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la carrière chirurgicale, malgré son goût pour les lettres. A l'âge de 17 ans, il obtint au concours une place de chirurgien interne à l'hospice de la Charité de Lyon. En 1788, il obtint également à la suite d'un second concours, la place de chirurgien en chef de l'Hôtel-Dieu; mais conformément au vœu de l'administration des hospices de Lyon, il devait, avant d'exercer cet emploi, passer trois années à Paris, et ensuite trois autres années à l'hospice même, en qualité d'aide-major. Il était hors d'état de faire les sacrifices pécuniaires qu'exigeaient son voyage et l'absence obligatoire des trois années; heureusement un homme généreux, M. Trollier de Fetan, vint à son secours,et Petit se rendit à Paris. Après y'avoir suivi quelque temps les écoles, il alla à Montpellier, où il fut recu docteur, le 25 octobre 1790. De retour à Lyon, en 1791, il y continua ses travaux. A l'époque du siége de cette ville, en 1793, il fut obligé de s'en éloigner pour éviter la persécution. Néanmoins, il y revint pour prendre possession de son emploi de chirurgien en chef de l'hôpital, et il ne fut plus inquiété. Il l'exerça jusqu'à sa mort, arrivée le 7 juillet 1811, environ un mois après sa nomination en qualité de correspondant de l'institut. Petit était distingué comme professeur et comme praticien. Il avait fondé une école de chirurgie clinique, dont chaque année il faisait l'ouverture par un discours intéressant. Comme praticien, il était habile, et avait une grande présence d'esprit. I opéra 117 malades de la

pierre, et eut le bonheur d'en sauver 105. Voici une circonstance où son apparente tranquillité produisit le plus heureux effet. Il avait opéré de la pierre un habitant de Dijon; depuis deux heures le sang coulait en abondance: Petit n'était pas sans inquiétude, quoiqu'il n'en témoignât rien ; mais le malade effrayé s'écria : C'est fait de moi, je perds tout mon sang. Vous en perdez si peu, repartit le médecin avec tranquillité, que vous serez saigné dans une heure; ce n'était pas l'intention de Petit, mais l'idée imprévue d'une saignée opposée à l'idée de l'hémorragie, frappa l'esprit du malade, et le rassura: son sang ne tarda pas à s'arrêter, et il fut sauvé. »On rapporte à la louange de Petit, qu'il était désintéressé et bienfaisant, et que souvent il donnait au malade indi-, gent, le salaire qu'il venait de recevoir du riche. Lorsque la fortune eut récompensé son infatigable activité, il alla trouver le bienfaiteur dont les secours lui avaient été si utiles quelques années auparavant. M. Trollier de Fetan refusa de reprendre la somme qu'il lui avait remise: « Cet or, lui dit-il, n'est plus à moi; je vous l'ai offert pour assurer à l'humanité un talent qui lui fut utile : secourez les malheureux, et sa destination est remplie. » Petit crut devoir insister à plusieurs reprises. Il reçut cette réponse : «Eh bien! vous ne serez que le dépositaire de cette somme; et je vous la confie, afin que vous en fassiez pour un autre, l'usage que j'en ai fait pour vous. » La volonté du donataire a été fidèlement sui

