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301525

DICTIONNAIRE
HISTORIQUE.

www.

que

IBARRA (Joachim), habile im- et estimé non seulement dans sa primeur espagnol et digne rival des congrégation, mais encore dans le Didot et des Bodoni, naquit à monde, et des personnages les plus Saragosse en 1720. Il vint jeune à distingués. Ilavait fait de très bonnes Madrid, où il fit ses études avec études, et avait enseigné dans quelhonneur. Il suivit la profession de ques colléges de son institut. Son son père, dans laquelle il acquit mérite le fit choisir pour précepteur bientôt une grande réputation. Pro- des fils de Jacques It, roi d'Anglepriétaire d'un moulin de papier, il terre; savoir, Charles Edouard, faisait en outre fondre les caractères connu depuis la mort du roi son père chez lui; il y fabriquait sa belle en-sous le nom du Prétendant, et le cre, et tout ce qui concerne l'art duc, depuis cardinal d'York. Le P. de l'imprimerie. Son papier passe Tarditi avait occupé dans son ordre pour être le plus poli de tous ceux les emplois les plus honorables, même l'on connaisse; ses caractères, celui d'assistant général. Ses vertus sans fatiguer la vue, ne sont pas lui avaient concilié l'estime et la moins beaux que ceux des imprimeurs bienveillance du grand pape Benoît les plus renommés; et son encre, XIV. S. S. daignait se servir de lui d'après les épreuves faites, peut ré- dans son travail personnel, et l'avait sister sans altération à l'injure du chargé de traduire de l'italien en latemps. Ses éditions les plus renom-tin les édits, notifications et lettres mées sont la Bible, le Missel pastorales qui devaient entrer dans mozarabe, le Don Quichotte, et l'édition complète de ses œuvres surtout le Salluste espagnol, tra- imprimées à Rome en 1748 par les duit par l'infant don Gabriel, frère soins du P. Azevedo. Aux difféde Charles III. Ce livre est très-rentes fonctions qu'avait exercées le rare : un particulier en vendit à Dijon P. Tarditi, on doit joindre comme (1810) un exemplaire pour le prix une preuve de plus de ses rares quade 2000 livres. Ibarra a laissé des lités et de la considération dont il enfans qui suivent les traces de leur jouissait, celles de recteur du vénépère. Il est mort le 23 novemb. 1786. rable collége de propaganda fide. IDELFONSE DE SAINT- Il s'en démit dans ses dernières anCHARLES (le P. ), clerc régulier nées pour se retirer dans la maison des écoles pies, de la famille des du noviciat de son ordre à SaintTarditi, naquit à Rome vers 1709, Laurent in Borgo. Il y mourut plein et passa dans cette ville la plus d'années et de mérites le 30 novembre grande partie de sa vie. Il était aimé 1790, âgé de 81 ans. Dans le 1oo vol. III. SUPPL

I

de l'édition des OEuvres de Lambertini, faite à Venise avec beaucoup d'augmentations, il est question de ce savant et pieux religieux, dont les éditeurs rappellent la mémoire et font l'éloge le plus complet.

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propres, et animées du feu du génie, ne parussent originales. Cet habile religieux mourut dans la chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon en 1740, âgé de 83 ans.

y

IMBONATI (dom Charles-JoIMBERT (Joseph Gabriel), seph), religieux de la congrégation frère chartreux et peintre de réputa- de Saint-Bernard de la Pénitence, tion, naquit à Marseille vers 1657. ordre de Citeaux, issu d'une famille Il eut pour premier maître Serre, et noble, originaire de Côme, connu ensuite Lebrun et van der Meulen. dans son ordre sous le nom de dom S'étant dégoûté du monde à l'âge de Charles-Joseph de Saint-Benoit, 33 ans, il entra chez les Chartreux naquit à Milan, vers le milieu du en qualité de frère lai, et fit pro- 17 siècle, et se distingua dans fession dans la chartreuse de Ville-sa congrégation par de savans traneuve-lès-Avignon. On lui permit de vaux et une érudition profonde. Il se livrer à son goût pour l'art qu'il avait fait profession à Rome dans professait, et on lui facilita les moyens l'abbaye de Sainte - Pudentiane. Il non seulement de l'exercer, mais eut pour maître le célèbre Jules Barmême de perfectionner son talent. tolocci, du même ordre, et apprit à Le frère Imbert l'employa à orner fond sous lui les langues grecque et les chartreuses de tableaux. Il en dé- hébraïque. Il professa à Rome la cora plusieurs avec beaucoup de goût. théologie et l'hébreu. Bartolocci n'aOn loue ceux qu'il fit pour les char-vait donné que 3 volumes de sa Bitreuses d'Avignon et de Marseille. bliothèque rabbinique, et il avait C'est dans cette dernière que se laissé le quatrième imparfait, Imbotrouve au maître-autel le tableau nati l'acheva, et le publia en 1693, qu'on regarde comme son chef-d'œeu-six ans après la mort de son maître. vre; il est d'une dimension extraor-(Voyez BARTOLOCCI, Dictionn.) dinaire, et représente le crucifie- L'année suivante il y ajouta un cinment. La composition en est riche quième volume, qu'il fit imprimer et pleine de verve, le dessin d'une sous le titre de Bibliotheca latinogrande correction, le ton de couleur hebraica, 1694-1696, 2 vol. in-fol. vrai, le jeu des ombres admirable, On a de dom Imbonati d'autres ouet la justesse de l'expression par-vrages; savoir: I un Traité des faite. Il avait plus de 80 ans quand il acheva son tableau des Pélerins d'Emmaüs, qui mit le sceau à sa réputation. On y trouve la même vigueur que dans ceux qu'il avait faits plus jeune. Il avait une connaissance profonde de son art, n'était point arrêté par les difficultés qu'il trou-Rome, 1696, in-4. Il est attribué à vait toujours le moyen de vaincre ; Imbonati dans les journaux de Tréet, en étudiant et suivant les bons voux de 1717. IV Adventus Mesmodèles, il ne s'y assujettissait pas siæ ab hæreticorum et judæorum tellement que ses compositions, étin- erroribus vindicatus, nec non sacelantes de beautés qui lui étaient crarum Scripturarum, sanctorum

