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coran et le réfute; dans le troisième, il développe les notions de la loi naturelle, et les principes de droit reçus dans toutes les religions; enfin dans le quatrième, il indique les moyens qu'il faut employer pour amener à la religion chrétienne, les Païens, les Turcs et les Juifs. L. Vivès a beaucoup profité de ce livre, pour son Traité de la religion chré tienne. VII. Absconditorum à constitutione mundi clavis, qua mens humana, tam in divinis quàm in humanis, pertinget ad interiora velaminis æternæ veritatis (Bâle, 1547), in- 16. Ce petit ouvrage fut réimprimé à Amsterd., 1646, in-12, par les soins d'un visionnaire nommé Frankeberg, avec quelques au tres pièces de Postel. Selon le P. Desbillons, cette édition est bien préférable à l'ancienne. VIII. De nativitate Mediatoris ultima nunc fu turd, et toti orbi terrarum, in singulis ratione præditis, manifes tanda, opus (Bâle, 1547 ), in-4°.; ouvrage très-singulier, que Postel annonce avoir écrit sous la dictée du St.-Esprit. IX. Les Raisons de la monarchie, et quels moyens sont nécessaires pour y parvenir, Paris, 1551, in-8°., de 48 pag.; réimpr. à Tours, la même année, et dans le même format; livret très-curieux, et qui mérite fort d'être recherché. X. L'Histoire mémorable des expédi tions depuis le déluge, faites par les Gaulois ou François, depuis la France jusqu'en Asie ou en Thra ce et en l'orientale partie d'Europe, ibid., 1552, in-16, de 95 feuillets. L'auteur soutient, dans ce livre, comme dans le précédent, que, dès que les infidèles seront éclairés par prit de la nouvelle génération, ils se soumettront volontiers à la loi de Jésus-Christ et à l'empire des Fran

l'es

;

çais. Gal (selon Postel) veut dire déluge; et les Gaulois descendent de Gomer, un des fils de Japhet. Le nom de François leur fut donné par Francus, fils d'Hecter. Cet ouvrage est rare; on y remarque un endroit curieux sur les intelligences des anges gardiens des Gaulois et autres peuples. XI. De Phoenicum litteris seu de prisco latinæ et græcæ linguæ charactere, ejusque antiquissima origine et usu commentatiuncula, ibid., 1552, in-8°., de 51 feuillets très rare et très-recherché. Les exemplaires complets contiennent deux grandes feuilles de caractères orientaux, avec leurs explications. XII. La Loi salique, livret de la première humaine vérité, ibid., 1552, in-16, de 47 feuil., non chiffr.; très - rare. XIII. Abrahami patriarchæ liber Jezirah, Paris, 1552, in- 16. Il signe l'Epître qui est à la tête : Postellus restitutus et jam sexttun mensem veræ vitæ agens; ce qui a donné lieu au conte de sa résurrection. Ce mot ressuscité lui ayant été reproché par Mathieu d'Antoine, il lui répondit: Otons ce mot; je devais dire: enseigné et relevé du profond des ténèbres. C'est ainsi qu'il prenait plaisir d'en imposer par des expressions figurées. XIV. De originibus, seu de varia et potissimùm orbi latino ad hunc diem incognitá aut inconsideratá historia, Bâle, 1553, in-8°., de 135 pag. XV. Sybillinorum versuum, Virgilio in quartá Bucolicorum versuum Eclogatranscriptorum clavis commentarii instar, Paris, 1553, in 4°., de six. feuill. « Je ne connais, dit le P. Desbillons, rien de plus rare que ce petit écrit. » XVI. Les Très-merveilleuses victoires des femmes du nouveau monde, et comme elles doivent à tout le monde, par raison

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commander, et même à ceux qui auront la monarchie du monde viril, Paris (1553), in- 16, de 81 feuill. Cet ouvrage, connu sous le nom de la Mère Jeanne, est un des plus rares de Postel: il fut réimprimé, la même année, en plus petits caractères, avec la Doctrine du siècle doré, ou de l'évangelique règne de Jésus, roy des roys; mais on préfère l'édition originale. Il existe encore de cet ouvrage deux réimpressions modernes (Voy. le Manuel du libraire de M. Brunet). XVII. Des Merveilles des Indes et du nouveau Monde, où est montré le lieu du Paradis terrestre, ibid., 1563, in-16, de 96 feuill., ouvrage curieux et trèsrare. XVIII. Description et Carte de la Terre sainte, ibid., 1553, in-16: cet ouvrage est ordinairement réuni à la Vie de Jésus-Christ, par Louis Miré. XIX. De linguæ phoenicis sive hebraicæ excellentia, Vienne, 1554, in- 4°. L'auteur prend, à la tête de cet ouvrage, le titre de professeur de langues étrangères et de mathématiques à l'acad. royale de cette ville. XX. Le Prime nove del altro mundo, cioè l'admirabile historia... intitolata la Ver gine Venetiana (Venise), 1555 in-8°., de 39 feuill. ; très - rare. XXI. Il libro della divina ordinatione, dove si tratta delle cose miracolose, le quali sono state et sino al fine hanno da essere in Venetia, Padoue, 1556, in-8°., de 28 feuill. XXII. Epistola ad C. Schwenckfel. dium cum præfatione Math Flacci Illyrici, lena, 1556, in-8°., de 7 feuillets; insérée dans le premier vol. des Observationes Hallenses, 358-68 (F. C. SCHWENCKFELD), XXIII. De la république des Turcs, et, là où l'occasion s'offrira,des mœurs et lois de tous Muhamedistes, Poi

