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donne les renseignements les plus étendus sur ce royaume : les cartes et les figures sont exactes; celles-ci offrent des vues de villes et d'édifices, des costumes, des objets d'histoire naturelle. J. Ad. Scheiben en avait fait une traduction allemande, dont les deux 1ers. volumes parurent, en1765, à Hambourg. L'éditeur de l'original protesta con tre la continuation de ce travail. On a encore de Pontoppidan plusieurs Mémoires, insérés dans divers recueils; les plus intéressants sont en danois Vicissitudes de la langue danoise dans le Jutland meridional; -Mausolée gothique ou Notice sur le monument gigantesque découvert à lægerpries, en 1744. - PONTOPPIDAN (Christian-Joachim), de la même famille, naquit le 20 février 1739, à Lille Nets ved dans l'île de Seeland. En 1757, il prit du service à l'étranger, revint dans sa patrie en 1773, fut nommé professeur de dessin des pages du roi, et mourut en 1807. On a de lui: Carte de la Scandinavie, Copenhague, 1781. Carte de la Norvége méridionale, ibid., 1785. Carte de la Norvége septentrionale, ibid., 1795 et 1806. Il a joint à chacune de ces cartes, qui sont fort exactes, des éclaircissements et des notices, en un cahier in-8°.-PONTOPPIDAN (Jean Louis), son frère, né de même à Lille-Netsved, le 12 octobre 1735, fut professeur d'histoire et d'éloquence à l'académie de Soroe, ensuite professeur de théologie, puis prévôt de l'évêché d'Aalborg en Jutland; il mourut en 1799. On a de lui des Sermons et divers Discours, imprimés à Soroe, 1764, 1767, 1774, et des Oraisons funèbres publiées à Aalborg, en 1789.-Cinq autres auteurs du même nom figurent dans la Biographie danoise. E-s.

PONTORMO (JACOPO CARRUCCI DA), peintre, ainsi nommé du lieu où il naquit en 1493, était fils d'un peintre médiocre, nommé Barthélemi, élève du Ghirlandaio, et qui vint s'établir à Pontormo, petite ville de Toscane, pour y exercer son art. Il s'y maria, et eut ce fils qui resta orphelin en bas âge.Resté à la charge de son aïcule, il apprit les éléments des lettres et du calcul, et fut envoyé de bonne heure à Florence, où il se livra d'abord à l'étude avec ardeur; mais le goût du dessin l'ayant emporté, il résolut d'apprendre la peinture. Léonard de Vinci lui donna les premières leçons ; il en reçut ensuite d'Albertinelli et de Pierre di Cosimo : une Annonciation de petite dimension, qu'il peignit sous ce dernier maître, prouve les progrès qu'il avait faits. Mais séduit par la manière d'André del Sarto, il entra dans l'école de ce peintre. Doué du talent le plus rare, ses premiers ouvrages firent déjà l'admiration de Raphaël et de MichelAnge, qui prédirent que Jacopo serait un des plus grands peintres de son temps. André del Sarto devint jaloux du talent de son élève; et, par ses mauvais procédés, il le força de quitter son école: mais après l'avoir eu pour disciple, il ne tarda pas à l'avoir pour rival et pour compétiteur. Dans la Visitation que Pontormo a peinte au cloître des Servites, dans les tableaux de divers Saints, qu'on voit à San Michelino', ainsi que dans les deux histoires tirées de la Vie de Joseph, tableaux de chevalet, dont le genre fut adopté, depuis, par le Poussin, on voit qu'il suit sans peine les traces de son maître, et que c'est la conformité de leur talent qui rend leurs ouvrages ressemblants; car ce n'est point une servile imitation, com

me chez la plupart des copistes. Ses airs de tête, ses figures, conservent une originalité qui les fait toujours reconnaître. Placées au milieu des productions les plus remarquables de Baccio Bandinelli, d'André del Sarto, du Rosso, celles du Pontormo le leur disputent pour l'exécution; et elles ont un cachet qui leur est propre. Ce peintre avait un caractère bizarre, et il abandonnait sans peine une manière pour en essayer une qui lui semblait préférable : mais il ne réussit pas toujours; et il est un des exemples du danger que court un artiste à vouloir changer de style dans un âge avancé. On lui connaît trois manières ; et l'on en donne pour preuve les tableaux qu'il a exécutés à la Chartreuse de Florence. La première est d'un dessin correct, et d'un coloris plein de force; c'est celle où il se rapproche le plus d'André del Sarto. La seconde est toujours remarquable par le dessin; mais le coloris en est plus faible: c'est sur cette manière que se guidèrent le Bronzino et les artistes de l'époque suivante. La troisième n'est qu'une imitation servile d'Albert Durer, non seulement dans la composition, mais dans les figures et dans les draperies; manière tout-à-fait indigne d'aussi beaux commencements. Il est vrai qu'il n'affecte cette manière que dans ses tableaux de la Passion, où il a copié les estampes d'Albert Durer: mais ces travaux consumèrent plusieurs années de sa vie, pendant lesquelles il ne fit que désapprendre. On pourrait citer encore de lui une quatrième manière, si les fresques, qu'il mit onze ans à peindre dans l'église de Saint-Laurent, existaient encore. C'étaient le Déluge universel et le Jugement dernier. Če fut son dernier travail; et les artistes

