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» Dieu lui a fait la grâce d'embras-ordinaire, ambassadeur à Venise, et »ser, fait qu'il les aimera d'autant auprès d'autres puissances de l'Italie. » plus qu'ils sont simples. » M-É. On assure qu'à la mort de son père, POMPONE ANTOINE - JOSEPH (1699), Louis XIV lui dit : « Vous ARNAULD, chevalier DE), second » pleurez un père que vous retroufils de Simon, fut nommé colo>> verez en moi; et moi, je perds nel de dragons, vers le mois de >> un amique je ne retrouverai plus. >> mai 1689. Il prépara, au maréchal Il fut nommé, en 1716, chancelier de Luxembourg, le succès de la ba- des ordres du roi. Én 1743, il fut taille de Fleurus, gagnée le 1er. juil- élu membre de l'académie des inlet 1690, en emportant deux re- scriptions. On n'a de lui aucun oudoutes élevées sur les bords de la vrage: l'auteur de cet article conSambre. Mme. de Grignan en com- serve quelques-unes de ses lettres, plimentait M. de Pomponne en ces adressées à M. de Caylus, évêque termes : « Il ne sera jamais parlé de d'Auxerre, dans lesquelles il défend » la bataille de Fleurus sans que avec énergie la mémoire du docteur » M. votre fils soit nommé avec l'é- Arnauld, son grand-oncle, attaquée loge que mérite celui qui en a par le P. Pichon, jésuite, dans son » commencé le bonheur, et donné Esprit de J.-C., etc. (V. PICHON). » l'exemple de la plus brillante va- L'abbé de Pomponne remplit avec » leur (1). » M. de Pomponne, à talent et fermeté les fonctions qui lui peine rétabli dans les bonnes grâces furent confiées, et il mouruten 1756. du roi, eut la douleur de perdre ce Il fut le dernier des Arnauld: son frèfils qui lui donnait de si justes espé- re aîné, Nicolas-Simon Arnauld, mar. rances, et qui mourut de maladie , quis de Pomponne, brigadier des arà Mons, en 1693. M-É. mées du roi, et lieutenant - général au gouvernement de l'île de France, ne laissa qu'une fille, qui fut mariée, en 1715, à M. de Gamache. M-É.

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POMPONE (HENRI - CHARLES ARNAULD, dit l'abbé DE), troisième fils de Simon, naquit à la Haye, en 1669, pendant l'ambassade de son père. Sa naissance donna occasion à ce dernier de prouver son désintéressement: les Étatsgénéraux lui firent l'offre de tenir son fils sur les fonts baptismaux, ce qui aurait assuré à l'enfant une pension viagère de 6000 liv. M. de Pomponne remercia les états: il craignait de ne plus conserver la même liberté dans les négociations. Le roi donna au jeune Pomponne l'abbaye de Saint-Maixant, en 1684; et, vers l'année 1693, il le nomma à l'abbaye de Saint-Médard de Soissons. Pomponne fut conseiller-d'état

(1) Lettre du 18 juillet 1690, t. IX, p. 399, édition de 1818.

POMPONIUS (SEXTUS), jurisconsulte romain, paraît avoir vécu depuis le temps d'Adrien jusque sous Marc-Aurèle. Quelques-uns croient qu'il était de la famille du célèbre Pomponius Atticus, l'ami de Cicéron et de presque tous les hommes illustres de son temps. D'autres voudraient qu'il y eût eu deux jurisconsultes du nom de Pomponius; mais cette opinion n'a pas trouvé de nombreux partisans. Pomponius avait composé des Traités sur différentes matières de jurisprudence.. Il nous en reste seulement des fragments que les rédacteurs du Digeste y ont insérés. Le plus remarquable, est celui qui forme la seconde loi du ti

tre de l' Origine du droit. On y trouve l'histoire de la législation, depuis la fondation de Rome jusque vers le temps de l'auteur. Les critiques modernes y ont découvert beaucoup d'er. reurs et d'inexactitudes. Pomponius avait aussi étudié la philosophie. Il ne se déclara pour aucune des sectes qui, de son temps, divisaient encore les jurisconsultes. Il prenait dans chacune d'elles ce qu'il y avait de meilleur. J. - L. Uhle a donné, en 1661 Collectio opusculorum ad historiam juris, et maximè ad Pom. ponii ENCHIRIDION illustrandum pertinentium; réimprimé, en 1735, avec une Préface de J.-Théoph. Heineccius, qui renferme une Notice détaillée sur la vie et les écrits de Pomponius. Les Fragments de ses ouvrages ont été publiés par H.-T. Pagenstecher, Hanau, 1723; Lemgo, 1725, 1750, in-4°., et dans d'autres collections plus récentes. B-I.