tiers, 1560, 3 part. in-4°. L'auteur en publia une seconde édition, en 1575, in-16, avec une nouvelle Epître dédicatoire au duc d'Alençon, sous ce titre : Histoires orientales et principalement des Turkes ou Turchikes, etc. XXIV. Cosmographice discipline compendium, in suum finem, hoc est, ad divinæ providentiæ certissimam demonstrationem conductum, Bâle, 1561, in4°. de 79 pag., non compris les pièces préliminaires. L'Épître dédicatoire est adressée au roi Ferdinand, à qui Postel, fatigué des obstacles qu'il éprouvait à se faire écouter en France, offre la monarchie universelle, par le principe qu'à défaut des aînés, ce sont les cadets qui succè.dent. XXV. De universitate liber, in quo astronomiæ, doctrinæve cœlestis compendium, terræ aptatum, etc., exponitur, Paris, 1563, in 4°. de 77 pag.; c'est la deuxième édition. On y remarque surtout la description de la Syrie (pag. 23-60), que l'on peut encore consulter utilement; l'auteur y relève les erreurs des géographes de son temps. L'ouvrage est suivi d'une seconde partie, de 48 pages, intitulée : Ptolemeolus. Postel a laissé divers ouvrages manuscrits, conservés à la bibliothèque du Roi et dans différentes bibliothèques d'Allemagne. On trou ve les titres de trenté huit de ceux qui étaient à Bâle, à la fin de l'article que lui a consacré Adelung, dans son Histoire de la fo lie humaine, VI, 195. On ne connaissait qu'imparfaitement les dét tails de la vie de Postel avant que Sallengre eût publié une Notice sur cet écrivain, dans le tome 19. des Mémoires de littérature; précédéo de son Portrait. Le P. Niceron s'est presque contenté de la copier, dans

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le tome vin de ses Mémoires; mais Chaufepié, ou le traducteur français de son Dictionnaire, a éclairci plusieurs passages, au moyen des Lettres originales de Postel à son ami Masius, qui lui furent commuquées par Wetstein. Voyez aussi Ittig: Dissertatio de G. Postello (dans ses Opuscula varia, 1714, in-8°., P., pag. 235-315). On a puisé, pour la rédaction de cet article, dans ces différentes sources, ainsi que dans l'ouvrage très-curieux du P. Desbillons, qu'on a déjà cité. Le Portrait de Postel a été gravé au moins huit fois; on estime surtout ceux qu'on doit au burin de Th. de Leu et de Rabel. W- -S.

POSTUME (M. CASSIANUS LATINIUS POSTHUMUS), empereur, est le plus illustre des généraux qui se disputèrent la souveraineté sous le règne de Gallien, et que l'histoire désigne par le nom des Trente Tyrans. Né dans une condition obscure, il embrassa jeune la profession des armes, et s'éleva rapidement aux premiers emplois. L'empereur Valérien, ayant éprouvé sa valeur et ses talents, lui confia le commandement des légions stationnées dans les Gaules. Il contribua, par ses conseils, aux succès que Gallien obtint sur les Germains, et dut à son intégrité l'affection des soldats. Gallien, obligé de courir, dans la Pannonie, étouffer la révolte d'Ingenuus (V. ce nom), laissa dans les Gaules son fils Salonin, qu'il venait de créer auguste, et lui donna Sylvanus pour gouverneur, Postume fut sensible au peu d'égards que lui montrait Gallien: il n'était guère disposé d'ailleurs à se soumettre aux caprices d'un prince enfant. Cependant il continua de s'opposer aux excursions des Germains, les battit, et distribua leurs dépouilles