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l'ont vu s'effacer sans regret. Il avait voulu rivaliser avec Michel-Ange, et rester, comme lui, un modèle du style anatomique, que l'on commençait, dès-lors, à Florence, à préférer à tout autre. Mais tandis qu'il s'occupait de cet ouvrage, il fut attaqué d'une hydropisie qui le conduisit au tombeau, en 1558. Il fut enterré dans le premier cloître de l'église des Servites, audessous du beau tableau de la Visitation, qu'il y avait peint. Il eut plusieurs habiles élèves, parmi lesquels on distingue le Bronzino, chef d'une école qui a contribué à la gloire de la Toscane. Le Musée du Louvre possède deux tableaux et un dessin du Pontormo. Le premier des deux tableaux représente le Portrait présumé de Giovanni delle Corniole, célèbre le second a pour graveur; sujet le vœu de la ville de Florence, et représente la Vierge assise sur les genoux de sainte Anne, soulevant l'Enfant-Jésus, tandis qu'à leurs côtés on voit d'autres saints. Le dessin offre l'Enfant-Jésus debout entre les genoux de sa mère, recevant les hommages de plusieurs bienheureux. Ce dessin est à la plume et lavé. Il provient des collections de J. Barnard et de Berthels. P-s.

PONTOUX (CLAUDE DE ) litté rateur, né vers 1530, à Challon, d'une famille noble, après avoir étudié les humanités et la langue grecque, et y avoir fait de grands progres, suivit les cours de l'université de Dole, où il reçut le grade de' docteur en médecine. Pendant son séjour en cette ville, il devint épris d'une jeune beauté, dont il a célébré les charmes et déploré les rigueurs, dans une foulede vers; mais, en le rendant poète, l'amour ne lui donna pas le génie que la nature lui avait refusé. Le temps semblait

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accroître sa passion loin de l'affaiblir: il parcourut l'Italie, visita Rome, Padoue, Venise, formant partout de tendres engagements, mais ne pouvant effacer le souvenir de celle qu'il aimait sans espoir d'être payé de retour. Il revint en France après quelques années d'absence, et voulut revoir Paris: il s'y trouvait, en 1571, et fut témoin des fêtes qui marquèrent l'entrée solennelle de Charles IX, et le mariage de ce prince avec Elisabeth d'Autriche. Pontoux les a décrites avec une exactitude minutieuse, dans une pièce de vers intitulée: le Champ poétique, où l'on chercherait vainement la moindre étincelle d'imagination. Il revint peu de temps après à Challon, où l'on peut conjecturer qu'il s'occupa moins de l'exercice de la médecine que de la culture des lettres. Il y mourut, en 1579, dans un âge peu avancé. Sa devise était : Ami de tous. Ponthus de Thyard a fait imprimer un Recueil de vers latins sur sa mort. Outre une Traduction de la Harangue de Saint Basile, sur l'utilité de la lecture des auteurs profanes, Paris, 1552, in-8°. ; et celle des Sermoni funebri d'Ortensio Landi (V. ce nom), sous ce titre : Harangues lamentables sur la mort des animaux, extraites du tuscan, rendues et augmentées dans notre vulgaire, avec une Rhétorique gaillarde, livre fort plaisant et facétieux, Lyon, 1569, in- 16, fig., rare, on a de Pontoux: I. Huitains françois, pour l'interprétation et intelligence des figures du NouveauTestament, Lyon, 1570, in-8°.; c'est un Recueil d'estampes gravées en bois. II. Gelodacrye amoureuse, contenant plusieurs aubades, chansons gaillardes, pavanes, branles, sonnets, etc. Paris, 1576, in

