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discussions. Le 1er janvier 1797, il proposa, pour la république cisalpine, l'adoption de la constitution française, sauf de légers changemens que la localité semblait exiger. Il fit décréter que par l'acte de réunion du congrès, la consulta de Bologne se trouvait dissoute de droit, insista beaucoup pour qu'on s'occupât sans délai de la constitution, demanda l'abolition du droit d'aînesse, et le rappel des nobles, à qui la crainte des innovations avait fait abandonner leur patrie. Depuis cette époque, Pedrini ne paraît pas avoir pris part aux affaires publiques.

PEEL (SIR ROBERT), membre de la chambre des communes d'Angleterre, né dans le comté de Lancaster, en 1750. Dès sa vingtième année, il fit d'heureuses spéculations commerciales, et forma un grand établissement de manufacture de tissus de coton, à Bury, où il entra en société avec un riche fabricant, M. Yates. Cette manufacture prit bientôt une extension considérable, et devint la source de la fortune du fondateur. En 1787, sir Robert Peel acheta de vastes domaines dans le comté où il était né, ainsi que dans ceux de Strafford et de Warwick. Les diverses manufactures qu'il y a établies occupent plus de 15,000 ouvriers. Il a été nommé au parlement par le bourg de Tamworth. Au commencement de la révolution française, et pendant toute la durée des sessions de l'assemblée constituante, sir Robert se montra partisan des réformes salutaires, qui paraissaient promettre une amélioration générale à l'ordre

social, et les dicours qu'il prononça à cette époque à la chambre des communes, firent non moins honneur à ses talens comme orateur, qu'à ses sentimens comme citoyen. Mais quand il vit que des hommes pervers usurpaient le pouvoir et poussaient à tous les excès avec les intentions les plus perfides, il trembla pour sa patrie. Appuyant dès-lors de toute son influence le ministère anglais, il devint un des plus zéles promoteurs des mesures hostiles contre la France. En 1 1797, sa maison fournit 10,000 livres sterlings dans la souscription ouverte pour contribuer aux frais de la guerre. Craignant de voir des principes démagogiques prendre faveur daus son pays, et ayant, par sa fortune, plus que personne à redouter des mouvemens ultrarévolutionnaires, il a fait depuis de grands sacrifices pour en empêcher la propagation, et a montré dans plusieurs circonstances son dévouement aux intérêts monarchiques. En 1801, sir Robert Peel fut créé baronnet. Il a ensuite

été nommé gouverneur de l'hôpital du Christ, vice-président du Fonds littéraire, et président de la chambre des secours de Manchester. Il est de plus un des membres les plus actifs de la société philantropique, établie pour améliorer le sort des pauvres, et ses libéralités particulières, ainsi que les charités judicieusement répandues par lui et par son associé, M. Yates, dont il a épousé la fille, montent annuellement à des sommes considérables. Ses deux fils sont membres du parlement, et représentent, l'un

l'université d'Oxford, et l'autre Bossiney. Sir Robert Peel est un des orateurs de la chambre des communes dont les discours sont en général accueillis avec le plus de faveur, même par les membres qui siégent d'un côté opposé au sien. Sincèrement dévoué au gouvernement constitutionnel de son pays, on n'a point eu à lui reprocher de prêter son appui à certaines mesures ministérielles, qui avaient pour objet d'empiéter sur les droits du peuple et la liberté des citoyens. Il a souvent parlé en faveur de l'émancipation des catholiques d'Irlande, et a laissé d'honorables souvenirs dans cette île, où il a pendant quelque temps fait partie de l'administration civile. Dans toutes les questions qui ont rapport à l'industrie manufacturière, il a aussi émis des opinions sages et désintéressées, qui ont obtenu l'assentiment de la majorité. En 1816, il vint au secours du secrétaire de l'amirauté, M. Croker, qui s'était fait accorder une augmentation considérable de salaire, et que l'opposition traitait sévèrement. M. Brougham avait, à cette occasion, signalé l'avidité toujours croissante et la corruption de quelques fonctionnaires publics, et présentait ce dernier acte comme un marché scandaleux. Sir Robert Peel a publié quelques ouvrages, parmi lesquels le titre du premier paraît contenir un paradoxe, assez extraordinaire; c'est la Dette nationale productive de la prospérité de la nation, Londres, 1780, 1 vol. in-8°. On a aussi de lui Substance des discours

de Robert Peel à la chambre des

communes, sur l'union de l'Irlande, Londres, 1799, i volume in-8°.

