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d'histoire naturelle à l'école centrale de Toulouse; s'adonnant aussi à la zoologie, il y fit d'importantes découvertes, qu'il déposa dans les recueils périodiques du temps. Après le 18 brumaire, le premier consul Bonaparte appela dans les premiers corps de l'état, dans toutes les places importantes, les hommes dont les talens avaient fixé l'attention publique. Picot fut nommé maire de Toulouse; c'était alors un fardeau pesaut. L'administration présentait l'image du chaos. Les divers partis se heurtaient; le nouveau maire parut, et en peu de temps tout fut remis à sa place. L'ordre, la salubrité, la paix, régnèrent dans Toulouse; les hôpitaux dépouillés furent de nouveau dotés richement; de nouvelles rues furent percées; on projeta plusieurs places publiques qui ont été construites depuis; le jardin de botanique fut créé, grand établissement qui fait l'un des plus beaux ornemens de Toulouse. Le musée, les bibliothèques s'enrichirent. Il décida l'établissement de l'école spéciale des sciences et des arts; enfin il fit beaucoup de bien, mais s'attira de nombreux ennemis, et bientôt il quitta la mairie pour retourner à ses paisibles occupations. Ce fut alors qu'il mit le comble à ses travaux par la publication d'inportans ouvrages sur l'histoire naturelle des Pyrénées. En 1815, le collége électoral de la Haute-Garonne le nomma à la chambre des représentans. Peu après cette époque, on le persécuta; on voulait lui enlever ses places et l'éloigner, lui et un grand nombre d'hommes estimables et distingués par leurs

talens, des académies dont ils étaient membres. Ces projets restèrent heureusement sans exécution. Il mourut le 18 octobre 1818. On a de lui: 1° plusieurs Mémoires insérés dans le recueil des actes de l'académie des sciences de Stokholm; 2° différens Mémoires dans le Journal de physique; 3° Traité des forges et des mines du comté de Foix, Toulouse, un vol. in-8°, plan.; 4o Description de plusieurs espèces nouvelles d'ostracites, Erlang, un vol. in-fol., fig. col. ; 5° Flore des Pyrénées, in-fol., planches, ouvrage qui n'a pas été entièrement publié : le beau travail sur les saxifrages en fait partie; 6° Recherches sur les organes du chant dans les cygnes, in-4°; 7° Description et histoire du Traquet montagnard, in-4°; 8° Description d'un météore singulier; 9° Mémoire sur la mortalité des ormes dans les environs de Toulouse; 10° Fragment de la minéralogie des Pyrénées; 11° Description de la barge aux pates rouges; 12° Expériences sur la hauteur du mercure faites sur le pic du midi de Barège; 13° Histoire naturelle du lapogède; 14 Description de quelques plantes des Pyrénées; 15° Mémoire sur une mine de manganèse native; 16o Description de quelques cristallisations; 17 Fragment d'un voyage au mont perdu; 18° Tableau méthodique des mammifères et des oiseaux du département de la HauteGaronne, in-8', an 7,Toulouse; 19° Histoire abrégée des plantes des Pyrénées, et itinéraires des botanistes dans les montagnes, in-8o, 1813, Toulouse; 20° Supplément à l'histoire abrégée des plantes des Pyrénées, in-8°, 1818; 21° Mé

moire sur la prestation en nature; 22° Statistique agricole du canton de Montastruc; 23° un grand nombre de Notices historiques, de brochures politiques, etc.; enfin, plusieurs manuscrits intéressans dont son fils, le baron Isidore Picot de la Peyrouse, professeur d'histoire naturelle en l'académie de Toulouse, et qui marche avec distinction dans la carrière où l'auteur de ses jours s'est illustré, enrichira sans doute les sciences.

