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core dans plusieurs provinces, lui fit éprouver des tracasseries dont il ne put s'empêcher de redouter les suites; il nous apprend lui-même qu'il voulut jeter au feu son livre, dont l'impression était presque terminée; mais que ses amis le retinrent et l'encouragèrent à le continuer. >> On trouve à la fin du second volume de cet ouvrage, fruit de vingt ans de recherches et de méditations, une foule de pièces historiques, entre autres celles d'un procès fait en 1640, par le juge de Belvoir, à une pauvre femme accusée de sorcellerie, et qui fut brûlée vive, après avoir été appliquée à la question. Elle avoua dans les tourinens qu'elle avait été une fois au sabat, mais on ne put lui faire déclarer qu'elle y eût vu quelques personnes de sa connaissance. 2° Observations sur la dissertation de l'abbé de Gourchy, relativement à cette question: Quel fut l'état des personnes en France sous la première et la seconde race de nos rois? 1786, in-4° ces observations se réunissent à l'ouvrage précédent ; 3° Dissertation sur l'étendue des deux provinces appelées sous les Romains Germanie supérieure et Germanie inférieure; et sur la formation de celles qu'on nomma ensuite Germanie première, Germanie seconde et province Séquanoise, insérée dans l'Histoire d'Alsace, par l'abbé Grandidier; 4 Dissertation sur l'origine des Francs, sur l'établissement de la monarchie française dans les Gaules, et sur l'Alsace thuringienne, insérée dans l'Histoire d'Alsace; 5o Description historique d'une partie des Doyennes d'Ajoye, Granges et Rougemont,

extrait de la dissertation sur le com té d'Elsgau, insérée dans l'Almanach de Franche-Comté, année 1788; 6° en manuscrit, une centaine de dissertations sur la Séquanie et pays adjacens, et de nombreux matériaux sur l'histoire de France du moyen âge. Ces manuscrits sont déposés à la bibliothèque de Besançon.

PERREE (JEAN BAPTISTE-EMMANUEL), contre - amiral, naquit à Saint-Valery-sur-Somme, département de la Somme, le 19 dé→ cembre 1761. Son père, qui avait parcouru la carrière maritime, le destina à la même profession, et le fit entrer de très bonne heure dans la marine marchande, où il parvint successivement au grade de capitaine. Il passa, en 1793, dans la marine militaire, en qualité de lieutenant de vaisseau. Commandant de la frégate la Proserpine, il captura dans une seule croisière 63 bâtimens, parmi lesquels se trouvait une frégate hollandaise de 32 canons, qui ne se rendit qu'après un combat vigoureux. Ces brillans succès le firent nommer, en 1794, capitaine de vaisseau. Il monta alors la Minerve, et, à la tête de quatre frégates et de deux corvettes, il alla sur lès côtes d'Afrique détruire les établissemens que les Anglais y avaient; il s'empara en outre, dans le cours de sa mission, de 54 bâtimens richement chargés. Il reçut, en1795, l'ordre d'aller reprendre dans la rade de Tunis une frégate et deux corsaires que les Anglais avaient enlevés; il sortit du port de Toulon et réussit complètement dans cette entreprise. En 1798, il fit partie de l'expédition d'Egypte,

