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ne de fer. Dans la campagne de 1814, en France, il combattit à Brienne, à Meaux, où il fut blessé, à la Ferre-Champenoise, à Belleville; il fut encore très-dangereusement blessé à cette dernière affaire. A la première réstauration, en 1814, le général Pelleport fut nommé chevalier de Saint-Louis; il prit le commandement d'une brigade de la garnison de Paris, fut employé en suite dans le département du Cantal, et dans les inspections d'infanterie, depuis 1817 jusqu'en 1823 fonctions dans lesquelles cet officier-général s'est acquis la réputation de porter, dans l'examen des diverses parties du service, cette connaissance approfondie des hommes et des choses du métier, qu'une longue étude pratique fait senle acquérir. Le général Pelleport reçut, vers cette époque, le titre de vicomte, et le commandement de la 3me brigade de la 6me division, armée d'observation du Midi; il entra en Espagne avec les 24 et 59 régiment de ligne: il commandait la 6a division à l'affaire de Campillo de Arenas, après laquelle il fut nommé lieutenant-général.

PELLERIN DE LA BUXIÈRE (N.), était propriétaire à Orléans, lorsqu'il fut élu, par le tiers-état du bailliage de cette ville, député aux états-généraux, en 1789; il y prononça un discours sur la déclaration des droits de l'homme, en proposant d'ajouter à cette déclaration celle des devoirs. Il se constitua le défenseur des propriétés du clergé, en les établis sant sur les fondations; et malgré son zèle dans cette circonstance,

il réclama, en 1791, contre l'insertion de son nom sur la liste des membres du club monarchique. M. Pellerin de la Buxière n'a point été appelé à faire partie d'aucune autre assemblée législative.

PELLETAN (Philippe-Jean ), chirurgien en chef honoraire de l'Hôtel-Dieu, membre honoraire de l'académie royale de médecine, membre de l'institut et de la légion d'honneur, est regardé comme l'un des plus habiles praticiens de l'Europe. Il a succédé au célèbre Desault (voyez ce nom), dans la place de chirurgien en chef de l'Hôtel-Dieu de Paris, dont il est aujourd'hui honoraire (1824). M. Pelletan a publié, outre des observations importantes pour enlever les corps étrangers de la trachée-artère, les ouvrages suivans: 1o Clinique chirurgicale, ou Mémoires et observations de chirurgie clinique, 3 vol. in-8°, 1810; 2° Observations sur un osteo-sarcome de l'humerus, simulant un anevrisme, in-8°, 1815.

a

PELLETAN (N.), médecin par quartier du roi, chevalier de la légion-d'honneur, fils du précédent, à ajouté par ses talens à la considération attachée au nom qu'il porte. Il a reçu, en 1817, de l'empereur d'Autriche, une bague en brillans pour les soins qu'il avait donnés aux soldats autrichiens lors du séjour des troupes étrangères en France. M. Pelletan, l'un des auteurs du Dictionnaire des sciences médicales, a publié, en 1817, in-8°, un Mémoire sur l'éclairage par le gaz tiré du charbon de terre, pour servir de complément à l'ouvrage de M. Accum, sur le même sujet, il a fait paraître par sous

cription un Dictionnaire de chimie générale et médicale, dont le roi a pris un certain nombre d'exemplaires pour ses bibliothèques par ticulières, Paris, 1824, 2 vol. in-8°. PELLETIER (N.), habitait la ville de Bourges à l'époque de la révolution. Le zèle avec lequel il en embrassa la cause, le fit bientôt nommer à des fonctions municipales et administratives. Au mois de septembre 1792, le département du Cher l'élut à la convention nationale. Dans le procès du roi il se prononça pour l'application de la peine imposée par les votes de la majorité; ce fut la seule fois qu'il prit part, du moins d'une manière ostensible, aux délibérations de l'assemblée. Après le 9 thermidor, il fut envoyé en mission, et n'ayant pas été réélu aux conseils après la session, il exerça pendant quelque temps les fonctions de commissaire du directoire-exécutif dans son département. Atteint, comme votant, par la loi du 12 janvier 1816, M. Pelletier a quitté la France et s'est retiré en Suisse.

