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ker, 1589, in-8°. II. Note in Varronem de lingualatiná et de re rustica. III. Notæ in epistolas Ciceronis ad Atticum, 1619. IV. Note in Velleii Paterculi historiam romanam, 1620. V. De differentiis verborum libri quatuor, Marbourg, 1635, in-8°.; et avec les augmentations d'A. D. Richter, Leipzig, 1747, in-8°. Popma, dans cet ouvrage, précise d'une manière plus sûre les nuances qui séparent les mots latins dont la signification se rapproche, que ne l'a fait, depuis, Gardin-Dumesnil, dans ses Synonymes latins. Celui-ci, trop imitateur de l'abbé Girard, a souvent calqué sur les termes français correspondants les différences qu'il assigne entre les mots latins; et ses explications sont plus ingénieuses que solides. J. Chr. Strodtmann a donné, dans le recueil de la société latine de léna (Acta soc. lat. Ien., tom. 11, p. 51-103), un Supplément de cent synonymes omis ou trop peu développés par Popma. VI. De usu antiquarum lo-, cutionum libri duo, Leyde, 1608, in-8°.; Strasbourg, 1618; id., retouché par J. Chr. Messerschmidt, et réuni à l'ouvrage précédent, Dresde, 1769, in-8°. VII. De ordine et usu judiciorum libri tres, Arnheim, 1617, in-4°. VIII. Fragmenta veterum historicorum latinorum emen. data et scholiis illustrata, Amsterdam, 1620, 1742, in-8°.. -Ausone de Popma était le plus jeune de quatre frères, qui, nés dans la même ville, firent les mêmes études à Cologne et à Louvain, sous les yeux de leur mère, demeurée veuve. Tous se créèrent une réputation dans les lettres. Sixte, l'aîné, reçu docteur en droit à Dole, publia un commentaire sur les Institutes de Justinien, et mit au jour, en 1569, une édition de

Cornélius Celsus, De arte dicendi.— Tite fit paraître Tabulæ in sphæram, et astronomia elementa, Cologne, 1569, in-4°.; Castigationes in epistolas Ciceronis ad familiares, Anvers, 1572, in-16; Notæ in Asconium Pædianum, Cologne, 1578; De operis servorum liber singularis, 1608.- Cyprien, mort à Alst, en 1582, à trente-deux ans, publia: Henrici Mediolanensis de controversiis hominis et fortunæ, en vers élégiaques, avec commentaire, Cologne, 1570. Voy. Richter (Ad Dan.) Programma de vita et scriptis Ausonii à Popma, Annaberg, 1746, in-4°. F-T.

POPON ou POMPON (MACLOU), en latin MACUTUS POMPONIUS, né en 1514, dans un village de Bourgogne, de parents obscurs, fit ses études avec beaucoup de distinction, et visita les principales villes de France et d'Italie, pour satisfaire son desir d'apprendre et se lier avec les savants. Les talents qu'il montra depuis au barreau de Dijon, où il s'était fait recevoir avocat, lui méritèrent des protecteurs puissants; et il obtint, en 1554, la charge de conseiller au parlement. Il assista, l'an 1561,au colloque de Poissi, fut chargé de plusieurs négociations, et mourut à Dijon, le 6 mars 1577. Il avait pour amis Th. de Bèze, les Guijon, Tabourot, et d'autres beaux-esprits. Il partageait tout son temps entre ses devoirs et la culture des lettres; mais sa modestie l'empêcha de mettre au jour les fruits de ses loisirs. Il avait forme, malgré son peu de fortune, une bibliothèque choisie, et trèsnombreuse pour le temps. Il aimait les arts, était musicien, et jouait passablement du luth. Jacques de Vintimille, son confrère au parlement et son ami depuis quarante

ans, invita les littérateurs de la Bourgogne à célébrer les vertus de Popon, et forma de leurs vers un recueil intitulé: Macuti Fomponii senat. Divion. monumentum à musis Burgundis erectum et consecratum, Lyon, 1578, in-8°. de 93 p.; et Paris, Fed. Morel, 1583, même format de 95 pag. Ce petit volume est rare et recherché: aux pièces qu'on lui avait adressées, l'éditeur a cru devoir ajouter un petit poème, que Th. de Bèze avait composé trente ans auparavant, sur Le bruit qui s'était répandu que Popon avait été assassiné par des bandits, en revenant d'Italie. On conservait, dans le cabinet de La Mare, plusieurs ouvrages, manuscrits de Popon, dont on trouvera les titres dans la Biblioth.de Bourgogne, par Papillon.