vie. Le célèbre Lapeyronie avait montré la même générosité, en déposant une somme de 20,000 fr. dans les mains de son ancien élève et ami Antoine-Louis, chirurgien en chef des armées (voyez Louis). Petit remit à un élève distingué, la somme qu'il avait reçue sous la condition d'en perpétuer la transmission. On doit à Petit les ouvrages suivans: 1° Éloge de Desault, lu à l'Hôtel-Dieu de Lyon, le 5 septembre 1795, pour l'ouverture du cours d'anatomie et de chirurgie c'est le premier dont la mémoire de ce célèbre chirurgien ait reçu l'hommage; 2o Essai sur la médecine du cœur, in-8°, Lyon, 1805: on trouve dans ce recueil, outre l'Éloge de Desault, quatre Épitres en vers adressées à un jeune homme qui se destine à la profession de médecin; un discours sur l'Influence de la révolution française sur la santé publique; un autre sur la Manière d'exercer la bienfaisance dans les hôpitaux; un troisième sur la Douleur; enfin un quatrième sur les Maladies principales observées pendant neuf ans dans l'HôtelDieu de Lyon. 3° Oran, ou le Tombeau du mont Cindre, poëme suivi de notes historiques, présenté, en 1809, à l'académie des jeux floraux; 4° Poésies, éparses dans différens recueils; 5 plusieurs Opuscules dans les Actes de la société de médecine de Lyon, parmi lesquels on remarque l'Eloge de Tissot: 6o Observations cliniques publiées d'après ses inanuscrits, par MM. Antoine Lusterbourg et Théodore Jobert de Lyon, 1815, 1 vol. in-8°. MM. Cartier, Parat et Dumas, ont fait

imprimer à Lyon : le premier, Elogede M. A. Petit, lu à l'académie de Lyon, 1812; le second, Notice sur Marc-Antoine Petit, lue à la société de médecine de la même ville, in-4°; et le troisième, Hommage rendu à la mémoire de MarcAntoine Petit, pièce de vers, avec des notes, 1814, in-8°.

PETIT (ALEXIS-THÉRÈSE), Professeur à l'école royale Polytechnique, naquit à Vesoul, département de la Haute-Saône, vers 1791. Il commença ses études à l'école centrale de Besançon, et suivait simultanément les cours de langues anciennes et de mathématiques. Avant l'âge de 10 ans, il avait toute l'instruction nécessaire pour être admis à l'école Polytechnique, où il ne put entrer qu'à l'âge de 16 ans; jusqu'à cet âge il dut à l'amitié de M. Hachette (voyez ce nom), de fortifier ses connaissances dans une institution particulière dirigée par d'habiles maîtres. Admis à l'école Polytechnique dès la première promotion, il fut presque aussitôt nommé répétiteur à cette école, et professeur au lycée qui porte aujourd'hui le nom de collége de Bourbon. Reçu docteur ès-sciences à 20 ans (1811), dans la même année, il devint professeur adjoint de physique à l'école Polytechnique, et professeur en pied lors de la réorganisation de l'école en 1815. Il venait d'épouser, lors de cette dernière nomination, Me Carrier, dont le père est ingénieur des ponts-et-chaussées. Veuf deux ans après, il mourut d'une affection de poitrine le 21 juin 1820, dans la 29° année de son âge. Petit a produit peu d'ou

vrages, s'étant presque exclusivement livré aux soins du professorat; cependant les travaux auxquels il a pris part recommandent puissamment son nom à l'estime des savans. En 1814, de concert avec son beau-frère, M. Arago, il a publié : 1° Mémoire sur les variations que le pouvoir réfringent d'une même substance éprouve dans les divers états d'agrégation qu'on peut lui donner pár l'effet gradué de la chaleur, inséré dans les Annales de physique; 2o Mémoire sur l'emploi du principe des forces vives dans le calcul des machines, imprimé en 1818 dans le même recueil; 3° avec M. Dulong, Recherches sur la théorie de la chaleur, insérées dans le Journal de l'école Polytechnique, 11 cahier, 1818, et dans les Annales de physique: elles furent couronnées par l'académie des sciences; 4o avec le même auteur, Mémoire sur la chaleur spécifique des corps, ouvrage présenté à l'institut en 1819. M. Biot a donné sur ce jeu ne physicien une Notice historique qu'il a lue à la société philomatique le 15 février 1821, et fait insérer dans les Annales de physique, même année, tome XVI.