POMPONIUS. V. MELA. POMPONIUS - LÆTUS ( JuLIUS), savant célèbre par son éru dition et sa bizarrerie, était bâtard de l'illustre maison des SanSeverini, une des premières du royaume de Naples. Honteux de cette tache comme d'une faute qui eût été la sienne, il garda le silence le plus profond sur sa famille et sur le lieu de sa naissance. Aussi, son nom et sa patrie ont-ils été long-temps un problème pour les biographes. Les uns prétendent que son nom était Pierre; et c'est le sentiment qu'ont suivi Pope-Blount (1) et Baillet (2), qui s'accordent à l'appeler Pierre de Calabre; d'autres, et à leur tête, A. M. Conti (Majoragius), cherchent à prouver qu'il s'est nommé Bernardin,

(1) Censur. celeb. Auctor., pag. 495-7. (2) Crit. Gramm., 313, etc.

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et citent à ce sujet une réponse prétendue de Pomponius au pape Paul II, qui lui reprochait d'avoir changé de nom. Enfin, Platina, Sabellicus et Paul Jove, plus croyables sur ce point à cause de l'étroite amitié qui les unissait à ce savant, le désignent constamment par le nom de Pomponius Lætus Sabinus (3). Mêmes incertitudes sur son pays: Toppi (4) et Maz7a (5) le font naître à Salerne ; Paul Jové et Guazzo, dans la Marche d'Ancone; et Vossius (6), en Calabre. Cette dernière opinion a prévalu; et l'on convient généralement aujourd'hui que Lætus naquit en 1425, à Amendolara, château de la Haute-Calabre, lequel alors appartenait à la maison des Caraffes. Ses parents n'épargnèrent rien pour lui donner une brillante éducation : il eut pour maîtres, d'abord Pierre de Monopoli, un des grammairiens les plus remarquables de l'époque, et ensuite Laurent Valla. Formé par ces hommes fameux, Pomponius fit des progrès rapides dans les sciences; et bientôt le disciple devint le rival de ses maîtres. Jeune encore, il se rendit à Rome, alors la ville favorite de tous les littérateurs et de tous les savants. Là, son érudition et son éloquence lui attirèrent des applaudissements universels, mais en même temps excitèrent l'envie. Des ennemis trouvèrent moyen de le rendre suspect au pape Paul II; et quelques années après, il fut accusé d'avoir pris part à une conspiration contre le pontife. En conséquence de cette dénoncia

(3) D'autres l'appellent Pomponius Sabinus: mais il paraît que ce dernier nom est celui d'un auteur

different, connu par un commentaire sur Virgile, posé dès 1486: voyez Sax, Onomasticon, tom. II,

imprimé à Bâle, Oporin, 1544, in-8°.; mais com

P. 491 et 496.

(4) Bibliothèque Napolitaine.

(5) Abrégé de l'histoire de Salerne. (6) Hist. Lat., lib. 111.

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tion, il fut arrêté à Venise, et trans féré à Rome, où il languit pendant plusieurs années, tantôt au fond des cachots, tantôt sous le joug d'une surveillance inquiète et soupçonneuse. Cependant la seule charge allé guée contre lui était d'avoir changé les noms des jeunes gens ses disciples, et d'avoir remplacé par des noms païens ceux qu'ils avaient reçus au baptême : singularité qui n'était que pédantesque, mais que ses accusateurs anonymes représentaient comme mystérieuse, et voilant de grands complots. Enfin Paul II mourut, et, avec sa vie, finirent les per sécutions dirigées si long-temps contre Pomponius. Sixte IV, et ensuite Innocent VIII, lui témoi gnèrent toujours les dispositions les plus favorables; et, dès-lors il put, sans rien craindre, reprendre ses travaux habituels. C'est à cette époque qu'il composa la plus grande partie de ses ouvrages; c'est alors aussi qu'il fut nommé à l'une des chaires du college de Rome. Dans ce poste, il ajouta beaucoup encore à la gloire que, dès sa jeunesse, il s'était acquise comme savant. Sa réputation même était si grande que, son usage étant de commencer ses leçons à la pointe du jour, quelques-uns de ses auditeurs al laient, dès le milieu de la nuit, retenir des places. Plusieurs de ses disciples eurent de la célèbrité dans la suite, entre autres, André Fulvio de Préneste, auteur d'un poème descriptif sur les antiquités de la ville de Rome; Conrad Peutinger, un des restaurateurs de l'étude de la langue latine en Allemagne; Sabellicus; Alexandre Farnèse, depuis pape, sous le nom de Paul III. Pomponius Lætus mourut à Rome, le 21 mai 1497. L'originalité et l'exagération