PEERLKAMP (PIERRE HOFFMAN), recteur de l'école latine de Harlem, membre de la société de littérature de Leyde, est auteur de plusieurs ouvrages estimés. On a de lui: 1° Oratio de Xenoponte Ephesio: accedit in eundem observationum criticarum specimen ; 2° Vitæ excellentium Batavorum, 1809, un vol. in-8°; 3° Epistolæ aliquot excellentium Batavorum, 1807, in-8°; 4° Carmina quinque pertinentia ad calamitatem Leydensem, 1807; 5° Constantini Hugenii de vitâ propriâ sermonum inter liberos libri duo; Primum edidit et annotatione illustravit, P. H. Peerlkamp, belgicis versibus adumbravit A. Loosjes Harlemi, 1817, in-8°; 6° Discours (en hollandais) sur les deux dernières parties de la vie de Constantin Huggens.

PEGOT (GUILLAUME - ALEXAN— DRE-THOMAS), maréchal-de-camp, officier de la légion d'honneur, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis,commandeur de l'ordre royal des Deux-Siciles, etc., est né à Saint-Gaudens, le 7 mai1773. Ilentra comme volontaire dans la marine, le 2 février 1790, devint capitaine du 3 bataillon des Hautes-Pyrénées, le 2 juin 1792, et lieutenant-colonel dans ce corps, le 8 septembre de la même année. Il a fait les campagnes d'Espagne en 1794, 1795 et 1796; celles de l'an 7, en Italie, et de 1806, au camp de Boulogne. De là, il passa en Allemagne, et prit part à la conquête de Naples. En 1808, il entra en Espagne,

où il demeura jusqu'en 1810. Il s'est signalé dans plusieurs rencontres, notamment à l'affaire du 5 fructidor an 7, et en Allemagne, où il se montra digne, par sa bravoure, des récompenses qu'il obtint. Le 23 juin 1806, il passa au service de Naples, reçut la croix de la légion d'honneur, fut fait colonel du 1 regiment de ligne napolitain, le 16 novembre 1807, et commandeur de l'ordre des Deux-Siciles, le 19 mai 1808. Il devint ensuite directeur-général des revues de l'armée de terre et de mer, et du recrutement à Naples; mais quand le roi Joachim (voyez MURAT) abandonna la cause de la France, M. Pegot n'hésita pas à lui remettre tous ses emplois, et à rentrer dans sa patrie, pour combattre l'invasion étrangère; il commandait à Bordeaux en 1815. Après la seconde restauration, il fut mis en disponibilité, où il est encore aujourd'hui (1824). Le général Pegot est cité avec distinction dans l'ouvrage des Victoires et Conquêtes (tome 18, page 133).

PEGOT (LE CHEVALIER JEANGAUDENS-CLAUDE), maréchal-decamp, commandeur de l'ordre de la légion-d'honneur, chevalier de Saint-Louis, naquit à Saint-Gaudens, département de la HauteGaronne, le 6 juin 1774. Animé, lès sa plus tendre enfance, pour la goire, il quitta, en 1792, à 18 ans, la maison paternelle, le jour où ute proclamation solennelle annoiça que la patrie était en danger. Pegot fut joindre à Nice, le 3me bataillon de la Haute-Garonnel devint capitaine d'artillerie, e se trouva au siége de Tou