PETIT (LE BARON JEAN-MARTIN), maréchal-de-camp et cominandeur de la légion-d'honneur, né le 22 juillet 1772. Il servait avec distinction depuis plusieurs années, lorsqu'en 1806, dans la campagne contre les Prussiens et les Russes, sa conduite au combat de Czarnayow le fit particulièrement remarquer. En 1808, il obtint l'autorisation de porter la décoration de Saint-Henri de Saxe. Général de brigade le 28 juin 1813, il com

mandait, dans la célèbre campagne de 1814, un des corps de la garde impériale, et prit part à tous les combats où cette garde s'est couverte de gloire, particulièrement dans les plaines de la ci-devant Champagne. Il fut nommé coinmandant de la légion-d'honneur le 22 février, et le 20 avril ce fut lui que l'empereur embrassa à Fontainebleau lorsque ce prince, prêt à partir pour l'île d'Eibe, fit à sa garde de solennels adieux. Le général Petit fut nommé chevalier de Saint-Louis le 25 juillet de la même année. Pendant les cent jours, en 1815, il continua son service en qualité de major du i régiment des grenadiers à pied de la garde. Deux bataillons de ces mêmes grenadiers qu'il forma en carré, le 18 juin 1815, après avoir, sous son commandement, résisté å vingt charges, restèrent les derniers sur le champ de bataille de Waterloo. Le général Petit se trouva compris dans le licenciement de l'armée qui s'était réanie derrière la Loire. Il est aujourd'hui (1824) en disponibilité.

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PETIT (MICHEL-EDME), membre de la convention nationale, où le nomina, en 1792, le département de l'Aisne, vota avec la majorité dans le procès du roi. Le 25 mai 1793, il s'éleva avec force contre Marat, et dit « que les dé»partemens n'avaient pas envoyé

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des députés pour être témoins » des farces de ce pantin féroce. » Il proposa d'exclure de la conven tion, par un décret, tout député qui, dans les discussions, se permettrait des termes injurieux contre quelqu'un de ses collègues ; déclara à la tribune que la con

vention n'avait pas été libre dans les journées du 31 mai, 1o et 2 juin; et après la chute de Robespierre, il attaqua vivement tous ceux qui avaient participé aux mesures extrêmes dont la France avait gémi sous le règue de la terreur. Il proposa encore d'interdi re aux députés l'emploi à la tribune des dénominations de parti, et demanda en même temps que chacun d'eux fit imprimer l'état de sa fortune. La convention passa à l'ordre du jour sur ces deux propositions. M. Petit n'a point fait partie des conseils ni du corps-législatif, mais il a exercé longtemps les fonctions de juge à Amiens. Il avait publié, avant la révolution 1° Eloge de J. J. Rousseau; 2° des Changemens que l'amour de la vérité produira dans la poésie et l'éloquence.

PETIT - DE - BEAUVERGER (LE BARON), ancien procureur au parlement de Paris, devint, dans les premières années de la révolution, membre du conseil-général du département de la Seine. Porté en 1801 sur la liste des candidats, il fut élu député, au corps-législatif, y siégea jusqu'en 1814, et entra à cette époque dans la nouvelle chambre des députés, instituée par la charte. Il cessa ses fonctions législatives en 1815, et n'a point été réélu depuis. M. Petit-de-Beauverger est beau-frère de M. Frochot, ex-préfet du département de la Seine.

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préfet de l'Ems - Occidental, II perdit cette dernière lors de l'invasion des troupes étrangères en 1814. Appelé pendant les cent jours, en 1815, à la préfecture du Lot, il y fut remplacé après la seconde restauration, et n'a point rempli de fonctions publiques depuis cette époque.

