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qu'en alimentant continuellement le foyer par de nouveaux combustibles, consommation qui surpasse celle d'un feu de cheminée.

La combustion du poêle que présente M. Ravelet n'est' entretenue dans le foyer que par un courant d'air extérieur; indépendamment du calorique qui en pénètre toute la circonférence, il lance particulièrement dans l'appartement, par seize bouches de chaleur, un courant d'air embrasé de six pouces de diamètre. Ce volume est dirigé à volonté dans toutes les pièces qui en dépendent par des soupapes de communication de l'une à l'autre, et forment un courant d'air rapide qui échauffe et renouvelle sans cesse celui de toutes les pièces où il circule, dont la surabondance est évacuée par un ventilateur placé à un des carreaux de celle la plus éloignée du foyer, moyen unique de se procurer une chaleur vive et salubre, qui rend une habitation saine et agréable, avantage incontestable qui doit mériter et obtenir l'assentiment de tous les gens éclairés.

L'auteur se propose d'en établir de toutes dimensions, des simples pour les ateliers, d'autres vernis et dorés pour les appartemens; les foyers étant de fonte résistent à l'action d'un feu violent, sans qu'il soit à craindre aucun danger pour le feu. Etant placée au centre du poêle, ayant pour intermédiaire la colonne d'air froid qui s'élève dans toute sa circonférence, et à sa base le cendrier et le récipient d'air extérieur, l'inflammation est impossible.

Enfin, ces poêles chauffant à volonté avec du bois ou du charbon de terre, un décalitre de ce dernier combustible ou une bûche suffisent pour échauffer un appartement toute une journée; la chaleur étant portée à un degré convenable, il ne s'agit que de fermer la soupape du récipient d'air extérieur, celle du ventilateur et celle du tuyau qui dirige la fumée du foyer au-dehors.

ERRATA pour le dernier No.

Page 278, ligne 38, 50 pages, lisez : 60, et dans le reste de l'article, substituez 60, toutes les fois qu'il y a 50.

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LE MERCURE paraît le Samedi de chaque semaine, par Cahier de trois feuilles. Le prix de la souscription est de 48 fr. pour l'année; de 24 fr. pour six mois; et de 12 fr. pour trois mois, franc de port dans toute l'étendue de l'empire français. Les lettres relatives à l'envoi du montant des abonnemens, les livres, paquets, et tous objets dont l'annonce est demandée, doivent être adressés, franes de port, au DIRECTEUR GÉNÉRAL du Mercure de France, rue Hautefeuille, N° 23.

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Dénombrement de l'armée de l'Orient. Harangues d'Aurélien et de
Zénobie à leurs armées.

Des enfans du soleil l'étendard se déploie,
Et l'écho retentit des concerts de la joie.
Pour briser des Romains le glaive impatient,
Zénobie à son char entraîne l'Orient.
De l'Euphrate et des murs de Palmyre alarmée
Un sage qu'elle honore a conduit son armée,
Longin dont la valeur justifiait son choix,
Qui fit fleurir son sceptre et médite ses lois.
Son épée à la main, il avance avec elle;

D'un feu tranquille et doux son regard étincelle.

Sa démarche, son air, ses traits, ses cheveux blancs,

Son corps cicatrisé par la gloire et les ans,

Ce front toujours serein qui veille sur l'Empire,
Où siége le génie, où la vertu respire,

Y

Aux accents de la mort ont plus de majesté,
Et le fils de l'Asie aime à voir sa fierté.

Tel sur le mont fertile et couvert d'un bois sombre,
Dont un rayon du jour à peine éclaircit l'ombre,
Placé seul à l'écart, un cèdre révéré,

De pompeux souvenirs et d'honneurs entouré,
Tranquillement assis sur le torrent des âges,
S'élève dans la nue et brave les orages.
Les zéphirs à l'entour ne cessent de voler,
Et les hameaux voisins viennent le contempler.

Sans nuage, sans voile, et l'œil sur la vallée,
Où des peuples divers la foule rassemblée
Vient de Palmyre en deuil protéger les remparts,
Le soleil de ses feux couvre les étendards.

Un vent frais des palmiers ranime la verdure,
Et des ruisseaux au loin prolonge le murmure.
Les échos sont muets, les airs silencieux,
Les vallons enchantés, les bois harmonieux.
Tout-à-coup la terreur, sur le char du tonnerre,
Jusqu'en ses fondemens ouvre, ébranle la terre ;
Vers le Nord alarmé l'horizon s'obscurcit,
Et de ces longs accens l'espace retentit :

Zélés adorateurs qui de la cité sainte
Protégez les autels et défendez l'enceinte,
Des droits de l'Orient invincibles soutiens,
Fidèles alliés, généreux citoyens,

