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cette place sous les différens gouvernemens qui se sont succédé en Hollande; et depuis la création du nouveau royaume des PaysBas, il a été appelé par le souverain, en 1816, à la direction du cabinet royal de tableaux à La Haye, fonctions qu'il remplit encore aujourd'hui. On doit au pinceau facile et gracieux de M. Pieneman, une foule de tableaux de divers genres qui enrichissent les cabinets de la faulille royale et de quelques particuliers. En ces derniers temps, il s'est surtout occupé de satisfaire à l'orgueil national des Belges, en peignant des tableaux de bataille où leurs faits

d'armes sont retracés. Le combat dit des Quatre-Bras, dans lequel le jeune prince d'Orange fut blessé, a fourni le sujet d'un tableau de 20 pieds de largeur, sur 13 d'élévation, commandé par le gouvernement, et qui passe pour le chef-d'œuvre de l'auteur. Il a été successivement exposé à Amsterdam, à Bruxelles et à Gand, et on le cite comme un de ceux qui font le plus d'honneur à l'école hollandaise moderne. M. Pieneman est aussi membre des sociétés des beaux-arts d'Anvers, de Gand et de Bruxelles. Cette dernière ville lui a en outre décerné, en 1818, une médaille d'honneur.

PIERRES (PHILIPPE-DENIS), l'un des plus célèbres typographes du 18e siècle, naquit à Paris en 1741. A la suite d'excellentes études, il embrassa la profession d'imprimeur, et acquit bientôt, par la connaissance approfondie de son art, une réputation méritée. Il obtint le titre de premier imprimeur du roi, et fut choisi par le

roi de Pologne pour fournir le plan de la bibliothèque publique que ce prince voulait établirà Varsovie, et faire le choix des livres qu'elle devait contenir. Pierres a publié sur la typographie plusieurs ouvrages du plus grand intérêt pour ceux qui pratiquent cet art. La révolution détruisit sa fortune, et le força d'abandonner Paris, pour aller chercher un refuge à Versailles. Il ne tarda pas à quit- · ter cette ville, et se retira à Dijon, où il vécut dans l'obscurité jusqu'à l'époque de sa mort, arrivée le 28 février 1808. Il occupait alors un modique emploi au bureau de la poste aux lettres de Dijon. Dans le temps où la philosophie répandait ses lumières sur l'Europe, et particulièrement sur la France, Pierres fut lié avec plusicurs hommes célèbres, notamment avec Francklin et Daubenton.

PIERRET (J. N.), député à la convention nationale par le département de l'Aube, il se réunit à la minorité dans le procès du roi, et vota la détention et le bannissement à la paix. Il fut un des membres de l'assemblée qui, après la révolution du 9 thermidor an 2, poursuivirent à leur tour avec acharnement le parti vaincu, et il se rendit à cette époque dans le département de la Haute-Loire, où il épura les autorités. Au mois d'avril 1795, nommé secrétaire de la convention, et le 20 mai suivant membre du comité de sûreté générale, il présenta à la convention, au commencement de septembre, un rapport où il attaquait avec violence les membres des sociétés populaires, les accusant d'a

voir provoqué des décrets et des mesures ultra- révolutionnaires. Le 11 novembre de la même année, il apostropha son collègue Romme, et lui reprocha de s'exprimer avec trop de faiblesse sur la conduite exécrable de Carrier. M. Pierret passa de la convention au conseil des cinq-cents, dont il sortit le 20 mai 1797. Il n'a plus rempli de fonctions législatives depuis cette époque.

PIERRON (J. J. L.), né à Briey, département de la Moselle, fut l'un des premiers qui, à l'époque de la révolution, prirent la cocarde tricolore. Il fonda un club dans sa ville natale, et fut, en 1790, nom-, mé juge au tribunal civil de cette même ville. Elu, en 1791, député à l'assemblée législative, il y montra peu de caractère, et chercha` successivement à se rapprocher de tous les partis. Après la session, il fut nommé administrateurde son département. Il en remplissait encore les fonctions lorsqu'en 1794, on l'accusa d'avoir employé des inanœuvres secrètes pour entraver la vente des biens nationaux. Traduit pour ce fait au tribunal révolutionnaire, il fut condamné à mort, comme conspirateur, le 17 floréal an 2 (6 mai 1794). Pierron n'avait pas encore atteint sa 33° année.

