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mée confiée au général Mack. M. Parisi se déclara contre la guerre, et eut même le courage de prédire à la reine Caroline la funeste issue de cette campagne, à laquelle la cour de Naples se préparait contre la France : Soixante ans de paix, lui disait»il, nous rendent inhabiles à la >> guerre. » Sous les règnes de Joseph Bonaparte et de Joachim Murat, le général Parisi a occupé les places les plus éminentes à la cour et à l'armée. Il était conseiller-d'état, inspecteur-général du génie et de la garde nationale, gouverneur des pages, et décoré du grand-cordon de l'ordre des Deux-Siciles. Au retour du roi Ferdinand, le général Parisi, destitué de toutes ces fonctions, se retira au sein de sa famille, où il se consola de sa disgrâce, dans l'étude et par les souvenirs d'une vie sans remords et sans honte. En 1820, il quitta de nouveau sa retraite, se rendant aux vœux de ses amis et de ses concitoyens, qui l'appelaient à faire partie du gouvernement provisoire, nommé par le roi lorsqu'il donna une constitution à ses peuples. C'est de l'école militaire fondée par ce général que l'on a vu sortir tant de bons officiers, qui déplorent comme lui de ne pas appartenir à une autre armée.

PARISOT (JACQUES-THÉODORE), officier de marine, né à Paris, le 20 mai 1783; se destinant, dès sa première jeunesse, à la carrière des armes, que son père avait honorablement parcourue, il n'en cultiva pas moins, avec soin, les heureuses dispositions dont il était doué pour les lettres et les scien

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ces. Après avoir fait de bonnes études dans les grandes écoles nationales, il entra, à l'âge de 15 ans, au service de la marine, en qualité d'aspirant, grade auquel ses connaissances théoriques lui donnaient droit. Il fut bientôt promu à celui d'officier, et dans un corps où l'avancement, à cette époque, n'était rien moins que rapide, il parvint, à l'âge de 28 ans, autre recommandation que celle de ses services, au grade de lieutenant de vaisseau. Depuis 5 ans, il en avait déjà lé rang, ayant été nommé au commencement de 1807, capitaine - adjudant- major d'un bataillon de marins. M. Parisot eut part à plusieurs combats pendant la guerre maritime que vint suspendre, pour quelques mois, la paix d'Amiens, et après la rupture de cette courte trève, il se fit remarquer de nouveau dans diverses occasions où la flotte de Boulogne eut à combattre les croisières anglaises. Employé ensuite sur la flotte de l'Escaut, il se distingua, en 1809, lors de l'expédition que les Anglais tentèrent à l'embouchure de ce fleuve, et plus particulièrement encore lors de leur nouvelle tentative contre la place d'Anvers, en 1814. Pendant le bombardement de ce port, le gouverneur Carnot lui avait donné le commandement d'un des principaux bastions où se trouvaient des batteries de pièces de 18 et de mortiers, qui firent le plus grand mal aux ennemis; pour le récompenser des services qu'il n'avait cessé de rendre, le gouverneur lui confia le commandement d'un des forts extérieurs de la place, qu'il défendit

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jusqu'à la fin du siége. Après les événemens de 1815, M. Parisot se vit tout-à-coup arrêter dans sa carrière militaire, à l'âge de 32 ans. Le vicomte Dubouchage, a lors ministre de la marine, ne jugea point à propos de conserver à l'état un pareil officier, et il ne fut point compris dans la nouvelle organisation du corps de la marine, dont ce ministre présenta le projet au roi. Des hommes dont le même ministre connaissait sans doute le mérite, et beaucoup d'autres qui avaient servi dans l'étranger, furent alors employés de préférence: M. Parisot n'eut même ni pension ni retraite. Il supporta, avec courage, une disgrâce ministérielle, qu'il partageait d'ailleurs avec plusieurs officiers des plus distingués de son arme, comme lui bons militaires mais peu courtisans. Les lettres qu'il n'avait pas cessé de cultiver devinrent son unique consolation. A la connaissance approfondie des diverses parties de l'art de la guerre, M. Parisot joint celle des principales langues de l'Europe. Il a fourni des renseignemens précieux pour la partie maritime, ainsi que des notices et des articles à plusieurs ouvrages publiés depuis 1815, tels que Victoires et Conquêtes; Annales des faits et des sciences militaires, etc. On lui doit aussi la traduction de quelques romans anglais, tels que Florence Macarthy, de lady Morgan, le Château de Kenilworth, de Walter Scott, et d'autres ouvrages plus importans, notamment les Views of America, de miss Wright, The Elements of political economy, de J. Mill, et les fameuses Letters of