16. Pontoux ne pouvait pas ignorer que, huit ans auparavant, Jacques Grevin s'était déjà servi de ce titre pédantesque, formé de deux mots grecs, qui signifient ris et larmes. III. OEuvres, dont L'IDÉE ( c'est le seul nom par lequel il ait désigné sa maîtresse), contenant environ 300 sonnets, etc. Lyon, 1579, in-16. Ce volume renferme toutes les pièces inédites que les amis de l'auteur avaient pu rassembler: des Chansons, des Elégies, des Imitations de l'italien et du latin, le Champ poétique dont on a parlé, etc. Le P. Niceron a donné une Notice sur Pontoux, dans le tome xxxiv de ses Mémoires; mais Goujet fait mieux connaître cet auteur par une analyse de ses ouvrages au tome x11 de la Biblioth. française, 322-33.

W-s.

PONTUS. V. GARDIE et THYARD. PONZ (ANTOINE), peintre et voyageur espagnol, naquit à Bexix (royaume de Valence), le 28 juin 1725 (1). Ses parents le destinèrent d'abord à la carrière des lettres; mais, entraîné par son goût pour la peinture, il se mit sous la direction d'Antoine Richart, à Valence. En 1746, il vint à Madrid, pour se fortifier dans son art; et, après cinq ans d'études assidues, il se rendit à Rome. Les antiquités qu'il rencontrait à chaque pas dans cette vil le, lui inspirèrent le desir d'en faire l'objet particulier de ses études. La découverte d'Herculanum le conduisit à Naples; et il conçut le projet d'étendre ses investigations daus la Grèce et jusqu'en Egypte. Ses amis eurent la plus grande peine à le détourner de ce projet. Il se déci

(1) Le Dict. hist. crit. et bibliog. le fait naître en 1738, et mouriren 1799.

da enfin à revenir en Espagne. Ses divers travaux ne l'avaient point empêché de continuer à cultiver la peinture; et il y avait fait de tels progrès, qu'à son arrivée à Madrid, il fut chargé de peindre, pour la bibliothèque de l'Escurial, les portraits des principaux écrivains espagnols. Occupé de ces travaux durant cinq ans, il profita de son séjour dans ce palais pour copier les plus beaux tableaux de Raphaël, du Guide et de Paul Véronèse. Il déploya surtout un rare talent dans celle de la Vierge à la perle et de la Vierge au poisson, deux chefs-d'œeuvre du premier de ces peintres, que l'on a vus quelque temps à Paris, chez M. Bonnemaison, chargé de restaurer ces précieux originaux. Il sut aussi mettre à profit les richesses littéraires que renfermait la bibliothèque de l'Escurial, pour y rechercher et analyser tous les ouvrages relatifs aux beaux-arts. Après son retour à Madrid, il reçut la mission de se rendre en Andalousie, et de choisir parmi les tableaux des Jésuites, ceux qui seraient dignes d'être donnés comme modèles à l'académie de Saint-Fernand. Ne bornant pas là sa mission, il prit des notes sur tout ce qui lui parut digne d'at tention, tels qu'épitaphes, inscriptions, fondations pieuses, tableaux, monuments des arts, etc.; en examinant partout, avec attention, l'état de l'agriculture et de l'industrie. C'est alors qu'il formale projet de son voyage général d'Espagne, et il commença, en 1771, à l'exécuter. Les volumes qu'il en publia successivement, ne firent qu'ajouter à sa réputation. La Description des tableaux du palais du roi à Madrid, est l'objet de la Lettre adressée par Raphaël Mengs, à don Antonio Ponz, et insérée dans

le 6. volume (Voy. MENGS) En 1776, il fut nommé secrétaire de l'académie de Saint-Fernand, fonctions qu'il remplit pendant quatorze ans. Durant les vacances, il reprenait ses voyages, et n'en revenait jamais sans de nouvelles richesses. C'est à lui qu'on doit la publication de l'ouvrage de Guevara, intitulé: Comentarios de la Pintura. Son zèle pour l'instruction des élèves n'était pas moins actif. Gependant, malgré un travail assidu de plus de vingt années, il ne put mettre la dernière main à son grand ouvrage. La partie dans laquelle il devait traiter du royaume de Grenade, de la Galice et des Asturies, n'a jamais été terminée ; et ce n'est qu'après sa mort, arrivée le 4 décembre 1792, que le dix-huitième volume de son Voyage en Espagne fat publié, en 1794, par son neveu Joseph Ponz, avec la vie et le portrait de l'auteur, qui dans les deux premiers volumes, publiés en 1772 et 1773, prenait le nom d'Antonio de la Puente. Ce livre, écrit d'un style monotone, et rempli de détails minutieux, est orné d'un grand nombre de figures, de plans de villes, vues de divers monuments, etc. (2) On a aussi de Ponz un Voyage hors de l'Espagne, (2 volumes in-8°., 1785, reimprimé en 1792), écrit du même style que le précédent, sans offrir le même genre d'utilité. Les deux premiers vol. de la première édition de son Voyage d'Espagne ont été traduits, non en français, comme le dit le Dict. hist., crit. et bibliogr., mais en allemand, par le professeur Jean-André (et non Jean

