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opinions et les démarches de l'auteur des cartons, la Réponse de l'ami de province, et la Réponse à l'auteur de la Dissertation, trois écrits du père Lambert, et tous trois de 1779; Entretien d'Eusèbe et de Théophile, sur le sacrifice de la messe; Lettre à l'auteur de la Dissertation; Réponse aux Observations, trois brochures de Larrière ; -Eclaircissement pacifique sur l'essence et les différentes parties du sacrifice de J.-C., ou Lettre d'un prieur à l'abbesse, 28 août et 31 octobre 1779, par l'abbé Boulliette, chanoine d'Auxerre; Lettre d'un ami à l'auteur de la Dissertation par Joseph Massillon, neveu de l'évêque; De l'Immolation de J.-C., dans le sacrifice de la messe, 1778, et Lettre à M. l'abbé ***, soi-disant de l'ordre des Minimes, 1781: ces deux écrits sont de dom Labat, bé nédictin. Tous ces écrivains sont plus ou moins opposés à Pelvert. Quelques-uns, comme Jabineau et Larrière, prétendaient qu'il n'y avait là qu'une dispute de mots. Le plus vif est le père Lambert, qui maltraite assez l'auteur de la Dissertation, et qui déplore la division entre les appelants, et l'état d'affaiblissement où ils étaient réduits. Pelvert trouva un défenseur dans l'abbé Mey, qui donna des Observations sur la lettre de M. L. (Larrière); puis de Nouvelles observations, et la Lettre du révérend père ***, de l'ordre des Mini

mes, à un docteur de Sorbonne, sur l'écrit De l'immolation. On a encore, sur cette controverse, le Vrai état de la dispute, ou Lettre à un ecclésiastique, sur la dispute au sujet du sacrifice, 12 février 1781, par l'avocat Le Paige. Tous ces écrits sont in-12, et parurent sans nom d'auteur. Dom Deforis a

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aussi inséré, dans le tome xv de son édition de Bossuet, une Dissertation sur la nécessité d'une immolation réelle, actuellement présente dans le sacrifice de la messe. L'abbé Plowden ne prit point part à cette dispute ou du moins ne publia rien, mais, d'après ce qui est dit de lui dans plusieurs des ouvrages ci-dessus, on voit qu'il vivait encore. Il paraît être mort vers 1787. Nous avons cru que les détails précédents sur la controverse à laquelle il a donné lieu, ne pouvaient être mieux placés qu'à son article. Nous n'ajouterons qu'une chose, c'est que cette controverse se passa entre les appelants seuls. P-C-T.

PLOWDEN (CHARLES), jésuite, de la même famille que le précédent, né en Angleterre, le 1er. mai 1743, fut envoyé à Rome pour ses études, et y entra dans la Société, en 1759. Il retourna dans sa patrie, après le bref de suppression de 1773, et s'y appliqua à l'exercice du ministère et à la composition de divers ouvrages. Il refusa, en 1789, de signer la pro-, testation dressée par le comité catholique, et se montra fort opposé à ce comité, dans les différends qui survinrent entre ses membres et les evêques. Il écrivit surtout, contre MM. Berington et Butler, lorsque les Jésuites cherchèrent à se réunir en Angleterre. Plowden fut un des plus zélés pour rétablir la Société. Il devint président du collége catholique de Stonyhurst, établissement considérable dans le comté de Lancastre. En 1820, il fit le Voyage de Rome pour les affaires de son corps: il retournait dans sa patrie, lorsqu'il mourut subitement, le 13 juin 1821, à Jougne, en Franche-Comté, au moment où il allait monter en voiture pour continuer son voyage. Charles Plowden

était fort zélé pour les droits du SaintSiége et pour les intérêts de son corps; il eut, dans les derniers temps, quelques démélés avec les vicaires apostoliques anglais. On l'accuse d'avoir été trop vif dans la dispute. Nous citerons de lui: I. Discours prononcé pour le sacre de M. Douglass, vicaire apostolique de Londres, 1791, in-8°. II. Considérations sur l'opinion moderne de la faillibilité du Saint-Siége dans la décision des questions dogmatiques, Londres, 1790. III. Observations sur le serment proposé aux catholiques anglais, 1791. IV. Réponse au deuxième Livre bleu, 1791 (1). V. Lettre de M. C.Plowden aux catholiques pour justifier sa conduite. VI. Remarques sur les écrits de M. Joseph Berington, 1732, in-8°. VII. Remarques sur les Mémoires de Grégoire Panzani, précédées d'une lettre à M. Berington, 1794. VIII. Lettre à M. Charles Butler, sur la protestation des catholiques, 1796, in-8°. Tous ces écrits sont en anglais. Charles Plowden avait deux frères, Robert et François. Le premier, qui était aussi prêtre, est auteur d'une Lettre à François Plowden, 1794, in-8o, où il relève quelques erreurs théologiques de ce dernier. François est connu par une Histoire d'Irlande, qui le força de quitter sa patrie; par des Lettres à sir John-Cox Hippisley, et par d'autres écrits politi

