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Nous croyons faire plaisir au lecteur, par les extraits suivans.

L'auteur est parti de Moscou par Serpuchow à Tula. Dans cette dernière ville, il y a une belle manufacture d'armes, un théâtre, un palais du gouvernement, une maison des enfans trouvés et un fort bâti par Jwan Wassiliewitsch, et réparé par ordre de Catherine II. De Tula, il s'est rendu à Orel, ville mal bâtie, et à Kursk situé sur une haute montagne, baignée par la rivière d'Auskar. Cette dernière ville est mieux bâtie qu'Orel, on y remarque surtout la douane, lé palais impérial, celui du gouvernement, le Couvent de Snamenskoi, et l'école publique, qui possède une bibliothèque et un cabinet de physique.

En entrant dans la Russie mineure, l'auteur a remarqué plus de propreté, des habitations mieux construites et plus commodes. et en général plus d'aisance que chez les autres paysans rasses, le paysan de la Russie mineure s'occupe peu de l'agriculture, sa richesse consiste en troupeaux de bétail, et la majeure partie des terres est en prairies ou en paturages.

La ville de Kiew se présente bien vue de loin, mais dès qu'on en approche, l'illusion est détruite par les mauvaises habitations construites en

bois, par les rues étroites et non pavées, et par la malpropreté qui règne partout. C'est ici que se rendent tous les pélerins

de la Russie dont le nombre se monte

chaque été à près de 60000,pour faire leur dévotion à l'église de l'assomption, dans laquelle on voit le mausolée du feldmaréchal Rumanzow. Il y a des catacombes à Kiew, où l'on voit plus de cent cadavres parfaitement conservés, entr'autres celui de Nestor, auteur des annales de la Russie. Cette ville possède plusieurs belles églises, une académie, un séminaire, et une bibliothèque, mais dont les manuscrits les plus précieux ont été consumés par un incendie.

La ville de Pultawa rappelle une des époques les plus intéressantes de Phistoire de la Russie. On y voit une

que

pyramide destinée à perpétuer la mémoire de la fameuse bataille, Charles XII a perdue ici contre Pierre Ier, mais ce monument, placé dans une rue étroite, n'est pas digne de son objet, et tombe en ruine. La popus lation de cette ville est composés de Cosaques, de Russes et de Juifs.

A huit verstes de Cherson, on voit un obélisque construit en pierre, et qui indique le tombeau de Howard. La ville est assez bien bâtie, et peuplée de Russes, de Polonais, d'Anglais, de Français, d'Allemands, de Grecs et de Juifs. L'auteur a vu dans le port des vaisseaux grecs, turcs et russes.

A Nikolaew, l'auteur a été voir M.

Afonin; disciple de Linné, qui s'est le peuple détruit un paratonnère, qu'on retiré ici. Quelques années auparavant avait posé sur une des églises de Nikolaew, parce qu'il le regardait comme la cause d'une sécheresse extraordinaire, qui a fait manquer la

moisson.

Otschakow n'est plus qu'un monceau de ruines, qui attestent l'humanité de Souwarow; l'auteur, sans s'arrêter, a passé de là à Odessa et à Ovidiopol. Cette dernière ville a reçus son nom de Catherine II, parce qu'on la prend pour l'ancien Tomi, lieu d'exil d'Ovide. On y a trouvé un buste de femme que l'impératrice a envoyé à la société royale de Londres, et cette société ayant déclaré ce buste pour être celui de Julie, fille d'Auguste, on croyait avoir découvert le lieu d'exil d'Ovide, et de la le nom d'Ovidiopal. Le vo lume est terminé par quelques observations sur l'éducation des moutons, et des chevaux sauvages de la vallée d'Ingul, dont on s'occupe beaucoup dans les environs de Cherson.

Le second volume commence par le voyage de l'auteur à Achmetscher en Crimée, séjour du célèbre naturaliste Pallas dont la maison est Ouverte à tous les voyageurs. L'auteur a été obligé d'y accepter un logement, et cite plusieurs anecdotes de la vie de ce vicillard estimable, qui honorent

L'auteur a passé ensuite par Baktschisarai, et s'est arrêté dans différentes terres de seigneurs Russes, entr'autres, dans celle de M. Hablizl,auteur d'une description physique de la Crimée. Les autres endroits par où il a passé, n'offrent rien de remarquables, à l'exception de la cataracte d'Akar-Su, où la rivière de ce nom, se précipite d'une hauteur de 150 brasses.

autant l'étendue de ses connaissances chan, plus de vingt espèces de raisins, que sa modestie. parmi lesquelles l'auteur donne la préférence à celle nommé Kischmisch. M. Sacharew,gouverneur d'Astrachan, possède une bonne bibliothèque Russe; on s'assemble chez lui deux fois par semaine, et ces assemblées sont formées par la noblesse du pays, et les négocians de différentes nations, surtout des Arméniens. L'hôpital de S. Paul est un bel édifice et parfaitement bien tenu, tout comme la douane. La description du culte des Indiens, et les observations sur le commerce d'Astrachan, ne permettent point d'extrait.

