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ges en prose et vers, et d'un grand nombre de pièces de théâtre, est né à Paris, le 2 novembre 1775, d'une famille de robe. Son père était avant la révolution avocat aux conseils du roi, et membre des conseils de MONSIEUR et du comte d'Artois. M. Périn, arrêté pendant le règne de la terreur, fut enfermé aux Carmes, et n'obtint sa liberté qu'après la chute de Robespierre. Nommé sous-préfet au mois d'avril 1815, il perdit cette place après le retour du roi, et n'a point rempli depuis de fonctions publiques. Il a publié : 1" le Flageolet d'Erato, ou le Chansonnier du Vaudeville, 1801, in-18; 2° les nouveaux Athées, ou Refutation des nouveaux Saints, en vers avec des notes historiques, 1801, in-12; 3. Mémoires de Mme de Pompadour, suivis de sa correspondance, 1801, 5 vol. in-8°; 4° Choix des poésies de Pezay, Saint-Péravi, la Condamine, Masson de Morvilliers, Barthe et Flins, avec des notices, 1810, 2 vol. in - 18; 5o Vie militaire de J. Lannes, maréchal de l'empire, duc de Montebello, 1810, in-8°;6° OEuvres de Lemierre, 1810, 3 vol. in-8°; 7° Beautés historiques de la maison d'Autriche, 1811, 2 vol. in-12; 8° Itinéraire de Pantin au mont Calvaire, par M. de Maisonterne, parodie piquante de l'itinéraire à Jérusalem, de M. de Châteaubriant; 9° Pensées de La Harpe, 1814, 1 vol. in-12; 10° Abrégé du cours de littérature de La Harpe, 1821, 2 vol. in-12 et seconde édition 1823. On a de lui les pièces de théâtre suivantes : Beaumarchais en Espagne; Cécile et Fitz Henri, ou encore une Fille cou pable; la Boite aux fiches; les In

diens à Marseille, comédie en 5 actes,imitée de Kotzebue. (Avec M. Pillon:) la grande ville ou les Parisiens vengés; le Voyage autour de ma chambre; Molé aux ChampsElysées, comédie en 1 acte et en vers, 1803; tous les Niais de Paris, tragédie burlesque, en 5 actes et en vers; (avec M. Rougemont:) Henri IV et d'Aubigné, comédie en 3 actes, 1814; l'Intrigue avant la noce, comédie en 3 actes, 1815; le Vieil oncle, comédie en i acte, 1816; le Garçon sans souci, mélodrame comique, tiré du roman de Pigault-le-Brun, 1818, in-8°; la nouvelle Cendrillon, comédie en 4 actes, en prose, 1810; le Libelle, comédie en 1 acte et en vers 1811; l'Héroïsme des femmes, mélodrame en 3 actes; la Demande bizarre, comédie en acte, en prose, 1819; (avec M. Félix Nogaret) Dugay-Trouin, mélodrame en 3 actes, 1807; (avec le Roy :) Isabelle de Levanzo, mélodrame en 3 actes, 1821. On avait attribué à M. Périn le Dictionnaire des Girouettes, mais dans une lettre insérée dans différens journaux, il a formellement désavoué cette compilation (voy. BEUCHOT).

PERISSE-DULUC (N.), était imprimeur-libraire à Lyon, quand il fut élu député du tiers - état de cette ville aux états- généraux, en 1789. I siéga au côté gauche, et s'occupa plus particulièrement d'objets relatifs aux monnaies et aux assignats; il devint membre du comité colonial. S'étant déclaré à Lyon, en 1793, contre le parti conventionnel, il fut condamné à mort après le siége.

