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raisins, 1813, in-8°; 22° enfin il a donné un grand nombre d'Articles au Cours d'agriculture de l'abbé Rozier, à la Bibliothèque physicoéconomique, au Journal de physique, à l'Encyclopédie par ordre de matières, au Théâtre d'agriculture d'Olivier de Serres, édition de M. Huzard, au Bulletin de pharmacie, au Traité théorique et pratique sur la culture de la vigne, etc., etc.

en avait vingt. Il employa auprès d'elle et le langage de la passion ardente qu'il ressentait, et toutes les ressources de la séduction : le cœur d'Eleonore fut sa récompen

se;

il ne lui fut pas permis de lui donner son nom, et sa maîtresse devint l'épouse d'un autre. Notre littérature ne connaissait point l'élégie érotique Parny écrivit en vers harmonieux le roman de ses amours. Ses accens étaient purs comme la nature, ardens comme la passion. Les chants maniérés de Pezay, de Cubières et de toute l'école de Dorat, disparurent devant la poésie facile et gracieuse de Parny: c'était la voix du rossignol qui se faisait entendre au milieu des accens factices de ces oiseaux que l'on instruit à contrefaire la voix humaine. C'est en vain qu'un critique sans âme, La Harpe, osa placer au-dessus de Parny, du poète de l'amour, Bertin, le poète des bonnes fortunes. Bertin avait versifié avec soin, et quelquefois avec bonheur, les nombreux souvenirs de sa vie galante. Parny avait imprimé à ses poésies tout le naturel et toute l'ardeur de la volupté : c'était de lui que l'on pouvait dire comme de Sapho: spirant commissi calores...coliæ fidibus puellæ. Le chevalier de Parny avait déjà marqué sa place au premier rang des poètes élégiaques, lorsque des affaires de famille le rappelèrent à l'île Bourbon: pendant ce temps, son frère, occupé d'un autre genre de gloire, faisait ses preuves de noblesse, pour entrer dans les carrosses du roi. A son retour, le poète voyageur publia sa jolie épître aux insurgens, qui ne fit pas forEléonore avait treize ans; Parny tune à la cour. Les plaisirs le ber

PARNY (EVARISTE-DESIRE-DESForges, CHEVALIER DE), naquit à l'île Bourbon. C'est le plus parfait des poètes érotiques que la France ait produits. A une époque où la faveur et la prétention se partageaient l'empire de la poésie légère, il fonda, entre Dorat et Desmahis, une école de poésie naturelle et brillante, où toute la pureté du goût, toute la grâce du bon ton, s'unissaient à l'abandon du sentiment. A gans, il quitta les champs que le soleil du tropique brûle et féconde, et vint faire ses études à Rennes. Dégoûté des travaux pédantesques qu'on lui imposait, il fut un écolier paresseux; et bientôt son âme, qui avait besoin d'enthousiasme, se livra tout entière aux idées mystiques. On l'arrêta dans le cours de ses dévotions; on lui défendit la lecture de la Bible. Il ne tarda pas à changer de passion, et se livra au plaisir avec la même exaltation qu'il avait portée dans sa prétendue vocation religieuse. Devenu militaire, il partit pour l'île Bourbon, où il connut Eleonore B***, jeune créole, moins belle que jolie, et qui possédait surtout la grâce,

Cette grâce plus belle encor que la beauté.

