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le 25 août 1574, y mourut vers la fin de 1638, dans les loisirs de la vie privée, après avoir successivement consacré ses études à la médecine et à la jurisprudence. Il avait suivi des cours de cette dernière science, d'abord à Douai, et ensuite à Orléans, où il obtint le grade de licencié. Le barreau de la Haye le compta, pendant quelque temps, au nombre de ses avocats: mais le goût des lettres paraît l'avoir constamment emporté dans son esprit sur celui de la chicane; et, retourné sons le toit paternel, il n'y eut plus guère d'autre occupation. Il a laissé Poëmata Amsterdam, 1617, in-4°. Ce petit volume se compose : 1o. d'un poème historique sur sa ville natale, intitulé Amsterodamum : il y exprime quelques regrets de ne pas avoir été admis à consulter les archives de cette ville; -2°. de Quisquiliæ, seu elegiarum libri duo: la qualification qu'il donne à ses élégies, est bien modeste, mais assez vraie: il s'y trouve quelques pièces sur un autre mètre;-30. d'Emblemata, au nombre de cinquante; -4°. de Fabellæ, ou tableaux et portraits. Gruter n'a rien recueilli de Plemp dans les Delicia poëtarum Belgicorum. M-ON.

PLEMP (VOPISCUS-FORTUNATUS), probablement parent, peutêtre fils, du précédent, né à Amsterdam, le 23 décembre 1601, mort à Louvain, le 12 décembre 1671, mérite une place parmi les médecins célèbres de son temps. Il étudia successivement à Gand, à Louvain et à Leyde ayant ensuite voyagé en Italie, il reçut le bonnet de docteur à Bologne; après quoi il exerça l'art de guérir dans sa ville natale: mais, en 1633, l'archiduchesse IsabelleClaire-Eugénie, gouvernante des Pays-Bas, le fit nommer professeur

de médecine à Louvain, où il honora, par ses cours et par ses ouvrages, la chaire confiée à ses soins. Ses principaux écrits sont: I. Ophthalmographia, sive de oculi fabricá, actione et usu, Amst., 1632, in-4°. Attaqué par Gerard Guschove, il lui répondit; et l'édition subsequente, Louvain, 1659, in-fol., est enrichie de cette polémique. II. Fundamenta seu Institutiones medicinæ, en six livres, Louvain, 1638, 1644, 1653, in-fol., avec des augmentations successives. III. Antimus Coningius, peruviani pulveris defensor repulsus à Melippo Protymo (C'est sous ce dernier nom que s'est caché notre Plemp). ibid, 1655, in-8°. IV. Animadversiones in verampraxin curandæ tertianæ, propositam à Petro Barba, ibid., 1642, in-4°. V. De affectibus capillorum et unguium, ibid., 1662, in-4o. VI. De togatorum valetudine tuendá, Bruxelles, 1670, in-4°. VII. Il a traduit, de l'arabe en latin, Avicennæ canones, Louvain, 1658, in-fol.; et VIII, du latin en hollandais, l'Anatomie de Barthelemi Cabrol. Le coryphée du parnasse hollandais, Vondel, a honoré cette traduction d'une pièce de vers. Il paraît que les Plemp, nés et morts dans la religion catholique, étaient liés avec les deux hommes les plus distingués dans la littérature hollandaise, alors naissante, Vondel et Hoofft. M-ON.

PLESSING (FREDERIC - VICTORLEBERECHT), littérateur allemand, né en 1752, à Belleben en Saxe, après avoir fréquenté les universités de Goettingue, Halle et Koenigsberg, prit dans la dernière, en 1783, les degrés de docteur en philosophie, sous le célèbre Kant; et obtint en 1788, une chaire de philosophie à Duisbourg, place qu'il conserva jusqu'à

rut en 1653; 3o. Armand-Jean
premier ministre de Louis XIII;
4°. Françoise; 5o. Nicole, qui épou-
sa Urbain de Maillé, marquis de
Brézé (V. MAILLÉ, XXVI, 239),
et mourut le 30 août 1635. Fran-
çoise Du Plessis, morte le 17 avril
1675, avait épousé en secondes no-
ces René de Vignerod, seigneur de
Pont-Courlai, grand-père d'Armand-
Jean, duc de Richelieu, et père de
Marie - Madelène, duchesse d'Ai-
guillon, dont le duché a passé dans
la branche cadette des ducs de Ri-
chelieu.
L-P-E.
PLESSIS (DU). V. RICHELIEU.
PLESSIS (Dom TOUSSAINT-CHRÉ-
TIEN DU). V. Duplessis.