ques.

P-C-T. PLUCHE (NOEL-ANTOINE ), littérateur aussi savant qu'ingénieux, né à Reims (2) en 1688, resta, fort jeune, orphelin, et fut élevé par sa mère, qui

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ne négligea rien pour lui procurer les avantages d'une bonne éducation. La douceur de son caractère, et son application à l'étude, lui méritèrent l'estime de ses maîtres, dont il aspira bientôt à partager les fonctions. A vingt-deux ans, il fut nommé professeur d'humanités au college de sa ville natale; et il ne tarda pas à passer dans la chaire de rhétorique, qu'il remplit avec une égale distinction. Il venait d'être admis dans l'état ecclé siastique, lorsque l'évêque de Laon lui fit offrir la principalité de son collége; et, malgré les instances de ses compatriotes, il accepta cette place, dans l'espoir de n'y être point inquiété sur ses opinions religieuses. Il s'associa des collaborateurs aussi zélés qu'instruits, et parvint, en peu de temps, à ranimer le goût des bonnes études, dans une ville où elles étaient fort négligées. Mais la vie laborieuse qu'il menait, et son éloignement pour les disputes, n'empêchèrent pas que sa tranquillité n'y, fût troublée. Dénoncé comme professant des sentiments opposés à la Bulle Unigenitus, il aima mieux rcnoncer à sa place que de signer une formule de rétractation, qu'on lui présentait. La franchise avec laquelle il s'était expliqué dans cette occasion, ôta tout espoir de le gagner; et ses supérieurs sollicitèrent une let tre de cachet pour le faire enfermer. Heureusement la recommandation de Rollin lui fit trouver un asile chez l'intendant de Normandie, qui lui confia l'éducation de son fils. Pendant son séjour à Rouen, l'abbé Pluche donna des leçons de physique au fils de lord Stafford; et, pour pouvoir communiquer plus facileinent ses idées à son élève, il apprit l'anglais. Le hasard lui ayant fait découvrir un acte intéressant pour

la couronne, il s'empressa de l'envoyer au cardinal de Fleury, pour le déposer aux archives royales. En récompense de ce service, le ministre lui fit obtenir un riche prieuré, qu'il refusa, pour n'être pas obligé de signer l'acceptation de la Bulle; mais il reçut une petite gratifica tion pécuniaire, qui paya les frais de son voyage et de son établissement à Paris, où il vécut du produit des leçons d'histoire et de géographie qu'il donnait à des jeunes gens. Mais il renonça bientôt à l'enseignement pour travailler au Spectacle de la nature, ouvrage dont il avait conçu l'idée dans le temps qu'il expliquait les éléments de la physique au jeune Stafford. Ce livre, dont il communiqua le plan au vertueux Rollin, qui lui donna d'utiles conseils, fut accueilli de toutes les classes de lecteurs. Les étu des de l'abbé Pluche l'avaient mis en rapport avec les littérateurs, les savants et les artistes les plus distingués. L'abbé Sigorgne ayant publié une Lettre d'un Officier de cavalerie à l'auteur du Spectacle de la nature, cette lettre fut l'occasion d'une étroite liaison qui se forma entre l'auteur attaqué et son critique. Pluche jouissait de toute la considération due à ses talents et à son caractère; mais, à raison de sa surdité, il quitta Paris, en 1749, pour se retirer à la Varenne - SaintMaur, où il partagea le reste de sa vie entre la prière et la lecture des saintes Écritures. Outre une Traduction des Psaumes, d'après le texte hébreu, il composa, dans cette solitude, divers ouvrages destinés à la jeunesse, mais dont plusieurs sont restés imparfaits. L'abbé Pluche y mourut d'apoplexie, le 19 novembre 1761. On a de lui: I. Le Specta

