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Jesu patribus, París, 1659, in-8°. V. Catalecta variorum carminum libris tribus cum mantissá miscellá, Rome, 1674, in-8°. On est forcé de convenir que leP.Poussines ne réussis sait pas mieux dans la poésie que dans l'éloquence. VI. Thesaurus asceticus sive syntagma opusculorum veterum de re ascetica, Paris, 1684, in-4°. Enfin, cet infatigable écrivain a laissé en manuscrit: Occursus prophetiæ et historia in mysteriis vitæ, mortis et resurrectionis Christi; et une Histoire des controverses des Dominicains et des Jésuites, de 1548 à 1613. C'est une réfutation du livre que le P. Serry, dominicain, a publié sous le nom d'Augustin Le Blanc : Historia congregationum de auxiliis. On trouve l'analyse de ce dernier ouvrage du P. Poussines, dans le Catalogue des manuscrits de Cambis, p. 311-22, précédée de la Vie de l'auteur, copiée de l'Eloge historique du P. Poussines, par le P. Théod. Lombard, inséré dans les Mémoires de Trévoux, novembre 1750, et dans le Dict. de Moréri, édition de 1759.

W-s. POUTEAU (CLAUDE), célèbre chirurgien, naquit à Lyon, en 1725. Son père exerçait lui-même la chirurgie, et s'y distingua jusqu'à un âge très-avancé. Il sentit de bonne heure combien il importait de veiller à l'éducation d'un fils dont les dispositions prématurées lui faisaient concevoir d'heureuses espérances. Le jeune Pouteau fit de brillantes études au collége des Jésuites de Lyon; il se rendit ensuite à Paris, où les Morand, les Jean-Louis Petit, et les Ledran, professaient la chirurgie avec tant d'éclat. Ce fut dans l'hôtel - dieu de Lyon qu'il vint faire l'application des précep

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tes qu'il avait puisés auprès de ses maîtres. Le 12 avril 1744, il y fut admis comme élève; et le 5 mai de l'année suivante, l'administration le désigna pour remplacer Grassot, chirurgien-major: deux ans après il entra en fonctions; il n'avait alors que vingt-deux ans et ne laissa pas d'y déployer toutes les ressources que peut suggérer l'expérience, aidée d'une saine théorie. La chirurgie française, encore timide avait négligé trop long-temps un moyen perturbateur, mais bien efficace, dont les peuples asiatiques s'étaient servis dès l'antiquité la plus reculée; c'est le moxa. Pouteau en fit l'application la plus heureuse dans des maladies graves, et qui paraissaient sans remède. II dut à la connaissance profonde qu'il avait de l'anatomie, la hardiesse et l'énergie des ressources qu'il employait dans les cas graves. Igne et ferro sanabat, est la devise que l'on mit sous son portrait après sa mort, et qui le caractérise parfaitement mais aussi ces moyens nouveaux et puissants le firent taxer de dureté et de brutalité, par quelques confrères jaloux de ses succès. Au reste, Pouteau se soumit lui-même à l'épreuve du moxa, et se guérit d'un rhumatisme opiniâtre qu'il avait contracté dans ses travaux anatomiques. Ce fut aussi par le même remède, appliqué sur les vertèbres dorsales, qu'il fit cesser, comme par enchantement, un hoquet qui avait résisté à tous les autres moyens thérapeutiques, et qui menaçait les jours du malade. Il faut convenir néanmoins qu'il abusa quelquefois de l'emploi du moxa; et l'on peut lui reprocher de n'avoir pas craint de l'appliquer sur la région cervicale, et de trop le rapprocher