à ses soldats. Le jeune auguste, sans doute par le conseil de son gouverneur, eut l'imprudence de réclamer le butin fait sur l'ennemi, prétendant avoir seul le droit d'en disposer. Postume assemble ses troupes, et leur communique les ordres qu'il a reçus: aussitôt des murmures éclatent de toutes parts; et les soldats, passant des plaintes à la révolte, proclament Postume empereur (257). Dès qu'il a fait reconnaître son autorité, il marche contre Salonin, qui s'enferme dans Cologne avec Sylvanus : mais les habitants les livrent tous les deux à Postume, qui les fait égorger. Ga!lien, qui n'avait pu sauver son fils, accourt de la Pannonie, pour le venger. Postume, victorieux dans les premiers combats, éprouve à son tour des revers; et il allait être accablé, quand Gallien est forcé de voler au secours de l'Italie, menacée par les barbares. Postume sut profiter de l'éloignement de Gallien, pour affermir son autorité, qui s'étendait sur toutes les Gaules et sur l'Espagne, comme l'attestent les monuments: il augmenta le nombre de ses troupes, défit les Germains, qui continuaient leurs excursions, les refoula jusque dans leur pays, et construisit, le long du Rhin, des forteresses pour les tenir en bride. On croit que ce fut alors qu'il prit le titre de Germanicus Maximus, qu'on lit sur quelquesunes de ses médailles. Cependant Gallien, après avoir délivré l'Italie, revint attaquer Postume. La guerre offrit long-temps une alternative de revers et de succès; mais enfin Postume, défait dans plusieurs combats, était près de succomber, si la fortune ne l'eût sauvé une seconde fois, en forçant Gallien de courir, à Byzance, apaiser la révolte des légions. Il mit encore à profit cette sorte de

fet des Voconces, ou, selon d'autres, tribun d'une légion stationnée dans ce pays. Bréquigny croit qu'il périt avec son père (1), qui l'avait créé auguste depuis peu. Ce prince était doué d'une éloquence naturelle, qu'il cultiva par les leçons des plus habiles maîtres. Selon Trebellius Pollion, il avait composé dix-neuf Harangues ou Déclamations : on les a confondues avec celles que nous avons sous le nom de Quintilien.

trève pour fortifier son pouvoir: il
remporta dans le même temps, sur
les Germains, une victoire signalée,
et la célébra par des fêtes brillantes.
A l'exemple de Gallien, qui venait
de partager l'empire avec Odenat
(V. ce nom), il s'associa Victorin,
guerrier habile, dont la défection
entraîna celle des légions qu'il com-
mandait. Cependant les chances de
la guerre, qui recommença bientôt,
furent peu favorables à Postume. Ré-
duit à se réfugier dans une de ses pla-
ces, il s'y vit assiégé par Gallien: mais
ce prince, s'étant approché trop près
des murailles, fut blessé grièvement,
et leva le siége. Pendant la trève,
ou même la paix qui suivit, Postume
s'occupa du bonheur de ses sujets, fit
fleurir le commerce et régner l'abon-
dance dans ses vastes états. Le cal-
me dont il jouissait, fut troublé par
Lælius, l'un de ses lieutenants, qui,
profitant de l'affection des soldats,
se fit proclamer empereur. Postume
marcha contre lui, l'assiégea dans
Maïence, et prit cette ville; mais,
ayant refusé de l'abandonner au pil-
lage, il fut égorgé par ses propres
soldats, l'an 567, après un règne de
dix ans. Les vertus de ce prince, et
les grandes qualités qu'il montra sur
le trône, le rendaient digne d'un
meilleur sort. Bréquigny a publié,
dans le Recueil de l'académie des
inscriptions (xxx, 338-58), l'His-
toire de Postume, éclaircie par les
médailles; elle répand beaucoup de
jour sur la vie de ce prince. Canne-
gieter (Voyez ce nom) s'était aussi
occupé du même sujet. On a un
grand nombre de médailles de Pos-
tume, en toutes sortes de métaux
(Voy. De la rareté et du prix des mé-
dailles grecques et romaines, par M.
Mionnet ).
POSTUME LE JEUNE
avait été nommé, par Valérien, pré- A Superbe ).

