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voleurs, paffaient pour certains, & ont encor beaucoup de crédit dans plus d'une province d'Allemagne. Il n'y avait prefque perfonne, qui ne fe fit tirer fon horofcope. On n'entendait parler que de fecrets magiques; prefque tout était illufion. Des Savans, des Magiftrats, avaient écrit férieufement fur ces matiéres. On diftinguait parmi les Auteurs, une claffe de Démonographes. Il y avait des régles pour dif cerner les vrais Magiciens, les vrais poffédés, d'avec les faux; enfin, jusques vers ces temslà l'on n'avait guère adopté de l'Antiquité que des erreurs en tout genre.

Les idées fuperftitieuses étaient tellement enracinées chez les hommes, que les Cométes les effrayaient encor en 1680. On ofait à peine combattre cette crainte populaire. Jacques Bernoulli, l'un des grands Mathématiciens de l'Europe, en répondant à propos de cette Cométe aux partifans du préjugé, dit que la chevelure de la Cométe ne peut être un figne de la colère divine, parce que cette chevelure eft éternelle mais que la queue pourrait bien en être un. Cependant, ni la tête, ni la queue, ne font éternelles. Il falut que Bayle écrivît, contre le préjugé vulgaire, un livre alors fameux, que les progrès de la raifon ont rendu aujourdhui

:

inutile.

On ne croirait pas que les Souverains euffent obligation aux Philofophes. Cependant il eft vrai, que cet efprit philofophique, qui a gagné prefque toutes les conditions excepté le bas peuple, a beaucoup contribué à faire valoir

les

les droits des Souverains. Des querelles, qui auraient produit autrefois des excommunications, des interdits, des fchifmes, n'en ont point caufé. Si on a dit que les Peuples feraient heureux quand ils auraient des Philofophes pour Rois, il eft très vrai de dire, que les Rois en font plus heureux, quand il y a beaucoup de leurs fujets Philofophes.

Il faut avouer, que cet efprit raifonnable, qui commence à préfider à l'éducation dans les grandes villes, n'a pu empêcher les fureurs des fanatiques des Cévennes, ni prévenir la démence du petit peuple de Paris autour d'un tom beau à St. Médard, ni calmer des difputes auffi acharnées que frivoles, entre des hommes qui auraient dû être fages. Mais avant ce fiécle, ces difputes euffent caufé des troubles dans l'Etat; les miracles de St. Médard euffent été accrédités par les plus confidérables citoyens ; & le fanatifme, renfermé dans les montagnes des Cévennes, fe fût répandu dans les villes.

Tous les genres de Science & de Littérature ont été épuifés dans ce fiécle; & tant d'Ecrivains ont étendu les lumiéres de l'efprit humain, que ceux qui en d'autres tems auraient paffé pour des prodiges, ont été confondus dans la foule. Leur gloire eft peu de chofe, à caufe de leur nombre; & la gloire du fiécle en eft plus grande.

Fin du Tome fixiéme.

TA

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Régence du Duc d'Orléans.

Systême de Law.

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pag. 69.
CH. CLXXXIX. Suite du Tableau de l'Europe

jufqu'en 1756.

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CHAPIT. CXC. De la nouvelle Maison d'Autri-
De la Guerre de 1741.

che.

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CHAPIT. CXCII. Voyage de l'Amiral Anfon au-
tour du Globe.

-

107.

CHAP. CXCIII. De Louis - Bourg, ou, Cap Bre-

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CHAP. CXCVI. De la Guerre entre la France

& l'Angleterre en 1756. 132,

CHAP. CXCVII. Particularités Anecdotes du

Régne de LOUIS XIV. 140.

CHAP. CXCVIII. Suite des particularités & Anec-

dotes.

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CHAPITRE CCI. Gouvernement intérieur: Com

merce Police: Loix: Difci-

pline militaire: Marine, &c.

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