PETIT-D'HAUTERIVE (PIERRE), ancien magistrat, naquit en 1775, à Riceys-Hauterive, départemeut de l'Aube. A l'époque de la révolution il était procureur au parlement de Paris; il s'est fait distinguer comme magistrat dans les diverses fonctions de l'ordre judiciaire qui lui ont été confiées, et notamment dans celles du ministère public, qu'il a remplies pendant les temps les plus critiques de la révolution. Dénoncé à la société des Jacobins en 1793, par suite de son refus d'accepter la place de juge au tribunal révolutionnaire, il n'échappa qu'avec peine au danger qui menagait sa tête. Ce tribunal ayant été renouvelé après le g thermidor an 2 (27 juillet 1794), M. Petitd'Hauterive en fit partie comme substitut de l'accusateur public, et se montra également ferme et modéré dans la poursuite des crimes qui avaient' ensanglanté la France. Ses réquisitoires contre Carrier (voyez ce nom) et le comité révolutionnaire de Nantes attestent à la fois l'éloquence et l'impartialité de ce magistrat. Il fut nommé commissaire du gouvernement près les directeurs du jury d'accusation, et ses travaux utiles sont consacrés par ses réquisitoires et ses conclusions dans des milliers de procès criminels : fonctions d'autant plus pénibles que,

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seul alors, il était chargé d'un travail partagé aujourd'hui entre 16 magistrats qui composent le parquet de première instance, et qu'indépendamment des juges directeurs du jury d'accusation, les 48 juges de paix de Paris se livraient à l'instruction des affaires criminelles. M. Petit-d'Hauterive avait occupé différens emplois, et était juge au tribunal criminel du département de la Seine, devenu depuis cour de justice criminelle et spéciale, lors de la suppression de ces cours. N'ayant pas été appelé à faire partie de la cour d'appel, il conçut un si vif chagrin de cet oubli, qu'il y succomba en 1812, à l'âge de 57 ans. Scrupuleux dans l'examen des affaires, inébranlable dans la ligne de la justice, M. Petit-d'Hau terive fut homme de bien, magistrat intègre, inaccessible à la crainte et à la séduction. Il a laissé sa famille dans une honorable pauvreté. L'édition des lois criminelles, imprimées par Sagnier, lui doit des recherches judicieuses qui ont tourné en partie au profit de la législation. Le plus jeune de ses trois fils, sorti de l'école militaire de Fontainebleau, s'est distingué dans la carrière des armes. Depuis le retour du roi, le second a rempli des fonctions dans l'ordre judiciaire au-delà des mers. L'aîné, que l'état de sa santé éloigne momentanément du barreau, a conservé, par la noblesse de sa conduiteet son désintéressement comme avocat, le plus précieux des patrimoines, l'honneur et la probité.

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l'époque de la révolution. Déjà mère de 17 enfans, en 1793, elle prit des habits d'homme, et s'enrôla, comme canounier, dans l'un des bataillons de Paris, destiné pour la Vendée. Elle se trouva à plusieurs combats, y fit preuve de courage, et fut prise par les royalistes, qui, ne soupconnant pas son sexe, la relâchérent au bout de quelque temps. La convention nationale, d'après un rapport de ses comités, rendit, le 13 juin 1794, un décret qui acccordait à Madeleine Petit, Jean, une gratification de 500 livres.

PETIT-JEAN (FRANÇOIS), trésorier des guerres à Toul, en 1789, adopta d'abord les principes de la révolution; il fut nommé commissaire-ordonnateur, et employé en cette qualité, puis. en celle de payeur-général, dans les armées que commandèrent successivement Dumouriez, Dampierre, Custines et Houchard. Il devint l'objet d'un grand nombre de dénonciations, échappa à la plupart; mais comme elles se renouvelaient sans cesse, il finit par y succomber au mois de septembre 1793. A la suite d'une longue détention à l'Abbaye, il fut traduit au tribunal révolutionnaire, qui le condamna à mort, le 7 mai 1794, comme complice de Dumouriez, et ayant pour seconder ses projets, laissé sans subsistances l'armée et les places du Nord.

PETIT-JEAN (N.), député à la convention nationale par le. département de l'Allier, vota avec la majorité dans le procès du roi; M. Petit-Jean ne fut point

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