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tis, qu'il publia, Paris, 1676, 2 vol. in-12, six ans après la mort de celui qui en est le principal acteur (V. Th. Du FossÉ, XV, 317). Ils ont été réimprimés plusieurs fois; mais les curieux recherchent ;. l'édit. d'Amsterd. Wolfgang, 1678, 2 vol. petit in-12, parce qu'elle fait partie de la collection des Elzeviers français. Le succès de cet ouvrage fut très grand, mais contesté (2). « Je suis, écrivait madame de Sé» vigné, attachée à des Mémoires » d'un M. de Pontis, provençal, » qui est mort depuis dix ans à » Port-Royal, à plus de quatre>> vingts ans. Il conte sa vie et le » temps de Louis XIII avec tant de » vérité, de naïveté et de bon sens, » que je ne puis m'en tirer. M. lé » Prince l'a lu d'un bout à l'autre » avec le même appétit. Ce livre a » bien des approbateurs; il y en a >> d'autres qui ne peuvent le souffrir: >> il faut ou l'aimer ou le hair, il n'y » a pas de milieu. » (Lettre 526, édit. de Monmerqué.) On ne peut nier que cet ouvrage, écrit d'un style facile et naturel, n'offre tout l'intérêt et le merveilleux du ro· man; mais le tort de l'auteur, c'est de l'avoir donné pour une histoire. La seconde édition est précédée d'un Avertissement de Nicole, qui fait de vains efforts pour soutenir la vérité des récits de Pontis, ou plutôt de son panégyriste. Le P. d'Avrigny a démontré sans replique (Préface des

(2) Quand les Mémoires de Pontis parurent, dit le prétendu Vigneul Marville (D. Bonav. d'Argonne), je les envoyai à M. l'archevêque de Rouen François de Rouxel, qui les lut avec d'autant plus d'application et de plaisir, qu'il avait connu de Pontis à l'armée. Mais il m'assura que de Pontis s'en faisait trop accroire; que les affaires ne s'étaient pas toujours passées comme il les rapporte; et que l'idée odicuse qu'il donne du ministère du cardinal de Richelieu est un reste de ressentiment contre cette éminenee qui avait maltraité l'abbé de Saint-Cyran, allié de la famille des Poutis. (Mélang. d'hist. et de littérat., 1, 125.)

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Mémoires historiq., pag. 24-36), qu'il faut classer parmi les romans historiques, les Mémoires de Pontis, en témoignant sa surprise que les écrivains contemporains les plus exacts et les plus minutieux n'aient fait aucune mention d'un officier que l'on y représente comme un héros. Cependant on ne doit point porter le scepticisme aussi loin que Voltaire, lorsqu'il dit: «Il est fort douteux que Pontis ait jamais existé » (Ecriv. du siècle de Louis XIV). On a rapporté des preuves suffisantes de l'existence de cet officier, pour qu'on ne puisse pas en douter; mais il doit toute sa célébrité au rédacteur de ses Mémoires, dont le but paraît avoir été d'offrir un modèle de conduite aux officiers dans toutes les circonstances où le sort peut les placer. C'est l'opinion que Grosley a développée dans une lettre aux auteurs du Journ. encyclopédique ( mai 1776). Brienne, dans les Mémoires qu'il avait composés, étant en prison, et qui sont restés manuscrits " parle, avec beaucoup d'éloge, du livre dont il est ici question. Il avait connu Pontis, auquel le même témoignage est rendu par Arnauld d'Andilly, et par Arnauld de Pompone,

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dans des Lettres qu'on n'a pas encore publiées. Le portrait de Pontis a été gravé in-fol., d'après un tableau de Phil. de Champagne; il fait aussi partie du Recueil de Desrochers, in-4°.

man;

W-s.

PONTIUS (PAUL) ou DU PONT, graveur, né à Anvers, en 1596 environ, fut élève de Lucas, Vorstermais c'est aux conseils de Rubens, qui avait pour lui la plus grande amitié, qu'il dut sa supériorité. Ce grand peintre se plaisait à diriger ses travaux, et à l'aider de ses conseils; et c'est sous ses yeux que Pontius

