Page images
PDF
EPUB

en Angleterre, et à son retour dans sa patrie, il fit établir les deux pompes à feu qui sont à Chaillot près des Champs-Elysées. Elles élèvent l'eau de la Seine sur la plus haute éminence de Chaillot, où sont construits des réservoirs qui distribuent cette eau dans Paris au moyen de conduits en fonte. Une semblable machine est placée, pour le service du faubourg Saint-Germain, au Gros-Caillou près de la Seine. Dans le premier établissement, quatre fourneaux à réverbère peuvent fondre chacun, dans l'espace de trois heures, cinq milliers de matière. Il sert à l'exploitation de différentes branches d'industrie, telles entre autres les mines de charbon, les filatures de coton, les fabriques de draps, les fonderies et perceries de canons. On y fabriqua, sous la direction de Monge, au commencement de la révolution, 120 pièces de canon, au nombre desquelles étaient des pièces de seize, avec un matériel considérable d'artillerie. Cet établissement avait, dès son origine, mérité l'attention du gouvernement. En 1811, l'institut, dans son rapport sur les prix décennaux, lui donna les plus grands éloges. Les rapporteurs s'exprimèrent ainsi : « L'établissement de MM. Périer à Chaillot, dit ce rap port, est le premier et presque le seul en France où l'on puisse faire exécuter toutes sortes de machines. On y a fabriqué la majeure partie des pompes à vapeur répandues dans l'empire, une grande quantité de pompes de toute espèce, des balanciers, des découpoirs, des cylindres à papiers:

ils fondent, en fer ou en cuivre, toutes sortes de pièces......... C'est à eux à qui l'on a souvent recours pour la construction de manéges, d'assortimens de machines à filer le coton, etc., enfin pour l'exécution des machines en général. MM. Périer ont contribué beaucoup à affranchir l'industrie française du tribut qu'elle payait à celle des étrangers. » M. JacquesConstantin Périer, membre de l'académie royale des sciences avant la révolution, et depuis membre de l'institut, a fait insérer dans le recueil de l'académie des sciences différens Mémoires sur

les avantages de cette machine, qui a servi à la mise en activité de près de 100 ateliers ou usines dans l'intérieur de la France. Ce savant, qui créa la fonderie des canons de la marine à Liége, où on tenait à-la-fois en fusion 110 milliers de matière, était né à Paris le 2 novembre 1742; il mourut dans la même ville le 17 août 1818. M. Jomard lui a consacré une Notice dans le bulletin de la société d'encouragement pour l'industrie nationale, 1819, pag. 135-138. Après la mort de Périer aîné, M. Scipion Périer, qui n'est pas de la même famille, a acheté l'établissement de Chaillot, et y a fait des changemens avantageux dans les opérations de la fonderie.

PERIER (JEAN-FRANÇOIS), député aux états-généraux, ancien évêque constitutionnel du Puyde-Dôme, puis évêque d'Avignon, membre de la légion-d'honneur, est né à Grenoble, département de l'Isère, le 16 juin 1740. Au sortir de ses études ecclésiastiques, il entra dans la congréga

JO WNⱭ

VINNOJITVO

Page 149

Le Mrt Pérignon.

tion de l'oratoire, et devint curé de Saint-Pierre d'Etampes. Le clergé du bailliage de cette ville l'élut député aux états-généraux en 1789. M. Périer se fit remarquer dans cette assemblée par son amour pour la concorde; il prêta, en 1791, le serment exigé par la nouvelle constitution civile du clergé; fut élu évêque constitutionnel du Puy-de-Dôme dans la même année; et donna sa démission lors du concordat de 1801. Mais dans l'institution des évêques, qui suivit à cette époque (1802) la réorganisation de l'église de France,il obtint le siége d'Avignon, et reçut, quelque temps après, la décoration de la légiond'honneur. M. Périer s'est de nouveau démis de son siége épiscopal entre les mains du roi, en 1817, et a continué de l'administrer jusqu'en 1820, époque à laquelle il a été statué sur le nouveau concordat.

