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tome XIII; 9° Metodo d'approssimazione per la risoluzione numerica d'ogni sorta d'equazioni, ibid.; 10° Teoria dell' azione de' tubi capillari, ibid., tome XIV; 11°Nuovo metodo della trigonometria sferica, ibid., tome XV; 12" Trattato sulle funzioni derivate ed alcune

annotazioni alla meccanica celeste di Laplace, inédit.

PESTALOZZI ou PESTALUZ (HENRI), écrivain distingué et philosophe-pratique, devenu non moins célèbre que recommandable par sa nouvelle méthode pour l'instruction de la jeunesse, est né à Zurich, le 12 janvier 1745, d'une ancienne famille patricienne de cette ville. Orphelin dès l'enfance, et ses parens ne lui ayant point laissé de fortune, il se trouva de bonne heure réduit à la nécessité de subvenir par lui-même à ses besoins, et loin de se laisser abattre par la rigueur du sort, il se livra dès sa jeunesse aux travaux les plus assidus. Doué d'un esprit à la fois actif et réfléchi et d'un cœur sensible, étranger à toute espèce de frivolité, il s'occnpa pendant sa vie entière, nonseulement de son propre bienêtre, mais de tout ce qui pouvait contribuer au bonheur de ses semblables. Après avoir pourvu par de solides études à son instruction, il reconnut combien celle du peuple était négligée, même dans l'état républicain, où le hasard l'avait fait naître. Pestalozzi se trouva bientôt entraîné par un penchant irrésistible vers les fonctions d'instituteur populaire. Il avait achevé avec succès quelques éducations de jeunes gens, que leurs parens lui avaient confiées,

et pendant le cours desquelles il avait encore étendu ses propres idées, et formé un plan nouveau pour l'amélioration du sort des indigens, basée sur le développement des facultés morales et intellectuelles des habitans des campagnes. On rapporte que ce fut

dans une contrée aride du canton de Berne, sur le Birrfeld, où Pestalozzi, avec un de ses élèves, habitait la campagne de Neuenhof, qu'il eut d'abord le spectacle affligeant d'une population encore assez nombreuse, mais accablée de misère, et livrée à tous les maux que produisent la plus profonde ignorance et le défaut de toute industrie. C'est là qu'il conçut l'idée d'un ouvrage à la portée des dernières classes de la société, et qui obtint du succès même parmi les plus élevées; c'est une espèce de roman, intitulé Lienhard et Gertrude, qui fut d'abord imprimé à Léipsick, 1781-1787, ensuite à Zurich, 1791-1792, qui a eu plusieurs éditions, et qui a été traduit dans presque toutes les langues. Il n'est peut-être aucun livre où l'heureuse influence de la probité, de l'amour de l'ordre et du travail, de la piété sans superstition, et d'une bienfaisance éclairée, ait été présentée au peuple avec autant de clarté et d'une manière plus persuasive; tout y inspire des affections douces et l'amour de la vertu. Les intrigues et les vexations subalternes dont les pauvres habitans des campagnes sont si souvent les victimes, s'y trouvent aussi détaillées, et le tableau est frappant de vérité. Cet ouvrage devint bientôt populaire en Suisse et dans toute l'Al