PLESSIS D'ARGENTRÉ (CHAR-
LES DU ). V. Argentré.
PLESSIS - MORNAY (PHILIPPE
Du). V. MORNAY.

PLESSIS-PRASLIN. V. CHOI

sa mort, arrivée le 8 février 1806. Plessing est auteur de plusieurs ouvrages sur la philosophie des anciens. Il avait conçu le plan d'un nouveau système de philosophie; mais il n'a pas pu achever son édifice. Voici les titres de ses écrits: I. Osiris et Socrate, Berlin, 1783, in-8%; ouvrage ayant pour but de comparer la philosophie et la théologie des Egyptiens à celles des Grecs. II. Memnonium, ou Essai pour dévoiler les secrets de l'antiquité, Leipzig, 1787, in-8°.; il donna une suite à cet écrit important, par ses Essais tendant à éclaircir la philosophie de la plus haute antiquité, 1788, 2 vol. in-8°. D-G. PLESSIS-RICHELIEU (FRANçois Du), père du célèbre cardinal de ce nom, était issu d'une famille ancienne, qui tire son nom et son origine de la terre du Plessis, en Poitou. Il signala sa valeur à la bataille de Moncontour, et suivit le duc d'Anjou en Pologne. Ce prince, étant parvenu au trône de France, sous le nom de Henri III, lui confia différentes négociations, lui donna la charge de grand-prévôt, en 1578, et le fit chevalier de ses ordres, en 1586. Le courage et la fidélité de François Du Plessis lui valurent aussi l'estime de Henri IV, qui le nomma capitaine de ses gardes; mais il ne put en remplir les fonctions, étant mort peu de temps après, pendant le siége de Paris, le 10 juillet 1590, à l'âge de quarante-deux ans. Il avait épousé Susanne de La Porte, dont il eut : 1°. Henri, qui fut tué en duel par le marquis de Thémines, sans laisser d'enfants; 2°. Alphonse Louis, qui fut successivement évêque de Luçon, archevê-la ville et du port du Havre de Gráce, que d'Aix et de Lyon, cardinal, ibid., 1765; deuxième édit., 1769, grand-aumônier de France, et mou- in-12. Cette histoire est assez inté

SEUL.

PLETHON. V. GÉMISTE. PLEUVRI (Jacques-Olivier), littérateur médiocre, né le 30 décem

bre

1707, au Havre-de-Grâce, embrassa l'état ecclésiastique, et se consacra, dans sa jeunesse, au ministère évangélique avec assez de succès. Il vint habiter Paris à l'âge de quarante ans, afin de se livrer plus tranquillement à son goût pour l'étude; il cultiva les lettres sans négliger les devoirs de son état, et mourut dans cette ville, en 1788. On a de lui: I. Discours sur la gloire des héros, Paris, 1747, in-12, II. Examen de cette question: Nous naissons poètes, nous nous formons orateurs, ibid., 1747, in-12. III. Panegyrique de Saint-Louis, 1757,in-4°. IV. Histoire, antiquités et description de

ressante; et malgré quelques erreurs, elle est encore recherchée. V. Sermons sur les mystères et sur la morale, ibid., 1778, in-12. VI. Sermons sur la morale, et Panégyriques, ibid., 1780, in-12.VII. Tables chronologiques des principales époques et des plus mémorables événements de l'histoire universelle, etc., 1787, in-24.

W-s.

PLEVILLE-LE-PELLEY (George-René), naquit à Granville, le 26 juin 1726. Entraîné par un penchant irrésistible vers la carrière de la marine, il quitta la maison paternelle à l'âge de douze ans, et vint au Havre, où il s'embarqua, comme mousse, sous un nom supposé, afin d'échapper aux recherches de sa famille. Après avoir fait plusieurs campagnes à la pêche de la morue, il fut reçu lieutenant à bord d'un corsaire du Havre. Quelques mois après, il se rendit à Granville, et s'embarqua sur un autre corsaire, qui, à sa sortie du port, fut rencontré par deux bâtiments anglais auxquels illivra combat. Dans cet engagement le jeune Pléville eut la jambe droite emportée par un boulet, et fut fait prisonnier. De retour en France, et à peine guéri de sa blessure, il passa, comme lieutenant de frégate, sur l'Argonaute, commandé par M. de Tilly-le-Pelley, son oncle. En 1746, étant sur le vaisseau le Mercure, qui faisait partie de l'escadre du duc d'Enville, il fut pris à son retour de Chibouctou, par l'amiral Anson. Dans le combat que soutint ce vais seau, Pléville perdit sa jambe de bois; son capitaine l'ayant vu tomber sur le pont, lui demanda s'il était blessé : « Non, répondit-il, le » boulet n'a donné d'ouvrage qu'au » charpentier. » En 1759, commandant l'Hirondelle, de quatorze

