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de l'académie des sciences, dont il est membre, ainsi que des principales académies de l'Europe, d'une foule de rapports et d'articles non moins remarquables par la vaste érudition de leur auteur que par un style pur, élégant, harmonieux, et par des traits d'une piquante originalité. Les différens journaux de médecine, le Magasin encyclopédique, le Dictionnaire des sciences médicales, dont il est collaborateur, lui doivent aussi des mémoires et articles précieux. M. Percy a, en outre, publié : 1° Mémoire (couronné) sur les ciseaux d'incision, Paris, 1785, in-4°; 2° Manuel des chirurgiens d'armée, Paris, 1792, in-12, avec figures; 3° Pyrotechnie chirurgicale pratique, ou l'Art d'appliquer le feu en chirurgie, Paris, 1794, in-8°, et une nouvelle édition en 1810; 4° Réponse aux questions épuratoires proposées par la commission de santé, Metz, an 3, in-12; 5° Éloge historique de Sabatier, Paris, 1812, in-4 et in-8°; 6° Eloge historique d'Anuce Foës, Paris, 1812, in-8°, etc.

PERE (LE COMTE N.), fut président du tribunal criminel du département des Hautes-Pyrénées dans les premières années de la révolution, et ensuite député de ce département au conseil des anciens. Il se montra favorable å la révolution du 18 brumaire an 8, devint membre de la commission intermédiaire du conseil et membre du sénat conservateur au mois de décembre 1796, enfin, comte de l'empire et commandeur de la légion-d'honneur. Le 1o avril 1814, il donna son adhé

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sion à la déchéance de Napoléon, et fut nommé, le 4 juin suivant. pair de France. N'ayant accepté ni place, ni dignité, pendant les cent jours, en 1815, il a continué de siéger à la chambre des pairs, dont il fait encore partie aujourd'hui (1824).

PEREIRA DE FIGUEIREDO (ANTOINE), célèbre historien et théologien portugais, membre de l'académie royale des sciences de Portugal, interprète des langues de la secrétairerie d'état des affaires étrangères et de la guerre, etc., naquit, le 14 février 1725, d'Antoine Pereira et de Marie Figueiredo, habitans du bourg de Macao. Ses parens le destinèrent à la carrière ecclésiastique, et l'envoyèrent au collége des jésuites de Villa-Viciosa, où il apprit la grammaire, le latin, et la musique. Au sortir de ses études, il fut admis comme musicien et organiste au monastère de Sainte-Croix de Coïmbre. Il n'y resta que quelques mois, et entra, en 1744, dans la congrégation de l'oratoire de Lisbonne. En 1751, il publia des Exercices sur les langues latine et portugaise, à l'usage de la congrégation de l'oratoire. Cet ouvrage fortifia la réputation dont il jouissait déjà comme grammairien. Néanmoins, son mérite ne fut généralement apprécié qu'après la publication qu'il fit, en 1752, de sa Nouvelle méthode de la grammaire latine; cet ouvrage eut 10 éditions. Il fut choisi, dans la même année, pour enseigner sa méthode, emploi qu'il exerça jusqu'en 1755, lorsqu'il fut forcé, par suite du tremblement de terre dont il faillit ê

tre victime, de passer dans la maison de Notre-Dame des Nécessités dépendante de sa congrégation. Là il commença à enseigner la rhétorique; mais son extrême application au travail le força, par ordre des médecins, de se retirer à Viseu, dans la province de Beira, dont le climat améliora sa santé. Bien accueilli de l'évêque de cette ville, D. Jules-François de Oliveira, que l'oratoire avait compté parmi ses membres, Pereira de Figueiredo comptait faire un long séjour dans sa nouvelle retraite. La faveur du prélat fut de peu de durée, et il fut obligé de se fixer à Porto. Sa santé se rétablit entièrement dans cette ville, et, en 1769, il retourna à Lisbonne. Choisi pour enseigner la théologie, il se vit bientôt appelé, par suite des longues dissentions du Portugal avec la cour de Rome, à combattre en faveur de sa patrie contre cette même cour. Il le fit avec succès. Il provoqua et dirigea, en 1765, les célèbres thèses par lesquelles il prouvait que les rois avaient un souverain pouvoir sur les biens des ecclésiastiques: système consigné dans le recueil intitulé Collectio thesiumæ, imprimé à Paris en 1768, et où l'on trouve quelques-uns des principes de la constitution civile du clergé de France de 1791. Dans son ouvrage qui parut sous le titre deTentativa theologica, etc., il soutient « que lorsque le recours au saint-siége trouve des obstacles, la faculté de dispenser des empêchemens de mariage est dévolue aux évêques, aussi-bien que celle de pourvoir aux besoins spirituels des fidèles dans tous les cas réser