PELLICCIA (ALEXIS), savant archéologue, et membre du dernier parlement de Naples, naquit dans cette capitale en 1744. Élève distingué de l'abbé Genovesi, il dirigea ses études vers la carrière ecclésiastique, qu'il s'était décidé d'embrasser. Appelé, en 1781, à occuper la chaire d'antiquités chrétiennes dans l'université de Naples, ses nouveaux devoirs lui firent étendre le cercle de ses recherches. Il examina en observateur éclairé les archives et les monumens, en recueillant des renseignemens précieux pour un cours d'antiquités

qu'il se proposa de rédiger à l'usage de ses élèves. Sous l'administration du roi Joachim (voy. MURAT), il fut nommé professeur de diplomatique à l'université président du jury d'examen, et vicaire-général de l'église de Naples. Ses concitoyens lui donnèrent une preuve encore plus éclatante de leur estime, en le proclamant membre du nouveau parlement pendant le règne momentané de la constitution napolitaine. Pelliccia ne survécut pas long-temps aux nouveaux événemens politiques; il mourut le 28 décembre 1822. Ses Ouvrages sont : 1o de Publicâ et privatâ prece pro principibus, Naples, 1789, in-8° : cet ouvrage parut d'abord en italien, en 1760, fut traduit en latin par l'auteur luimême, à qui l'impératrice MarieThérèse l'avait fait demander pour le faire adopter dans ses états; on en fit aussi une traduction allemande. 2° Corso di antichità ecclesiastiche, ibid., 4 vol. in-8°: c'est un cours complet de discipline ecclésiastique pendant le moyen âge; il y explique avec beaucoup de jugement et d'érudition l'origine et l'usage des catacombes de Naples, dont il donue plusieurs plans et rapporte diverses inscriptions; 3° Cronache e diarj del regno di Napoli: la plupart de ces pièces étaient inédites; l'auteur les a enrichies de notes et de dissertations, ibid., 5 vol. in-4°; elles font suite à la collection des historiens de Naples, imprimée par Gravier; 4 Dissertazione sul ramo degli Appennini, che termina dirimpetto all' isola di Capri, ibid., in-8° ; 5 Dissertazione sopra l'antica città di Equa, ibid., in-8°; 6° Disserta

zione sul vero significato della SHEOL del testo ebraico, ibid., in - 8°; 7° del Culto della chiesa greca verso la Vergine, ibid., 1820, in-8°; 8° Istituzioni della scienza diplomatica, dont il n'a paru que le 1o volume en 1813. Le marquis de Maffei s'était engagé de composer un cours de diplomatique, qu'il ne publia jamais; l'ouvrage de Pelliccia aurait fait moins regretter celte perte, s'il eût été achevé. 9° la Topografia di Napoli e sobborghi dal secolo sesto al quindicesimo; 10° Origine e vicende delle proprietà, della chiesa dè Longobardi. Ces deux derniers ouvrages ne sont point imprimés.

PELLICIER (DON JEAN-ANTOINE), savant espagnol, bibliothécaire de Charles III, et membre de l'académie royale des sciences, naquit à Valence en 1738. Il fit de brillantes études à l'université de Salamanque, et se fit connaître comme un des hommes les plus instruits, particulièrement dans l'histoire et les antiquités. Charles III l'appela à Madrid, et lui témoigna constamment la plus grande bienveillance. Pellicier mourut dans cette ville en 1806. Parmi les ouvrages en assez grand nombre qu'il a laissés, on remarque les suivans: 1o Essai d'une bibliothèque de traducteurs espagnols, Madrid, 1778, in-4°, avec une Notice sur les Vies des plus célèbres poètes espagnols, et des Observat ons sur l'histoire littéraire de l'Espagne, ouvrage très-instructif; 2o Histoire de la bibliothèque royale, avec une Notice sur les bibliothécaires et autres écriwains cet ouvrage, que l'auteur termina en 1800, ne put être mis

sous presse qu'en 1808. Pellicier, a donné une édition magnifique de Don Quichotte, et est le premier, dit-on, qui ait fait connaître la véritable patrie de Cervantes : il serait né à Alcala-de-Henares, à 4 lieues de Madrid.