cèrent jusqu'au moment où la révolution éclata. I en adopta les principes. « Elle ne m'ôte, disait-il, »ni places, ni préjugés, ni pen»sions.» Cependant il avait écrit un joli poëme sur les amours des reines de France, poëme qu'il brûla, par une loyauté et une délicatesse bien rares, lorsqu'il vit renverser les idoles de la monarchie. Le peu de fortune qu'il possédait fut entraînée dans le déluge des assignats. Employé dans l'intruction publique, nommé administrateur du théâtre des Arts, il vécut dans un état de médiocrité, quelquefois si voisin de l'indigence, que les secours de deux amis généreux (M. Français de Nantes et le général Macdonald) soulagèrent souvent sa détresse. Les troubles de la révolution commançaient à se calmer lorsqu'il publia sa Guerre des Dieux, poëme que la pudeur hésite à nommer, que la dévotion voit avec scandale, mais qui ne le cède qu'à la Pucelle de Voltaire pour l'imagination, la verve et le coloris brillant de grâce, de satire et d'esprit. Napoléon, qui voulait rassurer les esprits sur l'espèce d'indifférence en matière de religion, dont il avait fait preuve en Egypte, fit rayer le nom du poète impie de la liste des candidats à la place de bibliothécaire des Invalides. Nommé membre de l'institut en 1805, il publia denx autres poëmes tout aussi peu orthodoxes, le Paradis perdu et les galanteries de la Bible: ce sont des esquisses voluptueuses, et non des caricatures satiriques. Parný ne fit aucune bassesse pour recouvrer la faveur impé riale : il ne chanta point la gran

deur qui s'était élevée sur les débris de la république. Ses derniers. poëmes, les Roses Croix, Goddam, Isnel et Aslega, renferment encore quelques étincelles éparses de son beau talent. Il est mort le 5 décembre 1814. M. Jouy fut son successeur à l'academie. Parny est à la fois le Catulle et le Tibule de la France et tant que le sentiment de la grâce et le goût d'une simplicité pleine de charmes se conserveront dans notre littérature, le chantre d'Eléonore restera le modèle du genre gracieux, et le poète des amans.

PAROLETTI (VICTOR- MODesTE, CHEVALIER DE), membre de la légion-d'honneur, est né à Turin en 1765. Destiné dans sa jeunesse à la carrière judiciaire, il fut reçu docteur en droit, et devint un des membres les plus distingués de l'académie de Turin. En 1799, il fut nommé secrétaire-général du gouvernement provisoire établi à cette époque dans le Piémont, et, l'année suivante, membre de la consulta. En 1802, il fit partie de la commission exécutive, et fut chargé de plusieurs fonctions administratives. M. Paroletti a siégé au corps-législatif de France, depuis le mois d'avril 1807 jusqu'à la fin de 1811; nommé député du département du Pô, où ses concitoyens l'avaient élu à la presque unanimité des suffrages, il parut plusieurs fois à la tribune, et devint secrétaire de cette assemblée en 1811. Il lui fit hommagé de la belle gravure Du jugement dernier de Michel-Ange, exécutée par Piroli, et parla à cette occasion avec éloquence des encouragemens donnés par la France aux

arts en Italie, des établissemens d'utilité publique, et des monumens qui s'y élevaient de toutes parts. Il avait aussi communiqué à l'académie de Turin la découverte de plusieurs vases antiques et précieux qui venait d'être faite dans une des terres de sa famille. Après les événemens de 1814, il s'est retiré des fonctious publiques, et a obtenu, l'année suivante, des lettres de naturalisation en France, où il s'est établi. On a de lui plusieurs mémoires scientifiques et historiques, présentés aux différentés académies dont il est membre, un entre autres sur le surintendant Fouquet. Il a en outre publié les onvrages suivans: 1' Recherches sur l'influence que la lumière exerce sur la propagation du son, Paris, 1804, in-4°; 2o Description historique de la basilique de Superga, Turin, 1808, in-fol.; 3° Dissertation sur les maladies des vers à soie; 4° Correspondance vaudoise, on Recueil de quelques lett es des habitans des vallées de Pignerol sur le tremblement de terre, 1808, in-8°; 5° Discours sur le caractère et l'étude des deux langues française et italienne, 1811, in-4°; 6° Éloge historique de Marie-Clotilde-A délaïde-Xavière de France, reine de Sardaigne, ouvrage publié en 1814, et accueilli par S. M. Louis XVIII, auquel l'auteur a été admis à le présenter.