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cle de la nature, ou Entretiens sur l'histoire naturelle et les sciences Paris, 1732, 8 tomes en 9 vol. in12. Malgré la diffusion du style, cet ouvrage est agréable et instructif: il renferme des notions simples et claires des principaux phénomènes de la physique, de l'histoire naturelle et des procédés des arts mécaniques; et l'on doit reconnaître que l'abbé Pluche a contribué aux progrès que ces sciences ont faits parmi nous en en répandant le goût dans toutes les classes. On dit que ce fut d'après l'avis judicieux de Rollin, qu'il répandit sur son ouvrage un charme particulier, en remontant sans cesse des effets à la cause, et en signalant, dans ses moindres productions, la sagesse et la bonté du créateur. Les premiers volumes sont en forme de dialogue les interlocuteurs sont le jeune Stafford, sous le nom du chevalier de Breuil, son père et sa mère, sous les noms de comte et comtesse, et enfin le prieur, personnage dans lequel l'auteur s'est peint lui-même, peut-être à son insu. Mal gré les progrès immenses que les sciences naturelles ont faits depuis près d'un siècle, on doit convenir que,

si les notions que donne ce livre sont souvent incomplètes, elles ne sont presque jamais inexactes. On y rencontre une multitude de choses curieuses, alors absolument neuves, et dont plusieurs ne se trouvent, même aujourd'hui, dans aucun ouvrage à la portée des gens du monde. Nous citerons, par exemple, la manière de faire le vin de Champagne (Voy. GODINOT, XVII, 567); quelques machines de gnomonique pratique, les détails d'un vaisseau, la fonte des cloches, l'arcboutant branlant de l'église de SaintNicaise de Reims, et surtout la pa

léographie française, au tome vII. Les deux parties du tome vir, intitulées, Préparation et Démonstration évangéliques, sont traisont traitées d'une manière neuve, et dont le mérite n'a peut-être pas été assez apprécié. Le Spectacle de la nature a été réimprimé un grand nombre de fois : mais on ne met presque aucune différence entre les éditions; et l'on recherche les plus anciennes, pour avoir de bonnes épreuves des figures dont l'ouvrage est rempli. Il a été traduit en anglais (1735), en italien (1737), en hollandais (1737), en allemand (1746), et en espagnol (1752). M. L. F. Jauffret en a donné une édition abrégée et revue, 1803, 8 vol. in-18. Lemarquis de Puységur en avait publié l'Analyse et l'Abré gé, Reims, 1772 ou 1786, in-12. II. Histoire du ciel, considérée selon les idées des poètes, des philosophes et de Moïse, Paris, 1739, 2 vol. in 12, fig.; la Haye, 1740, même form.; trad. en anglais et en allemand. Cet ouvrage est divisé en deux parties: la première, qu'on peut regarder comme un bon traité de mythologie, est le développement de l'ingénieux système de Warburton sur l'origine de la sphère grecque, et l'histoire des divinités dont les noms servent encore à désigner la plupart des astres et des constellations (V. WARBURTON); la seconde contient l'analyse chronologique des idées des philosophes de l'antiquité sur la création, auxquelles l'auteur oppose la cosmogonie de Moïse, dont il s'attache à montrer la supériorité, indépendamment de toute révélation (V. Moïse). La première édition ayant essuyé quelques critiques, l'auteur y répondit dans sa Révision de l'Histoire du ciel, ou Supplément à la première édition

(Paris, Estienne, 1740, in-12, de 124 pages); et ce Supplément a été refondu dans l'édition suivante. III, La Mécanique des langues et l'art de les enseigner, Paris, 1751, in-12; traduit en latin par l'auteur, sous ce titre: De linguarum artificio et doctrina, ibid., in - 12. Après avoir traité successivement de l'origine et de la formation des langues, l'abbé Pluche cherche à démontrer que, sans trop s'écarter du mode d'enseignement adopté dans les colléges, il est possible d'obtenir plus de progrès des élèves, en les familiarisant davantage avec les bons auteurs par l'explication et la traduction. Cet ouvrage, qui a été critiqué par Maltor, professeur d'humanités au college de Beauvais (Voyez le Mercure, février 1753), offre des idées saines, des rapprochements ingénieux, et ne s'écarte pas beaucoup du système de Dumarsais, si bien développé par Radonvilliers. IV. Harmonie des Psaumes et de l'Évangile, ou traduction des Psaumes et des cantiques de l'Église, avec des notes relatives à la Vulgate, aux Septante et au texte hébreu, Paris, 1764, in-12. V. Concorde de la Géographie des différents ages, ibid., 1765, in-12, avec cartes, le portrait de l'auteur, et son Éloge historique, par Robert Estienne (V. XIII, 399) Cet ouvrage, destiné principalement aux jeunes gens, est utile surtout en ce qui concerne les colonies des anciens : la lecture en est agréable et le plan ausssi neuf qu'ingénieux. L'éditeur (Thuilier, curé de Givri sur Aisne) l'a fait précéder par quelques pièces de vers échappées dans la jeunesse à l'abbé Pluche, qui se lassa bientôt de la contrainte de la rime, comme on le voit par sa dernière pièce écrite en