A Tarachtasch, l'auteur a fait visite à une princesse Tartare, sœur du dernier Khan de la Crimée, qui y tient une espèce de cour moitié Européenne, moitié Asiatique. Après avoir parcouru plusieurs autres contrées de la Crimée, l'auteur donne un aperçu de son état physique, qui après celui de Pallas et de Hablizl, n'offre rien de nouveau.

La ville de Fanagoria, fondée en 1786 dans l'isle de Taman, ne consiste encore qu'en un simple fort, occupé par un régiment Russe, sans autre population. La pierre qui a décidé la question sur la situation de la principauté de Tmuktarakan, et qui a été commentée par le comte de Mussin Puschkin, est conservée sous un toit de bois, et entourée d'une grille. Le volcan qui vomissait du feu il y a quelques années, fume encore, il en découle une poix liquide noire, et un limon grisâtre, sur lequel se forment des bulles d'air. L'ile de Taman

est

habitée par les Cosaques Saporogues, aujourd'hui Cosaques de la mer noire.

A Constantinogorsk, l'auteur a vu une Circassienne, dont la beauté surpassait tout ce qu'il avait vu auparavant. Il a visité un Usden ou gentilhomme circassien, qui s'était un peu civilisé par le commerce avec les Russes, mais qui,dans l'intérieur de sa maison, continuait à vivre à la Circassienne. Nous passons sous silence la description des peuplades du Caucase, et celle des eaux minérales de Constantinogorsk, pour suivre l'auteur à Astrachan, où il est arrivé au moment des vendanges. On cultive dans les vignes d'Astra

Sarepta, colonie des Frères Herrnhutes, située près de Zarizien, se trouve dans l'état le plus florissant. Le nombre des membres de la colonie, se monte à 500 subordonnés, à un directeur et à un inspecteur de police. L'auteur fait l'éloge de la propreté, de l'ordre et de l'aisance générale, qu'on remarque parmi ces colons. Le village de Schoenbrunn, à quelques lieues de Sarepta, est également habité par des Herrnhutes; on y trouve une

excellente source d'eau minérale.

La dernière lettre est datée de Bronnizii, où l'auteur prend congé du lecteur, en terminant la relation de ses voyages, par la phrase: et s'ils n'ont fait ma gloire ils ont fait mes delices.

das südliche Deutschland, Elsass Bemerkungen aufeiner reise durch und die Schweitz; Observations faites pendant un voyage par l'Allemagne méridionale, l'Alsace et la Suisse, dans les années 1798 et 1799, par C. U. D. d Eggers. Tome IIe. 30 feuilles in-8. Copenhague. Proft. 1 rxd. 16 gr.

Ce volume ne contient qu'un voyage fait de Rastadt à Strasbourg, et n'offre que très-peu d'intérêt pour la connaissance des pays et des peuples,

L'auteur s'occupe bien plus des chan- volume, sont ceux; 1) des voyages gemens qui ont eu lieu en Alsace, de Golberry en Afrique; 2) du sous le Directoire, que de la descrip- voyage au Pic de Teneriffe; tiré des tion des villes, des usages des habitans mémoires de la société de Londres; etc. La majeure partie de ce qu'il dit 3) des notices sur le Pic de Teniriffe, sur ces changemens, a été tirée d'autres et sur l'origine des îles Canaries, second Ouvrages, tout comme les notices extrait du voyage de Golberry; 4) du statistiques sur la ville de Strasbourg voyage par la Galles septentrionale, et le département du Bas-Rhin, que par Bingley; 5) de la relation du l'autenr a copiés de l'Annuaire du C. capitaine Rainsford, sur son séjour Bollin. à S. Domingue; 6) du voyage par la Finlande, par Acerbi.

La partie la plus intéressante de l'ouvrage, est celle qui a rapport à l'organisation de l'instruction publique et de l'administration de la juslice en France; mais depuis 1799 bien des choses ayant été changes, les observations de l'auteur deviennent, en quelque sorte, superflues. La vingtseptième lettre s'occupe da la Suisse, Jes notices qu'on y trouve sont connues et mieux détaillées dans d'autres écrits.