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mit la dernière main à ses plus belles planches. Ce qui distingue éminem ment les ouvrages de cet artiste, c'est la précision du dessin, le grandiose du caractère et l'expression des figures: son burin est savant; et c'est par l'art avec lequel il sait exprimer toute la magie du clair-obscur, et l'harmonie des tableaux qu'il reproduit, que l'on peut dire qu'il a su faire de la gravure une véritable traduction. Les ouvrages de Rubens sont ceux qu'il a su le mieux rendre; et ses travaux en ce genre ne le cèdent point à ceux de Vorsterman et de Bolswert, pour la force et l'effet de l'ensemble, bien que Vorsterman ait plus de délicatesse et de variété, et que Bolswert décèle, dans son exécution, plus de facilité et d'intelligence. Le nombre des ouvrages de Pontius est très-considérable. On connaît de lui I. Trente-quatre Portraits d'après Van - Dick, tous de grande dimension. II. Onze Portraits également in-folio, d'après Rubens, parmi lesquels ceux du cardinal infant Ferdinand, des marquis de Castel Rodrigo, Cristoval et Manoel, et de la mère de ce dernier, sont d'une grande beauté, et d'une rareté plus grande encore. III. Quatre portraits d'après différents maîtres. IV. Seize Sujets historiques, d'après Rubens, parmi lesquels se trouve le chef-d'œuvre de Pontius. C'est le Saint Roch, dont l'original fait partie du Musée du Louvre. On connaît, on admire et l'on recherche également la belle estampe de Tomyris faisant plonger la tête de Cyrus dans un vase de sang. V. Deux Thèses. VI. Onze sujets d'après différents maîtres. On peut voir le détail de ces différentes planches dans le Manuel des amateurs de l'art, de Huber et Rost.

P-s.

PONTOPPIDAN (ÉRIC-ERICSON), théologien, poète et philologue danois, naquit en 1616, à Biergegard, dans l'île de Fionie. Il montra, dès sa jeunesse, un goût très-vif pour les lettres, et publia différents essais qui furent accueillis par ses compatriotes, entre autres une comédie en vers danois, dont le sujet est le Mariage du jeune Tobie, Pontoppidan avait dix-neuf ans quand il fit imprimer cette pièce (1635), encouragé par d'honorables suffrages. Il venait de terminer ses cours de philosophie et de théologie; il visita l'Allemagne, la Hollande et la France, pour se perfectionner par la fréquentation des savants; et, de retour à Copenhague, il reçut les ordres sacrés. Il remplit les fonctions du pastorat avec beaucoup de zèle pendant plus de vingt ans, fut enfin élevé sur le siége épiscopal de Drontheim, qu'il illustra par ses vertus et par ses talents, et mourut le 12 juillet 1678, à l'âge de soixantedeux ans. Outre des Thèses sur différentes questions théologiques ou philosophiques, et des Opuscules en danois, dont on trouvera les titres dans Alb. Bartholin, De scriptis Danorum, ou dans les Notes de Moller, on a de Pontoppidan: I. Epigrammatum sacrorum centuriæ tres, Copenhague, 1641, in-12. II. Paraphrasis metrica in Cebetis tabulam, Paris, 1642. III. Bucolica sacra, Leyde, 1643, in-8°. On trouve à la tête de ce recueil des vers de Dan. Heinsius et d'autres poètes hollandais, à la louange de l'auteur. IV. Theologiæ practice synopsis, Sora, 1656, in-4°.; ibid. 1673, même format. V. Une Grammaire danoise, Copenhague, 1666, in-8°.; très rare en France, où cette langue est peu cultivée. VI.Des Méditations

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spirituelles, et plusieurs ouvrages ascétiques en danois. W-s. PONTOPPIDAN (ERIC), évêque de Bergen en Norvége, naquit le 24 août 1698, à Aarhus en Jutland, où son père (1) était prévôt ecclésiastique. A l'âge de six ans, il tomba dans une rivière, d'où il fut tiré à demi-mort; à huit ans, il perdit son père et sa mère qui ne lui laissèrent qu'un mince héritage: un de ses parents le prit chez lui pour le faire élever avec son fils; mais c'était un homme veuf, qui s'absentait fréquemment de sa maison: et Pontoppidan eut beaucoup à souffrir de l'humeur revèche et méchante du précepteur. Heureusement pour lui, son parent l'envoya, en 1709, à l'école publique son frère consanguin, pasteur à Frédéricia, l'en retira, et lui fit suivre les leçons du college de cette ville; à l'âge de dix-huit ans, il s'embarqua pour aller achever son instruction à l'université de Copenhague. Il y prit ses degrés en théologie; et en 1718, il accompagna un de ses oncles qui demeurait dans une terre près de Hambourg. Il profita de ce séjour pour apprendre le français et l'allemand. L'année suivante, il partit pour Christiania, où on lui avait promis une place d'instituteur; quand il arriva, elle était donnée. Eloigné de sa famille, réduit à un seul ducat, il rencontre un officier qui lui propose d'être prédicateur d'un régiment allemand. Il fut d'abord tenté d'accepter: son âge présentait des