lon. Il passa ensuite à l'armée d'Espagne, commandée tour à tour par Dugomier et Pérignon, qui, tous deux, lui vouèrent une amitié fondée sur l'estime qu'il inspirait; il se rendit ensuite en Italie, servit sous Augereau, et contribua aux victoires de Millesimo, de Dego et de Lodi, en 1795. Plus tard, la fortune ayant trahi la cau se de la France, Pegot, investi dans Coni, fut, après la plus glorieuse résistance, contraint à se rendre prisonnier. Il dut sa liberté au général Pérignon, qui, retcnu comme lui, trouva les moyens de faire échanger son ami. Le peu d'avancement que présentait alors l'artillerie, détermina Pegot à quitter cette arme, pour entrer dans le régiment de ligne. Il fit partie de l'expédition de SaintDomingue, commandée par le général Rochambeau. Là, il s'acquit une nouvelle réputation, obtint un sabre d'honneur, et fut nommé chef de bataillon. A la capitulation de Saint-Domingue, le 30 novembre 1803, Pegot obtint de Dessalines, de ne pas être compris parmi les prisonniers de guerre. Le général noir, qui avait pu l'apprécier, lui envoya en cadeau, une paire d'éperons d'argent, accompagnée d'une lettre honorable, dans laquelle étaient ces mots : « Brave citoyen Pegot, je

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obtint enfin, avec le grade de colonel, le commandement du 24". Dans la campagne de Russie, en 1812, après plusieurs affaires brillantes, il fut fait, sur le champ de bataille, commandant de la légiond'honneur. Des intrigues s'opposèrent à sa nomination de général de brigade. Il suivit le prince Eugène (voyez BEAUHARNAIS) en Italie, où de nouveaux faits d'armes forcèrent enfin l'envie à se taire, et il eut le grade qu'il méritait şi bien. Dans les dernières affaires, en 1814, et comme il s'opposait au débarquement des troupes commandées par lord Bentinck, il reçut deux coups de feu, l'un à la poitrine, l'autre au bras gauche. Le roi le nomma chevalier de Saint-Louis, et le mit en retraite. Il reprit du service au retour de Napoléon, en 1815, et commanda, à Waterloo, une brigade de la division Durutte: repoussé, mais non vaincu, il ramena les troupes jusque à Angoulême, où le licenciement ent lieu. Il se fixa momentanément dans cette ville; depuis, il rentra à Saint-Gaudens, où il mourut le 1er avril 1819, généralement regretté.

PEGOT (N.), frère des précédens, entra au service en 1811, et fit les campagnes de l'armée d'Espagne, sous le maréchal Suchet. Il se distingua aux assauts donnés à Lérida, à Sagonte, à Taragonne, et à Tortose, et fut fait successivement, et toujours sur le champ de bataille, sous-lieutenant, lieutenant, capitaine et chevalier de la légion-d'honneur. Depuis 1814, il a été mis à la retraite.

PEGRI (LE COMTE LOUIS), che

valier des ordres de la légiond'honneur, de la Couronne - deFer et des Deux-Siciles, est né à Mantoue en 1758; il entra au service de la France, le 13 octobre 1796, dans un grade inférieur ; mais il devint, quelques mois après, chef de bataillon. Il fit avec distinction les campagnes d'Italie, dans les années 5 et6 ( 1797 et 1798), et obtint le grade de colonel. La valeur et les talens militaires dont il continua à donner des preuves, lui valurent, dans les campagnes suivantes, le grade de général de brigade. I se signala également pendant la campagne d'Autriche en 1805 et dans celle de 1806, contre la Prusse. Il participa aux brillantes opérations qui eurent lieu dans le Tyrol en 1809 et 1810, et fut nommé général de division, le 30 décembre (1810). Envoyé à cette époque en Espagne, il s'y fit principalement remarquer dans les combats qui eurent lieu en Arragon et en Catalogne; souvent en proie à des douleurs physiques qui l'empêchaient de monter à cheval,et n'ayant point oublié l'exemple que donna à Wagram l'intrépide Masséna, il se faisait porter sur une chaise à la tête de sa division; là, on le voyait donner ses ordres avec une présence d'esprit et un sang-f -froid imperturbables. C'est ainsi qu'il fit l campagne de 1813 en Saxe. Après les événemens de 1814, le conte de Pegri a quitté le service, et s'est retiré à Mantoue, sa patrie.