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lemagne. Pestalozzi fut puissamment secondé dans tous ses projets philantropiques par un riche propriétaire bernois, M. Tscharner, bailli de Wildenstein, dont il s'est plu à retracer le noble caractère dans son roman, sous le nom d'Arner. Encouragé, par cet administrateur éclairé et par les suffrages de ses concitoyens, à poursuivre la carrière littéraire à laquelle il ne s'était pas d'abord destiné, mais où il se distingua constamment depuis par l'énergie et la noblesse de ses sentimens, Pestalozzi composa un grand nombre d'ouvrages dans le même esprit. Il employa tous ses moyens à éclairer les gouvernemens et les peuples sur leurs devoirs réciproques; il publia, en 1781, un écrit sur les lois somptuaires, Bâle, vol. in-8°; sur la législation et l'infanticide, 1781 et 1783; une feuille hebdomadaire pour les campagnes, dont les livraisons réunies forment 2 vol. in-8°, Dessau, 1782; Lecture de Lienhard et Gertrude, faite par Christophe et Elise, et leurs remarques pendant la lecture, Dessau, 2 vol. in-8°, 1782; Lettres sur l'éducation des enfans de parens indigens, insérées dans les Éphémérides de l'humanité, par le chancelier de la république de Bâle, M. Iselin ; mes Réflexions sur la marche de la nature, dans le développement (l'éducation) de l'espèce humaine, Zurich, 1797, 1 vol. in-8°; Images pour mon Abécédaire, ou Elémens de logique pour mon usage, Bâle, 1797, vol. in-8°. C'est un recueil de fables plus ou moins ingénieuses, dont la moralité offre une maxime ou une satire poli

tique. Après la révolution qui s'était opérée en Suisse par suite de l'invasion française, en 1798, lorsque les conseils helvétiques furent convoqués à Arau, il leur adressa des Réflexions sur les besoins de la patrie, principalement sur l'éducation et le soulagement des pauvres, et publia, la même année, un écrit sur les droits féodaux. Il fut, à cette époque, chargé de la rédaction d'un ouvrage périodique, que le ministre de l'instruction publique faisait imprimer, sous le titre de Feuille helvétique à l'usage du peuple, et qui était destinée à calmer l'effervescence ultrà-révolutionnaire, ramener les esprits vers des idées d'ordre, et à faire renaître la confiance et l'union parmi les citoyens. Le gouvernement helvétique venait d'établir une maison d'orphelins à Stantz, dans le canton d'Underwald, et en nomina Pestalozzi directeur, en 1799. Les fonds consacrés à cet établissement étaient peu considérables, et se trouvèrent bientôt insuffisans pour entretenir une foule d'enfans, dont les parens avaient péri ou s'étaient dispersés pendant la guerre sanglante dont ce pays venait d'être le théâtre. L'ardente philantropie de Pestalozzi parvint à pourvoir aux plus pressans besoins, et il se fit à la fois instituteur, économe et pourvoyeur de cet établissesement. Parmi les infortunés qu'il y recueillit, il se trouvait un assez grand nombre d'enfans abandonnés depuis quelque temps dans ces montagnes, et qui, devenus à moitié sauvages, étaient livrés au brigandage et aux vices. Pour ces êtres dégradés, le plus léger

berg (voy. ce nom), mais on lui fit craindre que son institution d'Y. verdun ne devînt alors à son tour une simple succursale d'Hofwyl, et la fusion des deux établissemens n'eut point lieu. Plusieurs écrivains, MM. Amaury - Duval, Chavannes, Jullien, Raymond, etc., ont rendu compte de la méthode de Pestalozzi. La diètehelvétique, de son côté, a nommé une commission pour examiner ses établissemens. L'abbé Girard de Fribourg, un des membres de cette commission, a rédigé le rapport publié en 1805. It en résulte que le système de >> Pestalozzi consiste bien moins à »rendre un élève éminemment » propre à l'exercice de telle ou

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travail et les règles les moins austères parurent d'abord une sujétion odieuse. Les écrits de Pestalozzi développent par quels prodiges de douceur et de patience il parvint enfin à gagner le cœur de cette jeunesse turbulente: elle apprit à voir en lui, non un maître sévère, mais l'ami le plus dévoué, et bientôt l'exemple de ses vertus opéra un changement si complet, que le désir d'épargner des chagrins à leur ami, fit régner parmi ses élèves l'ordre et la régularité. Leurs mœurs adoucies, il s'occupa avec non moins de succès de leur instruction. C'est au milieu d'eux qu'il fixa ses idées et perfectionna sa méthode nouvelle pour l'éducation de la jeunesse. Après la dissolution de l'établis->>telle profession, qu'à le disposer, sement de Stantz, le gouvernement cantonal de Berne donna à Pestalozzi les moyens de généraliser sa méthode, et le ministre de l'instruction publique lui fit concéder le château de Berthond (Burgdorf), à quatre lieues de Berne, où il établit un grand pensionnat. On s'empressa de toutes parts à lui envoyer des élèves, et le nombre en devint bientôt si considérable, qu'il fut obligé de chercher un local plus vaste. Il transporta alors son établissement au château d'Yverdun, dont la jouissance lui fut abandonnée par le gouvernement du canton de Vaud. Sa belle institution y fleurit encore, et il s'est vu dans la nécessité de séparer ses élèves, trop nombreux, et d'en placer une partie dans la succursale qu'il a fondée à Buchsée, dans le canton de Berne. Il eut un moment l'idée de se réunir à son ami M. Fellen