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difficultés; les moyens qu'on lui indiqua pour les écarter, répugnaient à sa conscience: il refusa. Bientôt il fut tiré de peine. Un lieutenant-général des armées danoises lui confia l'éducation de son fils. Il revint ensuite à Copenhague avec son élève. Chargé de voyager avec un autre jeune homme, il avait déjà parcouru la Hollande et l'Angleterre, et comptait aller en France et en Italie, lorsqu'il fut appelé en Danemark pour occuper un bénéfice dans l'île de Fionie. A son arrivée, il le trouva rempli par un autre: il se retira donc dans sa ville natale, d'où il regagna Copenhague. On cherchait un gouverneur pour le duc du HolsteinPloen; Pontoppidan alla, en 1721, exercer cet emploi au château de Nordborg en Holstein, puis devint prédicateur de la cour et du village. Cinq ans après, il fut nommé pasteur d'un village voisin, et successivement promu à d'autres fonctions, dont il s'acquitta de manière à mériter les bienfaits du gouvernement: en 1734, il fut appelé à Friderichsborg; l'année suivante, le roi le choisit pour un de ses prédicateurs : en 1738, il obtint la place de professeur extraordinaire de théologie à l'université de Copenhague; enfin, en 1747, il fut élevé au siége épiscopal de Bergen. Il mourut dans cette ville, le 20 décembre 1764. Il a laissé un grand nombre d'écrits sur la théologie et l'histoire, dont on

trouve une notice détaillée dans la Bibliographie danoise de Nyerup et Kraft. Les principaux sont: En allemand: I. Dialogus Severi, Sinceri, et Simplicii (sur la religion et la pureté de la doctrine), Flensburg, 1727, in-4°. II. Memoria Hafnia, ou Description abrégée de Copenhague, Leipzig, 1729, in-4°., deuxième

édition, Gluckstadt. Cette description, quoique succincte, est si complète, que rien de ce que cette capitale renferme de remarquable n'y est oublié. III. Theatrum Daniæ veteris et modernæ, ou Tableau du Danemark ancien et moderne, Brême, 1730, in-4°. ; c'est une description contenant tout ce qui concerne la chorographie, les antiquités, l'histoire naturelle et l'état politique du royaume, et du duché de Slesvig. IV. Histoire abrégée de la réformation de l'église danoise, Lubeck, 1734, in-8°. V. Nouvelle recherche sur cette question: La danse est-elle un péché? Halle, 1739, in-8°. Cet opuscule est traduit sur le manuscrit danois. En latin: VI. Everriculum fermenti veteris, seu residuæ in Danico orbe cùm paganismi tùm papismi reliquiæ in apricum prolatæ, anno 1736, Ecclesiæ Danica jubilæ secundo, Copenhague, 1736, in-8°. VII. Marmora Danica selectiora, sive inscriptionum, quotquot fatorum injuriis per Daniam supersunt, vel vel elegantiá, vel rerum momento præ reliquis excellentium fasciculus in duos tomos distinctus, quorum prior ea quæ in insulis Danicis, posterior quæ in Cimbricá cher soneso obvia sunt, complectitur, accedente ad calcem tomi posterioris rerum personarumque completissimo indice, Copenhague, tome 1, 1739, tome 11, 1741, in-fol. Les recherches de Pontoppidan sur l'his toire ecclésiastique de son pays, donnèrent lieu à ces deux ouvrages. Il avait recueilli tous les renseignements et les inscriptions dans les églises et les autres édifices publics. Après qu'il eut fait usage de ces matériaux, les conseils de ses amis et son amour pour sa patric l'engagèrent à les décrire et à les publier.