de quelques-unes de ses idées ne l'ont pas rendu moins célèbre que l'étendue et la variété de son érudition. Enthousiaste de Rome antique, il avait renfermé tous ses travaux, toutes ses connaissances, dans le cercle de la république et de l'empire. Il célébrait avec une religiense exactitude l'anniversaire de la fondation de Rome, et s'agenouillait tous les jours au pied d'un autel dédié par lui à Romulus. Il ne lisait que les auteurs de la plus pure latinité, traitant de barbares, non-seulement les écrivains qui parurent après la décadence de l'empire, mais encore la Bible et les Pères. Cette bizarrerie était le seul grief qu'on pût lui reprocher. Du reste sa vie était simple, ses mœurs pures, son ambition nulle. Il méprisait les richesses et le luxe, et vécut dans une telle pauvreté, que, dans sa dernière maladie, il fallut le transporter à l'hôpital, et que ses amis furent obligés de fournir aux frais de ses funérailles. Mich. Ferccius prononça son Eloge publié par Mansi, dans les additions à la Bibl. med. et infim. latinit. de Fabricius. Il laissa un grand nombre d'ouvrages, qui sont: . Un Traité De magistratibus sacerdotiis et legibus Romanorum; la meilleure édition est celle de Rome, 1515, in - 4o. II. De Romanæ urbis antiquitate libellus, Rome, 1515, in- 4°. III. Compendium historiæ Romanæ ab interitu Gordiani usque ad Justinum 111, Venise, 1498 et 1500 in4°. Cet ouvrage a été inséré, par Frédéric Sylburge, dans sa Collection des écrivains de l'histoire romaine. IV. Vita Statii et patris ejus. Ces deux morceaux se trouvent dans l'Histoire des poètes de Lilio Giraldi, V. Varronis de lingua latiná libri

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ex recensione Pomponii Læti, Venise, 1498, in-4°., avec des Remar ques de François Rolandelli. VI. De exortu Machumedis; dissertation assez curieuse, insérée dans plu. sieurs recueils. VII. Deux Traités De arte grammatica; le second, qui n'est que l'abrégé du premier, a été seul imprimé, Venise, 1484, in-4°. VIII. Des Editions de Plinele-Jeune, de Salluste et de quelques ouvrages de Cicéron; et des Commentaires sur Quintilien, Columelle et Virgile. Dans tous ces ouvrages, excepté peut-être dans le Traité De urbis Romanæ antiquitate, qui n'était pas destiné à voir le jour, le style de Pomponius est remarquable par une pureté et une élégance dignes du siècle d'Auguste. Erasme même le cite comme le type, l'idéal du latin moderne: mais beaucoup de légèreté, souvent mêmede mauvaise foi, diminue le mérite réel de l'auteur. Il cite fréquemment, et donne comme veritables, des inscriptions forgées par lui-même: dans ses éditions, surtout dans celle de Salluste, il passe pour avoir hasardé un grand nombre de changemeuts, sans y être autorisé par les manuscrits. Dans son Histoire romaine, il adopte, comme indubitables, une foule de circonstances dont on ne fait mention que dans les pané gyriques anciens, et qui, par-là même, doivent inspirer de la défiance à un esprit judicieux. Cet ouvrage peut cependant être encore consulté avec fruit, parce que l'on y trouve quelques détails qui ne se lisent dans aucun auteur antérieur, et que l'on suppose tirés d'anciens manuscrits, perdus depuis ce temps - là. Sabellicus disciple de Pomponius Lætus, Paul Jove et Vossius, ont écrit sa Vie. Voyez, pour plus de détail, le Dictionnaire de Chaufepié. P-or..

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POMPONNE. V. POMPONE.

PONA (JEAN), pharmacien de Vérone, n'est guère connu que par un petit ouvrage de botanique, intitulé: Plantæ seu simplicia quæ in Baldo monte, et in via à Verona ad Baldum reperiuntur, etc., in- 4o., Vérone, 1595, 16 pl., avec une Préface adressée à l'Ecluse. C'est une herborisation indiquant simplement les noms des plantes et les localités. On y trouve aussi la description détaillée de seize plantes nouvelles, accompagnée de figures. Ce morceau fut réimprimé à la suite du Rariorum plantarum historia, de l'Écluse, qui parut en 1601. Une seconde édition fut publiée à Bâle, en 1608, in -4°., 38 fig., contenant quelques plantes observées dans l'île de Crète, par Hon. Belli, et une Dissertation sur l'amomum des anciens, par Nic. Marogna. Il parut, de cette édition, une traduction italienne, à laquelle fut jointe celle de deux Commentaires de Marogna sur l'amomum, par Franç. Pona, Venise, 1617, in-4°., 91 fig. On ignore toutes les circonstances de la vie de Jean Pona et l'année de sa mort.