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d'un organe aussi délicat que le cerveau. L'époque à laquelle Pouteau prit place parmi les maîtres de l'art, fut celle où les préceptes sur l'opération de la pierre venaient d'être déterminés d'une manière plus précise par Chéselden, Morand, le frère Côme, Hankeius et Lecat. Il mérita de s'associer à leur gloire par ses travaux; et tous parvinrent par des voies différentes à découvrir le moyen heureux qu'avait employé Rauw, et dont il avait emporté le secret en mourant. Pouteau adopta, dans sa pratique, l'opération par l'appareil latéral auquel on a donné son nom; il y fit ensuite diverses modifications, et paya son tribut à la faiblesse humaine, en se mettant au nombre des détracteurs du frère Côme. Ce religieux ne connaissait pas l'art de la polémique; son esprit peu cultivé n'était pas propre aux que relles ni aux discussions littéraires: mais son génie l'emporta sur l'envie de ses confrères; et son procédé dans l'opération de la pierre fut générale ment préféré comme le plus simple et le moins dangereux. Pouteau, malgré les importantes fonctions dont il était chargé, publia plusieurs ouvrages, dont les principaux sont une Dissertation sur l'opération de la pierre, et des Mélanges de chirurgie, dans lesquels on remarque des notions précieuses sur la manière de préparer les malades aux opérations de chirurgie. C'est une perte pour l'art qu'il ne se soit pas livré à tout le développement dont était susceptible une matière aussi grave. Tout ce qu'il a écrit, est rédigé avec une pureté de style et une précision de détails remarquables. En quittant l'hôtel-dieu, il fut reçu membre de l'académie de Lyon; et bientôt il jouit de la con

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fiance générale. Il se livra dès-lors plus particulièrement à l'exercice de la médecine; mais il ne tarda pas à être enlevé à ses amis et aux malheureux qu'il secourait avec un noble désintéressement. En rentrant chez lui, un soir, il heurta, dans son allée, contre des seaux pleins d'eau, qu'une domestique imprudente venait d'y déposer; il tomba, et se fit une contusion si grave à la tête, qu'il en mourut le lendemain, et pour ainsi dire à la fleur de son âge, en 1775. Le docteur Colombier, inspecteur-général des hôpitaux de France, à qui le frère de Pouteau confia les manuscrits de cet homme illustre, en donna une édition, à Paris, en 1783, sous le titre de OEuvres posthumes de M. Pouteau, 3 vol. in-8°., chez Pierres, imprimeur du roi. Le troisième volume contient un Supplément, dans lequel sont plusieurs observations de Pouteau le père, et des notes additionnelles de l'éditeur. MM. Vicq-d'Azyr et Macquart, membres de la société royale de médecine de Paris, firent, en 1781, un rapport analytique sur les OEuvres encore manuscrites de Pouteau. Dans ce rapport, est dit que la théorie de cet homme célèbre pourrait donner lieu à un grand nombre de remarques critiques, mais que sa pratique est lumineuse en plusieurs points, et souvent fondée sur des vues nouvelles et judicieuses. Le premier Mémoire de ces OEuvres contient des recherches sur le vice cancéreux, et sur les moyens de le combattre mais ces recherches, comme toutes celles qui ont été faites jusqu'à ce jour sur cette affreuse maladie, n'ont pu jeter encore aucune lumière sur son étiologie, ni sur les remèdes à lui opposer avec succès. Le deuxième Mémoire

renferme des considérations intéressantes sur les différentes sympathies de la peau, sur la propriété absorbante de cet organe, et sur l'action qu'exercent sur lui les médicaments topiques. Dans le troisième Mémoire, Pouteau traite des propriétés du moxa, et en conseille l'application sur le sommet de la tête dans l'épilepsie, et dans quelques autres maladies du cerveau; méthode qui a été combattue par l'illustre de Haën, et réprouvée par la saine expérience. Le quatrième Mémoire, traite de la phtysie pulmonaire: mais dans l'état actuel des connaissances médicales, ce travail mérite peu d'attention. Le cinquième Mémoire, sur le rachitisme, ne suggère aucune vue nouvelle quant aux causes et au traitement. Le second volume renferme divers Mémoires sur les engorgements séreux et lymphatiques des articulations, sur les douleurs par sympathie, sur les asphyxies par immersion, sur des luxations et fractures, sur la cause des douleurs que les malades peuvent ressentir dans un membre amputé et séparé du corps, etc., etc. Le troisième et dernier volume traite de quelques points d'obstétrique, et de médecine légale, tes que les naissances tardives; de l'effet de l'huile d'olives pour la morsure de la vipère; de la préparation anx grandes opérations: il contient des Mémoires sur les fistules anales et lacrymales, sur les moyens d'obvier, dans les hôpitaux, au danger d'inoculer par les pansements toutes sortes de virus; des Recherches sur la gangrène humide, sur l'opération de la taille, sur l'incontinence d'urine, sur l'action des vésicatoires, sétons ou topiques pour appeler l'humeur viciée sur la partie où on les applique. Le supplément,

dans ce dernier volume, contient treize Observations de Pouteau père, sur l'emploi des vésicatoires comme dérivatifs. En résumé, les travaux de Pouleau, pour ce qui concerne la partie opératoire et pratique, méritent l'estime des gens de l'art, si l'on en excepte l'opération de la pierre, qui ne se fait presque plus suivant sa méthode: : quant à ses vues théoriques, elles se ressentent du système de l'humorisme qui dominait dans les écoles de son âge; et les progrès que depuis ont faits les connaissances médicales ne permettent pas de

conserver autant d'estime

pour cette

partie de ses ouvrages, dont on ne donnera pas vraisemblablement une autre édition. Oz. M.