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W-s.

POPOWITSCH (JEAN-SIGIS-, MOND-VALENTIN), géographe et antiquaire allemand, né auprès de Studeniz, en Basse-Styrie, d'une pauvre famille Wende (peuplade esclavonne), ne savait d'autre langue que le slave, lorsqu'il commença ses études à Gratz, où il apprit l'allemand et l'histoire naturelle. Il était arrivé à l'âge de trente ans, avant de se douter qu'il existât une science de la botanique dès qu'il en eut connais sance, il s'y livra avec ardeur, visita le midi de l'Autriche, employa trois années à parcourir l'Italie, multipliant ses observations sur les productions naturelles, les mœurs, l'économie domestique; étudiant les antiquités, surtout les restes des villes et places grecques et romaines. Après avoir examiné le royaume de Naples et les côtes de Sicile, il alla passer quelque temps à Malte. Il aurait voulu visiter toutes les côtes de l'Adriatique, afin d'aller à la recher

che des traces des anciens Slaves, et d'enrichir l'histoire naturelle; et il avait fait au gouvernement autri. chien des propositions à ce sujet. Mais, obligé d'accepter, pour vivre, une place de précepteur, il fut détourné de son projet. Cependant, au bout de deux ans, la mort de son élève lui ayant rendu la liberté, il voulut reprendre ses voyages scientifiques. Au moment de partir, il remarqua une quantité de mousses et de champignons, que l'humidité de l'année avait probablement développés. Le voilà qui oublie ses voyages pour étudier ces productions. S'étant logé dans un souterrain humide, auprès de l'abbayede Kremsmunster, il passa trois années à faire des excursions dans les bois voisins, et à recueillir les nombreuses espèces de champignons et autres cryptogames. Sa demeure même lui fournit le sujet de remarques savantes: il observa les lichens qui sortaient à travers le plancher, et la moisissure qui couvrait ses effets: il reconnut quatre espèces de la dernière, et leur donna des noms, croyant les avoir décrits le premier. Il séjourna ensuite quelque temps en Bavière. En 1754, il fut appelé à la chaire d'éloquence allemande, à l'université de Vienne, où il publia, pour son début, une Dissertation latine : De inveterato corrupti styli Germanici malo; à laquelle il fit succéder ses Principes de la langue allemande. Comme il n'avait appris l'allemand, pour ainsi-dire, que comme une langue étrangère, il fut un peu novateur dans ses travaux de grammaire, et s'attira des critiques trèsvives. Cependant quelques-unes de ces innovations ont obtenu, depuis, la sanction de l'usage. Le peu d'encouragement qu'il reçut à Vienne,

où, suivant une de ses lettres, un gazetier français et un comédien touchaient 6000 florins, tandis que sa place de professeur n'en rapportait que 700, l'engagea, en 1766, à donner sa démission. Il se fit alors vigneron dans le bourg de Petersdorf, et y mourut, le 21 novembre 1774, à l'âge de soixante-neuf ans. Popowitsch était prodigieusement instruit; cependant il n'a pas fait un seul bon livre: tous ses ouvrages sont des amas indigestes de toutes sortes de matières. De ce nombre sont ses Recherches sur la mer, 1750 :ily embrasse à-la-fois la physique, la botanique, la géographie et l'étymologie. Il a légué ses collections et écrits de botanique au jardin des plantes de Vienne: il y règne la même confusion que dans tout le reste. Il avait commencé à faire imprimer des Recherches diverses sur l'archéologie et la géographie; mais il ne les a pas continuées. (Voy. Büsching, Wöchentliche Nachrichten, année 1775, pag. 129 et 13-.)

D-G.