en qualité de chef de division, sous les ordres de l'amiral Brueys. A la suite du désastre d'Aboukir, le général en chef Bonaparte chargea Perrée de parcourir le Nil, afin de concourir aux opérations de l'armée. Perrée réunit et arma un grand nombre de bâtimens légers, et rendit des services journaliers aux troupes, soit en leur fournissant des vivres, soit en transportant de l'artillerie et des munitions sur les points où l'on n'aurait pu arriver que très-difficilement par terre. Il eut aussi différens engagemens sur le Nil avec la flotte des Mamelucks, qu'il parvint à détruire : succès qui fut récompensé par un sabre magnifique, sur lequel était gravée cette inscription d'un côté, Bataille de Chebreiss; et de l'autre, Donné par le général en chef Bonaparte. N'ayant sous ses ordres qu'une faible division, il rendit d'utiles services à l'armée qui assiégeait SaintJean d'Acre, et croisa pendant plus de six semaines sur la côte de Syrie, entre deux divisions de l'escadre anglaise. Perrée revenait en France, et allait rentrer dans le port de Toulon avec la division de frégates et de corvettes qu'il ramenait, lorsqu'il fut atteint, le 19 juin 1799, par la flotte ennemie, qui le poursuivait depuis 28 heures. Il se défendit vaillamment ; mais il fut accablé par des forces supérieures et fait prisonnier. Le gouvernement français se hâta de l'échanger, le nomma contre-amiral, au mois de décembre 1799, et lui confia la mission de ravitailler Malte. Des vents contraires le retinrent long-temps; enfin il partit, le 10 février 1800, monté sur

le Généreux, qu'accompagnaient une frégate, deux corvettes et une flûte, portant 3000 hommes, beaucoup de vivres et de munitions de guerre. Dans sa traversée, il détruisit plusieurs bâtimens anglais, et, le 18 du même mois, il était à la hauteur de Malte, où il comptait arriver dans quelques heures, lorsqu'il se vit menacé par quatre vaisseaux et plusieurs frégates. Sur-le-champ il donne aux bâtimens de sa division le signal d'effectuer leur retraite. Pour lui, ne pouvant éviter un combat si disproportionné, il s'apprêta à mourir avec gloire. Il essaie cependant de se frayer un passage au travers des quatre vaisseaux, et fond sur le Foudroyant, monté par l'amiral Nelson; mais il combat en vain : attaqué à la fois par les quatre vaisseaux, il est blessé à l'œil gauche d'un éclat de bois; néanmoins il reste à son poste, continue à diriger les manoeuvres avec le plus grand sang-froid, et fait des efforts inouïs de courage..... Un boulet lui emporte la cuisse droite, et il meurt avant même que les Anglais se soient rendus maîtres de son vaisseau, totalement démâté et désemparé. Le corps du brave Perrée fut inhumé dans l'église de SainteLucie, le 21 février 1800, et ses armes suspendues au-dessus de sa tombe, à gauche de l'autel.

PERRÉE-DUHAMEL (PIERRENICOLAS), commandeur de la légion d'honneur, est né à Granville le 8 avril 1747; il était négociantet armateur quand la révolution éclata. Nommé, en 1789, député du bailliage de Coutances aux états-généraux, il devint, après la session, maire de sa com

mune; puis en septembre 1795, député de la Manche au conseil des anciens, dont il sortit en inars 1799. Au mois de décembre, il devint membre du tribunat. Lors de la suppression de ce corps, le 19 août 1807, M. Perrée fut appelé aussitôt aux fonctions de maître des comptes. Conseillermaître en 1816, il avait cessé d'être porté sur le tableau en 1817.

PERREGAUX (ALPHONSE-CLAUDE-CHARLES-BERNARDIN, COMTE), membre du sénat-conservateur, né à Neuchâtel en Suisse, était venu jeune à Paris, et se trouvait à la tête d'une maison de banque considérable, à l'époque de la révolution. Les services qu'il avait rendus à la France en faisant, sur son crédit particulier, venir des subsistances de l'étranger, pendant les temps de disette, n'empêchèrent point qu'il ne fût arrêté comme riche et comme suspect, en 1793. Mais le comité de salutpublic ayant encore le désir qu'il se chargeât de fournitures nouvelles, le remit bientôt en liberté à la condition qu'il pourvoirait le plus promptement possible aux besoins qu'on éprouvait. Il se rendit de suite en Suisse, fit de nombreux marchés, et crut, après avoir ainsi employé une grande partie de sa fortune, pouvoir revenir en toute sûreté à Paris. Il venait cependant d'y être dénoncé de nouveau, et le même comité avait décidé qu'il serait arrêté et livré au tribunal révolutionnaire des son retour. Un des employés de maison Perregaux ent par hasard avis de cette mesure, et vola au-devant de son chef, qu'il rencontra heureuse