PIERROT (FRANÇOIS), notaire à Anvilliers-les-Forges, était membre du département des Ardennes à l'époque de la nomination des députés à l'assemblée législative. Il y fut élu par son département, et ne s'y fit remarquer qu'en s'opposant vivement à la permanence des comités. M. Pierrot ne fut point élu à la convention, et ren

tra alors dans l'obscurité de la vie privée.

PIESTRE (JEAN-LOUIS), imprimeur-libraire à Lyon, a publié dans cette ville plusieurs ouvrages relatifs à sa profession. On cite les suivans: 1 la Synonymie française, ou Dictionnaire de tous les synonymes francais definis jusqu'à ce jour, par MM. Girard, Beauzée, Roubaud, Guizot et autres auteurs, 1810, 2 vol. in-12; 2° Nouveau Vocabulaire français, 4me édition, 1813, in-8°: cet ouvrage fut fait en société avec Cormion.

PIET (N.), nommé en 1815, par le département de la Sarthe, nembre de la chambre des députés, siégea constamment au côté droit, prit part à toutes les délibérations importantes qui eurent lieu dans les sessions successives jusqu'en 1819. Dès le 9 novembre 1815, dans les discussions auxquelles donna lieu la loi contre les cris et les écrits séditieux, il prétend « que le travail du rapporteur. » (M. Pasquier) est fait pour ho»norer son auteur;» se prononce pour l'application de la peine de mort dans le double cas où le drapeau tricolore aurait été arboré, et dans celui de menace et de provocation contre la personne du roi; fait à cette occasion une interpellation énergique aux habitans de l'Ouest, du Midi, du Nord et de l'Est; attaque les philosophes, et vote enfin avec l'amendement de substituer la peine de mort à la déportation. Il appuie ensuite M. Roux-de-Laborie sur la question d'améliorer le sort du clergé. Quant aux élections, il dit que

c'est avec une circonspec»tion religieuse que la commis

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»sion a proposé deux modifications » à la charte, et qu'elle se félicite >> de n'en avoir proposé que deux.» Il fait un rapport sur la proposition de M. Lachèze-Murel, tendant à rendre aux prêtres l'état-civil, et vote pour son adoption. Au sujet de l'extinction des pensions ecclésiastiques, il démontre que pour l'église, l'embarras n'est pas d'administrer, mais d'avoir des biens à administrer. M. Piet suit les mêmes principes dans la session de 1816 à 1817. En parlant sur les établissemens ecclésiastiques, «Vous savez bien, dit l'o» rateur, ce que c'est qu'un évê» que; l'évêque et le titulaire s'u>> niront pour former au roi la de>> mande d'être autorisés à faire do»> nation.» Il vote en conséquence avec la commission. Lorsqu'on agita de nouveau la question des élections, il fit une critique violente du projet et vota contre, s'appuyant sur cette allégation qui parut égayer la chambre : « On a dit » que les électeurs seront témoins » de ce qui se passera, moi je sou»tiens qu'ils n'y verront rien...>> Il proposa aussi des amendemens au projet de loi relatif aux prisonniers pour dettes, et dans la discussion du budget, il compara les députés qui sondent les plaies de l'état aux chirurgiens qui, appelés à faire des amputations cruelles, se bouchent les oreilles et s'arment d'insensibilité pour ne pas entendre les cris de leurs malades; et après s'être élevé contre l'aliénation des bois, apanage des rois de France, et contre la vente des bois du clergé, il se prononce pour l'emprunt, et vote pour le renvoi du projet au gouverne