PAROLETTI-GAETAN (CAMILLE - THOMAS, CHEVALIER DE), frère puîné du précédent, maréchal-de-camp au service de France, officier de la légion-d'honneur, et chevalier de Saint Louis, né à Turin, le 30 décembre 1769. Il était destiné à l'état ecclésiastique

par sa famille, et y entra fort jeu ne. Mais il renonça à cet état lors de l'entrée des Français en Italie, et se distingua bientôt dans la carrière des armes. Nommé chef de bataillon dans l'armée cisalpine, il passa ensuite au service du Piémont, en qualité d'adjudant-commandant en l'an 9, et obtint le même grade dans l'armée francaise, lorsque le Piémont fut réuni à la France. Il se fit remarquer par son courage et ses talens militaires pendant les campagnes d'Italie; il fut blessé et fait prisonnier en 1809 par les Autrichiens. Après son échange, il servit avec la même distinction en Espagne, fut élevé au grade de général de brigade, passa en Allemagne avec le corps d'armée du maréchal Gouvion-Saint-Cyr, et se trouva avec lui dans toutes les affaires de la campagne désastrueuse de 1813, ainsi qu'à la capitulation de Dresde, conclue, le 11 novembre, et méconnue quelques jours après par les alliés. Rentré en France, le général Paroietti fut maintenu dans son grade par le roi, et nommé chevalier de Saint-Louis. Pendant lescent jours en 1815,il commandait dans le département de la HauteLoire, et après le licenciement de l'armée, il fut mis à la demi-solde. Ainsi que son frère, il est naturalisé Français, et habite avec lui Paris.

PAROY (JEAN-PHILIPPE-LEGENTIL, MARQUIS DE), chevalier de Saint-Louis, né, en 1750, d'une ancienne famille de Bretagne, avait embrassé fort jeune l'état militaire, et était colonel à l'époque de la révolution. Opposé aux principes qu'elle proclamait, il

quitta le service, et consacrait à la peinture tous ses momens de loisir. Son père, imbu des auciens préjugés de la noblesse, lui avait expressément interdit cette occupation, et un jour qu'il le trouva, inalgré sa défense, la palette et les pinceaux à la main, il les saisit et les jeta dans les fossés de son château, en disant qu'il ne voulait pas que l'héritier de son nom fût un artiste. Quelques années après, cependant, ce talent devint l'unique ressource de toute la famille; il sauva même M. de Paroy père, de la mort, comme émigré et comme membre du côté droit de l'assemblée constituante, par les protecteurs qu'il acquit à son fils. Celui-ci s'est entièrement perdu dans l'obscurité de la vie privée. Il a publié : 1° Opinions religieuses, royalistes et politiques de M. Antoine Quatremère-de- Quincy, imprimées dans deux rapports faits au département de Paris, 1816, in-8°, avec une gravure représentant un tournesol, entouré de quatre mers, la mer royaliste, la mer religieuse, la mer révolutionnaire et la mer d'intrigue, 2 édition, 1816, in-8°, (voyez QUATREMERE-DE- QUINCY); 2° Precis historique de l'origine de l'académie royale de peinture, sculpture et gravure, 1816, in-8°.

PARQUE (LE DUC DEL), lieutenant-général, député aux cortès,, grand-d'Espagne de première classe, chevalier de presque tous les ordres de S. M. C., etc., est né à Valladolid en 1755. Destiné par sa famille, l'une des plus iliustres de la Castille, à la carrière militaire, il entra au service presque immédiatement après avoir ter