PICOT BELLOT (JEAN DE), frère puîné du précédent, né comme lui à Toulouse, en 1748, entra dans un des corps qui composaient la garde du roi, et cultiva avec succès la musique et la poésie. Il composa plusieurs opéras joués sur des théâtres particuliers, ou dans les pays étrangers. La cause de la révolution devint la sienne en 1789. Il la seconda par plusieurs écrits où respiraient la chaleur et l'enthousiasme. Il fit jouer à Paris, au théâtre du Lycée-desArts, le 5 novembre 1794, un drame en trois actes, intitulé: les Dangers de la calomnie, qui eut un grand succès. Nommé commissaire des guerres, il n'abandonna pas la littérature, et publia à SaintGaudens, le Père comme il y en a peu, ou le Mariage assorti,

comédie en 3 actes et en prose. Picot Bellot mourut le 5 mai 1820. Il a laissé en manuscrits un assez grand nombre d'ouvrages politiques. Le département des HautesPyrénées lui doit plusieurs genres d'industrie qu'il y a introduits.

PICOT-DE-LIMOELAN (M. J. A.), naquit à Saint-Malo, d'une famille noble de cette ville. Dès l'aurore de la révolution, il se mọn

T. XVI.

tra l'un de ses plus ardens ennemis. Intimement lié avec La Rouarie, il entra dans la conspiration dont celui-ci était le chef, et l'aida de tous les moyens dont il pouvait disposer. Le complot ayant échoué, Picot de Limoëlan fut arrêté, conduit à Paris, et traduit devant le tribunal révolutionnaire, qui le condamna à mort. Il avait près de 60 ans lorsqu'il fut exécuté, le 18 juin 1793.

PICOT DE PECCADUC (LE COMTE AUGUSTE), gentilhomme français sous le titre de comte, et gentilhomme allemand sous le titre de baron de Herzogenberg, est fils d'un conseiller au parlelement de Bretagne. M. Picot de Peccaduc fut élevé à l'école militaire de Paris, dont il sortit, en 1785, décoré de l'ordre de SaintLazare, et avec le grade de lieutenant. Il servit dans le régiment de Metz artillerie, et, dès 1791, il émigra. S'étant rendu à l'armée du prince de Condé, il fit sous ses ordres toutes les campagnes contre la France; il avait gagné par ses services la croix de SaintLouis. Libre à la suite du licenciement de l'armée du prince de Condé, il passa sous les drapeaux autrichiens, «où, dit un de ses biographes, chaque campagne lui valut un grade ou une décoration.» Une faveur plus grande lui fut accordée; l'empereur d'Autriche lui donua des lettres de naturalisation sous le nom de baron de Herzogenberg. C'est vraisemblablement comme sujet étranger qu'il commandait, au nom des puissances alliées, la ville de Châtillon, lors de la campagne de France en 1814. Tout fait présumer que M.

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Picot de Peccaduc n'est plus Français, puisque outre ses services dans les armées étrangères, il s'est marié à une comtesse autrichienne nommée Sedlnitzky, dont il a plusieurs enfans, et qu'il est chef d'une division de grenadiers autrichiens.

PICOT DE PECCADUC (LE Vicomte Henri), frère du précédent, mais qui paraît attaché au service de France, quoique, comme le comte de Peccaduc, il ait passé la plus grande partie de sa vie militaire sous les drapeaux étrangers. Le vicomte de Peccaduc prit du service, en 1787, dans le régiment de la Guadeloupe, et se rendit, en 1791, à l'armée des princes. Il fit la campagne de 1792, sous les ordres de M. le duc de Bourbon, compagnie de S.A. R. le duc d'Angoulême. Après le licenciement de l'armée des prin

ces,

le vicomte de Peccaduc partit pour la Hollande, et fit contre la France trois campagnes sous les ordres du prince d'Orange, qu'il suivit en Angleterre, lors de la conquête de la Hollande par les Français. Il fut au service de S. M. britannique, en activité jusqu'en 1802, et en inactivité jusqu'en 1808; à cette époque, il reçut de l'emploi dans les troupes allemandes de la confédération du Rhin. « Cette remise en activité, dit un de ses biographes, lui va-. lut plusieurs grades supérieurs et décorations, et sa première campagne de colonel fut celle de Moskou. Dans la campagne de Saxe, en 1813, il eut le commandement d'une brigade, comme général provisoire; mais le sort des armes l'ayant fait tomber entre les mains