de son

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cœur honnête. Malgré son penchant pour la coquetterie, Poppée conservait un extérieur modeste : elle se montrait rarement en public, et toujours le visage en partie voilé, moins sans doute par pudeur, que pour piquer la curiosité de ceux qui la regardaient. Indifférente aux jugements qu'on portait de sa conduite mais plus ambitieuse que tendre l'intérêt était sa règle, et décidait de ses inclinations (Voy. les Annales de Tacite, liv. XIII, ch. 45 et 46 ). Elle fut mariée d'abord à Rufus Crispinus, préfet des cohortes prétoriennes, sous le règne de Claude : cependant, quoiqu'elle en eût un fils, elle le quitta pour épouser Othon, qui n'était connu que par le scandale de ses débauches, mais à qui on supposait le plus grand ascendant sur l'esprit de Néron. Soit vanité, soit indiscrétion, Othon ne cessait de vanter à l'empereur les attraits de son épouse. Néron voulut la voir; et l'artificieuse Poppée, feignant pour ce prince un tendre penchant, acheva de le captiver par des rigueurs simulées. L'éloignement d'Othon fut bientôt résolu: il partit pour la Lusitanie, avec le titre de gouverneur (V. OTHON); et Néron put s'abandonner sans contrainte à sa folle passion. Cependant Poppée n'osait se flatter d'amener l'empereur à l'épouser, tant que vivrait Agrippine: elle s'attacha donc à irriter, à exciter sans cesse Néron contre cette princesse; et l'on sait qu'elle ne réussit que trop dans le plan odieux que l'ambition lui avait fait concevoir (V. AGRIPPINE). Après la mort de sa mère, Néron se hâta de répudier la malheureuse Octavie, sous prétexte de stérilité, et donna sa place à Poppée, qui ne tarda pas à se débarrasser d'une rivale par un nouveau crime;

POPPÉE (POPPA-AUGUSTA), impératrice romaine, était fille de T. Ollius, qui fut enveloppé dans la disgrace de Séjan; mais elle préféra au nom de son père, celui de Poppeus Sabinus, son aïeul maternel, illustré par le consulat et par les honneurs du triomphe. Sabina, sa mère, la plus belle femme, mais peutêtre aussi la plus corrompue temps, s'empoisonna pour se soustraire à la vengeance de Messaline, dont elle avait ose troubler les ignobles amours. La jeune Poppée réunissait les plus rares avantages; ses richesses répondaient à l'éclat de sa naissance à la beauté que sa mère lui avait transmise, elle joignait beaucoup d'esprit et mille agréments. Elle avait tout, dit Tacite, hors un

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tant elle redoutait l'ascendant que lui donnaient ses vertus ( V. OCTAVIE). L'an 63, Poppée accoucha d'une fille. Sa naissance causa des transports de joie à Néron. Il la nomma Claudia, et lui décerna le titre d'Auguste, ainsi qu'à la mère. Il voulut qu'on instituât des jeux publics pour célébrer cet heureux événement; et le sénat, dès long-temps instrument docile des caprices du prince, porta la flatterie jusqu'à décider l'érection d'un temple à la fécondité. Mais l'enfant, sujet de tant d'espérances, mourut au bout de quatre mois ; et la douleur de Néron fut aussi excessive que l'avait été sa joie. Poppée ne survécut que deux ans à sa fille: un jour s'étant permis de railler l'empereur, ce prince, dans un mouvement de colère, lui donna dans le ventre un coup de pied qui l'étendit par terre; et elle mourut, quelques jours après, l'an 65. Néron, revenu de son emportement, fut d'autant plus affligé de la mort de Poppée, qu'elle était enceinte, et qu'il souhaitait ardeinment un héritier. Il fit embaumer son corps, à la manière des Orientaux, et le plaça dans le tombeau des Jules. Il prononça lui-même son éloge funèbre; mais, ne pouvant parler de ses vertus, dit Tacite, il se contenta de louer sa beauté et les avantages dont la fortune l'avait comblée. Jamais femme n'a porté plus loin que Poppée, les recherches de la coquetterie: c'est, dit-on, la première dame romaine qui ait couvert son visage d'un masque, pour le garantir du soleil; dans quelque lieu qu'elle allât, elle se faisait suivre par cinq cents ânesses, dont le lait lui fournissait des bains pour entretenir la blancheur et la fraîcheur de sa peau. On raconte qu'un jour, se voyant dans

per

un miroir, elle souhaita de mourir avant que le temps lui eût fait dre ses grâces. Ce vœu fut exaucé. Othon, qui n'avait pas cessé de conserver pour elle un tendre attachement, fit rétablir, en arrivant à l'empire, les statues de Poppée, renversées avec celles de Néron. On ne connaît point de médailles de cette princesse, de coin latin; aucun cabinet n'en possède en or. Beauvais en cite d'argent et de moyen bronze, de fabrique grecque, portant au revers la tête de Néron; elles sont très-rares (V. l'Hist. des emper., par Beauvais, tom. 1er., et l'ouvrage de M. Mionnet, sur le Degré de rareté des médailles romaines). W-s.