toute

ou

vés au pape, toutes les fois que le bien public et la nécessité le demandent. Cet ouvrage, estimé par les uns et critiqué par les autres, a été traduit en plusieurs langues, et cité par les plus habiles théologiens et canonistes de tous les pays. On dit que la traduction française fut faite par un avocat du parlement de Paris, à l'instigation de l'abbé de Bellegarde, chanoine d'Utrecht, ami et correspondant de Pereira de Figueiredo. » Ces tristes débats faillirent coûter la vie au roi de Portugal, qui n'échappa qu'avec peine au fer d'un assassin. Pour rendre la tranquillité à ses états, ce prince défendit, en 1760, sous les peines les plus sévères, communication spirituelle temporelle avec la cour de Rome. Les évêques portugais rentrèrent ainsi dans leurs droits, et c'est dans ces circonstances que fut publié l'ouvrage du savant théologien Pereira de Figueiredo, l'homme le plus savant de son siècle. Joseph I", pour récompenser les services de ce savant, le nomma député ordinaire du tribunal de censure, emploi qu'il conserva, de sa création, en 1768, jusqu'à son extinction. Joseph Ir lui donna l'ordre, en 1769, de quitter la robe de l'oratoire pour remplir à sa cour le double emploi de premier interprète des langues de la secrétairerie d'état des affaires étrangères, et de la secrétairerie de la guerre. Il exerça ces fonctions jusqu'à sa mort, arrivée le 14 août 1797. Pereira de Figueiredo a traduit une foule de pièces et de documens officiels, soit par ordre du roi, soit par ce

lui du principal ministre, le marquis de Pombal, qui chargea, en outre, cet historien de traduire les nouveaux statuts de l'université de Coïubre, « dans le bon latin, disait >> le ministre, qu'il avait coutume >> d'écrire. » Les nombreux travaux auxquels l'assujétissait son emploi ne l'éloignèrent pas de la carrière littéraire. Il a transporté dans sa langue maternelle une foule d'ouvrages de divers auteurs étrangers, et a composé un nombre considérable de dissertations, theses et écrits théologiques, dont l'énumération occuperait plusieurs colonnes. Ce qu'il a fait, d'un intérêt plus général en ce genre, ce sont 1° Elémens d'histoire ecclésiastique en forme de dialogues, 2 vol. in-8°, 1765: le premier contient les élémens de la chronologie, et le second, ceux de la géographie; deux autres volumes, restés manuscrits, renferment l'histoire des conciles avec des remarques, observations, etc., sur les écrits des SS. PP.; 2o les Portugais aux conciles-généraux, ou Relation des ambassa deurs, prélats et docteurs portugais, qui ont assisté aux conciles généraux d'Occident, depuis les deux premiers de Latran jusqu'à celui de Trente, in-4, 1787; 3° Analyse de la profession de foi de Pie IV, in-4°, 1791, ouvrage mutilé par la censure, réimprimé en italien, en 1792, avec des notes: il existe encore de cette analyse une traduction en espagnol, faite de concert avec l'auteur, et une traduction en français par M. Mouton; elles sont restées inédites; 4° de Verbo Dei scripto et tradito, imprimerie royale, 1792;