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D-u.

PONA (FRANÇOIs), habile médecin, et le littérateur le plus fécond de son siècle (1), naquit, en 1594, à Vérone, d'une famille patricienne. Il acheva ses études à l'université de Padoue, et y obtint, à l'âge de vingt ans, le laurier doctoral dans les facultés de philosophie et de méde

cine. De retour à Vérone il fut agrégé au collége de médecine de cette ville, où il se fit bientôt connaître par son habileté dans l'art de guérir. Malgré les soins qu'il don

(1) Libri scrisse senza fine, come a Dio piacque, con sommo applauso di quell'étà ( Maffei, Veron illustr.)

nait à ses malades, et quoiqu'il eût une pratique très-étendue, il trouva le loisir de composer des ouvrages en prose et en vers, très peu connus aujourd'hui, mais qui méritèrent les plus grands éloges des contemporains. Ghilini l'appelle le phénix des beaux - esprits de son temps, et le cygne le plus éloquent qui ait jamais chanté sur les bords de l'Adige (Voyez Teatro d'uomini il Lustri). En 1651, Pona reçut le titre d'historiographe de l'empereur Ferdinand III. On ignore la date pré cise de sa mort; mais Scip. Maffei nous apprend (Voy. la Verona illustrata) qu'en 1652, Pona publia la Paraphrase de quelques Stances du Tasse, à laquelle il joignit le Catalogue de ses ouvrages publiés au nombre de cent douze, et qu'il vécut encore plusieurs années (non pochi anni). Il était membre de l'académie des Filarmonici de Vérone, et des Incogniti de Venise. A la suite de ses Saturnales, imprimées la même année, il avait donné une liste non moins complète de ses productions scientifiques et littéraires, distribuées en dix classes: médicales, philosophiques, historiques, acadé miques, poétiques, anatomiques, dramatiques, sacrées, ouvrages d'érudition, et traductions; elle a été insérée, avec des additions, dans le tome XLI des Mémoires de Niceron, et dans le Dictionnaire de Moréri, édition de 1759. Indépendamment des traductions italiennes du Poème de Martianus Capella (les Noces de l'Eloquence et de Mercure); de la Description du Monte-Baldo, par Jean Pona, son oncle (V. l'art. précéd.); du Commentaire de Nicolas Marogua, sur l'amome des anciens; et enfin de l'Argenis de Barclay, Venise, 1625, in-8°., on citera de lui:

1. Il Paradiso de' fiori, e catalogo delle piante che si porrono avere del Monte Baldo, Vérone, 1622, in-4°. II. La Lucerna di Eureta Misoscolo (2) accademico Filarmonico, ibid., 1622; nouvelle éd. augmentée, Venise, 1627, in - 4o.; Paris, sans date, in - 12. C'est un dialogue entre l'auteur et sa lampe. Fatigué de ce qu'elle ne lui donnait pas assez de lumière, il allait la jeter par la fenêtre, quand il entend 'sortir du milieu de la flamme une voix qui lui apprend que sa lampe est animée. A la prière du philosophe, l'a me consent à lui faire le récit de ses transmigrations successives, dans le corps d'un ours, de la belle Cléopâtre, d'un chien, du fils du poète Mævius, et d'une fourmi. Il y a beaucoup d'esprit et d'idées ingénieuses dans cet ouvrage, dont on trouve un extrait fort intéressant, dans la Bibliothèque des Romans, avril 1784, 2o. vol., 1-65. III. La Maschera ia: tropolitica, overo cervello e cuore principj rivali, Milan, 1627, in-12. IV. La Messalina, Venise, 1628; et Paris, sans date, à la suite de la Lucerna;Venise, 1633;Milan, 1634, in - 16: c'est un roman historique. V. Medicinæ anima sive rationalis praxis epitome, selectiora remedia ad usum principum continens, Vérone, 1629, in-4°. VI. Elogia utroque Latii stylo conscripta, ib., 1629, in- 4°. de 167 pag. Ces Eloges, uns latins, les autres italiens, sont partie en prose et partie en style lapidaire. VII. Il gran contagio di Verona nel 1630, ibid. 1631, in40. VIII. L'Ormondo, Padoue, 1635, in-4°. C'est un roman, que l'auteur publia, la même année, en latin;

les

(2) C'était son nom académique; et il l'a pris à la tete de plusieurs de ses ouvrages.

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