Briefe eines franzoesischen offiziers geschrieben im jahr 180c; Lettres d'un officier français, écrites en l'année 1800, pendant un voyage par la Stirie, la Carinthie, l'Italie, la Suisse, la Bavière et Salzbourg. 484 p. in-8, Leipsic. Wolf. I rxd. 20 g. Lecture intéressante entremêlée d'observations neuves sur les mœurs et les usages des différens pays que l'auteur a parcouru en voyageur éclairé et impartial.

Kleine abentheuer zu wasser und zu land; Aventures de voyages sur mer et sur terre, publiés par Ch. Weyland. Tome IIe. 318 pages in-8. Hof, Grau.

Cette collection, dont nous avons annoncé le premier volume, consiste en extraits de voyages connus, mis à la portée de tout le monde, par la suppression des détails scientifiques, et par un style agréable et amusant. Les extraits qu'on a choisis pour ce second

Reizen naar de Kaap de goede Hoop, Jerland en Noorwegen; Voyage au Cap-de-Bonne-Espérance, en Irlande et la Norvège, fait pendant les années 1791 à 1797, par Cornelius de Jong, capitaine de la frégate Scipion. Tome Ier. 274 pages grand in-8. avec une planche. Haarlem. Fr. Bohn.

Nous avons promis de revenir sur ce voyage, qui mérite d'être placé à côté des meilleurs qui ont paru depuis quelque tems. L'auteur, ancien officier de la marine Hollandaise, l'avait composé en forme de lettres adressées à ses

mis, et qui n'étaient pas destinées pour l'impression, malgré cela, sa manière de raconter est agréable, quand même de la nouveauté. Souvent l'auteur se ce qu'il dit n'a pas toujours le mérite perd dans des déclamations, quelque fois il cite des morceanx de poésies, ce qui prouve qu'il n'écrivit que pour ses amis. Nous passons à l'ouvrage mème.

Porto Prayo à l'ile de Sant-Jago, le La première lettre est datée de 28 janvier 1792. L'auteur s'y est arrêté jusqu'au premier février, et donne des notices intéressantes sur la situation politique de cette île du CapVerd. On lui a assuré entr'autres, que la cour de Lisbonne avait donné ordre de lever géométriquement ces îles, d'en déterminer leur situation, et d'en dessiner les vues. On ne sait jusqu'à quel point ces ordres ont été exécuiés.

L'auteur

L'auteur s'est arrêté ensuite plus d'une année au Cap-de-Bonne-Espérance, où il eut occasion de recueillir un grand nombre d'observations, sur la constitution physique du Cap, sur ses habitans, etc. qui s'accordent avec les relations d'autres voyageurs, et qui présentent même un certain degré d'intérêt au géographe. Dans ses excursions, il poussa jusqu'à Stellenbosch, Franzhuk, Paarl et les environs, et trace un tableau de l'état politique de la colonie, des mœurs, usages, divertissemens, etc. des habitans. La ville du Cap est décrite avec exactitude, de même que les baies, golfes, montagnes, productions, etc.

Lors de la déclaration de guerre contre la France, l'auteur reçut ordre d'escorter des vaisseaux de la compa→ gnie des Indes en Europe, et particulièrement en Irlande. Il y a rassemblé des notices curieuses sur la ville de Cork, sur les côtes de l'Irlande, sur ses habitans, etc. et en février 1794, il retourna en Hollande. C'est ici que se termine le premier volume, qu'on ne lira pas sans intérêt, et sans en desirer la suite.

Briefe aus der hauptstadt und dem innern Frankreich; Lettres écrites de la capitale et de lintérieur de la France, par F. J. L. Meyer, 2 vol. grand in-8. Tubingue. Cotta. 4 fl. 30 kr.

d'être exactes et vraies. Ce voyage se borne aux deux villes de Paris et de Bordeaux, car l'auteur ne s'est arrêté nulle part assez longtems pour bien observer. L'ouvrage peut amuser quelques lecteurs qui n'ont jamais été en France, et qui ne sont pas difficiles sur la vérité des faits, ceux au contraire qui connaissent la France et surtout Paris, n'y trouveront que peu de choses dignes de fixer leur attention.

F. A. Webers kleine Reisen; Petits voyages par F. H. Weber. Deux tomes, 324 et 400 pages in-8, Gotha. Ettinger. 3 rxd.

Les observations de l'auteur sur les voyages, la description et les journaux de voyages sont très-justes, et l'on ne lira pas sans plaisir, les petites relations qu'il publie ici, quoiqu'on n'y trouve rien qui ne soit déjà connu de ceux qui ont parcouru l'Allemagne.