POQUET ou POCQUET (PIER RE), savant jurisconsulte, né, vers le milieu du quatorzième siècle, à Arbois, acheva ses études, à l'université de Paris, avec beaucoup de succès, et, après avoir reçu ses grades, fréquenta le barreau, où il ne tarda pas à se faire un nom. Dégoûté du monde, il embrassa, en 1369, la vie religieuse dans l'ordre des Célestins, et mérita l'estime de ses confrères ils l'élurent, cinq fois, provincial; charge qui lui donnait la même autorité que celle du général sur toutes les maisons que l'ordre possédait en France. Les talents de Poquet et sa piété étendirent au loin sa réputation: le vénérable Pierre de Luxembourg, cardinal et évêque de Metz, le choisit pour son confesseur; et Louis Ier., duc d'Orléans, le désigna l'un de ses exécuteurs testamentaires (Voy. le Théat. des antiquités de Paris, p. 684). Il mourut prieur du couvent des Célestins à Paris, en 1408. Dunod dit que Poquet avait publié des Conseils de droit, pendant qu'il était dans le siècle (Hist. de l'église de Besançon,

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11, 23) mais on n'en connaît aucune copie; et ce recueil n'a point été imprimé. Il est auteur d'un ouvrage ascétique Rationarium de vitá Christi, dont il existe deux copies sur vélin à la bibliothèque du Roi, sous les nos. 3314 et 3633. La première est précédée d'une pièce de vers: De contemptu mundi; la seconde est intitulée: Thesaurus precum ad universam Christi vitam accommodatus. Ses autres ouvrages, dont les plus importants se conservaient en manuscrit dans la bibliothèque des Célestins de Paris, sont indiqués par le P. Becquet, Gallicæ Cælestinorum congregationis elogia historica, p. 95 et 96.

W-s.

PORBUS (PIERRE), peintre hollandais, né à Gouda, vers l'an 1510, vint s'établir à Bruges où il semaria, et où il exécuta le plus grand nombre de ses ouvrages, dont quelques-uns sont mis au rang des plus remarquables de son temps. Son chef d'oeuvre, représentant Saint Hubert, se voyait dans la grande église de Gouda. Sur les volets, qui depuis furent transportés à Delft, il avait peint divers sujets de la vie de ce Saint. Il fut chargé de lever le plan des environs de Bruges lorsqu'il eut terminé ce travail, il peignit ce plan en détrempe sur une grande toile. Le dernier ouvrage de ce peintre, dont ses historiens fassent mention, est un Portrait du duc d'Alençon, qu'il fit à Anvers, et qui passait pour le plus beau morceau de ce genre. Porbus mourut en 1583. François PorBUS, fils du précédent, né à Bruges, en 1540, fut élève de son père et de Franc-Flore. Il peignit le portrait avec une rare perfection, et manifesta un talent presqu'égal dans l'histoire et dans la peinture des animaux. Après avoir été reçu membre de l'académie

d'Anvers, en 1564, il se disposait à se rendre en Italie pour y étudier les grands modèles; mais ayant épousé la fille de Corneille Flore, frère de son maître, il résolut de ne plus quitter sa patrie. Parmi les compositions historiques dues à son pinceau, on cite le Baptême de J.-C., qu'il peignit pour le président Viglius: sur les volets, il avait représenté la Circoncision et un autre sujet. Son chef-d'œuvre est peut-être le Martyre de saint George, qu'il peignit pour une confrérie de Dunkerque. Ce tableau, toutefois, pèche par la multiplicité du sujet, et rappelle ces peintures anciennes où toute la vie du personnage est représentée. On voit d'abord le Saint livré au martyre: dans le milieu, il perce le dragon; et dans le fond, il refuse d'adorer les faux dieux. Sur les volets, peints en camaïeu, on voyait le Saint paraissant devant ses juges. Mais si le tableau manque d'unité d'action, on n'en saurait trop louer la couleur toujours vraie, toujours harmonieuse. Le paysage était d'une beauté remarquable. Ce tableau, qui existe toujours dans la chapelle pour laquelle il a été fait, a souffert des restaurations d'un Anglais ignorant, qui a voulu le nettoyer. On connaît encore de Porbus un Paradis terrestre, qui montre avec quelle supériorité il peignait les animaux et le paysage. Mais c'est surtout dans le portrait, qu'il sait faire admirer la force et l'harmonie de sa couleur, la facilité et la fermeté de son pinceau. Il mourut en 1580, âgé de quarante ans seulement, des fatigues qu'il s'était données à l'occasion d'une fête célébrée par la ville d'Anvers, où il était enseigne de la milice bourgeoise. Le Musée du Louvre possédait deux tableaux de cet artiste : l'un était un Portrait

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