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comme perturbateurs de son dé partement les prêtres réfractaires et déportés rentrés. Il sortit du conseil le 20 mai 1797, fut admis à celui des anciens en 1798, et en devint d'abord secrétaire, puis président. Il se déclara en faveur des événemens du 18 brumaire an 8 (1799), et fit partie de la commission intermédiaire du conseil des anciens, chargée de présenter un nouveau projet de constitution. Membre du corps-législatif, Perrin en fut le premier président, y siégea plusieurs années, et mourut en 1815.

PERRIN (PIERRE - NICOLAS), était négociant à Troyes en 1789. D'abord maire de cette ville, il fut quelque temps après élu député du département de l'Aube à l'assemblée législative, puis à la convention, où il vota la réclusion de Louis XVI pendant la guerre, et son bannissement à la paix. Nommé membre du comité des marchés, il offrit et fournit personnellement à la république pour 5,000,000 de toile de coton. Il fut accusé par Charlier, le 23 septembre 1793, de recevoir des intérêts dans les fournitures. Traduit presque sur-le-champ devant le tribunal criminel, il eut la douleur, lui représentant du peuple et seulement coupable d'amour pour la patrie, de se voir condamné à douze années de fers et à six heures d'exposition. Envoyé à Toulon, il ne put supporter l'idée d'une telle infamie, et mourut de chagrin, à l'âge de 42 ans. Après la chute de Robespierre, son jugement fut annulé, sa mémoire réhabilitée; et la république ordonna, par un décret, de payer

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à sa veuve le montant de ses indemnités de représentant. Charlier, son dénonciateur, essaya de nouveau de motiver l'accusation qu'il avait portée contre lui.

PERRIN (N.), dit PERRIN DE LA GIRONDE, accusateur public près le tribunal criminel de ce dépar tement, fut élu par ses concitoyens au conseil des cinq-cents, où il fit preuve de connaissances en matière de judicature; il fut nommé secrétaire du conseil en 1799. Il a depuis rempli les fonctions de juge à la cour d'appel de Bordeaux, dont il ne faisait plus partie à l'époque de la première restauration, en 1814.

PERRIN (N.), dit PERRIN DE LA MOSELLE, fut nommé tribun par le sénat-conservateur, en mars 1802, lors du premier renouvellement de ce corps. Élu secrétaire le 21 février 1804, il parla, en mai suivant, pour que le premier cousul Bonaparte fût déclaré empereur. Nommé, peu de temps après, procureur-général-impérial près de la cour d'appel de la Martinique, et en même-temps mem. bre de la légion-d'honneur, M. Perrin n'a plus figuré depuis sur la scène politique.

PERRIN (N.), dit PERRIN DE L'ORNE, membre du corps-législatif, naquit le 8 décembre 1741. Dès sa jeunesse il se livra à l'étude des lois. Devenu procureur au parlement de Paris, il en exerça pendant 20 ans les fonctions,et mérita l'estime et la confiance publiques, par une probité à toute épreuve et les connaissances les plus étendues. La révolution le compta au nombre de ses partisans les plus modérés. S'étant fixé à l'Aigle,

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par suite d'acquisitions considérables dans le département de Orne, il fut bientôt appelé au conseil d'agriculture du département, puis à la commission administrative des hospices, où il seconda puissamment la bienfaisance et la sollicitude paternelle du gouvernement. Dans les fonctions de conseiller municipal de la ville de l'Aigle, qu'il remplit depuis, il continua de s'attirer la considération et l'attachement de ses concitoyens, qui s'empressèrent de lui en donner un témoiguage honorable, en le proposant comme candidat au corps-législatif, où il fut nommé. Il mourut en 1808.