T. XVI.

5° il a donné, en 1756, un Commentaire latin et portugais, avec des notes sur le tremblement de terre et l'incendie de Lisbonne; 6°, en 1761, des Ephémérides de ce qui s'est passé en Portugal, depuis le tremblement de terre jusqu'à l'expulsion des jésuites; 7° un manuscrit sous le titre de Lusitania sacra, ou état ancien et moderne de l'église de Portugal; 8 des Eloges, Inscriptions, etc., dans lesquels il célébrait les grands événemens du règne de Joseph I et les services que rendaient à l'état les premiers fonctionnaires publics; 9° enfin, son principal ouvrage, la Bible, tout entière traduite en portugais, avec préface et notes, a paru en 23 vol. in-8°. Il donna d'abord, en 6 vol., l'histoire du Nouveau-Testament, dédiée au cardinal Da Cumha, 1778; puis 17 vol. de l'AncienTestament, de 1783 à 1790 : l'ouvrage a presque entièrement été imprimé à l'imprimerie royale. Les livres apocryphes ont aussi été traduits par Pereira de Figueiredo, mais ils n'ont pas été publiés. Il était au moment de mettre au jour une nouvelle édition, revue avec soin, de la Bible, lorsqu'il mourut. Il fut vivement regretté pour ses talens et ses

vertus.

PERES (JOACHIM), avocat à Mirande à l'époque de la révolution, fut nommé, en 1789, député du tiers-état de la sénéchaussée d'Auch aux états-généraux, puis élu en 1792, par le département du Gers, député suppléant à la convention nationale, où il fut appelé vers la fin de la session. En 1795, il passa au conseil des cinq-cents,

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et parla le 22 décembre 1796 sur le projet d'amnistie pour délits relatifs à la révolution; le 1 mai, il signala les prêtres réfractaires comme les ennemis les plus opiniâtres de la révolution, et sollicita contre eux des mesures sévères; le 5 janvier 1797, il denonça les maisons de jeux, dont le nombre se multipliait d'une manière effrayante pour la morale et la tranquillité des pères de famille; le 9 juillet il s'opposa au décret en faveur des fugitifs de Toulon; le 1er mai 1798, il parla en faveur des citoyens inscrits sur les listes d'émigrés, et essaya de prouver que la loi du 19 fructidor (5 septembre 1797), était injuste et désastreuse, en ce qu'elle exposait à être arrêtés et fusillés dans les vingt-quatre heures, des individus qui bien souvent ignoraient l'inscription de leurs noms sur les listes fatales. Il sortit de cette assemblée, et devint, après le 18 brumaire an 8, membre du conseil de préfecture du département du Gers, fonctions qu'il a exercées jusqu'en 1822. Une biographie moderne prétend qu'il avait été nommé, par le gouvernement consulaire, préfet du département de Sambre-et-Meuse; c'est une erreur: ce fut Perès-Lagesse, dont l'article suit.

PERES-LAGESSE (EMMANUEL), né le 22 mai 1752, était avocat en 1789, lorsqu'il fut élu député suppléant du tiers-état du pays de Rivière-Verdun, aux états-généraux, où il ne parut point. Nommé, au mois de septembre 1792, député du département de la Haute-Garonne, à la convention nationale, il vota dans le procès du roi la détention et le bannisse

ment à la paix; il fut de l'avis du sursis. En 1794, M. Perès-Lagesse parla avec beaucoup de chaleur en faveur d'un grand nombre de citoyens du Nord, presque tous cultivateurs, qui avaient été incarcérés comme complices de l'étranger. A la fin de 1795, il se rendit à l'armée de Sambre-etMeuse, d'où il transmit à la convention les vœux des Belges pour leur réunion à la France. Devenu membre du conseil des cinq-cents, il continua à professer des principes de sagesse et de modération, et réfuta Perès (du Gers), qui s'opposait à une amnistie en faveur des citoyens détenus pour opinions politiques. Il avait, peu de jours auparavant, proposé d'indemniser les parens des condamnés, en les autorisant à faire des acquisitions de biens nationaux avec les bons qu'on leur avait délivrés, en remplacement de leurs biens vendus. Il appela l'attention du conseil, dont il était devenu secrétaire, sur les hôpitaux, et la loi qui les avait dépouillés. En août, il signala les prêtres déportés et rentrés, comme les nemis de la chose publique; il coopéra ensuite à la révolution du 18 fructidor an 5. Il présenta, le 17 février 1798, une adresse de la ville de Toulouse, contre la cour de Rome, sortit du conseil dans le mois de mai, et fut réélu aussitôt à celui des anciens, dont il fut successivement secrétaire et président. Enthousiaste de la gloire nationale, il célébra souvent à la tribune, la valeur et le succès de nos armées, et particulièrement les faits brillans de l'armée d'Italie. Il s'occupa vivement d'a