PELOUX(N.), député suppléant du tiers-état de la sénéchaussée de Marseille aux états-généraux, en 1789, ne prit séance à l'assemblée nationale qu'après la démission de M. Roussier. M. Peloux, qui ne fut point réélu aux assemblées suivantes, se trouvant à Marseille peu après le 31 mai 1793, embrassa avec chaleur la défense des députés de la Gironde, proscrits à la suite de cette journée. Le 12 juin suivant, il signa, en qualité de président du comité général des sections de Marseille, proclamation adressée à tous les citoyens français, proclamation dans laquelle le comité annonçait qu'il ne reconnaissait plus la convention nationale. Cette adresse, rédigée avec beaucoup d'énergie, produisit une grande sensation; mais ses résultats ne furent pas favorables à ceux qu'on voulait sauver. M. Peloux parvint à se soustraire à l'ordre qui fut donné de l'arrêter. Il mourut l'année suivante.

une

PELTIER (JEAN), écrivain politique et journaliste français à Londres, est né à Nantes, où son père avait une maison de commerce. Venu jeune à Paris pour achever son éducation, il s'y trouvait à l'époque de la révolution en 1789. Il en adopta d'abord les principes, et il avoue lui-même dans ses écrits, publiés en Angleterre, que des réformes lui avaient

paru très-nécessaires; mais bientôt il changea d'opinion, se lia avec Rivarol, Champcenets, Mirabeau jeune, et lança dans le public quelques pamphlets assez piquans. Le premier, publié vers la fin de 1789, et dirigé contre l'assemblée constituante, était intitulé: Sauvez-nous ou sauvez-vous. Dans un autre, portant pour titre : Domine salvum fac Regem, il attaquait violemment le duc d'Orléans, Mirabeau l'aîné, et plusieurs députés, sans apporter cependant d'autres preuves à ses assertions que des sarcasmes et des injures. İl travailla ensuite, de concert avec ses amis et les trois collaborateurs cités ci-dessus, aux fameux Actes des Apôtres, où les hommes les plus marquans de l'époque étaient successivement mis en scène, et tournés en ridicule d'une manière plus ou moins plaisante. Après la journée du 10 août 1792, il s'enfuit en Angleterre, et échappa ainsi au sort de son ami le marquis de Champcenets. Il y publia deux volumes de mémoires sur cette révolution, réimprimés après le 9 thermidor en France, mais qui ne firent pas une grande sensation ni dans l'un ni dans l'autre pays. Après avoir ensuite donné une série de pamphlets sous le titre de Tableau de Paris depuis l'année 1794 jusqu'en 1802, il entreprit avec plusieurs émigrés français un ouvrage périodique en règle, intitulé: L'Ambigu, qui a été continué jusqu'en ces derniers temps, et dont la collection entière formerait près de 100 volumes. L'orgueil national des Anglais était journellement cares