XXXV.

canons de six, Pléville attaqua et prit trois bâtiments anglais armés en guerre. Sa jambe de bois fut encore enlevée dans cette affaire. Forcé, par le délabrement de sa santé, de quitter momentanément le service de mer, il fut attaché à celui des ports, et nommé successivement lieutenant de frégate, capitaine de brûlot, et lientenant de port. Il servait en cette qualité à Marseille, à la fin de 1770, lorsque la fregate anglaise l'Alarme, commandée par le capitaine Jervis (depuis lord Saint-Vincent), fut jetée par la tempête dans la baie de ce port. Ce bâtiment, se trouvant affalé sur la côte, courait le danger de se briser sur les nombreux rochers dont elle est semée. Pléville, informé de sa détresse, se rend au fort SaintJean: chemin faisant, il réunit tous les marins qu'il rencontre, et les engage à porter du secours à la frégate anglaise. La nuit était très-noire, et le temps épouvantable; les marins montraient quelque hésitation; il prend sur-le-champ une de ces réso Iutions qu'un ardent amour de l'humanité inspire souvent à une ame généreuse, mais dont un grand courage joint aux connaissances maritimes pouvait seul assurer le succès il se passe autour du corps un cordage assez fort pour le tenir suspendu: saisissant alors le bout d'un cable qu'il avait eu la précaution de faire amarrer fortement à terre, laisse descendre du haut des rochers jusqu'à la mer en fureur; arrive, après les plus grands efforts, jusqu'à la frégate en péril; et, au moyen de la manoeuvre qu'il ordonne, il parvient à la faire entrer dans le port. Pléville, non content d'avoir sauvé l'Alarme et son équipage, d'une perte certaine, mit tous ses soins à faire réparer les avaries qu'elle avait éprouvées; et,

5

:

il se

vingt jours après, ce bâtiment faisait route pour l'Angleterre. L'amirauté de Londres, frappée d'admiration pour un service aussi éminent, et voulant donner un témoignage de sa reconnaissance à l'intrépide marin qui en était l'auteur, chargea le capitaine Jervis de retourner à Marseille avec sa frégate, et de remettre à Pléville une pièce d'argenterie pour un repas de cinquante couverts, avec une lettre conçue en ces termes : << Monsieur, la qualité des services » que vous avez rendus à la frégate » l'Alarme, fait l'admiration des » Anglais; des travaux comme les » vôtres méritaient que la Providen» ce les couronnât par lé succès: vo>> tre récompense la plus flatteuse est >> au fond de votre ame; mais nous » vous prions d'accepter, comme un » gage de notre estime éternelle, co » que le capitaine Jervis, comman» dant ladite frégate, est chargé de >> vous remettre de notre part. >> La noble conduite de Pléville trouva dans la suite une autre récompense. Pendant la guerre de 1778, son fils, embarqué sur une frégate, fut pris à la suite d'un combat. Aussitôt que l'amirauté anglaise en fut instruite, des ordres furent donnés pour son renvoi en France, sans échange; et il eut la faculté d'emmener avec lui un certain nombre de ses camarades à son choix. Au mois de juin 1777, MONSIEUR, aujourd'hui Louis XVIII, à la suite d'un voyage dans les provinces méridionales, visita le port de Marscille. Pléville y était employé comme capitaine de port: dans le nombre des fêtes données à l'illustre voyageur, celle que lui offrit la marine fut confiée aux soins de cet officier. Quelques milliers de barils de goudron, placés sur la montagne de