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ment. Dans la session de 1818, lors de la loi du recrutement, il parle contre l'avancement par ancienneté; mais dans la discussion du budget, il s'indigne de ce qu'il offre, comme celui des années précédentes, un excédant des dépenses sur les recettes, parcourt tous les moyens de se procurer de l'argent employés jusqu'à ce jour; compare la France à Saturne, qui dévore les ressources des générations futures, et propose d'acquitter toutes les dépenses de l'état avec 486 millions. M. Piet, dans les sessions suivantes, a occupé la tribune, et y a montré les mêmes sentimens et la même éloquence. Il fait partie de la chambre actuelle (1824).

PIETRO (MICHEL DI), prélat romain, naquit à Albano, le 18 janvier 1747. Il commença ses études ecclésiastiques au séminaire épiscopal de cette ville, et les termina à Rome. Après avoir obtenu de brillans succès dans les chaires de l'université, grégorienne et dans l'archi - gymnase romain, sur l'histoire ecclésiastique et sur le droit canonique, il fut nommé, par Pie VI, secrétaire de la congrégation extraordinaire créée par suite des troubles qui survinrent dans l'église, dès son avènement au souverain pontificat. «Elle eut à s'occuper entre autres affaires, dit l'auteur d'une notice sur M. di Pietro, du synode de Pistoie, tenu par l'évêque Ricci, et dont les décisions étaient favorables à ce qu'on nomme les jansénistes. Cette affaire établit des rapports fréquens entre M. di Pietro et le savant Gerdil; et ils concoururent ensemble à la ré

daction de la bulle Auctorem fidei, publiée en 1794, contre les actes du synode. On cite encore de M. di Pietro, un mémoire contre les actes de la même assemblée. » La manière dont M. di Pietro justifia dans cette circonstance la confiance du chef de l'église, lui valut toute sa bienveillance, et il devint successivement, mais en peu de temps, évêque d'Isaure in partibus, consulteur de l'inquisition, examinateur du clergé, enfin camérier d'honneur de S. S. Pie VI, forcé de quitter Rome en 1798, nomma M. di Pietro délégué apostolique, pour tout le temps que durerait son absence. « Dans ces circonstances difficiles, ajoute l'auteur de la notice que nous avons déjà citée, M. di Pietro eut à répondre dans diverses parties de la chrétienté, sur beaucoup de questions délicates. On cite plus particulièrement de lui, dans la collection des brefs de Pie VI, une Lettre à M. l'évêque de Grasse, et une décision sur le serment de haine à la royau té, exigé en France des ecclésiastiques, à cette époque : l'une et l'autre sont datées du24 septembre 1798. » Pie VII étant monté sur le trône pontifical après la mort de son prédécesseur, M. di Pietrò devint patriarche de Jérusalem et cardinal en 1801. Il suivit son souverain en France, lorsque S. S. s'y rendit pour sacrer Napoléon comme empereur. Nommé préfet de la propagande, il prit une part intime à toutes les affaires de l'église, et fut le conseil et le confident du pape, qui le nomma, en 1809, lors de ses discussions avec l'empereur, son dé

légué pour le remplacer à Rome, d'où il s'éloignait. Mais M. di Pietro fut bientôt forcé lui-même de se rendre à Paris. Ce prélat est accusé par Napoléon, dans les Mémoires publiés par M. de Montholon, d'avoir voulu établir dans les siéges vacans, des vicaires apostoliques, et l'on voit dans ce même ouvrage qu'il en conserva un vif ressentiment contre le prélat étranger. Celui-ci ajouta de nouveaux motifs au mécontentement de l'empereur. Refusant, en 1810, de se rendre à la cérémonie religieuse du mariage de Napoléon avec l'archiduchesse Marie-Louise, il fut privé de ses revenus, et reçut la défense de porter les insignes de ses diguités. Exilé avec les cardinaux Gabrielli et Oppizzoni, à Semur, département de la Côte-d'Or, M. di Pietro rédigea le bref que le pape adressa dans la même année au cardinal Maury, archevêque de Paris. Cette opiniâtre résistance le fit enfermer lui et ses deux collègues, au donjon de Vincennes, d'où ils ne sortirent qu'en 1813, à l'époque de la réconciliation de Napoléon avec le pape. Il se rendit à Fontainebleau, près de S. S., dont il fut encore séparé au commencement de 1814. La France étant subjuguée à cette époque par les armées étrangères, le cardinal di Pietro fut libre enfin de retourner à Rome, où Pie VII le nomma sur-le-champ grand-pénitencier et préfet de l'index, et en 1816, cardinal-évêque d'Albano. Pourvu, en 1820, des siéges réunis de Porto et de Sainte-Ruffine, il mourut le 2 juillet 1821. Le cardinal di Pietro,« nourri dans