»>par une marche lente, ration-
»nelle et sûre, exempte de toute
routine comme de tout charla-
>> tanisme, et basée sur la marche
»que suit la nature elle-même,
»à pouvoir développer dans une
partie quelconque les facultés
» qu'il a reçues en naissant, et
» dont l'instituteur s'attache à tirer
>> le plus grand parti possible, en
» lui formant un jugement sain
» et en lui donnant cette justesse
» d'esprit si précieuse quand elle
» est jointe à la droiture du cœur.»>
En 1803, le canton de Zurich
avait nommé Pestalozzi membre
de la consulte helvétique que Na-
poléon appela à Paris, pour s'y
concerter avec elle sur les modi-
fications que les anciennes insti-
tutions de la Suisse pouvaient
subir, et que demandaient en
grande majorité les citoyens de
cette république. Mais le chef de
l'institution d'Yverdun ne put

rester long-temps éloigné de ses élèves; le séjour de la France n'avait nul attrait pour lui, et après avoir exprimé brièvement ses avis sur les principaux objets en discussion, il quitta l'assemblée avant la clôture de ses sesşions, pour aller rendre ses soins à ses enfans. Il a publié depuis un grand nombre d'écrits sur sa méthode, soit seul, soit en société avec ses collaborateurs. Son dernier ouvrage, intitulé Conseils adressés à mes contemporains, se fait remarquer, comme les précédens, par une foule d'idées nonseulement ingénieuses et neuves, mais éminemment utiles et d'une application aisée; peut-être y désirerait-on un style mieux soutenu, des transitions moins brusques, une liaison plus claire et plus intime entre les diverses parties, qui en coordonnât parfaite ment le tout. Parvenu à un âge très-avancé, Pestalozzi, qui a tant fait pour les autres, ne s'est jamais occupé de ses intérêts; il a vécu avec ses élèves, et n'a point de fortune à lui. Les souverains du nord ont généreusement souscrit pour un grand nombre d'exemplaires de la collection complète de ses œuvres. Cet exemple sera sans doute suivi par plusieurs pères de famille, et par les jeunes gens devenus hommes sous sa direction. Il faut espérer que le produit de cette publication suffira pour assurer un repos honorable à la vieillesse du sage d'Yverdun. L'empereur de Russie l'a décoré de l'ordre de Saint - Wladimir. Pestalozzi a vécu assez long-temps pour jour au moins de l'avantage de voir naturaliser son sys

tème d'éducation dans plusieurs pays de l'Europe.

PESTEL (FRÉDÉRIC-GUILLAUME), célèbre professeur de droit public, né à Rinteln, petite ville de la Westphalie, en 1724, se fit connaître dès sa jeunesse par plusieurs ouvrages estimés, parmi lesquels on cite paticulièrement ses observations savantes sur Tacite. En 1765, il fut appelé à l'université de Leyde pour y occuper