PÉRIGNON (DOMINIQUE-CATHERINE MARQUIS DE), maréchal et pair de France, grand'croix des ordres de la légion-d'honneur et de Saint-Louis, grand-dignitaire de l'ordre des Deux-Siciles, naquit à Grenade, département des Landes, le 31 mai 1754. Il montra dès sa jeunesse du goût pour la profession des armes, fit des études analogues, et entra au service comme sous-lieutenant dans le corps des grenadiers royaux de Guyenne; il devint aide-de-camp de M. de Preissac. Il était juge de paix du canton de Montech, département de Tarn-et-Garonne, lorsqu'au mois de septembre 1791, le département de la Haute-Garonne le nomma député à l'assemblée lé

gislative, où il ne se fit point remarquer. Cédant au mouvement général qui portait tous les citoyens aux frontières, il renonça aux fonctions civiles, et rentra au service en qualité de commandant d'une légion des Pyrénées-Orientales; bientôt promu au grade de général de brigade, il succéda au commandement en chef de cette armée après la mort du général Dugommier (voy. ce nom). Il fit avec succès les campagnes de 1794 et 1795, remarquables par les victoires du 7 juin 1794, près de la Jonquière; du 7 novembre suivant à Saint-Sébastien et à la Madelène, et du 20 du même mois devant Figuières, où fut tué le général espagnol La Union (voy. La UNION), et où, maître de la ville, il fit 9,000 hommes prisonniers, et s'empara de 71 pièces de canon avec un matériel considérable. Cette campagne, qui fut terminée le 7 mai 1795 par la prise de Roses, amena la paix avec le gouvernement espagnol. Pour parvenir au brillant résultat qu'obtint le général Pérignon dans cette dernière circonstance, il avait fait tailler dans le roc un chemin de plus de trois lieues, et placer sur une montagne de 2,000 toises, une batterie de canon et de mortiers, qui foudroyèrent la ville et en amenèrent la reddition, ainsi que celle du fort, qui jusqu'alors avait résisté à toutes les attaques. Le général Pérignon, nommé peu de temps après son retour à Paris, ambassadeur à Madrid, partit pour sa destination au mois d'avril 1796. Sa suite était nombreuse et brillante, et il fut très-bien reçu du roi, avec lequel il conclut, quatre

mois après, un traité d'alliance offensive et défensive entre la France et l'Espagne. En 1797, le vice amiral Truguet succéda au général Pérignon dans l'ambassade à Madrid; celui-ci, employé en 1799 à l'armée d'Italie, fut chargé du commandement de l'aile gauche à la bataille de Novi; il y fut grèvement blessé, et fait prisonnier en protégeant la retraite. Le premier consul Bonaparte le nomma sénateur en 1801, et le pouryut de la sénatorerie de Bordeaux, en 1804. Au mois de mars de la même année, il présida le collége électoral du département de la Haute-Garonne, et fut compris dans la première promotion des maréchaux de l'empire. Il se rendit, en 1806, au poste de gouverneur de Parme et Plaisance, où il venait d'être appelé; en 1808 il remplaça, à Naples, le général Jourdan, et prit le commandement de toutes les troupes françaises dans ce royaume, dont il ne s'éloigna qu'à l'époque où le roi Joachim (voy. MURAT) abandonna la cause de l'empereur Napoléon. De retour à Paris, le maréchal Pé. rignon adhéra à la déchéance de ce prince et au rétablissement de la maison de Bourbon sur le trône de France. Monsieur, lieutenant-général du royaume, le nomma commissaire extraordinaire dans la première division militaire. Il devint, par ordonnances royales, le 31 mai 1814, président de la commission qui devait constater les titres, brevets, lettres de service, etc., des anciens officiers de l'armée des émigrés; le " juin, chevalier de Saint-Louis, et le 3 du même mois, pair de France. Le

er

maréchal Pérignon habitait sa terre de Monbech, près de Toulouse, lorsque Napoléon quitta l'île d'Elbe au mois de mars 1815. Alors le maréchal se réunit au baron de Vitrolles, commissaire de Louis XVIII, pour organiser des moyens de défense dans le Midi. Pendant les cent jours, il refusa de prendre part aux affaires publiques. Le roi, à son second retour, le nomma gouverneur de la première division militaire, puis commandeur, et, en 1818, grand'croix de l'ordre de Saint-Louis. Le maréchal Pérignon mourut en 1819. Son fils lui a succédé dans son titre de marquis et dans sa dignité de pair de France.

PERIGNY (LE MARQUIS DE), fut élu, en 1789, par la colonie de Saint Domingue, député aux états-généraux. En 1791, il écrivit à l'assemblée, « Qu'il cessait >> de prendre part aux séances, a

près l'adoption de l'article con>> cernant les hommes de couleur, » Cependant, après le départ de Louis XVI pour Varennes, on vit M. de Perigny reparaître au sein de l'assemblée, où il prêta serment de fidélité. Pendant la session de l'assemblée législative, il fit un voyage en Suisse pour y propager les doctrines de la révolution; les dangers qu'il courut le forcèrent à revenir en France. Il se mit alors à la tête de la société populaire de Strasbourg, et y prononça différens discours où il exprimait ses opinions avec beaucoup d'énergie. Depuis ce temps, le marquis de Perigny n'a plus reparu sur la scène politique.

PERIN (RENÉ), homme de lettres, auteur de plusieurs ouvra

« PreviousContinue »