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Június, qui ont paru en 1823. Dans ce dernier ouvrage, le traducteur eut à reproduire en notre langue, les mâles beautés d'un patriote anglais, dont le nom est resté ignoré, mais dont la plume fit pâlir plus d'une fois les ministres prévaricateurs de son pays. Ces lettres, comme on sait, ont survécu aux circonstances qui les firent naître, et sont encore aujourd'hui citées en Angleterre comme des chefs-d'œuvre. En rendre les pensées dans toute leur concision, et les éloquentes expressions en toute leur énergie, n'était point une tâche facile; M. Parisot s'en est acquitté avec succès. Il a aussi coopéré depuis plusieurs années, à la rédaction de journaux, et autres ouvrages périodiques, au Mercure de France, jusqu'à ce qu'il cessât de paraître sous ce titre; à l'ancien Diable boiteux, à la Renommée, etc. Il est aujourd'hui l'un des rédacteurs du journal le Courrier français, et de l'Encyclopédie moderne, publiée par M. Courtin.

PARISOT (N.), membre du conseil des cinq-cents et de la légion d'honneur, était, avant la révolution, avocat au parlement de Paris, et attaché comme conseil à la maison de Soubise, et, en la même qualité, à l'administration des fermes générales. Il fut nommé, en 1792, capitaine de la garde constitutionnelle du roi, et concourut à la défense du château lors des événemens du 10 août. Grièvement blessé, il dut la vie à quelques grenadiers de la section des Filles-Saint-Thomas, qui l'enlevèrent des cours du château. A peine rétabli, il donna de

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nouvelles preuves d'attachement à la famille royale: il vendit son argenterie et en fit remettre le montant à madame Elisabeth, sœur du roi (voyez ELISABETH). Cette auguste princesse ne put lui témoigner sa gratitude, qu'en lui adressant quelques mots tracés avec la pointe d'une épingle. Après la mort du roi, et ayant tout à eraindre de la haine de ses ennemis, il quitta la France. Il était à peine éloigné, qu'un rédacteur de la Feuille du jour, portant à peu près son nom (voyez PARISEAU), fut condamné à mort, bien qu'il prouvât qu'il n'avait pas servi dans la garde constitutionnelle et qu'il fût, enfin, étranger à l'individu que l'on poursuivait. Parisot reparut après la révolution du g thermidor an 2 (27 juillet 1794), et devint, en 1797, membre du conseil des cinq-cents. Il s'y montra sage et modéré, et échappa au coup d'état du 18 fructidor an 5 (4 septembre 1797). Opposé à la journée du 8 brumaire an 8 (9) novembre 1799), il fut exclu du nouveau corps-législatif. Depuis cette époque jusqu'au retour de la famille royale, en 1814, il vécut loin de Paris, étranger aux affaires publiques. 'Il reçut du roi la décoration de la légion d'honneur, ét fut admis au conseil de Mme la duchesse douarière d'Orléans; il en était encore mem→ bre lorsqu'il mourut en 1816.