de l'ennemi avec la garnison de Dresde, le 11 novembre 1813, il ne put être confirmé dans ce dernier grade. Aussitôt qu'il apprit (étant prisonnier de guerre en Hongrie) que les princes de la maison de Bourbon allaient rentrer en France, il se hâta de venir leur offrir ses services. » Au mois de mars 1815, lorsqu'on fut informé du départ de Napoléon de l'île d'Elbe, le roi confia au vicomte Picot de Peccaduc l'organisation et le commandement des bataillons de réserve du département de la Seine. Le rétablissement de Napoléon sur le trône de France, pendant les cent jours, fit licencier ces bataillons, et le chef resta sans activité et inconnu. Après le second retour du roi, il fut nommé colonel de la légion du département d'Ille-et-Vilaine. H est aujourd'hui (1824) maréchal-de-camp en disponibilité, chevalier de Saint-Louis et officier de la légion-d'honneur.

PICOT DE PECCADUC (LE CHEVALIER JOSEPH), colonel, chevalier de Saint-Louis, frère des précédens, « se trouva, disent les biographes de cette famille, dès le commencement de la révolution, en rapport avec les chefs des armées royales de l'intérieur, et servit constamment avec eux. »

PICOT-DESORMEAUX (N.), maire de Parigué-l'Evêque, près du Mans, est né vers 1770, dans le département de la Sarthe, où il possède des propriétés considérables. Il fut destitué de ses fonctions de maire dans les derniers mois de 1815; mais les services éminens qu'il avait rendus à sa commune firent que personne ne

se présenta pour le remplacer. Nommé, en 1817, membre de la chambre des députés par le département de la Sarthe, il siégea constamment au côté gauche, et vota contre les lois d'exception et contre le nouveau système électoral. M. Picot-Desormeaux, sorti de la chambre en 1822, n'a point été réélu.

PICOT LACOMBE (N.), d'une famille autre que celle du précédent, fut élu par le département du Puy-de-Dôme, au conseil des cinq cents, au mois de mars 1797; mais son élection fut annulée par l'effet de la révolution du 18 fructidor an 5 (4 septembre 1797). Le gouvernement consulaire le nomma, en 1800, commissaire près le tribunal civil de Clermont. Il était membre du corps-législatif lors des événemens politiques de 1814. Le 2 décembre de cette année, il fit, en comité secret, un rapport sur la proposition de M. Dumolard, tendant à ce que la chambre présentât une adresse au roi, pour le supplier d'accorder incessamment aux juges des cours et des tribunaux l'institution voulue par la charte. Le retour de Napoléon au 20 mars 1815, l'éloigna de la chambre, où, depuis, il n'a point été rappelé.

PICQUÉ (JEAN-PIERRE), est né en 1750, à Lourdes, et fut député par le département des HautesPyrénées à la convention nationale et au conseil des cinq-cents, dont il devint l'un des secrétaires. Il avait publié, à la fin de 1788, un Ꮴ Voyage aux Pyrénées françaises, les Veillées Béarnaises, le Moyen de détruire la mendicité, et,

en

1789, plusieurs ouvrages en faveur de la liberté. On a pu le juger, plus par ses écrits que par son audace à aborder la tribune. Son opinion sur la nécessité de conserver les relations et l'union avec l'Espagne disposée favorablement à adopter les maximes républicaines, ne fut pas celle des partisans de la guerre. On ne le voit plus ensuite figurer que dans le procès du roi, où il vota l'appel au peuple, la peine capitale et le sursis, jusqu'à la paix générale. M. Picqué, après sa sortie du conseil des cinq-cents, est rentré dans la vie privée.

