage de l'armée. Il fit à la hâte ses dispositions d'attaque, et ne craignit point d'engager le combat, malgré la disproportion de ses forces avec celles de l'ennemi. Ce combat fut très-acharné, les Français y firent des prodiges de valeur, et pendant quelque temps eurent l'avantage; mais enfin ils furent obligés de céder au nombre. Le général Partouneaux, après avoir, dans l'obscurité de la nuit, erré plusieurs heures à travers des marécages et des bois, en essayant de remonter la Bérésina, tomba avec le reste de sa division au pouvoir des Russes. La capitulation qu'il fit en cette occasion lui attira des reproches qui furent rendus publics dans le 29me bulletin de la grande armée. Ces reproches lui parurent injustes, et lorsque les événemens de 1814 lui eurent fait recouvrer la liberté, il réclama contre des assertions qu'il appelait mensongères. Il en conservait encore un vif ressentiment à l'époque du 20 mars 1815, et le témoigna dans une lettre qu'il adressa à Napoléon, dont il ne reçut aucun emploi. Après la seconde restauration, le général Partouneaux fut nommé gouverneur de la 8 division à Marseille,

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puis, au mois d'octobre de l'année suivante, gouverneur de la 10e à Bordeaux. Vers le même temps, le roi lui donna le titre de comte. Il a publié, pour la justification de sa conduite militaire en Russie: 1° Adresse et rapports sur l'affaire du 27 au 28 novembre 1812, qu'a eue la 12a division du 9 corps de la grande-armée au passage de la Bérésina, 1815, in4°; 2° Lettre sur le compte rendu par plusieurs historiens de la campagne de Russie, et par le 29° bulletin de l'affaire du 27 au 28 novembre 1812, in-4°, 1817. Le général Partouneaux commande aujourd'hui (1824) la première division d'infanterie de la garde royale.

PASCALIS (N.), célèbre jurisconsulte, était, à l'époque de la révolution, avocat au parlement d'Aix en Provence; il joignait à des connaissances profondes en jurisprudence, des notions étendues sur l'administration publique, et avait publié sur cette partie plusieurs écrits justement estimés. Son éloignement pour les nouveaux principes, et le peu de ménagemens qu'il mit dans ses discours et dans sa conduite, lui firent de nombreux et redoutables ennemis. Il fut tué, le 12 décembre 1790, dans une émeute qu'avait excitée l'ouverture d'un club dit des Amis du roi et du clergé. Sa mort précéda de peu les excès qui eurent lieu à cette époque à Avignon et dans une partie du Midi.

PASQUIER (E.), savant jurisconsulte, issu d'une famille de robe, depuis long-temps connue dans la magistrature, suivit la mê

me carrière et exerça, long-temps avant la révolution, les fonctions de conseiller au parlement de Paris. Ennemi de la révolution, il prit part aux arrêtés du parlement de Toulouse des 25 et 27 septembre 1790, contre les opérations de l'assemblée constituante.

Pendant le régime de la terreur, il fut dénoncé, puis arrêté, et traduit au tribunal révolutionnaire, qui le condamna à mort le 21 avril 1794.

PASQUIER (ÉTIENNE-DENIS, COMTE), fils du précédent, préfet de police sous le gouvernement impérial, et, sous le gouvernement royal, ministre de la justice, garde-des-sceaux, et, en dernier lieu, ministre des affaires étrangères, naquit à Paris le 22 avril 1767, et fut élevé au collège de Juilly. Il descend en droite ligne, selon la Biographie des hommes vivans, tome V, du fameux Étienne Pasquier, avocatgénéral sous Henri IV, magistrat intègre et adversaire prononcé des jésuites, qu'il parvint à réduire, pour bien peu de temps il est vrai, à l'impuissance de nuire. Le grand-père du baron Pasquier fut au contraire l'ami des jésuites, chez lesquels il fut élevé, et acquit quelque célébrité d'abord comme procureur du roi au Châtelet, et ensuite comme conseiller au parlement. Ce fut lui qui fit le rapport dans le procès du comte de Lally et qui montra un si grand zèle pour obtenir la condamnation à mort de l'accusé; ce fut aussi lui qui fit mettre un bâillon à ce vieux général, lorsqu'on le conduisit au supplice, afin qu'il ne pût point parler au peuple