ment en route, et qu'il fit retourner aussitôt à Neuchâtel, Arraché ainsi à une mort presque certaine, M. Perregaux ne rentra en France qu'après la chute de Robespierre; un de ses premiers soins fut d'assurer une rente de 6,000 francs à celui qui lui avait montré tant de dévouement, et qui est encore attaché à la maison de banque Jacques Lafitte et compagnie, une des plus estimées de l'Europe et quia continué celle de Perregaux. Lors de la création du sénat-conservateur, après la révolution du 18 brumaire, M. Perregaux en fut nommé un des premiers membres avec le titre de comte. Il mourut quelques années après. Sa fille a épousé le maréchal Marmont, duc de Raguse.-Alphonse-Perregaux, (le comte de) son fils devint chambellan de Napoléon et épousa en 1813 une des filles du maréchal Macdonald, duc du Tarente. Pendant les cent jours en 1815, Napoléon le nomma pair de France, mais il cessa de faire partie de cette chambre après le second retour du roi.

PERREGEAN (PIERRE), naquit à Tours, en 1751, d'une famille estimable de cette ville; au sortir de ses études il entra dans les ponts-et-chaussées, où des talens remarquables le firent parvenir successivement à la place d'inspecteur-général. Il fut ensuite nommé directeur des travaux marítimes, membre de la commission mixte des travaux publics, et chevalier de la légion-d'honneur. Il mourut à Paris le 27 janvier 1814.

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PERRET-DE-TREGADORET (F. M.), membre de la légion

d'honneur, était avocat à Ploërmel, quand la révolution éclata. Il en adopta les principes avec modération, et fut nommé député de la sénéchaussée de Ploërmel aux états-généraux en 1789; il prit place au côté gauche. De retour dans ses foyers, après la session, il échappa aux proscriptions du régime de la terreur, et fut nommé, en septembre 1795, député du département du Morbihan au conseil des cinq-cents. Après la révolution du 18 brumaire an 8 (9 novembre 1799), il devint juge au tribunal d'appel du département d'Ille-et-Vilaine, puis président du tribunal criminel du Morbihan, dont il exerça les fonctions pendant plusieurs années. Il fut ensuite admis à la retraite.

PERRIER (JEAN-BAPTISTE ), professeur de littérature et de grammaire, membre de la société royale académique des sciences, de l'athénée des arts, de la société grammaticale, de la société pour l'enseignement élémentaire, de la société des méthodes, etc., est né à Villeneuve-le-Roi, département de l'Yonne, le 29 décembre 1767. Il commença ses études au collège de cette ville, et à 19 ans, en mai 1787, il était maître de quartier au collège des Grassins à Paris, où il remplaça plusieurs fois le professeur de quatrième. Il y fut reçu maître-ès-arts, ce qui depuis lui a fait conférer le titre de bachelier ès sciences et de bachelier ès lettres. Il s'occupait alors de la jurisprudence, dont il suivait des cours sans négliger néanmoins la littérature, et surtout la grammaire. Il fut nommé, en 1791, à une chaire

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au collége royal de Joigny, dépar tement de l'Yonne ; il l'a remplie avec distinction pendant quatre ans. Ensuite il fut appelé au ministère de la guerre, au bureau de la justice militaire, où il a été souschef. C'est là que M. Perrier a rédigé et publié le seul ouvrage qui soit encore dans les mains des membres des tribunaux militaires, ouvrage qui a eu trois éditions de 2000 exemplaires chacune, Guide des juges militaires. Il fut, à cette époque, nommé assesseur de juge de paix, puis commissaire de bienfaisance à Paris, et remplit avec zèle et impartialité ces fonctions honorables et gratuites, dont il s'occupa pendant 4 ans. Il obtint aussi des lettres de licencié en droit, et remporta à Grenoble le prix sur cette question : Quels sont les moyens de perfectionner l'éducation physique et morale des enfuns? Son mémoire a été imprimé. M. Perrier, qui est l'un des rédacteurs des Annales de grammaire, a sous presse (1824), un ouvrage intitulé: Grammaire, logique et rhétorique françaises réunies, ou Traité complet du langage.