PERROCHEL (N.), agent diplomatique, naquit aux environs de Caen, d'une famille noble, suivit la carrière ecclésiastique, et était grand- vicaire du diocèse d'Angers quand la révolution é clata. A cette époque, il devint l'ami de Laréveillère - Lépaux, qui, en 1795, lui fit obtenir la place de chargé-d'affaires à la cour de Suède; il en remplissait les fonctions avec zèle et distinction, quand tout-à-coup des démêlés s'élevèrent entre les deux gouvernemens, en 1796. Rappelé alors par le directoire, M. Perrochel succéda à l'amiral Truguet en la même qualité, à la cour de Madrid. Peu de temps après, envoyé en Suisse comme ministre plénipotentiaire, il conclut une traité avec cette puissance, fut rappelé de nouveau en juin 1799, et abandonna la carrière politique pour rentrer dans la vie privée. PERRONET (JEAN-RODOLPHE), premier inspecteur des ponts-et

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chaussées de France, ancien inspecteur-général des salines, chevalier de Saint-Michel, membre des académies royales des sciences de Paris, de Stockholm, de Berlin, de la société royale de Londres, etc., naquit à Surêne, près de Paris, en 1708. Sa famille, dont le chef était originaire de Vevey et officier dans un régiment suisse au service de France le destinait à suivre la carrière du génie, à laquelle le jeune Perronet fut bientôt obligé de renoncer par suite de la mort de son père. Unique appui de sa famille, il étudia l'architecture, qui lui offrait plus de ressources, et entra chez Debeausire, architecte de la ville, qui lui confia, malgré sa jeunesse (Perronet n'avait alors que 17 ans), la direction des travaux du grand égout, et de la partie du quai qui forme l'abreuvoir entre le pont Louis-Seize et les Tuileries; il le chargea encore des travaux du trottoir en encorbellement du quai Pelletier, près du pont NotreDame. En 1737, Perronet devint inspecteur, et successivement ingénieur et ingénieur en chef des ponts-et-chaussées. Dix ans après, le ministre Trudaine le nomma directeur de l'école qu'il venait de fonder dans cette partie, et lui fit obtenir, dans la même année, le titre de premier ingénieur des ponts-et-chaussées de France. Sous la direction de Perronet, cet établissement acquit la plus haute importance, et la réputation du directeur s'augmenta des grands travaux dont il fut chargé. D'abord, dit M. Lesage dans la Notice qu'il a donnée en 1805 pour servir à l'éloge de Perronet, du fond

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de la Russie, les magnats durent invoquer les talens de Perronet pour construire un pont à SaintPétersbourg. En 1778, il projeta un monument magnifique. Ce pont était de 7 arches, 6 piles et 2 culées. L'arche du milieu avait 10 toises, les autres avaient 18, 16 et 14 toises d'ouverture; l'épaisseur des piles du milieu était de 30 pieds, les autres de 27 et 24 pieds; les demi-piles des culées avaient 12 pieds, ce qui donne à la Neva, en cet endroit, une largeur de 622 pieds. La largeur du pont était de 56 pieds. L'arche du milieu s'ouvrait pour livrer passage aux vaisseaux mâtés. Les deux piles du milieu étaient surmontées d'un arc-de-triomphe et de trophées sur les quatre faces. » En France, les ponts, au nombre de 13, qu'il construisit ou fit exécuter d'après ses ordres, se distinguent surtout par la solidité, la précision de la construction, et l'élégance des courbes des arches. Les plus remarquables sont ceux de Louis XVI, à Paris, de Neuilly, de Nemours, de Saint-Maxence, d'Orléans, de Mantes, de ChâteauThierry et de Brunoi. Il a donné les plans de 7 ponts, savoir : de Melun; de la Salpêtrière, vis-à-vis le jardin du Roi à Paris (où se trouve aujourd'hui le pont d'Austerlitz, construit en fer); sur la Saône, à Lyon; de Meret-surLoing; de Pontoise; sur la Loire, à Nantes, et sur la Neva à SaintPétersbourg. Le premier pont horizontal fut celui de Neuilly, commencé en 1768 et décintré le 22 septembre 1772, en présence de toute la cour, qui avait voulu assister à l'opération du décintre