sé dans cette feuille, et la manière dont les événemens qui se passaient en France étaient représentés, ainsi que les attaques dirigées, dès le premier numéro, contre le premier consul Bonaparte, et depuis contre Napoléon empereur, donnèrent une grande vogue à l'Ambigu, non-seulement en Angleterre, mais dans toutes les parties du continent qui n'étaient pas soumises à l'influence française. Personne n'a publié en Europe des diatribes plus violentes contre le chef du gouvernèment français, que M. Peltier. Il est vrai que dans la position inexpugnable où l'écrivain se trouvait à Londres, il pouvait le braver sans courir le moindre risque. Après la paix d'Amiens, on fit, à la vérité, des démarches auprès du gouvernement anglais, pour imposer quelques digues à ce torrent d'injures, mais il fut répondu que la nature de la fégislation britannique ne permettait pas de donner à la liberté de la presse de pareilles entraves; que d'ailleurs la voie des tribunaux était ouverte à quiconque se trouvait calomnié. Ce moyen fut en effet employé, et M. Peltier, accusé devant la cour du banc du roi, où il fut défendu par un des plus célèbres avocats du barreau anglais, M. Mackintosh, se vit condamner comme calomniateur, à un dédommagement pécuniaire et aux frais de la procédure. Une souscription publique, ouverte dès le même jour, et presqu'aussitôt remplic, aurait fourni au journaliste le moyen de payer l'amende à laquelle il était condamné, mais la guerre

qui éclata de nouveau entre la France et l'Angleterre empêcha le jugement d'être exécuté. La feuille de M. Peltier eut un débit encore plus considérable après ce procès; il y joignit la relation de la procédure entière, et sous prétexte de faire connaître le corps du délit, il trouva l'occasion de commenter et de répandre avec profusion tous les articles qui l'avaient fait mettre en cause. Ses feuilles étaient ornées d'une vignette représentant le Sphinx avec la tête de l'empereur, et entouré de figures hideuses, emblême de tous les vices. M. Peltier a fait valoir ses nombreuses productions périodiques, comme autant de preuves de son dévouement à la maison de Bourbon, et il est revenu deux fois en France, d'abord après la première restauration en 1814, et ensuite à la fin de 1815, pour jouir des récompenses qu'il croyait lui être légitimement dues. Mais n'ayant point obtenu tout ce qu'il désirait, il paraît avoir abandonné tout-à-fait son ingrate patrie, pour s'établir en Angleterre, où il a épousé une femme du pays, et où il jouit d'une pension du gouvernement. Ce secours et le produit de ses ouvrages étant bien loin de suffire à une existence trèsdispendieuse, il s'était rendu l'agent diplomatique et le chargé d'affaires du roi noir de Haïti, Henri 1 (le nègre Christophe), auprès du gouvernement britannique. Ce souverain, tant que dura son règne éphémère, payait les honoraires de son ministre en bonnes cargaisons de sucre et de café. Cette mission d'un genre nouveau, et les contradictions où tombait sans

cesse un publiciste passant du blanc au noir, et chargé en dernier lieu d'établir les droits légitimes d'un esclave couronné, devinrent une source inépuisable de plaisanteries pour les adversaires de M. Peltier. La constitution et les lois organiques du royaume d'Haïti furent insérées tout au long dans l'Ambigu: les hautes qualités du monarque et de son fils le prince royal furent aussi convenablement célébrées. Ils succombèrent malheureusement tous deux, et leur fin tragique mit un terme à la mission du diplomate. On n'a point appris que le président Boyer, qui a succédé au pouvoir dans l'île d'Haïti, ait encore cherché à se légitimer auprès de M. Peltier par des cargaisons de denrées coloniales. On a de cet écrivain:1° Sauvez-nous, etc., l'aris, 1789, in-8°; 2° Domine salvum fac regem, avec Pange lingua, Paris, 1789, in-8°; 3o Actes des Apôtres, Paris, 1790, et années suivantes, 11 vol. in-8°; 4° Dernier tableau de Paris, ou Précis de la révolution du 10 août et du 2 septembre, des causes qui l'ont produite, des événemens qui l'ont précédée, et des crimes qui l'ont suivie, Londres, 1792, et Paris, 1797, 2 vol. in-8°; 5° Histoire de la restauration de la monarchie francaise, ou la campagne de 1793, publiée en forme de correspondance, Londres, 1793; 6° Courrier de l'Europe, ensuite Courrier de Londres, et enfin Tableau de l'Europe pendant 1794 et 1795, Londres, 2 vol. in-8°; 7° Paris pendant les années de 1795 à 1802, 250 numéros, formant 35 vol. inS°; 8° Tableau du massacre des

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