la chaire du droit public, en remplacement du professeur Weiss, et il entra en fonctions, le 16 mai de cette année, par un discours qui obtint le plus grand succès, De damnis ex neglectu juris publici in civitates redundantibus. Sa réputation s'étendit bientôt an loin, et l'on vit affluer de toutes les parties de l'Europe une foule d'étudians qui se rendaient à Leyde, principalement pour suivre les cours du professeur Pestel. Il publia, en 1773, la première édition d'un ouvrage, accueilli non-seulement par ses nombreux disciples, à l'usage desquels il était principalement utile, mais par les savans de tous les pays : il est intitulé Fundamenta jurisprudentiæ naturalis delineata in usum auditorum, un vol. grand in-8°, traduit en français (1795), en allemand, et en hollandais. Ce livre, mohument durable de l'esprit philosophique, du talent d'analyse, et de la vaste érudition de son auteur, a eu plusieurs éditions, dont la 4° a paru en 1788 avec des augmentations considérables. Pestel publia, en 1782, ses commentarii de republicâ Batavâ, en un vol. in-8°, augmentés et portés, en 1798, dans une nouvelle édi

tion à 3 vol. in-8°. C'est un des meilleurs ouvrages qui aient paru sur l'histoire, la statistique, et le droit public, de la république des Provinces-Unies. La révolution de 1795 priva momentanément Pestel de sa chaire. Ses opinions politiques ne parurent point, à cette époque, en harmonie avec celles des gouvernans du jour, et l'université de Leyde perdit en même temps un de ses plus habiles professeurs et une foule d'élèves. Il se retira alors en Allemagne, sa patrie, et eut pour successeur M. Jean Walckenaër, fils du célèbre helléniste de ce nom. En 1803, cette injustice fut réparée. Rappelé à Leyde et rétabli dans ses dignités, Pestel se livra avec le mê me succès à l'enseignement public, mais l'université ne jouit pas long-temps des talens de ce savant recommandable, qui mourut en 1805. Son éloge fut prononcé, la même année, par le professeur Tewater dans l'assemblée de la société de littérature de Leyde. Outre les ouvrages déjà cités, Pestel a publié: 1° Oratio de Litterarum Studiis florentibus pro eo quo a papulorum rectoribus cohonorantur, pretio, Leyde, 1775, in-4; 2° Oratio de differentiis præcipuis in veteri et recentiori gentium Europæarum politicâ, Leyde, 1778, in-4°; 3° Oratio de fructibus qui ex jurisprudentiâ perfectiori ad populos Europaos seculo XVIII pervenerunt, Leyde, 1789, in-4°. PETAGNA (VINCENT), médecin et botaniste italien, naquit en 1734, à Naples. Il fut élevé chez les jésuites, et étudia ensuite la médecine, profession pour la quelle il s'était décidé. En 1770,

s'étant attaché au prince de Kaunitz, ministre d'Autriche à la cour de Naples, il le suivit en Italie et en Allemagne, étudiant partout la nature, et se mettant en relation avec les savans nationaux et étrangers. De retour dans sa patrie, il s'occupa de mettre en ordre ses collections d'histoire naturelle, surtout celle des insectes, qu'il avait beaucoup augmentée dans ses voyages. Dans une excursion qu'il fit en Sicile, il examina les productions d'une île peu explorée dans les temps modernes, et dont il fit connaître plusieurs richesses. Ses travaux lui méritèrent la place de professeur de botanique à l'université de Naples, et de membre de plusieurs corps savans, entre autres, de la société royale de Londres,de celle de Florence, etc. Il mourut à Naples, le 6 octobre 1810. Ses ouvrages sont: 1o Institutiones botanice, Naples, 1785, 5 vol. in-8", fig. : le premier volume sert d'introduction à l'ouvrage, et l'auteur y expose les différens systèmes des plus illustres botanistes modernes; les quatre autres contienneut la description des plantes; 2° Specimen insectorum Calabria ulterioris,ibid., 1785, in-4°, fig., réimprimé à Utrecht; 3 Institutiones entomologica, ibid., 1790, 2 vol. in-8°, fig.: l'auteur s'est borné à la description des insectes de l'Europe, en s'étendant un peu davantage sur ceux du royaume de Naples; il a beaucoup profité de la philosophie entomologique de Fabricius. 4° Delle Facoltà delle piante, ibid., 1797, 3 vol. in-8° : c'est un traité dans lequel sont détaillées les qualités médicales, des

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