les principes du clergé romain, possédait aussi cette trempe de caractère circonspect et flexible, qui semble en faire partie ; il était considéré comme une des lumiè ́res du sacré-college, tant pour ses connaissances théologiques que pour sa capacité dans les affaires. »> PIETTE (J. B.), fut nommé par le département des Ardennes, député suppléant à la convention nationale, et n'y fut appelé qu'après le procès de Louis XVI. Il y professa des principes modérés, parla en faveur des créanciers des émigrés, prit la défense de plusieurs citoyens du département des Ardennes, traduits injustement devant les tribunaux, enfin il s'intéressa vivement pour Me de Sombreuil, qui s'était dévouée avec un courage si héroïque pour sauver les jours de son père. Ce langage austère fut fatal à son auteur, qui fut traduit devant le tribunal révolutionnaire condamné mort, et exécuté à l'âge de 76

ans.

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PIEYRE (ALEXANDRE), né à Nîmes, en 1752, d'une famille de négocians, fit ses études à Paris, et fut occupé ensuite dans le commerce de son père jusqu'à l'âge de 30 ans. Le goût des lettres l'avait toujours emporté chez lui sur le goût des affaires; et sa pensée s'étant tournée vers le théâtre, il fit jouer à Nîmes et à Montpellier, en 1782, une comédie en 5 actes et en vers, intitulée : l'École des Pères. Le succès qu'elle obtint lui fit espérer qu'elle réussirait à Paris. Elle fut reçue au Théâtre - Français, et il vint, en 1787, pour la faire jouer son at

tente ne fut pas trompée. Cette pièce eut quarante représentations dans cette année. M. le duc de Duras lui écrivit, au nom du roi et de la reine, pour lui exprimer leur satisfaction de la morale de cette pièce; et il lui remit une riche épée, aux armes de France sur la garde, et avec ces mots autour de la poignée : Don du roi à M. Pieyre, auteur de l'École des Pères, 1 février 1788. Il dédia cette comédie à M. le duc de Chartres, aujourd'hui duc d'Orléans, alors âgé de 14 ans; et il fut destiné à lui être attaché, au sortir de son éducation. Regardė, dèslors, comme tenant à la maison, il devint assidu auprès du jeune prince; et vers la fin de 1790, il eut son logement à côté de lai au Palais-Royal. Au mois de juin 1791, il le suivit à sa garnison de Vendôme, puis à Valenciennes et ensuite à Metz, d'où il revint après l'affaire de Valmy. Le prince partit sans délai pour la Flandre; M. Pieyre ne put pas le suivre, s'étant marié en octobre, à la veuve de BARTHE. Il l'emmena dans sa famille, où ils passèrent l'hiver. Ils se retirèrent au printemps, dans sa campagne, à 15 lieues de la ville, et ils y vécurent à l'abri des agitations, de cette époque, mais non sans de vives craintes. La chute de Robespierre leur rendit le calme, et ils restèrent encore quelques années danš le département du Gard. Ils vinrent s'établir à Paris, en 1800, conservant quelque aisance, après des pertes assez considérables. Il préféra son indépendance au traitement d'une place qu'il aurait pu obtenir, et il n'en rechercha

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