Notre-Dame de la Garde, présentèrent, par leur inflammation spontanée, le simulacre d'un volcan; des joûtes sur l'eau, une pêche miraculeuse, eurent lieu dans un bassin, à l'entrée du port; les manœuvres et les évolutions employées dans un combat naval furent imitées par les bâtiments qui se trouvaient dans le port; enfin, tout ce que l'imagination la plus féconde put inventer pour exprimer la joie des marins provençaux, fut l'ouvrage de Pléville, pendant les trois jours que le prince passa à Marseil le. A son retour à Versailles, S. A. R. lui fit envoyer son portrait, avec une lettre pleine de bonté. En 1778, Pléville reçut l'ordre de se rendre à Toulon; il fut embarqué, comme lieutenant, sur le Languedoc, que montait le comte d'Estaing, et fit sur ce vaisseau toute la guerre d'Amérique. L'amiral ne tarda pas à lui accorder toute sa confiance. Choisi par lui pour conduire dans les ports d'Amérique, les nombreuses prises faites par l'escadre sur les Anglais, il fut chargé d'en faire la vente. Ún mois lui suffit pour cette opération. A son retour à bord, il rendit les comptes de sa gestion: l'amiral voulant récompenser son zèle et son activité, décida qu'il lui serait alloué une commission de deux pour cent sur le produit de la vente, qui s'élevait à quinze millions; mais Pléville refusa cette récompense, en disant qu'il était satisfait du salaire que le roi lui donnait pour le servir. A quelque temps de là, le comte d'Estaing, ayant besoin de trois cent mille francs pour le service de son escadre, avait fait d'inutiles démarches

pour se les procurer: un négociant américain, qui connaissait Pléville, offrit de les lui prêter; et sa réputation de délicatesse et de pro

bité fit obtenir un secours très-urgent dans cette circonstance. Les Etats-unis émancipés avec notre participation, reconnurent les services et le courage de Pléville, par la décoration de l'ordre de Cincinnatus. A son retour, il fut fait capitaine de vaisseau; et la révolution n'ayant pas tardé à éclater, il en adopta les principes, comme la plupart des officiers qui avaient servi en Amérique, mais avec modération. En 1794, il fut appelé à faire partie des comités de marine et de commerce, où ses conseils furent d'une grande utilité. Peu après, il fut nommé chef de division au ministère de la marine. L'année suivante, il remplit une mission à Ancone et à Corfou, pour organiser le service maritime; et, en 1797, il fut envoyé, comme minis tre plénipotentiaire, au congrès de Lille, , pour y traiter de la paix. Pendant cette mission, il fut nommé ministre de la marine. Justice et désintéressement fut la devise adoptée par Pléville. Chargé de faire une tournée sur les côtes de l'ouest, on lui alloua quarante mille francs pour cette mission. A son retour, il produit le mémoire de ses frais, montant à huit mille francs, et renvoie au trésor les trente-deux mille francs restants. On refuse de les prendre, la somme entière ayant été portée en dépense: Pléville insiste; mais pressé de nouveau, il témoigne le desir que cette somme soit consacrée à l'érection d'un monument utile: son vœu fut rempli, et elle servit à élever le télégraphe qui existe encore aujourd'hui sur l'hôtel du ministère de la marine. Le désintéressement du ministre était d'autant plus noble, qu'il était loin d'être riche, et qu'il avait une famille nombreuse. Nommě contre - amiral, en 1797, il

fut fait vice-amiral l'année suivante. Il exerçait les fonctions de ministre depuis près d'un an, lorsque sa santé le força de demander sa démission, qui ne fut acceptéc qu'après de grandes difficultés. Nommé, à quelques mois de là, au commandement de l'armée navale réunie dans la Méditerranée, il se rendit à Toulon; mais épuisé par les fatigues d'une vie si active, il résigna bientôt ce com mandement, et se retira dans le sein de sa famille pour s'y livrer au repos. Les honneurs vinrent l'y chercher; il fut fait sénateur, et peu après grand-officier de la légiond'honneur: mais il ne jouit pas long-temps de ces distinctions; une maladie de quelques jours l'enleva, le 2 octobre 1805, à l'âge de près de quatre-vingts-ans. Un monument simple, décoré d'une épitaphe composée par M. Lemaire, lui a été élevé au cimetière de l'Est, à Paris, par sa famille et ses amis.

H-Q-N.

PLINE L'ANCIEN, ou le naturaliste (CALUS Plinius Secundus), naquit la gme, année du règne de Tibère, et la 23me, de l'ère vulgaire. Saint Jérôme, dans la Chronique d'Eusèbe, et une Vie de Pline, attribuée à Suétone, disent qu'il était de Come; mais comme, dans l'épître dédicatoire de son Histoire naturelle, il appelle Catulle son compatriote ( (conterraneum), et que Catulle était de Vérone, cette dernière ville a disputé Pline à celle de Come; et cette querelle a fait naître des écrits sans nombre. Ce qui est certain, c'est que

la famille Plinia était établie à Come, qu'elle possédait de grands biens dans les environs, et que l'on y a découvert des inscriptions relatives à plusieurs de ses membres. C'est aussi à Come que naquit, sans

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