ment: trois minutes suffirent pour faire tomber les ferrures des cinq arches. Le pont Louis-Seize (pendant la révolution appelé de la Concorde) est le plus beau de Pa. ris. L'auteur a employé dans la construction de ce pont un genre d'architecture nouveau qui sacrifie les apparences de la solidité à l'élégance et à la légèreté. Les arches surbaissées sont soutenues par des piles légères avec des colonnes engagées. D'élégantes balustrades en forment les parquets. Enfin, ce pont réunit tous les genres de beauté élégance, solidité, commodité, abords faciles. L'intention de Perronet était de l'orner de trophées, mais ce projet a été changé sous le gouvernement impérial. Au lieu de trophées, ce devaient être les statues des grands hommes qui ont illustré la France. Le décret impérial est au moment de recevoir son exécution, seulement il y aura quelques modifications dans les personnages appelés à jouir de l'honneur de cette apothéose. «Une chose remarquable, dit M. Bertrand, auteur d'une Notice sur cet ingénieur, c'est que dans le temps où Perronet, jeune encore, étudiait l'architecture au Louvre, l'académie avait proposé pour programme d'un prix de mois, le projet d'un pont à construire en face de la nouvelle église de la Madeleine, et que Perronet avait remporté le prix. » Perronet a fait connaître dans 3 volumes in-folio, que le gouvernement a fait imprimer à ses frais, ses nom. breux travaux. « On y voit que, durant l'espace de trente ans, dans la seule généralité de Paris, dont la direction lui était plus

particulièrement attribuée, plus de 600 lieues de longueur ont été ouvertes, rectifiées et plantées d'arbres; qu'une multitude de routes sinueuses et trop rapides y ont été successivement élargies, adoucies, et rendues accessibles à tous les genres de circulation; enfin qu'en 1790 plus de 2000 ponts de toute grandeur y étaient entretenus aux frais du gouvernement par le corps des ponts-etchaussées. » M. Lesage, dans la Notice que nous avons déjà citée, s'exprime ainsi à l'égard des autres travaux de Perronet. « Il créa, en 1792, un projet pour construire en pierre, des ponts dont les arches auraient depuis 100 jusqu'à 500 pieds d'ouverture. Il forma en outre un projet de navigation de la Loire depuis Nantes jusqu'à Paimbœuf; il traça le canal de Bourgogne par Tonnerre, et celui de l'Yvette. Il inventa une drague pour enlever le sable et les vases; une planchette qui porte un cray on pour mesurer exactement les angles; une double pompe qui joue par un mouvement continu; une petite voiture ou camion prismatique ; une roue à aubes, dont l'arbre est vertical; une autre dont l'arbre est horizontal; deux scies à recéper les pieux sous l'eau; et un odomètre pour les épuisemens. Il composa des mémoires académiques sur le cintrement et le décintrement des ponts; sur les différentes méthodes de fonder la maçonnerie dans l'eau; sur l'épaisseur des piles et la courbure des voûtes; sur les pieux et pilotis, sur les éboulemens des montagnes, etc. Il donna des avis détaillés sur la rade de Cherbourg,

sur le port du Hâvre et celui de Dunkerque, sur la forme de Toulon, sur la fonderie de canons à l'île d'Ouderit, et sur la manufacture de porcelaine de Sèvres. >> Perronet était chéri de ses élèves, au nombre desquels on doit citer MM. de Prony et Lesage. Le corps des ingénieurs fit exécuter son buste en marbre, avec cette inscription: Patri carissimo familia, et le lui offrit comme un gage de sa tendre vénération. Ses élèves firent aussi graver son portrait, pour lequel Diderot, son ami, composa une inscription. Enfin il reçut de la société des arts de Londres, un hommage bien flatteur: elle fit placer son portrait dans la salle de ses séances, à côté de celui de Franklin, honneur qu'elle décerne rarement, et surtout aux étrangers. Perronet avait adopté avec sagesse les principes de la révolution, dont les orages ne l'atteignirent point. Il mourut paisiblement, et généralement regretté, le 27 février 1794. Il a publié : 1o Description des projets de la construction des ponts de Neuilly, de Mantes, d'Orléans, etc., Paris, 17824 1789, 3 vol. in-fol., ou 1778, 3 vol. in-4 et atlas in-fol. ; 2° Mémoire sur les moyens de conduire à Paris une partie de l'eau des rivières de l'Yvette et de la Bièvre, Paris, 1776, in-4”, avec 5 planches; 3° Mémoire sur la recherche des moyens que l'on pourrait employer pour construire de grandes arches de pierre, de 200 jusqu'à 500 pieds d'ou erture, qui seraient destinées à fran chir de profondes vallées, bordées de rochers escarpés, Paris, 1793,