miné ses études, et était déjà parvenu, en 1798, au grade de lieutenant-général. L'empereur Napoléon ayant envahi l'Espagne, en 1808, le duc del Parque fut appelé à la junte de Bayonne. Il se prononça en faveur de Joseph, qui le fit son capitaine des gardes, mais cet officier-général renonça bientôt au service du nouveau monarque, «convaincu que l'intérêt national ne peut jamais se concilier avec l'influence étrangère.» La junte suprême lui confia le commandement des levées de Castille et des restes de l'armée du marquis de la Romana (voyez LA ROMANA), alors réunis aux environs de Ciudad - Rodrigo. Le duc del Parque remporta, le 18 octobre 1809, quelques avantages à Tanames sur le général Marchand, et le repoussa jusqu'à Saiamanque, où il entra lui-même, le 25 octobre, peu d'heures après l'évacuation de la ville par les Français. Il eut encore des succès vers la fin du mois suivant. Dans les premiers mois de 1810, il combina ses opérations avec le général Castanos, et se dirigea sur Séville avec l'élite de ses troupes pour couvrir cette ville; mais elle était déjà au pouvoir des Français. Le 23 novembre, attaqué à Carpio, il refusa le combat, et se retirait sur Alba de Torme, lorsqu'il fut rejoint par le général Kellermann qui, malgré sa vive résistance, le battit complètement. Il rallia néanmoins les débris de son armée, et se joignit au duc d'Albuquerque à Puente del Arzobispo, le 15 décembre. Envoyé en Catalogne, en juin 1815, avec une forte division pour seconder

l'armée anglaise occupée à faire le siége de Tarragone, il y fut défait; mais il répara ce nouvel échec, et prit une très-belle part à l'affaire de Castalla, qui ouvrit Valence aux armées alliées. Le duc del Parque, très-bien reçu de Ferdinand VII, lorsque ce prince remonta sur le trône en 1814, refusa, en 1816, l'ambassade de France à laquelle il fut nommé. En 1819, il fit partie du conseild'état. En 1820, s'étant prononcé franchement en faveur de la révolution qui éclata dans sa patrie, il fut élu député aux cortès, qu'il a présidées avec autant de sagesse que d'impartialité. Le duc del Parque, dont l'âge et les fatigues ont altéré la santé, jouit de l'estime de tous les amis de la liberté constitutionnelle.

PARREIN (PIERRE-MATHIEU), général de brigade, ex - commandant du département de Saône-etLoire, exerçait avant la révolution la profession d'avocat et cultivait les lettres. Il jouissait à cette époque d'une réputation sans tache, et n'a cessé de la mériter que par l'exagération de ses principes politiques. Au commencement de 1791, il dénonça une fabrique de faux assignats, et reçut, le 3 mai de la même année, de l'assemblée législative, une somme de 12,000 francs à titre de récompense. C'est au 10 août 1792 qu'il se fit remarquer pour la première fois par son intrépidité, et en même temps par son extrême exaltation. L'année suivante, il fut envoyé dans la Vendée en qualité de commissaire national; il y mérita que le trop fameux Rossignol fît l'éloge de sa conduite; il fut ensuite nommé

président de la commission mili taire de Saumur. Commandant avec Ronsin de l'armée révolutionnaire, il fut appelé à Lyon par Collot-d'Herbois, et devint président de l'horrible commission tem> poraire établie dans cette ville, qui livra à l'échafaud un si grand nombre d'individus comme rebelles. Vers le même temps, nommé général de brigade, il accompagna le général Hoche dans la Vendée ; de retour à Paris, un peu avant l'insurrection du 1er prairial an 3 (20 mai 1795), il fut dénoncé comme l'un des chefs de ce nouvement populaire, dirigé contre la convention nationale. Le comité de sûreté-générale le fit arrêter, mais l'amnistie du 4 brumaire an 4 lui rendit la liberté. Le général Parrein fut impliqué dans le procès de Babeuf; mais il ne se trouva aucune charge suffisante contre lui, et il fut absous. Après la révolution du 18 fructidor an 5 ( 4 septembre 1797), il fut rétabli dans son grade et nommé commandant du département de Saône-et-Loire. Le directoire-exécutif l'ayant soupçonné au mois de germinal an 6 (avril 1798), d'influencer les élections en faveur des républicains exagérés, lui ordonna de cesser ses fonctions, et de quitter le département. Il obtint, après le 18 brumaire an 8 (9 novembre 1799), par la protection de Fouché, ministre de la police, dont il était particulièrement connu, mais dont il ne fut jamais l'agent comme on l'a prétendu à tort, unè pension de retraite comme officiergénéral. Cette pension paraît lui avoir été retirée depuis 18:4. Fixé à la campagne, il y vit entièrement

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