POWELL (DAVID), savant eccle siastique et historien gallois, naquit dans le comté de Denbigh, vers 1552. Après avoir fait ses études dans un des colléges dépendant de l'université d'Oxford, il prit les ordres, en 1576, et obtint divers bénéfices; il exerça, en 1582, les fonctions de chapelain de sir Henri Sidney, président du pays de Galles, et mourut en 1598. On a de lui: I. Historia Cambriæ nunc Walliæ dictæ. Cette Histoire du pays de Galles, composée en latin par Caradoc, et qui s'étend de l'an 680 à 1282, avait été traduite en anglais, par Humphrey Lloyd; mais, à sa mort, la version n'était pas terminée. Powell corrigea et augmenta le manuscrit, continua l'Histoire jusqu'au règue d'Elisabeth, et publia le tout avec des notes, Londres, 1584, in-4°.; 1697, 1774, in-8°. Il en existe une traduction allemande, Cobourg, 1725, in-8°. II. Des Notes sur l'Itinerarium Cambria de Giraldus Cambrensis, Londres, 1585 (V. BARRY). III. De Britannica historia rectè in

telligenda, Epistola ad Gul. Fleetwodum, imprimée avec l'ouvrage précédent. IV. Pontici Virunnii his toria Britannica, Londres, 1585, in-8°. Wood dit que Powell prit beaucoup de peine à compiler un Dictionnaire gallois, mais qu'il mourut avant que l'ouvrage fût terminé. -POWELL (Gabriel), fils du précédent, né à Ruabon, dans le comté de Denbigh, en 1575, et mort vicaire de Northall, dans le Middlesex, en 1611, se fit une grande réputation parmi les puritains, par les ouvrages de controverse qu'il publia contre les catholiques. Wood, qui en donne la liste, prétend que Gabriel, quoique mort à trente-six ans, était un prodige de science. Il reconnaît qu'il avait un zèle outré, et qu'il était puritain fanatique. Le titre d'un de ses ouvrages: Illégitimité et dan ger de tolérer plusieurs religions, et de permettre un autre culte dans une monarchie, etc., ferait croire qu'il écrivait contre la tolérance, en même temps qu'il la demandait pour lui-même et pour ses frères les puritains. D-z-s.

POWEL (EDOUARD), savant ecclésiastique catholique, né en Angleterre, vers la fin du seizième siècle, fut élevé à l'université d'Oxford, dont il était regardé comme l'un des ornements. Sa réputation était si grande, que le roi Henri VIII le chargea d'écrire contre Luther; ce qu'il fit, dans un ouvrage intitulé: Propugnaculum summi sacerdotii evangelici, ac septenarii sacramentorum numeri adversùs M. Lutherum, fratrem famosum, et Wickleffistam insignem, Londres, 1523, in-4°. Cet ouvrage, dit Dodd, dans son Histoire de l'Eglise, est regardé généralement comme ce qui a été publié de mieux sur ce sujet. Il existe deux let

