Page images
PDF
EPUB

cidée par le 18 fructidor an 5, M. Paradis fut condamné à la déportation. Son épouse réclama en sa faveur, mais la mesure fut maintenue. Toutefois il échappa à l'exil de Cayenne, se rendit à Oleron en janvier 1798, fut rappelé en 1799 par les consuls, et devint ensuite président de la cour de justice criminelle de l'Yonne. Membre de la légion-d'honneur, il a obtenu, lors de la réorganisation des tribunaux en 1811, une place de substitut du procureurgénéral à la cour impériale de Paris, mais on l'a remplacé en 1816.

PARADIS-DE-RAYMONDIS (Jean-Zacharie), homme de lettres, naquit le 6 février 1746 à Bourg en Bresse, où son père était pourvu de la charge de lieutenant-général du bailliage.Jeune encore, Paradis - de - Raymondis lui succéda dans cet emploi; mais la faiblesse de sa santé ne lui perimit pas de l'exercer long-temps: il fut obligé de s'en démettre pour aller, d'après l'avis des médecins, passer chaque année l'hiver à Nice. Il y rencontra Thomas, et bientôt l'amitié la plus tendre s'établit entre ces deux jeunes gens, que rapprochait le goût le plus vif pour la littérature. Paradis-de-Raymondis se trouvait encore dans cette ville lorsque, le 28 septembre 1792, le général Anselme, qui, avec trois bataillons de ligne, quelques volontaires et 300 chevaux, avait osé traverser le Var, pour aller attaquer 8,000 hommes de troupes réglées du roi de Sardaigne, et 12,000 hommes de milice, paraît devant Nice. La ville est à

l'instant évacuée par les troupes piémontaises, les magistrats en apportent les clefs au général Anselme; les forts de Montalban et de Ville-Franche ouvrent leurs portes, et la France compte un département de plus. Paradis-de-Raymondis s'éloigne alors et se retire à Udine, dans le Frioul, où il s'occupe de faire valoir une très-belle maison de campagne que lui loue le comte Fabio Aquino. Apprenant que Louis XVI allait être mis en jugement, il sollicita, mais en vain, l'honneur de défendre cet infortuné monarque; revenu en France en 1797, il resta pendant quelque temps à Paris, et profita de son séjour momentané dans cette ville pour y faire imprimer un ouvrage qui respire la raison et la philosophie; cet ouvrage peu connu, et qui mérite de l'être, a pour titre Des Prêtres et des cultes. Paradis-de-Raymondis se rendit ensuite dans sa patrie, où il possédait encore quelques propriétés assez étendues, et dès-lors il fit de l'agriculture l'objet unique de ses études. Cet écrivain spirituel, ce savant modeste, mourut à Lyon le 15 décembre 1800. On a de lui, outre quelques opuscules sur diverses branches de la science agricole, notamment sur l'amélioration des terres et la culture des pommes de terre, un petit traité de morale et du bonheur, ouvrage qui parut sans nom d'au- teur, et dont la seconde édition est de 1795. Un des rédacteurs d'une de nos feuilles publiques s'exprime ainsi en rendant compte de ce traité : « Personne n'a vanté ce livre mais son mérite a percé comme l'odeur de la violet

te s'élève du sein de l'herbe. La renommée atteindra l'auteur dans son obscurité et dans sa retraite, où il mérite de trouver le bonheur dont il a si bien enseigné la recherche. >>