PERLET (CHARLES), né à Genève vers 1765, vint fort jeune

à Paris, et y devint libraire et imprimeur. Dès le commencement de la révolution, il entreprit un journal auquel il donna son nom. Les principes qu'y professèrent d'abord les rédacteurs donnèrent à leur entreprise un grand succès, et procurèrent à M. Perlet beaucoup d'aisance; mais un changement d'opinion très-prononcé en 1797, à l'époque de la lutte du directoire avec le parti dit de Clichi, après avoir donné une sorte d'importance à M. Perlet dans ce parti, qui comptait sur une victoire certaine, détruisit les bases de sa fortune par les événemens inattendus des 18 et 19 fructidor (4 et 5 septembre 1798). Compris dans la liste de déportation du 18, il parvint d'abord à se cacher; mais découvert et arrêté en 1798, il fut conduit à Rochefort, et de là transporté à la Guiane; le 18 brumaire an 8 le rendit à sa patrie. Il revint en France, passant par l'Angleterre et l'Allemagne, où l'on prétendait qu'il s'était lié avec quelques royalistes, et de retour à Paris, il y reprit son commerce de librairie; mais manquant de crédit, il ne put le faire prospérer. Ici commence pour M. Perlet une nouvelle carrière bien différente de celle qu'il venait de parcourir. On l'a peint constamment sans instruction, sans connaissances, sans aucune espèce d'aptitude; il avait fait une entreprise, que les rédacteurs auxquels il prêtait son nom, avaient rendue très-lucrative; mais ces rédacteurs l'entraînèrent peut-être à son insu dans des principes qui n'étaient pas les

en

siens, et on dut le plaindre quand il fut puni d'une faute qu'il n'avait pas commise; mais il fut malheureux sans cesser d'être honnête homme. Nous allons le voir bientôt transformé en intrigant, et lié à des complots qui supposent beaucoup d'aptitude, et même de finesse, qualités qu'on lui avait jusqu'alors constamment refusées. Nous rapporterons les faits sans y attacher aucune opinion particulière, sans les garantir, et simplement parce qu'ils tiennent à l'histoire de l'époque où ils ont eu lieu. On dit donc que pour se procurer des moyens de subsistance, Perlet se fit l'agent du gouvernement impérial, et fut admis, en qualité de commis, à la préfecture de police. C'est alors qu'il noua de nouvelles intrigues à l'aide de ses anciens rapports avec les royalistes de l'intérieur. Il fit plus : il ouvrit une correspondance secrète avec Fauche-Borel, qui se trouvait alors à Londres, en lui faisant croire qu'il avait réuni à Paris un comité d'hommes puissans, dévoués au rétablissement du trône des Bourbons. On lui répondit; on lui envoya des instructions et de l'argent, et il servait ainsi la police royaliste, et la police impériale, qui dictait sa correspondance. Perlet fit un voyage en Angleterre, fut accueilli, et reçut des instructions pour l'intérieur. Rentré en France, il continua de servir les deux partis, et donna tous ses soins à faire croire à ses correspondans de Londres, que le comité dont il leur parlait depuis long-temps, sans l'avoir jamais faît connaître, existait réellement,

et qu'il avait de grands moyens d'exécution. Des assurances aussi positives décidèrent enfin les royalistes à envoyer à Paris une personne de confiance pour s'assurer que les renseignemens donnés par Perlet étaient exacts. Le jeune Vitel, neveu de FaucheBorel, se chargea d'autant plus volontiers de cette mission, qu'elle paraissait présenter peu de dangers. Ne connaissant que Perlet, n'ayant de recommandation que pour lui, ce jeune homme, si l'on en doit croire Fauche-Borel, fut livré à la police par une suite incroyable de perfidies, et fut fusillé quelques jours après son arrivée dans la capitale. FaucheBorel, revenu en France à la suite du roi, dans le mois de mai 1814, prit un logement chez Perlet, et ce ne fut que six mois après qu'il assure avoir acquis la preuveque son neveu avait été livré par Perlet. Fauche-Borel publia contre ce dernier une brochure, dans laquelle il le signalait comme un traître, et le dévonait à l'exécration publique. Ceci se passait au commencement de 1816. Perlet se prétendit gravement offense; non-seulement il répondit à son accusateur, mais il l'attaqua luiinême. Fauche profita de cette circonstance pour le traduire comme calomniateur devant la police correctionnelle, et conclut à ce que les sommes qu'il affirmait que Perlet s'était fait envoyer pour sauver Vitel lui fussent restituées. Perlet parut au tribunal, et montra beaucoup de fermeté pendant les premières audiences, mais tout-à-coup il disparut. Ce jugement, en date du 24 mai 1816,

l'a condamné à cinq ans de pri son, à 2,000 francs d'amende, et a ordonné la suppression de sa brochure, intitulée: Exposé de ma conduite. Perlet se réfugia à Genève, sa patrie, où il rédigea un jourual ayant pour titre : l'Écho de l'univers. La troisième livraison de cet ouvrage renferme une apologie de sa conduite dans les faits que nous avons rapportés.