œvo,

Il raconte par quels accidents les monuments de plusieurs hommes célèbres ont été détruits; et il fait connaître qu'il a pris des inscriptions runiques, et les meilleures inscriptions en tous genres, qui se trouvent dans les recueils de Laurent Asser, de Pierre-Jean Resen, et de Pierre Terpager. On regrette qu'il n'ait joint à ce livre, important pour l'histoire du Danemark, que si peu de remarques historiques. VIII. Gesta et vestigia Danorum extra Daniam, præcipuè in Oriente, Italia, Hispania, Gallid, Angliá, Scotiá, Hibernia, Belgio, Germania et Sclavonid maximam partem ipsis scriptorum non exoticorum minùs, quàm domesticorum verbis adumbrata, Leipzig et Copenhague, tome 1, 1740, tomes 11 et 1, 1741, in-4°. Dans cet ouvrage, entièrement consacré à la gloire de sa patrie, Pontoppidan s'est trop laissé aveugler par l'amourpropre national. Il attribue aux Allemands et à la langue allemande une origine danoise; mais il donne, sur plusieurs noms plusieurs noms, des étymologies bien hasardées. Malgré ces défauts, on doit lui savoir gré d'avoir si laborieusement rassemblé tant de détails curieux. IX. Annales Ecclesiæ Danica, Copenhague, 1741-1752, 4 vol. in-4°. C'est le meilleur livre que l'on ait sur l'histoire ecclésiastique du Danemark. A chaque siècle est joint un exposé de l'état intérieur et extérieur de l'église, et un tableau chronologique des rois, des archevêques et des évêques. En danois: X. Vrai Manuel de la piété: Explication du catéchisme de Luther, Copenhague, 1737, in-12; réimprimé plusieurs fois, traduit en allemand et en islandais, et introduit dans tous les états danois. XI. Nouveau Psautier, ibid., 1740, in-8°.; souvent

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réimprimé par ordre du gouvernement danois. XII. Menoza, Prince asiatique, qui parcourut le monde pour chercher des chrétiens, ibid., 1742 - 1743, 3 volumes in-8°. Cet écrit de morale religieuse a été traduit en hollandais, en allemand et en français. XIII. Glossarium Norvegicum, ou Recueil de mots norvégiens peu connus, Bergen 1749, in-8°. XIV. Essai sur l'histoire naturelle de la Norvége Copenhague, 1752, in - 4o.; ibid. 1754, 2 volumes in - 4o., carte et figures; traduit en anglais, Londres, 1755, in - fol.; en allemand, Copenhague, 1753, in-8°. On en lit un extrait en français dans le tome iv du recueil intitulé les Voyageurs modernes, Paris, 1760, 4 vol. in-12. Ce livre, le premier qui ait donné une description complète de la Norvége, contient beaucoup de renseignements utiles. Mais indépendamment de quelques erreurs en physique, on y trouve des fables; par exemple, le récit de tout ce qui concerne le serpent marin, quia plus de cent brasses ou 500 pieds de long; et surtout le kraken. « Ce prodigieux polype dont le dos a une demi>> lieue de circonférence ou plus.... » quelquefois ses bras s'élèvent à la >> hauteur des mats d'un navire de >> moyenne grandeur.... on croit que >> s'ils accrochaient le plus gros vais» seau de guerre, ils le feraient cou»ler à fond.... les îles flottantes ne » sont que des krakens. » — - Enfin, l'auteur raconte l'histoire d'un jeune kraken qui échoua au milieu d'un labyrinthe d'ilots au nord de Drontheim, et s'y embarrassa tellement, que ne pouvant s'en dépétrer, il y mourut; la puanteur de son cadavre faillit occasionner la peste. On regrette de lire ces puérilités dans

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un ouvrage recommandable: tồutefois il est plus extraordinaire de les voir reproduire; c'est cependant ce qu'a fait M. Denys de Montfort dans son Histoire naturelle des mollusques, faisant suite au Buffon de Sonnini, et publiée par Dufart, Paris, 1802. On y admire avec effroi la figure du kraken qui, de ses bras monstrueux, enlace un vaisseau. XV. Collegium pastorale practicum, ibid., 1757, in-4°. C'est un recueil de lectures faites par Pontoppidan sur les points principaux de la théologie, exposés et développés avec beaucoup de netteté; ainsi que sur les lois et la discipline ecclésiastiques du Danemark. XVI. Force de la vérité pour convaincre les athées et les deistes, ibid., 1758, in-8".; traduit en allemand, ibid., 1759. XVII. Eutropii Philadelphi Balance économique, ou Propositions importantes pour la richesse naturelle et civile du Danemark, ibid., 1759, in-8°. XVIII. Origines havnienses, ou Copenhague dans son état primitif, ibid., 1760, in-4°. Cette histoire de Copenhague s'étend jusqu'au commencement du dix-huitième siècle. XIX. Réflexions patriotiques sur la liberté civile des Danois et des Norvégiens, sous un roi héréditaire et absolu, ibid., 1760, in-8°. Il en parut, la même année, une traduction française. L'original est réimprimé dans l'ouvrage suivant : XX. L'Atlas Danois, ou Le royaume de Danemark décrit en détail dans ses villes et provinces. ibid., 1763-1781, 7 vol. in-4°., avec beaucoup de cartes et de figures; les quatre dernières parties ont été rédigées d'après les matériaux de Pontoppidan, par J. de Hofman, son beau-frère. Cette description du Danemark est précédée d'une introduction historique; elle

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