PARADISI (LE COMTE JEAN), grand-dignitaire de la couronne de fer, décoré du grand-cordon de la légion-d'honneur, membre de l'institut de Milan, ex-président du sénat du royaume d'Italie, etc., naquit à Preggio de Modène, vers l'année 1760. Son père, poète distingué de son temps, lui laissa plus de réputation que de fortune. Ami de son pays, et partisan de la liberté que la révolution française promettait à tous les peuples, M. Paradisi en embrassa la cause avec ardeur. Le général en chef Bonaparte, qui avait eu occasion de connaître et d'apprécier ses talens, le fit nommer l'un des directeurs de la nouvelle république Cisalpine. M. Paradisi y déploya des vertus qui devinrent incommodes à quelques-uns de ses collègues. Il fut victime de leurs intrigues auprès du général Brune, qui, au nom du directoire francais, lui intima, en avril 1798, l'ordre de donner sa démission. M. Paradisi rentra dans la classe des simples citoyens, et il ne prit plus aucune part aux affaires de la république. Il n'en fut pas moins exposé aux persécutions des Autrichiens, qui, de retour en Lombardie, le comprirent parmi ceux qui furent déportés et enfermés dans les forteresses de Cattaro. Il se consola de ce nouveau malheur en se livrant entièrement à l'étude et à la lecture des auteurs classiques. La bataille de Ma

rengo ayant rétabli le pouvoir du général en chef Bonaparte en Italie, le premier soin du triomphateur fut de briser les fers de tant d'illustres victimes de la liberté. M. Paradisi revint à Milan, où il fut accueilli d'une manière honorable par le gouvernement et par le peuple. Appelé à faire partie du gouvernement provisoire, il donna l'exemple de l'oubli du passé et du pardon envers ses ennemis. En 1801, il parut aux comices de Lyon, où il

se

montra favorable aux vues du premier consul, se rappelant peut-être le mauvais usage que la multitude avait fait des pouvoirs qu'on lui avait confiés. M. Paradisi mérita ainsi la faveur du prince, qui l'en récompensa par une confiance illimitée. M. Paradisi n'en abusa pas ses ennemis mêmes rendent justice à sa modération, à son désintéressement, à ses vertus publiques, qui sont d'autant plus précieuses, qu'elles sont moins communes et plus nécessaires dans les temps de révolution et de trouble. Le comte Paradisi, par reconnaissance envers ses bienfaiteurs, insista fortement dans la célèbre séance du 17 avril 1814, pour que le sénat du royaume d'Italie fit une démarche auprès des alliés, et particulièrement de l'Autriche, pour obtenir que la couronne en fût placée sur la tête du prince Eugène (voy. BEAUHARNAIS). Mais la majorité se déclara contre ce vœu, et il fut décidé qu'on se bornerait à demander la cessation des hostilités, l'indépendance du royaume et l'intégrité de son territoire, garantie aux termes du traité de

Lunéville. Après la chute de Napoléon, Paradisi resta quelque temps à Milan, où on le vit plusieurs fois à la tête de l'institut dont il était le président. Il rentra enfin dans ses foyers à Reggio, où, privé de ses emplois, il vit retiré et avec la plus sévère économie. Ses ouvrages imprimés sont : 1° Discorso recitato nella prima adunanza dell' instituto itatiano, in 4°; 2° Ricerche sulla vibrazione delle lamine elastiche, Bologne, 1806, in-4°; 3° Il vitalizio commedia, Milan, 1822, in-8°.

PARCEVAL-GRANDMAISON

(FRANÇOIS-AUGUSTE), membre de l'institut et de la légion d'honneur, est né à Paris, le 7 mai 1759, d'une famille de la haute finance; il cultiva d'abord la peinture, où il eut pour maître Suvée; après quel ques essais infructueux où il ac quit la preuve qu'il ne se ferait jamais un nom dans l'art des David et des Girodet, il se livra sans réserve à la poésie sous l'influence et l'inspiration de l'abbé Delille. M. Parceval conserva que!ques-uns des défauts de cette école brillante, où trop souvent le luxe des mots couvre la misère des idées. Il accompagna le général en chef Bonaparte en Egypte en 1798, et devint membre de l'institut du Caire; il fut, dans cette expédition, le jouet du sort, qui ne respecte pas les poètes; et ses aventures auprès des pyramides appartiennent au genre héroï-comique. Membre du conseil des prises, sous le gouvernement impérial, il publia, en 1804, son poëme des Amours épiques, ouvrage plus remarquable par la facture des vers, que par l'invention, puis