in-4°, avec planches; 4° différens Mémoires dans le recueil de l'académie royale des sciences.

PERROT (CLÉMENT), ministre non conformiste d'Angleterre, vint, en 1815, dans le midi de la France, pour y observer l'état politique et moral des protestans, et fut témoin des excès auxquels se livrait l'esprit de parti à Nismes et dans les environs. Dans un rapport, imprimé et accueilli avec le plus grand empressement en Allemagne et en Angleterre, Perrot peint, avec toute l'énergie d'une âme généreuse, les funestes effets des dissentions civiles. On a imprimé à Paris, dans la Bibliotheque historique, des fragmens de ce rapport, auquel MM. de Bernis et d'Arbaud -Jouques ont essayé de répondre : l'un, dans son Précis de ce qui s'est passé en 1815 dans le département du Gard, Paris, 1818; et l'autre, par son Historique des troubles et agitations du département du Gard en 1815.

PERSON DE BERAINVILLE (PIERRE-CLAUDE), littérateur, membre de plusieurs sociétés savantes et littéraires, est auteur d'un grand nombre de petites pièces de théâtre, où l'on trouve des détails gracieux et spirituels. Il a publié : 1o la Nouvelle ile des Esclaves, drame lyrique; 2° Emélie, ou le doul·le dénouement, drame; 3° le Nouvel âge d'or, allégorie, opéra-pantomime en trois actes; 4 Belphegor, comédie; 5° le Mariage par magie, comédie; 6° La force de l'inclination, comédie; Il ne faut désespérer de rien, comédieproverbe; 8 Etrennes patriotiques, ou Recueil anniversaire d'allégories sur les époques du règne de Louis

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XVI, première suite, 1777, in24; 9° le Bouquet de la veuve, comédie en un acte et en vers, 1791; 10° Recueil de mécaniques, et description des machines relatives à l'agriculture et aux arts, 1801, in-4°: l'auteur avait exposé 25 de ces machines au salon du Louvre, depuis 1792 jusqu'en 1800; 11° Petite grammaire des jeunes demoiselles, 1810, in-12; 12° Impromptu pour la naissance du roi de Rome, inséré dans le recueil intitulé Hommages poétiques, de MM. Lucet et Eckard.

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PERSONNE (J. B.), procureur à Saint-Omer, en 1789, se prononça avec chaleur pour la révolution et fut nommé, en 1792, député du département du Pasde-Calais, à la convention nationale, où il vota la détention du roi pendant la guerre et son bannissement à la paix; il fut aussi de l'avis du sursis. Il embrassa le parti de la Gironde, et fut déclaré par son département indigne » de la confiance de ses conci»>toyens. » Il partagea la proscription des Girondins, et fut exclu comme eux du sein de la convention, où il rentra après le 9 thermidor. Il fit alors partie du comité de législation, et obtint l'annulation de plusieurs jugemens rendus pendant le règne de la terreur. Membre du conseil des anciens, par suite de la réélection des deux tiers conventionnels, il en sortit en mai 1798, et après le 18 brumaire, il devint juge au tribunal civil de Saint-Omer. Il est mort depuis plusieurs années.

PERSOON (CHRÉTIEN), savant naturaliste, membre des sociétés linnéennes de Londres et de Phi

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