La première contient un voyage de Heilbronn à Jena, en septembre 17703 c'était le premier voyage que a fait à l'université, à l'âge de on y reconnaît le jeune homme, des observations bien superficielles, des jugemens tranchans, beaucoup d'é goïsme de la part de l'auteur, et peu d'intérêt pour le lecteur. Le second morceau est un voyage de Goettingue à Heilbronn, fait en avril 1774; le troisième, un voyage dans les environs de Heilbronn, fait en 1775, et accompagné d'observations topogra phiques. Le premier volume, est un voyage fait à Loewenstein en 1789 et 1798, et qui paraît uniquement destiné à remplir les dernières feuilles de ce volume.

dernier morceau

C'est assez l'usage des auteurs allemands et anglais, qui viennent passer quelques mois à Paris, de faire imprimer, à leur retour, des relations plus ou moins fidelles, et des jugemens plus ou moins hazardés sur ce qu'ils ont vu, et le plus souvent sur ce qu'ils ont entendu dire aux autres. L'ouvrage de M. Meyer rentre dans cette classe de spéculation; c'est un composé d'anecdotes qui courent les rues d'observations très-superficielles, et de conjectures sur les vues du gouvernement, auxquelles il ne manque, que Journal de la littérature étrangère; III, année, No. 7.

du

Le meilleur morceau du second volume, est un voyage de Heilbronn dans le camp autrichien, entre Heidelberg et Schwezingen et à Man heim, fait en 1797. On y trouve une bonne description du cabinet d'histoire naturelle de Manheim, et du jardin de Schwezingen.

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Atour throughout Southwales connoissance de l'univers, qu'il divise and Monmouthshire; Voyage ensuite en géographie et en anthropopar la Galle méridionale et le logie, dont chacune a sa partie histocomté de Montmouth, conterique et descriptive, déterminées d'après le tems et l'espace. mant un aperçu général des La géographie se divise selon les vues pittoresques, des ruines objets dont elle s'occupe, en mathéde l'antiquité, des événemens matique, morale, politique, mercanhistoriques, mœurs et situa- tile, théologique etc, et l'auteur montion commerciale de cette por tre son utilité, et l'influence qu'elle tion de l'empire britannique, Il passe ensuite aux notions prélimi exerce sur tous les rapports de la vie. par J. T. Barber, vol. in-8, naires de la géographie mathématique, orné d'une carte et de vingt sur la forme, l'étendue et les mouvues, gravées d'après les des- vemens de la terre, et de ses rapports sins de l'auteur. Londres. Ca- avec le système de l'univers. dell et Davier. 1 liv. st. 5 s.

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Travels in parts of the austrian low countries etc. Voyages dans quelques parties de la basse Autriche, en France dans le pays de Vaud et la Toscane, faits pendant les années 1787 à 1789, par Lockhardt Muirhead, vol. in-8. Londres. Longman. 7 sh.

GEOGRAPHIE.

Kants physiche geographie; Géographie physique d'Immanuel Kant, publiée de l'aveu de l'auteur et sur ses manuscrits, par le Dr. Er. Rink. Tome Ter, et IIe. 328 et 248 p. -8, Konigsberg. Goebbels. 2 rxd.

Nous avons annoncé dans notre cinquième cahier, l'édition qu'on a fait de cet ouvrage Mayence, celle-ci vient d'être publiée par un des disciples l'auteur.

Dans l'introduction du premier volume, l'auteur s'occupe des sources de nos connaissances, et de leur division systématiques; il 'comprend toutes les expériences faites sur la nature et sur l'homme, sous le titre général de

La géographie physique, est divisée en deux parties, dont l'une traite de la matière du globe de la terre, et l'autre de ses productions et créatures. Dans la première section de la première partie, il est question de l'eau de la mer, de l'étendue de la mer, de ses limites, de ses divisions, des golfes, des détroits, de sa profondeur, de son fonds, de la couleur, du goût saumouvemens, courans, gouffres, du flux matre et amer de son eau, de ses et reflux, des phénomènes de la nier glaciale, etc.

Le continent est l'objet de la seconde section. L'auteur le divise ea terre

ferme habitée, et en déserts. Il parle ensuite des fles et de leurs curiosités, des montagnes, des glaciers, avalanches, et cavernes ; des tremblemens de la terre. Ces observations sont de terre, des volcans, et des couches suivies de l'histoire et de l'origine des sources et des fontaines, de celle des rivières, de leur origine, de leur mouvement et de leur pente, de leurs particularités remarquables, de la manière dont se forment les lits des fleuves, des cataractes, des inondations et des matières qu'ils roulent.

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La troisième section traite de l'at

mosphère, des propriétés de l'air, des vents, de leur division, propriété, et vélocité, des vents de la mer et du continent, des moussons ou vents périodiques, de leurs causes, des lois des changemens des vents, de la pluie et

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