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vers blancs, et intitulée : Adieux à la rime. A l'époque du sacre de Louis XV, parut une lettre de l'abbé Pluche, Sur la sainte Ampoule, et sur le sacre de nos rois à Rheims, Laon, 1719, réimprimée à Paris, 1775, in-8°. de 54 pages, morceau intéressant et plein d'une bonne critique. Parmi les ouvrages qu'il a laissés en manuscrit, on cite une Histoire sainte en latin, et des Frag ments de deux Traités; l'un sur les Prophéties, et l'autre sur l'Etude du cœur humain. On trouve son portrait in-fol., avec son Éloge dans le huitième cahier de la Galerie française.

W-s.

PLUKENET (LÉONARD), médecin et botaniste anglais, naquit en 1642. Il est également étonnant et regrettable que presque toutes les circonstances principales de sa vie soient ignorées, comme nous l'avons remarqué pour ses compatriotes Johnson, Parkinson et Petiver. Ses Préfaces et les Notes de ses ouvrages contiennent quelques détails sur ses relations scientifiques, etc.; mais on n'en trouve que de très-insignifiants sur sa personne. Il fut le successeur de Monson, dans la direction du jardin royal d'Hamptoncourt, avec le titre de professeur royal de botanique. Son premier ouvrage, le Phytographia, composé de quatre -parties, parut la 1re, et la 2o. partie, en 1691, mais séparément, pl. 1120; la 3e. en 1692, pl. 121-250; la 4o. en 1696, pl. 251-328, in-4o., Londres. Les gravures en sont passables sous le rapport de l'exécution, et sontutiles, quoique plusieurs des sins ne soient pas très-exacts, que d'autres n'offrent qu'une des parties de la plante sans détails, et que presque tous soient dans de petites proportions. L'Almagestum botani

cum, sive Phytographia Plucnetianæ-onomasticon, etc., fut publié en 1696, Londres, un vol. in-4°., 402 pages, avec un portrait de l'auteur à l'âge de quarante-huit ans. Le titre annonce six mille plantes, dont cinqcents sont nouvelles. L'Almagestum, rédigé par ordre alphabétique, donne la phrase spécifique de chaque plante, accompagnée souvent de la synonymie des auteurs modernes, et renvoie à la planche correspondante du Phytographia, quand

il y en a une. Mais les observations critiques y sont rares; et il est totalement dépourvu d'idées générales. C'est cet ouvrage que l'auteur, à la fin de sa Préface', qualifie de grand et de magnifique, s'il en est, ajoutant qu'il est attendu avec impatience par les botanistes, et qu'il est indispensable: et cependant il avait sous les yeux les écrits des grands maîtres de cette époque.—Almagesti botanici Mantissa, etc., est le titre de son troisième ouvrage, un vol. in-4°., Londres, 1700, 192 pages. Le Mantissa est une espèce de Supplément de l'Almagestum, contenant, selon le titre, plus de mille plantes nouvelles, avec l'indication de la place où chacune d'elles doit être intercalée dans ce dernier livre. Enfin, Plukenet publia, en 1705, son Amaltheum botanicum, un vol. in-4°., 214 pages, Londres, avec plus de six-cents gravures. Ces trois ouvrages renferment les planches 329-454, faisant suite à celles du Phytographia. Le dernier, qui donne la description spécifique de plus de douze-cents espèces nouvelles, doit être regardé comme un deuxième Supplément; et nous ne pourrions que répéter sur lui, comme sur le Mantissa, le jugement que nous avons porté sur l'Almagestum. Ces quatre

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