en

méliorer le sort des Belges, et fit supprimer les ordres religieux de ce pays. Après le 18 brumaire an 8, il fut nommé préfet du département de Sambre-et-Meuse, où il ne cessa de mériter l'estime et la reconnaissance publiques. Il en exerça les fonctions jusqu'en 1814, époque à laquelle les Français furent contraints de renoncer aux provinces belgiques.

PERETTI-DELLA-ROCCA, grand-vicaire d'Aleria, fut nommé député du clergé de Corse aux é tats-généraux en 1789. Partisan exagéré de toutes les anciennes doctrines, il ne voulut pas reconnaître le besoin qu'avait la France de nouvelles institutions, et ne rendit pas justice aux intentions de l'assemblée constituante. Dès le principe, Peretti-della-Rocca se déclara l'auteur d'une lettre écrite de Corse contre les décrets de cette assemblée, et depuis il signa les protestations des 12 et 15 septembre 1791. Depuis cette époque, devenu étranger aux affaires publiques, il est resté dans l'obscurité.

PEREYRA (JOSEPH), naquit à Bayonne en 1743, d'une famille belge. Etant venu s'établir à Paris comme manufacturier de tabac, il se prononça fortement en faveur de la révolution française, se lia avec la société des cordeliers, partagea en 1793 la mission de Dubuisson auprès de Dumouriez, et fit ensuite partie du comité central révolutionnaire de la commune de Paris, qui, sous la direction.de Marat, contribua à assurer le triomphe de la Montagne sur la Gironde au 31 mai 1793. Depuis, ayant déplu à Robespierre, qui l'avait fait chasser du club des Jaco

bins, comme vendu à l'étranger, il fut enfermé à Saint-Lazare avec Défieux. Vincent et Ronsin vinrent fréquemment les visiter dans leurs prison. Pereyra fut condamné à mort le 4 germinal an 2 (24 mars 1794), comme complice de la faction des hébertistes.

PERGEN (LE COMTE DE), grandmaréchal des états d'Autriche et ministre de la police sous Joseph II, fut envoyé à Londres par l'empereur François II, en avril 1595, pour ratifier les articles d'un traité de subsides que l'Autriche venait de conclure avec l'Angleterre. Depuis, en 1797, l'empereur le nomma un de ses ministres plénipotentiaires au congrès de Rastadt. Le comte de Pergen mourut quelques années après.

PÉRIER (MM.), députés, etc. (voy. le Suppl. du présent vol.)

PÉRIER (LES FRÈRES JACQUESCONSTANTIN el AUGUSTE-CHARLES), tous deux nés à Paris, se livrerent, avec un 3 frère, le plus jeune d'entre eux, qui mourut à l'âge de 24 ans, à l'étude des arts mécaniques. Leur premier ouvrage, la pompe centrifuge, que Jacques - Constantin et AugusteCharles exécutèrent de concert, donna de grandes espérances de la réunion de leurs talens, et l'établissement du Conservatoire

des arts et métiers compte parmi les choses remarquables qu'il renferme dans ses salles, la galerie des modèles qu'ils exécutèrent pour le duc d'Orléans. Jacques - Constantin, voulant se perfectionner dans la connaissance du mécanisme et des nombreuses applications des machines à vapeur, fit cinq voyages successifs

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