(2) Rotermand cite, coinme supplément au tome 13 de cet ouvrage, un opuscule du même auteur, drid, Metodo facil para cultivar los almendros, sur la culture des amandiers, aux environs de Ma

etc., Madrid, 1786, in-8°.

Joseph) Diez (Voy. la Gazette littér. de Göttingue, 1777, p. 473, et 1785, p. 577, 620, 701). La plupart des académies des beaux-arts de l'Europe l'avaient admis dans leur sein; et celle de Saint-Fernand fit célébrer ses obsèques avec la plus grande pompe.-Moïse-Jaime PONS ou PoNz, peintre, naquit à Valls, près de Tarragone, et fut élève des Juncosa. I acquit, par ses ouvrages, une réputation méritée. Ayant embrassé l'état ecclésiastique, il peignit, en 1722, une grande partie des tableaux de la chartreuse de Scala Dei. En 1732, il orna de ses fresques une partie de l'ermitage de Notre-Dame-de-la-Miséricorde, situé dans le voisinage de la ville de Reus. C'est dans ce même ermitage que l'on conserve un excellent tableau de lui, qui représente le Christ mort, reposant entre les bras de la Vierge. La chapelle de SainteUrsule, dans sa ville natale, possède deux belles fresques de sa composition; et l'une des chapelles de l'église d'Altafulla, un Saint Michel, qu'il a copié d'après le fameux tableau de Raphaël que possède le Musée du Louvre. Les ouvrages de ce maître se font remarquer par une couleur satisfaisante et un bon goût de dessin. P-s.

PONZIO (PAUL), sculpteur, connu en France sous le nom de maître Ponce, naquit à Florence, et vivait dans le milieu du seizième siècle. François 1er, ayant appelé auprès de lui les artistes les plus célèbres de l'Italie, le Primatice se rendit à cette invitation, et fut chargé, pour ainsi dire, de diriger à lui seul tous les travaux d'art qui s'exécutèrent sous ce règne. Paul Ponzio, habile déjà dans la sculpture, avait précédé son compatriote en France, et fut em

ployé par lui dans les travaux que le cardinal de Lorraine faisait exécuter

à Meudon. Bientôt le château de Fontainebleau ouvrit un champ plus vaste à ses talents. Il y exécuta une grande partie des sculptures qui décorent cette magnifique résidence. On lui confia enfin l'exécution du tombeau de Louis XII et d'Anne de Bretagne. Voici le jugement qu'en porte M. Alexandre Lenoir, dans son Musée des monuments français: « Quoique ce superbe monument ne » soit pas d'un goût pur, on y re» marque de précieux détails et un » grand caractère de dessin. Les Sta»tues de Louis XII et d'Anne de » Bretagne, représentés dans leur » état de mort, sont d'une exécution » savante et étudiée. Les ouvertures » que l'on voit au bas-ventre de ces » deux statues sont les caractères de >> l'embaumement, et non ceux de la » putréfaction, comme l'ont dit plu» sieurs écrivains. Ces corps,

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frayants par la vérité de l'expres»sion et l'exactitude des formes de >> l'homme qui n'est plus, sont po»sés sur un cenotaphe d'un excellent >>> goût, et entourés de douze arca» des ornées d'arabesques les plus » recherchées. Dans les arcades sont » placés les douze Apôtres, et aux » angles les quatre Vertus cardi»nales.... Le tout est posé sur un » socle orné de bas-reliefs représen» tant l'Entrée de Louis XII à » Gènes, la Bataille d'Agnadel, >> etc.... On voit au-dessus de la cor»> niche du mausolée les statues en » marbre blanc et à genoux de Louis » XII et d'Anne de Bretagne, >> tous deux en habit de cour. Ce » monument, dont la conservation » est précieuse pour l'art, a sin» gulièrement souffert dans la ré »volution. Des têtes, des bras et

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