PERNETY (DOM. ANTOINE-JOSEPH), que différens auteurs écrivent PERNETTI, savant et célèbre bénédictin, naquit à Roanne, département de la Loire, le 13 février 1716. La congrégation de SaintMaur, à laquelle il appartenait', l'attacha à ceux de ses membres qui s'occupaient à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, de travaux de sciences et de littérature. Dom Pernety fut signataire de la requête que 28 de ses confrères présentèrent en 1765, afin d'obtenir différentes modifications à la règle de la congrégation. Il n'attendit pas l'issue de cette affaire, et se rendit secrètement à Berlin, où Frédéric-le-Grand le fit son bibliothécaire. Dom Pernety désirait entièrement se soustraire à la juridiction de ses supérieurs; il obtint le titre d'abbé in partibus, et revint avec cette qualité à Paris. L'archevêque de Beaumont voulant user de son autorité pour le faire rentrer dans son monastère, dom Pernety se pourvut devant le parlement, qui, par un arrêt, l'autorisa à rester maître de ses actions, c'est-à-dire à vivre libre et hors de la dépendance de la congrégation. Ce savant mourut en 1800. Il s'était retiré à Avignon,

et s'y était affilié aux associations
franches-maçonniques. On distin-
gue parmi ses nombreux ouvra-
ges: 1° traduction du Cours de
mathématiques de Wolf, in-8°,
1747; 2° Manuel du bénédictin,
1754, in-8°; 3° Dictionnaire de
peinture, sculpture et gravure,
1757, in-12; 4° Fables égyp-
tiennes et grecques, dévoilées et ré-
duites au même principe, avec une
explication des hieroglyphes et de
la guerre de Troie, 1758, 2 volu-
mes in-8°, 2o édit., 1786, ouvrage
curieux et recherché de toutes les
personnes qui s'occupent de la
science hermétique, parce que l'au-
teur prétend trouver les allégories
et les secrets de cette science dans
les ouvrages d'Homère; 5° Diction-
naire mytho-hermétique, 1758,
in-8°; 6° Discours sur la physiono-
mie et les avantages des connaissan-
ces physiognomiques, Berlin, 1769,
in-8°; 7° Journal historique d'un
Voyage aux iles Malouines, en 1743
et 1764, Berlin, 1767, 2 vol. in-8°;
8° Histoire d'un voyage aux iles
Malouines, nouvelle édition, re-
fondue et augmentée d'un Dis-
cours préliminaire, Paris, 1770,
in-8°; 9° De l'Amérique et des A-
méricains, ou Observations curieu-
ses du philosophe la Douceur, qui
a parcouru cet hémisphère pendant
la dernière guerre, en faisant le no-
ble métier de tuer les hommes sans

les manger: cet ouvrage, imprimé
à Berlin en 1771, in-8°, et attribué
par quelques personnes à Nicolas
Bonneville, est dirigé contre les
recherches de Paw; 10° Con-
naissance de l'homme moral par
celle de l'homme physique, Berlin,
1776, grand in-8°; 11° Les vertus,,
le pouvoir, la clémence et la gloire
de Marie, mère de Dieu, Paris,

1790, in-8°; 12° une traduction en français de l'Histoire des merveilles du ciel et de l'enfer, et des terres planétaires et australes, du latin d'Emmanuel de Swedenborg, Berlin, 1784, in-8°. Il avait travaillé au 8° vol. du Gallia christiana, à une traduction de Columelle,et avait mis en ordre les ambassades de la maison de Noailles, ouvrage commencé par l'abbé de Vertot; enfin il a donné un grand nombre de Mémoires aux recueils académiques de Berlin.