PEIGNOT (GABRIEL), ancien avocat, littérateur et biblicgraphe, est né le 15 mai 1767 à Arc, département de la Haute-Marne, et fit de bonnes études. Ilexerça

pendant quelques années la profession d'avocat à Besançon, fit partie, de 1791 à 1792, de la garde constitutionnelle de Louis XVI, et se livra ensuite aux lettres, et particulièrement à la science bibliographique, dans laquelle il s'est fait un nom distingué. Dans l'intervalle de 1794 à 1815, M. Peignot a été successivement bibliothécaire du département de la Haute-Saône, principal du collé

ge

de Vesoul, et inspecteur de la librairie à Dijon; en 1815, il devint proviseur du college royal de cette ville, emploi dont on le croit encore revêtu aujourd'hui (1824). M. Peignot a publié : 1o Opuscules philosophiques et poétiques, 1796, in-16; 2° Manuel bibliographique, ou Essai sur les bibliothèques anciennes et modernes, et sur la connaissance des livres, 1800, in-8°; 3° Petite bibliothèque choisie (c'est un extrait de l'ouvrage précédent), 1800, in-8°; 4° Bagatelles poétiques et dramatiques, 1801, in-8°; 5o Dictionnaire raisonné de bibliologie, 1802-1804, 3 vol. in-8°; 6o Essai de curiosités bibliographiques, 1804, in-8°; 7° Dictionnaire critique, littéraire et bibliographique des principaux livres condamnés au feu, supprimés ou censurés, 1806, 2 vol. in-8°; 8° Petit dictionnaire des locutions vicieuses, 1807, in-12; 9° Amusemens philologiques, ou Variétés en tous genres, 1808, in-8"; 10° Bibliographie ancienne, 1808, in-8°; 11 Répertoire de bibliographies spéciales, curieuses et instructives, 1809, in-8°; 12° Répertoire bibliographique universel, 1812, in-8°; 13° Essai sur l'histoire du parchemin et du vélin, 1812, in-8°; 14°

Bibliothèque choisie des classiques latins (plan de l'ouvrage), 1815, in-8°; 15° Précis chronologique, généalogique et anecdotique de l'histoire de France, 1815, in-8°; 16° Précis chronologique du règne de Louis XVIII en 1814, 1815 et 1816, in-8°, 1816; 17° Mélanges littéraires, philosophiques et bibliographiques, 1818, in 8°. Le Dictionnaire biographique et bibliographique portatif, 1812-1815, sur le frontispice duquel sont les initiales L. G. P., a été présenté au nom de M. Peignot à la chambre des députés. On prétend néanmoins qu'il n'a rédigé de cet ouvrage que la moitié des articles de la lettre 4.

PELAGE (MAGEOIRE), homme de couleur, né à la Martinique, mort dans un temps où la bravou re et l'intelligence des choses de la guerre étaient si communes, qu'il semblait impossible de se distinguer parmi tant d'hommes de cœur et de tête, dont la France était couverte. Pélage parvint à surmonter les obstacles que sa couleur, les conditions de sa naissance, et la valeur de ses concurrens, lui opposaient il fut remarqué, et se fit un nom qui mérite d'être conservé. Au moment où les premiers troubles de la Martinique éclatèrent, Pélage, quoiqne très-jeune, embrassa la cause des planteurs: il mérita l'approbation de ses chefs par des talens précoces, par un sangfroid très-rare à son âge sous le ciel enflammé des Antilles. Pendant le siége de la ville de SaintPierre, en 1794, il déploya, dans plusieurs engagemens avec les Anglais, tant d'intelligence et d'intrépidité, qu'il fut nommé

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