PICQUET (N.), chevalier de la légion-d'honneur, exerçait, en 1789, les fonctions d'avocat du roi à Bourg en Bresse, lorsqu'il fut élu, par le tiers-état de ce bailliage, député aux états-généraux. Il siégea constamment au côté droit de cette assemblée, et signa les diverses protestations de la minorité. Néanmoins, il n'éprouva aucune persécution sous le régime de la terreur, et, dans le mois de mars 1797, le département de l'Ain le nomma député au conseil des anciens; son élection fut annulée par suite de la journée du 18 fructidor. Après la révolution du 18 brumaire, M. Picquet devint président du tribunal de première instance de Bourg. Il en remplissait encore les fonctions en 1819; à cette époque, il fut remplacé par M. Chevrières de Corcelles.

PICTET (MARC - AUGUSTE), membre du tribunat, l'un des inspecteurs-généraux de l'université impériale, correspondant de l'institut, membre des sociétés

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nel avaient rendu recommandable, devint, peu après, l'un des cinq inspecteurs-généraux de l'université impériale. Par suite des événemens politiques de 1814, il s'est fixé à Genève. On lui doit : 1o Essai sur le feu, 1791: on trouve dans cet ouvrage un grand nombre d'expériences nouvelles et curieuses; 2o Description d'une suite d'expériences sur la compression et sur l'action de la chaleur, traduction de l'ouvrage de l'auteur anglais James Hall, 1 vol. in

son

royales de Londres, d'Edimbourg, de Munich, etc., est né en 1752, à Genève, d'une famille ancienne de cette république. Elève et ami du célèbre Saussure, il l'accompagna plusieurs fois dans ses voyages, et le remplaça, en 1786, dans la place de professeur de philosophie, puis, dans les fonctions de président de la société pour l'avancement des arts place qu'il occupe encore actuelleinent (1824). M. Pictet, quoique livré spécialemeut aux sciences proprement dites, n'était point -8°; 3° avec son frère et M. Mautranger à la science du gouvernement, et il fut employé avec succès comme l'un des négociateurs chargés, en 1798, de concourir au traité de réunion de la république de Genève, d'acquitter avec 14 de ses concitoyens les dettes de son gouvernement, et d'administrer en même temps, sous la dénomination de Société économique, les fonds destinés à l'entretien du culte protestant et les établissemens d'instruction publique. Il devint, en 1802, membre du tribunat, dont il fut secrétaire l'année suivante. Ses discours, dans cette assemblée, sont remarquables par des vues sages exprimées avec talent; ils eurent plus particulièrement pour objet l'économie politique relativement aux douanes, aux canaux et aux grandes routes; il fut du nombre des membres qui 'votèrent le consulat à vie et l'établissement du gouvernement impérial. Le tri bunat, par l'opposition de la majorité de ses membres, s'était rendu suspect an chef de l'état; il fut supprimé. M. Pictet, que ses connaissances et son mérite person

rice, ancien maire de Genève, la
rédaction de la Bibliothèque bri-
tannique, qui, depuis 1816, porte
le titre de Bibliothèque universelle,
etc. Cet ouvrage, exclusivement
destiné aux objets de littérature
et de sciences d'origine étran-,
gère, est recherché pour
utilité sous le double rapport de
la science et de la morale. M. Pic-
tet y est particulièrement chargé
de la partie des sciences. Il fit,
dans l'intérêt de l'entreprise, deux
voyages en Angleterre, et les let-
tres qu'il adressa à ses collabora-
teurs parurent non seulement
dans ce recueil, mais elles furent
imprimées séparément sous le ti-
tre de: Voyage de trois mois en An-
gleterre, en Ecosse et en Irlande,
in-8°. « Parmi les divers objets
intéressans pour les sciences et
les arts qu'il rapporta de ce voya-
ge, et qu'il mit à son retour sous
les yeux de l'institut, dit un de ses
biographes, était un étalon au-
thentique des mesures anglaises,
destiné à établir exactement leurs
rapports avec le mètre, dans le
but de faciliter le rapprochement
des · mesures géodésiques entre-

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