PERNETY (LE VICOMTE JOSEPHMARIE), lieutenant-général d'artillerie, conseiller-d'état, grandcroix de la légion d'honneur, chevalier de Saint-Louis, et de plusieurs ordres étrangers, est fils de Jacques Pernety, directeur des fermes générales, et ex-conseiller privé des finances de Frédéric II, dont était bibliothécaire son frère D. Pernety, savant bénédictin (voy. l'article précédent), est né en 1766, à Lyon. Il termina ses études à l'école militaire de Tournon, et fut nommé officier d'artillerie en 1783. Capitaine en 1791, il fit sa première campagne à l'armée des Alpes, et passa, en 1792, à l'armée d'Italie. Il se distingua à la défense du Belvéder et à la prise de Saorgio. En 1796, il devint directeur du parc de siége de Mantoue, et ensuite commissaire pour recevoir l'artillerie de cette place. Il prit part aux batailles de Bassano, Arcole et Rivoli à cette dernière il fut nommé chef de bataillon. En 1799, il reçut le commandement de l'artillerie de l'expédition d'Irlande, sous les ordres du général Hardy, et fut fait prisonnier sur le vaisseau le Hoche, à la suite d'un

er

combat meurtrier. Echangé peu de temps après.il commanda l'artillerie de la division Watrin, qui, la première, passa le mont SaintBernard; il se trouva aux batailles de Casteggio et de Marengo, et fut désigné, à la suite de cette bataille, pour recevoir des Autrichiens, en qualité de commissaire, l'artille rie d'Alexandrie. Nommé, en 1802, colonel du 1 régiment d'artille rie à pied, il commanda l'artille rie de l'armée d'Helvétie, et fat proinu au grade de général de brigade en 1805. Chef de l'étatmajor-général de l'artillerie de l'armée des côtes de l'Océan, qui devint grande - armée d'Allemagne, il se trouva aux batailles d'Ulm, d'Austerlitz et d'Iéna, et fut nommé commandant de la légiond'honneur le 3 mai 1807. Envoyé en Silésie, pour y commander en chef l'artillerie dont le personnel était presque tout composé de Bavarois et de Wurtembergeois, il contribua efficacement à la prise des diverses places, et reçut dans la même année (1807) le grade de général de division, et, duroi de Bavière, la croix de commandeur de l'ordre royal et militaire de Maximilien. L'Autriche ayant repris les armes, le général Pernety eut, en 1889, le commandement de l'artillerie du 4° corps sous les ordres du maréchal Masséna; il fut, lors de la prise de Vienne, chargé d'organiser et de faire jeter sur le Danube les ponts de bateaux nécessaires pour s'emparer de l'île de Lobau. Après la bataille d'Essling, i commanda l'artillerie dans i île, qu'il fit entourer de nombreuses batteries, et disposa l'établissement des poots de sortie. A Wagram, il reçut des

éloges publics du maréchal Masséna, et devint, quelque temps aprés, grand-officier de la légiónd'honneur. La paix ayant été signée, il fut chargé de tracer les limites entre l'Autriche et la Bavière, et reçut à cette occasion la grand'croix de l'ordre militaire de Maximilien. Il eut, en 1811, le commandement en chef de l'artillerie du corps d'observation de l'Elbe, qui devint le 4 corps de cette grande-armée, victorieuse dans les batailles, et vaincue par les élémens. Le général Pernety commença la célèbre bataille de la Moskowa avec trente bouches à feu dirigées contre les redoutes russes, dont il seconda la prise concurremment avec l'artillerie de la garde. Il ramena presque toute son artillerie jusqu'au-delà de la Bérésina; mais bientôt, hommes et chevaux, furent victimes d'un froid de 27 degrés. En 1815, il fut chargé de l'organisation et du commandement en chef de l'artillerie de l'armée du Mein, qui fut réunie à celle venant de Magdebourg, et qui gagna les

batailles de Lutzen et Bautzen, où l'artillerie rendit d'importans services. Il prit part aux batailles de Dresde, Leipsick et Hanau ; il a été fait chevalier de SaintLouis au mois de juin 1814. Appelé en 1815 comme chef de la division de l'artillerie au ministère de la guerre, il opéra avec succès la réorganisation de cette arme. Le général Pernety fut nommé, en 1817, vicomte et conseiller-d'état,enfin chevalier de l'aigle rouge de 2o classe. Il a depuis présidé le comité central de l'artillerie et fait diverses tournées d'inspection générale. C'est

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