qu'il ne se compose que de narrations extraites de différens poëmes épiques, et que M. Parceval a souvent traduites ou imitées avec un rare bonheur. Il préludait, par cet ouvrage, à un grand poëme dont Philippe-Auguste est le héros, et qu'il termine au moment (1824) où nous écrivons cette notice. Invente, tu vivras! dit Lemierre en effet, l'invention seule peut tirer un poète de la classe vulgaire des hommes qui s'occupent de lier des rimes et de cadencer des mots.

PARDESSUS (JEAN-MARIE), fils d'un avocat de Blois, est né dans cette ville le 11 août 1772, et fut reçu avocat en 1795. Opposé aux principes de la révolution, il consacra son ministère à la défense des proscrits, et ses efforts ne furent pas toujours infructueux. En 1805, il se familiarisa avec le pouvoir, et accepta du gouvernement impérial la place d'adjoint de la mairie de Blois, et ensuite celle de maire de la même ville.. Appelé, en 1807, par le choix du sénat, au corps-législatif, M. Pardessus fit marcher de front ses fonctions administratives et législatives avec ses occupations du barreau et ses études de jurisprudence. Il avait publié à la fin de 1806 le Traité des servitudes; il fit paraître, en 1809, celui du Contraldu-Change. Après la session il ne fut pas réélu au corps-législatif, par suite du sénatus-consulte qui prescrivait l'âge de quarante ans pour être admis dans ce corps. Le gouvernement, qui le regardait sans doute comme un de ses partisans les plus zélés; le nomma à la chaire de professeur de droit

commercial à l'école de droit de Paris, place qu'il occupait encore à l'époque de la première restauration, en 1814. Alors M. Pardessus se voua tout entier au gouvernement royal. Nommé député à la chambre de 1815 par le département de Loir-et-Cher, il prit place au côté droit, et développa ses principes dans une profession de foi qui est devenue historique, et qui finissait par ces mots rémarquables: « Nous voulons la >> charte que le roi nous a donnée; »> nous voulons toutes les garanties » que cette charte nous assure; »nous voulons surtout, et bien » plus que ceux qui tenteraient de >> nous calomnier, la liberté indivi» duelle, la liberté de la presse, la » liberté des consciences, l'égalité » des citoyens devant la loi. » Il fut ensuite appelé à toutes les commissions importantes de cette assemblée, et notamment à celles qui avaient pour objet l'examen des projets de loi sur l'amnistie et sur le budget. Il concourut au projet de la commission qui modifiait la clémence offerte par le gouvernement; il soutint fortement son opinion dans la discussion qui eut lieu à la séance du 3 janvier 1816; il n'appuya pas avec moins de force le système du renouvellement inté gral de la chambre tous les cinq ans, et répondit à ceux qui vouJaient un renouvellement par cinquième, comme plus favorable à l'influence ministérielle, par ces paroles énergiques: «Les électeurs » de mon département m'ont dit : » Servez le roi; ils ne m'en ont » pas dit autant sur le ministère. » A l'occasion d'une pétition présen