Je suis toujours pour vous le Dieu de la lumière,
L'Europe des combats a r'ouvert la carrière :
A la voix de l'honneur, prêts à vous élancer,
Dans la lice avec elle entrez sans balancer;
Remplissez vos sermens. La fortune soumise
Aux enfans des héros qu'elle aime et favorise,
A suivi mes drapeaux, comblé tous vos désirs,
Et de Rome avec joie entendu les soupirs.
Mais le sort va changer. Rome reprend son lustre ;
Je vois son glaive aux mains d'un Empereur illustre.
Pour mieux lui résister, soyez toujours unis,
Et vengez des forfaits trop long-tems impunis.
Déployez cet orgueil, ces traits de vive flamme,
Ces transports, cette ivresse et cette grandeur d'ame

Qui doivent à vos lois soumettre le Destin,
Et rendre avec mes fils le Désert libre enfin.'
Un homme contre moi forme une ligue impie ;
Allez vaincre, il est tems que le crime s'expie.
Frappez des ennemis, sans cesse plus altiers,
Qui viennent embrâser mon temple et vos foyers.
L'Occident vous menace, et l'aigle vous assiége.
Peuples qu'a soulevés leur fureur sacrilége,
Songez à recueillir le fruit de vos exploits ;
Défendez vos autels, ma puissance et vos droits.

A ces mots, du soleil, et plus vive et plus belle,
Sur un ciel plus riant la lumière étincelle.
L'armée a ressenti l'ivrese du succès,

Et la joie à la peur ne laisse aucun accès.

De son Empire en deuil les phalanges serrées,
Fières de leur grand nom, de sa flamme enivrées,
Accompagnaient la reine, et dans leur noir transport,
Venaient jurer de vaincre ou de chercher la mort.

Sur un coursier fougueux, auprès de Zénobie,
La belle Arsinoë, l'honneur de l'Arabie,
Faite
pour
la victoire et les jeux des combats,
Du brave triomphant célébrait le trépas.
D'un dragon furieux les ailes déployées,
Avides de carnage et dans le sang noyées,
S'élançaient de son casque, et sur son bouclier,
De la guerre et des arts s'élevait le laurier.
Le feu qui de l'Empire annonce la durée
Et brille dans les rangs d'une lueur sacrée,
Sur un autel couvert de fleurs et de rubis,
Fixait d'Arsinoë les regards éblouis.
Charmé de la revoir plus calme et plus altière,
L'astre immortel du jour écoutait sa prière.
D'amazones de Tyr, d'Emèse, de Sidon,
Des filles du soleil un rapide escadron,
Dans l'âge de l'amour, à son culte infidelle,
Pour voler sur ses pas, se rangeait auprès d'elle.

Compagnes de ma gloire, ô vous dont la valeur
D'un sexe délicat méprise la langueur,

Vous l'orgueil de l'armée, et le soutien d'un trône
Qu'en tout tems dans nos murs votre épée environne,
Chères sœurs, écoutez: voilà ces vils Romains,

Qui toujours dans le sang viennent tremper leurs mains ;
Les voilà ; vengeons-nous, vengeons les pleurs du monde,
Et
que d'un sang impur la terre au loin s'inonde.

Elle dit, et ses sœurs répètent ses accens ;
La reine les appelle et reçoit leurs sermens.
Sur un char fastueux tranquillement assise,
Ivre de la fortune à son sceptre promise,

D'un peuple qui l'adore, et qu'elle rend heureux,
Comme l'astre du jour, elle reçoit les vœux.
Mais des Palmyréens, dans un morne silence,
Le pesant escadron autour d'elle s'avance.
Leurs coursiers irrités brillent d'un triple airain,
Et l'arc impatient éclaté dans leur main.
Comme un serpent vomi de la nue enflammée
A diriger sou vol leur flèche accoutumée,
Par un bras vigoureux lancée avec effort,
Siffle et des airs tremblans précipite la mort.
Leur armure est d'airain, et placé sur leur tête,
Le fer de mille coups repousse la tempête.
Zabdas les commandait, Zabdas qui de Memphis,
De Thèbes, de Barca, d'Ammon, des Oasis,
A rangé les tribus sous les lois de Palmyre.
Elzar son fils, Eber célèbre par sa lyre,

Sous ses heureux drapeaux, au milieu des combats
Comme pour une fête, avaient suivi ses pas.
Arbitre de leur sort, l'amitié les rassemble,

Et leurs vœux sont de vivre ou de mourir ensemble.

Les soldats triomphans sortis de l'Hyémen,
Des plaines d'Ocellis et des rives d'Aden,
L'élite des guerriers de l'heureuse contrée
Qui sur ses bords féconds voit la mer Erythrée,
Où luit du diamant l'éclat ambitieux,
Pour briller sur le trône ou les autels des Dieux,
Suivaient de Céthura la marche triomphale.
Le rubis, le saphir, l'émeraude, l'opale,
De la belle amazone entourent le bandeau ;
Une agrafe en saphir relève son manteau,

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