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(voy. Biographie universelle, tome 33.) Le père de M. Pasquier avait destiné son fils à la magistrature, et lui avait acheté de bonne heure une charge de conseiller au parlement de Paris, où il en occupait une lui-même. Le fils ne remplit aucune fonction publique pendant les temps orageux de la révolution, mais après l'avènement de Napoléon à l'empire, il sollicita et obtint, non sans quelque peine, une place d'auditeur au conseild'état. L'archi-chancelier Cambacérès, le ministre secrétaire d'état duc de Bassano, et le comte Regnault de Saint-Jean-d'Angély, protégèrent les premiers pas de M. Pasquier dans cette nouvelle carrière, et parvinrent à vaincre la répugnance que Napoléon témoignait à élever plus haut le jeune auditeur. Il fut enfin nommé maître des requêtes, le 8 février 1810, et peu de temps après procureur-général du sceau des titres, baron et officier de la légion-d'honneur. Lors de la disgrâce qu'encourut le préfet de police Dubois, après la catastrophe de la fête donnée à l'empereur par le prince de Schwarzemberg, pour célébrer le mariage de l'impératrice Marie-Louise, le baron Pasquier obtint ce poste de haute confiance. Il le remplit avec distinction. Mais malgré les frais considérables consacrés à cette administration et les nombreux agens qu'elle employait, le général Mallet (voy. ce nom), parvint à dérober au préfet de police toute connaissance de la trame qu'il ourdissait du fond de sa prison. Surpris en son hôtel, enlevé et jeté dans une voiture de place,

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le préfet fut conduit à la prison de la Force, où il 'resta enfermé jusqu'à ce que l'audacieuse entreprise de Mallet eut entièrement échoué. On crut généralement dans le public qu'une immédiate destitution de M. Pasquier serait la suite du retour de Napoléon, qui avait paru très-irrité; mais contre toute attente, le préfet de police sut fléchir son maître et se maintenir dans sa place. Le préfet de la Seine, M. Frochot, qui n'avait pas été incarcéré par Mallet, fut seul disgracié. M. Pasquier se trouva cependant plus éloigné que jamais du ministère de la justice, auquel son mérite lui donnait sans doute des droits évidens et les lettres insérées, les 5 et 12 avril 1814, dans le Journal de Paris, et dans celui des Débats, après l'entrée des étrangers, prouvent qu'une pareille injustice laisse toujours de profonds ressentimens. Dès la première restauraration, M. Pasquier fut nominé membre du conseil-d'état royal, et appelé, le 22 mai suivant, à la direction des pouts-et-chaussées, qu'il conserva jusqu'au retour de Napoléon de l'île d'Elbe. Cette fois, malgré les démarches des premiers protecteurs de M. Pasquier, auxquels se joignit son ancien collègue le conseiller-d'état Réal, Napoléon resta inflexible, et le ci-devant préfet de police ne fnt investi d'aucun de ces emplois, qu'il n'eût désirés sans doute que pour mieux servir la cause royale. Mais, le jour même de la seconde rentrée de S. M. Louis XVIII, M. Pasquier fut nommé ministre secrétaire-d'état de la justice, garde-des-sceaux, membre