tée, le 25 avril de la même année, sur le jugement qui venait de condamner à mort le général Travot, l'honorable député, M. Colomb, après avoir parlé des succès militaires de ce général et de la réputation d'humanité dont il jouissait parmi ses ennemis mêmes, ayant laissé entrevoir quelques soupçons sur la justice de la sentence prononcée contre lui, M. Pardessus, qui entrait dans le moment, et qui avait entendu les derniers mots, s'élance aussitôt à la tribune, et réfute vivement l'orateur. Son zèle fut récompensé le 8 mai 1816, par la place de membre de la commission de surveillance des caisses d'amortissement et de consignation. Il ne fut point réélu après la dissolution de la chambre par l'ordonnance du 5 septembre (1816), et eut de plus la douleur, bien grande sans doute pour cet ancien professeur, de réclamer en 1819, lors des troubles de l'école de droit, le secours de l'autorité contre ces mêmes élèves, qu'il prétendait avait rendus si dociles en 1814. I reparut enfin à la chambre des députés; mais alors il avait oublié les principes qu'il avait hautement professés en 1815 il vota en faveur des lois d'exception, de la nouvelle loi des élections, et contre la liberté de la presse; il fit aussi un humble aveu de la faiblesse qu'il avait eue de prêter serment à Napoléon pendant les cent jours, et cette espèce de pénitence publique qu'il s'imposait luimême a dû effacer aux yeux de ses honorables amis la mobilité momentanée de sa conduite politique. Réélu à la nouvelle chambre

de 1824, ses improvisations, dès les premières séances, l'ont déjà signalé comme un des plus zélés défenseurs des projets ministériels. M. Pardessus s'occupe d'un ouvrage sur le droit commercial universel, et sur les lois des divers états de l'Europe, comparées avec celles de la France. Outre les deux ouvrages que nous avons cités plus haut, il a encore publié : Élémens de jurisprudence commerciale, in8°, 1811; Cours de droit commercial, 4 vol. in-8°, 1814, 1815 et 1816.

PARDIEU (LE COMTE N. DE), ancien officier, député par la noblesse du bailliage de Saint-Quentin aux états-généraux en 1789, fut un des vingt-sept membres de la chambre de la noblesse qui protestèrent, le 19 juin, contre la majorité, et qui se réunirent au tiersétat. Il prononça à cette occasion un discours très - remarquable. Nommé, dans le courant de la session, commandant de la garde nationale de Saint-Quentin, il demanda et obtint un congé pour aller l'organiser. De retour à son poste, il s'y fit remarquer par son zèle à concourir à toutes les réformes. Il parut une fois entre autres à la tribune pour se plaindre des motions sans cesse renaissantes sur les finances; il demanda et fit arrêter qu'il n'en serait plus entendu de nouvelles. Après la session, il rentra dans la vie privée.

PARÉ (N.), premier clerc de Danton, lorsque celui-ci était avocat aux conseils du roi, adopta ses principes politiques, mais avec beaucoup plus de modération. I fut d'abord employé en qualité de commissaire dans le département

de la Seine. Danton devint ministre de la justice en août 1792, et presque aussitôt, Paré fut nommé secrétaire du conseil exécutif provisoire. Il passa, l'année suivante, au ministère de l'intérieur, en remplacement de M. Garat. Cette place était audessus de ses forces; il fut peu de temps après obligé de l'abandonner. En 1794, Hébert et Vincent, qui l'appelaient le nouveau Rolland, le dénoncèrent aux Cordeliers, mais cette dénonciation n'eut pas de suites. Après la mort de Danton, de nouveaux dangers vinrent le menacer il fut poursuivi aux Jacobins par Couthon, qui accusa Rousselin de colporter ses écrits pour relever le parti abattu. Il devint en 1799, commissaire du directoire-exécutif près du département de la Seine, et ensuite administrateur des hôpitaux militaires. Paré, retiré depuis dans une campagne aux environs de Paris, y vécut tout-à-fait étranger aux affaires publiques.

PARENT (MARIE-BARDE), jeune fille née à Valenciennes, partagea l'enthousiasme qui enflammait tous les cœurs aux premiers symptômes de guerre au commencement de la révolution : elle déguisa son sexe, prit les armes, et servit avec une grande bravoure pendant quinze mois, comme volontaire à l'armée de la Moselle. Ayant été blessée au siége de Mayence, elle fut alors reconnue pour femme. Elle obtint son congé, et reçut une gratification de 600 francs, avec lesquels elle retourna dans sa ville natale.

PARENT (FRANÇOIS-NICOLAS), ancien curé de Boissy-la-Bertrand près de Melun, département de

« PreviousContinue »