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tres écrites par l'université d'Oxford; l'une au roi, l'autre à Audley, évêque de Salisbury, pour applaudir au choix qui avait été fait d'une personne si capable de bien défendre la cause de l'Eglise elle l'appelle la gloire de leur établissement, et le recomman de, comme un ecclésiastique digne du poste le plus élevé. Mais tous ces éloges, quelque mérités qu'ils fussent, ne purent le mettre à couvert du ressentiment de Heuri VIII, qui ne lui pardonna point d'avoir eu le courage d'écrire en faveur de la reine Catherine, et de la suprématie du siége de Rome. Powel fut poursuivi, comme auteur de ces ouvrages, pendu, et ensuite écartelé à Smithfield, le 30 juin 1540, avec les docteurs Thomas Abel et Richard Fetherstone, auxquels on n'avait pas autre chose à reprocher. L'ouvrage qu'il avait écrit pour défendre la reine Catherine, était intitulé Tractatus de non dissolvendo Henrici regis cum Catharina matrimonio; mais il n'est pas certain qu'il ait été imprimé, quoique Stow prétende en avoir vu un exemplaire in-4°.: on n'en connaît pas de copie. On attribue à Powel des Sermons latins, écrits dans un style élégant.-Jacques POWELL ou PowEL, mort, en 1754, dans le comté d'Essex, excita quelque temps la curiosité publique en Angleterre, par sa grosseur prodigieuse. Il avait quinze pieds anglais de circonférence, et pesait six cent cinquante livres. Voy. le Journal de Verdun de décembre 1754, p. 471.-(Richard PoWEL), auteur anglais, maître de l'école d'Yspitty, et l'un des littérateurs modernes les plus distingués qu'ait produits le pays de Galles, connu par un poème intitulé: Les quatre Saisons, publié en 1793. Il mourut jeune, probablement de fa

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est

tigue, sur une colline of son corps fut trouvé, en 1795. D-z-s. POWNALL (THOMAS), écrivain anglais, né en 1722, fut élevé à Lincoln. Il commença à se faire connaître en 1745, époque où il fut nommé secrétaire de la commission pour le commerce et les colonies. En 1753, il se rendit en Amérique; et, l'année suivante, il prit part à une affaire qui devint éventuellement d'une grande importance. Au début de la guerre avec la France, qu'on a appelée de Sept-Ans, et qui commença en Amérique, dès 1754, deux ans avant qu'elle éclatât en Europe, un certain nombre d'individus, qui prenaient le titre de commissaires, et qui étaient députés par chaque colonie, s'assemblèrent à Albany, pour discuter les moyens de se défendre euxmêmes contre les Français, qui empiétaient déjà d'une manière alarmante sur leurs établissements. Cette assemblée fut appelée le congrès d'Albany, et servit de précédent et de modèle à cet autre congrès, plus remarquable, de 1775, Aussitôt que l'intention des colonies de tenir un congrès à Albany fut connue en Angleterre, Pownall prévit les dangers qui pourraient en résulter pour la mère patrie, et il présenta, en 1754, un mémoire très-fort à lord Halifax, secrétaire-d'état. Le plan que le congrès avait eu en vue, était de former un grand-conseil des députés de toutes les colonies, avec un gouverneur général, nommé par la couronue. Ce conseil devait être autorisé à prendre les mesures nécessaires pour le salut commun, et à lever de l'argent pour l'exécution des desseins qui seraient arrêtés. Le cabinet anglais n'approuva pas ce plan; mais, voyant qu'il ne pouvait pas empêcher la réu

nion des commissaires, il résolut de profiter de l'état de détresse des colonies, et de faire tourner le sujet de la délibération à son propre avantage. A cet effet, il envoya une proposition tendant à ce que le congrès fût assisté par deux membres du conseil du roi de chaque colonie, revêtus de pouvoirs suffisants pour construire des forts, lever des troupes, et tirer des mandats sur la trésorerie de Londres pour tout l'argent dont ils auraient besoin, et dont la trésorerie serait remboursée au moyen de la taxe sur les colonies, qui avait été établie par le parlement d'Angleterre. Mais cette proposition fut péremptoirement rejetée, parce qu'elle attribuait au parlement d'Augleterre le pouvoir de taxer les colonies. Quoique Pownall ne fût pas d'accord avec les ministres sur l'extension qu'ils donnaient à leur proposition, ils le considéraient comme tellement au fait des affaires des colonies, qu'en 1757, ils le nommèrent gouverneur de Massachusett's Bay. Après deux années de résidence, quelques différends politiques le déterminèrent à demander son rappel; et, en 1759, il succéda à Bernard, comme gouverneur de NewJersey. Il ne conserva ce poste que peu de temps, ayant été nommé gouverneur, capitaine-général et vice-amiral de la Caroline méridionale. Il séjourna dans cette colonie jusqu'en 1761, époque à laquelle il fut rappelé, suivant ses desirs; et, à son arrivée à Londres, on lui confia l'emploi de payeur général, avec le rang de colonel dans l'armée sous les ordres du prince Ferdinand. A la fin de la guerre, il revint en Angleterre, où ses comptes furent examinés et trouvés bien en règle. A l'élection gé nérale de 1768, il fut choisi pour re

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