du conseil privé, et peu de temps après grand-cordon de la légiond'honneur. Il fut élu, en septembre 1815, membre de la chambre des députés, et se trouva pendant quelque temps privé du portefeuille et de la garde du sceau, qui furent donnés à M. BarbéMarbois; mais il eut pour dédommagement la place de commissaire-juge pour la liquidation des créances des sujets des puissances étrangères. Rappelé par le déparment de la Seine à la chambre des députés, en 1816, il s'y montra constamment le zélé défenseur de tous les actes et projets ministériels. Présenté par la chambre au nombre des candidats pour la présidence, il fut nommé par le roi à cette haute fonction, et la remplit jusqu'au mois de janvier 1817. M. Pasquier reprit alors sa place de garde-des-sceaux, dont M. Barbé-Marbois fut privé, et la perdit dans un nouveau revirement ministériel, où, en décembre 1818, il eut pour successeur M. de Serre. Au mois d'octobre 1819, M. Pasquier présenta, dit-on, un mémoire au roi sur la situation de l'Europe et sur la marche de l'administration en France, depuis qu'il n'en faisait plus partie. En novembre de la même année, un portefeuille lui fut rendu, mais ce ne fut pas celui de la justice; il remplit les importantes fonctions de ministre des affaires étrangères jusqu'en 1822. Obligé de nouveau de sortir du ministère avec la vive douleur de ne pouvoir plus aussi utilement servir l'état, il remit son portefeuille au vicomte, aujourd'hui duc de Montmorency, qui ne le conserva pas long-temps.

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M. Pasquier a été nommé pair de France, avec le titre de comte et a fait briller en plusieurs occasions, dans la chambre haute, les talens oratoires dont il est doué. Dans la session actuelle (1824), il a parlé contre le projet ministériel pour la réduction des rentes ce fait est d'autant plus remarqua. ble, qu'en recherchant la popularité, l'orateur marche cette fois en sens inverse de ses habitudes. On a peine à reconnaître à ce fait l'homme qui, au sujet de la loi de la liberté des journaux, fit une réponse si remarquable et souvent citée depuis. Quelques députés lui reprochant de ne servir que les intérêts d'un seul parti, disaient mais c'est l'arbitraire que vous demandez?— ovi; c'est l'arbitraire que nous voulons, leur déclara le ministre. La politesse ne nous permet pas de voir autre chose qu'une naïveté dans cette saillie, qui rappelle celles de l'abbé Terrai. PASSAC (PHILIPPE -JÉRÔME GAUCHER DE), est né à Vouvray, près de Tours en 1755, d'une famille noble. Il fut élevé à l'école Militaire de Vendôme, entra dans l'arme de l'artillerie, en 1784, et fut reçu officier l'année suivante. L'auteur des Liaisons dangereusas, M. de Laclos, servait depuis long-temps dans le régiment de Toul, où il fut placé, et, malgré la différence d'âge, il s'établit entre eux des rapports d'amitié que la mort seule a pu rompre. M. de Passac, opposé aux principes de la révolution, sortit de France en 1792, servit d'abord dans l'armée des princes, passa ensuite dans l'armée anglaise, en Hollande et en Portugal, où il reprit du service dans l'artillerie. Rentré en

France en 1802, il habita le département de Loir-et-Cher, et y remplit des fonctions administratives. En 1814, il fut nommé chevalier de Saint-Louis, puis chef de bataillon d'artillerie, et, en 1815, commandant d'artillerie à Laon. Mais l'état de sa santé ne lui permettant pas d'en remplir les fonctions, il demanda sa retraite. M. de Passac est auteur d'un grand nombre d'ouvrages. Voici les principaux : 1o Plusieurs Notices biographiques dans la Revue philosophique et littéraire; 2° Vie de William Collins, suivie de la traduction de quelques églogues orientales de ce poète, dans les Archives philosophiques et littéraires; 3° Honorine, ou Promenade dans l'ile de Walcheren, roman, imprimé avec divers morceaux de poésie, traduits de l'anglais, 2 vol. in-12, 1808; 4° un grand nombre de poésies légères insérées dans divers recueils périodiques; 5o un Eloge de Gribeauval.

PASSERONI (JEAN-CHARLES), poète italien, né en 1713, à Condamine, village du comté de Nice, fit les études convenables à l'état ecclésiastique pour lequel il était destiné mais vivant au milieu d'une petite société, ses talens n'avaient qu'un développement lent et borné. Heureusement pour lui, son oncle, qui était à la tête d'une école élémentaire à Milan, appela le jeune Passeroni auprès de lui, pour en faire un répétiteur; c'est ainsi qu'il devint maître avant de cesser d'être écolier. Après avoir appris aux autres le peu qu'il savait, il allait chez les jésuites pour y puiser les connaissances qui lui manquaient; il tempérait l'ennui de ses devoirs par les vers que lui

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