PERRIER (MARIE-VICTORINE, NÉE PATRAS, VEUVE ). Cette dame aimait les lettres, et les a cultivées avec quelque succès. On lui doit : 1° Récréations d'une bonne mère avec ses filles, ou Instructions morales sur chaque mois de l'année, à l'usage des jeunes demoiselles, Paris, 1 vol. in-12, 1804; 2o Adresse de Marie-Victorine aux Français, brochure d'une feuille et demie d'impression, publiée à Lyon en 1815, in-8°, et signée, Veuve Perrier, née Patras; 3° une petite comédie en acte et en vers, re

présentée sur le théâtre de la Porte-Saint-Martin en 1820, et bien accueillie du public; 4 un grand nombre de Poésies fugitives et de Chansons insérées dans différens recueils, et particulièrement dans le Petit Magasin des Dames; 5° en manuscrit, plusieurs Comédies en acte. Mme Perrier mourut à Paris au mois d'avril 1820.

PERRIES (JOSEPH), l'un des partisans les plus modérés de la révolution, remplit dans sa commune des fonctions municipales, et futensuite élu, en 1792, député du département de l'Aude à la convention nationale. Dans le procès du roi, il vota la détention pendant la guerre, et le bannissement à la paix. Attaché au parti des Girondins, il fut décrété d'arrestation, avec 72 de ses collegues signataires des protestations contre les événemens du 31 mai 1793;mais après la mort de Robespierre, il fut réintégré dans le sein de la convention. Par suite de la réélection des deux tiers conventionnels, il devint membre du conseil des cinq-cents, où il appuya le projet contre les détrac teurs des mandats. Il sortit de l'assemblée le 20 mai 1798, et n'a plus reparu depuis dans nos assemblées délibérantes.

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PERRIN (JEAN-BAPTISTE), dit PERRIN DES VOGES, négociant à Épinal au moment de la révolution. Il en adopta les principes avec chaleur, fut d'abord chargé de fonctions municipales, puis élu, en 1792, député à la convention nationale, où il vota la mort, du roi. Dans le courant de cette ession, il parut souvent à la tribune, pour y traiter des objets de

finances, et y attaquer avec une égale véhémence les royalistes et les partisans de la terreur. Pendant le cours des diverses missions dont il fut chargé dans le département des Ardennes, du Nord et du Pasde-Calais, il n'eut à se reprocher aucun acte de violence. Après la chute de Robespierre, il fut envoyé dans les départemens du Gard, de l'Hérault et de l'Aveyron, pour y renouveler les autorités. Il revint ensuite à la convention, et fut nommé au comité de sûreté générale, le 15 pluviôse an 3 (3 février 1795). Lors des troubles du 12 germinal, il demanda qu'on fît sortir de la capitale 50,000 étrangers venus à Paris depuis trois mois, et 8000 militaires destitués ou suspendus. Il fit ensuite décréter que quiconque aurait arraché ou tenté d'arracher la cocarde aux trois couleurs, serait sur-le-champ livré à une commission militaire. Quoiqu'il eût renouvelé la proposition de confier l'élection des deux tiers des membres de la convention aux assemblées électorales, il se prononça avec force contre les insurgés des sections de Paris, dès l'époque de son retour de Calais, où il s'était rendu pour y faire accepter la constitution par la garnison. Réélu au conseil des cinq-cents, il y présenta un projet relatif aux finances, après avoir appuyé quelques propositions de son collègue Bailleul surle même sujet; parla ensuite en faveur de la création des mandats, fit une sortie contre ceux qui en dépréciaient le système, et défendit un projet sur la libération des acquéreurs de biens nationaux. Il monta aussi à la tribune pour signaler

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