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POSTUMIUS (AULUS), dictateur, fut créé consul avec T. Virginius, l'an 258 ( av. J.-C. 496 ). Ła trève que les Romains avaient conclue avec les Latins était sur le point d'expirer, et les deux peuples se préparaient à recommencer la guerre avec une nouvelle ardeur. Dans ces circonstances graves, on crut qu'il était nécessaire de remettre l'autorité entre les mains d'un seul homme; et Virginius nomma son collègue dictateur. Peu de jours après les armées entrèrent en campagne, et vinrent se poster non loin du lac Régille, sur le territoire de Tusculum; mais les Romains ayant appris que les Tarquins (2) étaient dans les rangs ennemis, il ne fut possible ni de calmer leur fureur, ni de les empêcher d'attaquer sur-le-champ les Latins. On combattit de part et d'autre avec un acharnement incroyable. Les chefs eux-mêmes firent le devoir de soldats; et tous ceux qui ne périnent pas dans la bataille, furent griève

(1) Ainsi c'est par erreur qu'on a dit que Lælien s'était fait proclamer empereur après la mort de Postume le Jeuue (V. LALIEN, XXIII, 103).

(2) Les historiens prétendent que Tarquin le Superbe était lui-même à la tête d'un corps de troupes, et qu'il fut blessé grièvement; mais il est peu vraisemblable que ce prince, alors âgé de quatrevingt-dix ans, ait eu assez de vigueur pour oser s'exposer aux hasards d'un combat (V. TARQUIN

ment blessés, à l'exception de Pos tumius, qui s'était cependant tenu toujours dans la mêlée. Pendant l'action, le dictateur voua un temple à Castor; et c'est-là ce qui a donné lieu à la fable de l'apparition de Castor et Pollux à Postumius, rapportée par Denys d'Halicarnasse, qui d'ailleurs a décrit fort au long la bataille de Régille (liv. vr, chap. 2). Les Romains remportèrent une victoire complète. A son retour à Rome, Postumius fut honoré du triomphe. Il célébra, dans cette circonstance, des jeux publics, et offrit des sacrifices, dont les frais s'élevèrent à quarante talents, somme considérable pour le temps. Sainte-Palaye a essayé de concilier le récit que Tite-Live a laissé de cette guerre contre les Latins, avec celui de Denys d'Halicarnasse, dans les Observations sur quelques chapitres du 2o. livre de la e. décade de Tite-Live (Mém. de l'acad. des inscript., viii, 363).

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POT (PHILIPPE), né en 1428, fut filleul et favori de Philippe-le-Bon, duc de Bourgogne. Ses rares qualités le firent remarquer sous le règne de ce prince, sous ceux de Louis XI, et de Charles VIII. Dès qu'il fut en âge de porter les armes, Philippe le Bon le fit chevalier d'armes. Si l'on en croit une anecdote racontée par un moine contemporain, ce fut le zèle de la religion qui fit voler (en 1453), le jeune Pot, au secours de Constantinople, assiégée par les Turcs. Il y fut entouré par une nombreuse troupe dejanissaires, qu'il combattit long-temps; mais, suc. combant enfin sous le nombre, il fut fait prisonnier, Les aventures auxquelles on prétend qu'il dut sa délivrance, semblent trop romanesques pour trouver ici leur place :

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(1) mais il est certain qu'il revint avec honneur dans sa patrie. Philippe Pot passa pour un des chevaliers les plns accomplis de son temps. Son éloquence le fit surnommer la Bouche de Ciceron. Il fut honore de plusieurs commissions importantes par Philippe le-Bon, qui l'employa, entre autres, à la conclusion des trois mariages du comte de Charolais; le premier avec Catherine, fille du roi Charles VII; le second, avec Isabelle, fille de Charles Ier, duc de Bourgogne; et le troisième avec Marguerite d'York, sœur d'Édouard IV roi d'Angleterre, et fille de Richard, duc d'York. Le duc de Bourgogne décora Philippe Pot, à SaintOmer, en 1471, de l'ordre de la Toison d'or, le nomma son premier chambellan, et le combla de biens; il le fit ensuite gouverneur de Lille, et l'envoya ambassadeur à Londres. Charles-le-Téméraire, son fils et son successeur, eut les mêmes bontés pour Philippe Pot, et le maintint dans toutes ses charges. Mais, après la mort de ce prince, il paraît que notre Bourguignon se laissa gagner par Louis XI, et qu'il n'eut pas peu de part à la réunion de la provínce à la couronne. Cela indisposa, con'tre lui, Marie de Bourgogne, fille et unique héritière de Charles, qui lui fit quitter son service. Alors il se dévoua à Louis XI, qui rétablit, en sa faveur, la charge de grand sénéchal de Bourgogne, en 1477. Philippe Pot contribua beaucoup à l'extinction des troubles suscités par le prince d'Orange. Pour lui témoigner sa reconnaissance,

(1) Moreau de Mautour, qui, dans les Mémoires de l'académie des inscriptions, partie histor., tom. v de l'edition in-12, p. 324, doune la description du tombeau de Philippe Pot, revoque en doute cette histoire, dont on peut voir le détail dans les Essais sur Dijon, par M. Girault, 1814, in-12, p. 272.

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