PARK (voyez MUNGO-PARK). PARKER (SIR HYDE), amiral anglais, fut destiné de bonne heu re au service de mer. Il se fit remarquer dans plusieurs circons tances, et parvint rapidement aux premiers grades. Promu au grade

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de vice-amiral, il fut constamment employé contre lâ France, soit en Amérique, soit dans la Méditerranée. Il se signala particulièrement, le 14 février 1797, à la bataille gagnée par lord Saint-Vincent sur la flotte espagnole; la commune de Londres lui envoya des lettres de bourgeoisie dans une boîte d'or de la valeur de 100 guinées. Néanmoins, au mois de novembre 1801, il fut mis en jugement pour avoir expédié aux Indes-Occidentales, sans un ordre positif, les bâtimens l'America et la Cléopâtre, mais la cour martiale, devant laquelle il comparut, l'acquitta honorablement. Il mourut, en décembre 1802, dans sa terre du comté de Surrey.

PARKER (WILLIAM), capitaine de vaisseau anglais, entra, trèsjeune encore, dans la marine, et mérita par ses services le commandement d'un vaisseau. La guerre de la révolution française lui fournit plusieurs occasions de se distinguer, notamment le 28 mai 1794, où il soutint, avec l'Audacieux, de 74, un combat contré le vaisseau français la Bretagne, de 112 canons. Le lendemain, il eut un nouvel engagement avec une frégate et deux corvettes. Il courut se réparer dans le port de Plymouth, et se trouva à la bătaille que livra, le ret juin, l'amiral Howe. Le capitaine Parker qui était aussi à l'attaque devant Boulogne en septembre 1801, y reçut une blessure grave, dont il mourut peu de jours après.

PARKER (SAMUEL), évêque de l'église épiscopale des états de Massachussetts, naquit à Portsmouth, dans le New-Hampshire,

en 1745; fit ses études au collége d'Harvard, y prit ses grades en 1763, et se livra pendant 9 ans à l'instruction de la jeunesse, à Newburg et dans d'autres villes. En 1773, il fit le voyage d'Angleterre pour y prendre les ordres; il les reçut de l'évêque de Londres, et retourna sur-le-champ à Boston, où on le nomma, en 1774, ministre assistant de l'église de la Trinité, dont il devint recteur, en 1779. Tous les ecclésiastiques épiscopaux avaient abandonné la contrée pendant la guerre de l'indépendance; Parker, resté seul à son poste, préserva, par l'ascendant de son mérite et par sa fermeté, son église de la dispersion. Quelques années après, il fut mis à la tête des églises épiscopales du pays des Massachussetts, poste devenu vacant par mort de l'évêque Bass; mais il ne l'occupa que quelques mois, la mort l'ayant surpris inopinément à Boston, le 6 décembre 1804. Sa mort laissa des regrets dans la contrée qu'il avait habitée; il s'y était rendu recommandable par ses nombreux actes de bienfaisance. Il avait publié, en 1797, un choix de Sermons et quelques discours de circonstance, etc.

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PARKER (RICHARD), chef de la révolte qui éclata, en 1797, à bord de l'escadre anglaise, naquit, en 1760, à Exator. Il avait reçu une assez bonne éducation, et était entré dans la marine en qualité de surnuméraire, à l'époque de la guerre d'Amérique. A la paix, il se maria avantageusement, mais il eut bientôt dissipé la fortune de sa femme; réduit alors à contracter des dettes, qu'il ne put acquit

T. XVI.

ter, il fut mis en prison à Edimbourg. La résolution que prirent, dans cet intervalle, les différens comtés de lever des matelots pour la marine royale, lui fournit une occasion de briser ses fers. Il s'enrôla pour être libre, et fut conduit à Nore, où il monta à bord du Sandwich; il ne tarda pas à s'y faire remarquer par des propos séditieux, et des provocations contre les officiers; elles brisèrent peu à peu les liens de la discipline, et lui acqui- · rent toute la confiance des matelots. Bientôt la révolte éclata sur toute la flotte, et ses nombreux partisans l'en nommèrent amiral. Il montra dans cette circonstance une dignité et une résolution qui surprirent tous ceux qui en furent témoins, et il ne parut nullement étranger à des fonctions si importantes et si nouvelles pour lui. Cette fièvre d'insurrection se calma enfin; la crainte du châtiment fit naître des réflexions, et Parker s'apercevant que son rôle était fini, se livra lui-même, le 13 juin, entre les mains de quatre de ses camarades, ne leur demandant que de le garantir des insultes des matelots qui s'étaient refusés à reconnaître son autorité. On l'embarqua alors, sous escorte, dans une chaloupe, et le peuple, à son débarquement, l'accueillit à coups de sifflets. Ne me sifflez pas, je me justifierai, s'écria-t-il douloureusement. Déposé d'abord à Maidsthone, il fut bientôt transféré à Sheerness. Septjours entiers furent employés à lui faire subir différens interrogatoires, dans lesquels rien ne fut épargné pour découvrir les moteurs secrets de l'insurrection : ses a veux ne procurèrent aucun éclair

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cissement. Le 22 juin, on entendit plusieurs témoins, qui tous déposèrent contre lui. Son caractère ne se démentit pas un seul instant; il répondit à tout avec autant de noblesse que de fermeté. Sur la fin du mois, il fut condamné à être pendu. Il entendit son arrêt sans rien perdre de sa tranquillité, et assumant seul le crime qu'il allait expier, il sollicita l'indulgence de ses juges en faveur des autres matelots qui avaient pris part à l'insurrection. L'exécution eut lieu le 30 juin, près de Sheerness, à bord du Sandwich. Il conserva jusqu'au dernier moment la plus parfaite résignation. Son corps fut ensuite exposé sur l'île de Cheppi, vis-à-vis de la rade du Nord.

PARKES (SAMUEL), savant chimiste, né en Angleterre, est auteur de plusieurs ouvrages estimés. Son Catéchisme chimique, publié à Londres en 1806, in-8°, était, en 1812, à sa cinquième édition. On a encore de lui: Rudimens de chimie et récits de quelques expériences nouvelles, 1809,in-18; et Essais chimiques sur divers sujets, 1815, 5 vol. in-12. M. Parkes est membre des sociétés linnéenne et géologique, de la société des antiquaires de Perth, etc., etc. Il est propriétaire d'une grande manufacture de produits chimiques, près de Londres.

PARKHURST (JEAN), ministre de l'église anglicane, naquit, en 1728, à Catesby-House, comté de Northampton, et mourut, le 21 février 1797, à Epsomen-Surrey. Il était très-instruit, et dès 1753, il avait écrit contre Wesley. Depuis 1762, il a fait successive

ment paraître 1° Son Dictionnaire hébreu, sans points, précédé d'une Grammaire hébraïque et chaldaique, également sans points: une cinquième édition de cet ouvrage, généralement estimé, a été publiée à Londres, gros in-8°, en 1802; 2° un Lexique grec et anglais du Nouveau-Testament, précédé d'une Grammaire grecque : la première édition de 1764, in4°, a été suivie de plusieurs autres; 3° la Divinité et la préexistence de Jésus-Christ, prouvées par l'Ecriture; ouvrage particulièrement dirigé contre Priestley.

On trouve encore une Lettre curieuse de Parkhurst, sur la confusion des langues à Babel; elle a été insérée dans le Gentleman Magazin,du mois d'août 1797. Ce savant était aussi recommandable par ses vertus que par ses vastes connaissances.

PARMENTIER (ANTOINE-AUGUSTIN), inspecteur - général du service de santé, membre de l'institut, naquit, en 1737, à Montdidier, département de la Somme, d'une bonne famille de bourgeoisie. Étant bien jeune encore, il perdit son père et ne put être placé au collège par le défaut de fortune de sa famille; mais sa mère, dont l'éducation avait été trèssoignée, lui enseigna les élémens des langues française et latine, leçons que sa situation pénible ne lui permit pas de continuer. Parmentier fut inis, en 1755, en apprentissage chez un apothicaire de Montdidier. Ses heureuses dispositions firent sentir la nécessité de l'envoyer à Paris, où il pourrait avec plus d'avantages se livrer aux études de cette profession,

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