mesures et des monnaies des Hébreux, 1662. II Une Chronologie sacrée, depuis la création du monde jusqu'à la naissance de JésusChrist, 1694, 1 vol. in- fol. III Chronicon tragicum, sive de eventibus tragicis principum

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etc.

-

Patrum, conciliorum ac rabbino-|I Nova, tuta, facilisque methodus

rum suffragiis obsignatus, ex he- curandi calculum, scorbutum, po-

braico, græco, latino codice, auc-dagram, etc., destruendique ver-

toritatibus resumptis, in duas dis-mes in corpore humano nidulantes,

sertationes scholastico – historico-variis morborum hác curatorum

dogmaticas distributus, in quarum historis illustrata; cui addita est

primá omnes ferè hæreses contrà methodus extemporanea impræg-

divinitatem ac humanitatem Christi nanda aqua aliosque liquores

referuntur, et reprobantur; in se-aere fixo per simplicem ingredien-

cunda Messiam advenisse, veteri tium mixturam, absque ullo ap-

Testamenti ac rabbinorum testimo-paratu, vel complicatá machiná,

niis comprobatur, eorumque falsa proposita à Nath. Hulme, M. D.,

commenta reprobantur. On ignore reg. coll. med. Lond. socio, etc.;

en quelle année est mort ce savant latino sermone donata ab J. In-

religieux'.

genhouss., Leyde, 1778, in-4;

INGENHOUSS (Jean), mé- trad. en allem., Vienne, 1781, in-8.

decin et physicien, naquit à Breda 11 Expériences sur les végétaux
en Hollande en 1730, où il exerça qui font connaître leur grande in-
la médecine pendant douze ans. Il fluence pour la purification de
passa ensuite en Angleterre, et se l'air atmosphérique, lorsqu'on les
fit connaître et par ses cures et par expose aux rayons du soleil, et
ses écrits. Il était venu dans ce pays les suites funestes qu'ils produisent
afin de se perfectionner dans la lorsqu'ils se trouvent dans l'ombre
méthode que Sutton avait inventée et pendant la nuit, en anglais,
pour l'inoculation. En 1768 il alla à 1779, in-8, traduit en français par
Vienne; sa réputation l'y ayant pré-l'auteur, Paris, 1780, in-8, en alle-
cédé, il eut l'honneur d'inoculer mand, en hollandais, etc.

deux archiducs et une archiduchesse. ISLA (Jean), jésuite espagnol
L'impératrice Marie-Thérèse le gra- naquit à Ségovie le 11 avril 1714;
tifia du titre de baron et d'une pen- et à l'âge de 14 ans il entra chez les
sion de 600 florins. Ce médecin PP. de la compagnie. 11 fit ses
écrivait avec la même facilité en études avec beaucoup de succès, et
allemand, en anglais, en français et acquit des connaissances étendues
en italien. On lui doit d'utiles dé-dans les lettres sacrées et profanes.
Couvertes relatives à l'application de Après avoir occupé honorablement
la chimie et de la physique à la phy-plusieurs chaires dans les maisons de
siologie végétale et à la médecine. son ordre, il se consacra à la pré-
1 demeura la plupart du temps en dication, et s'y distingua. Le P. Isla
Angleterre, et il mourut à Bowood- avait autant d'érudition que d'esprit
Park, près de Londres, le 8 sep- et de goût, un tact fin et un carac-
tembre 1799, âgé de 69 ans. Il est tère enjoué. Ami de la bonne plai-
auteur de différens ouvrages,tels que, santerie, le premier ouvrage qu'il
1 Il y a lieu de suspecter la date du 19 oc- fit paraître, et dans lequel il se livra à

tobre 1687, donnée par la Bibliothèque uni- la gaieté de son humeur, ce fut à l'oc-

verselle. Elle est d'ailleurs en contradiction casion des fêtes par lesquelles les

de l'édition des OEuvres de Lam-
bertini, faite à Venise avec beaucoup
d'augmentations, il est question de
ce savant et pieux religieux, dont
les éditeurs rappellent la mémoire et
font l'éloge le plus complet.

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propres, et animées du feu du génie,
ne parussent originales. Cet habile
religieux mourut dans la chartreuse
de Villeneuve-lès-Avignon en 1740,
âgé de 83 ans.

y

IMBONATI (dom Charles-Jo-
IMBERT (Joseph Gabriel), seph), religieux de la congrégation
frère chartreux et peintre de réputa- de Saint-Bernard de la Pénitence,
tion, naquit à Marseille vers 1657. ordre de Citeaux, issu d'une famille
Il eut pour premier maître Serre, et noble, originaire de Côme, connu
ensuite Lebrun et van der Meulen. dans son ordre sous le nom de dom
S'étant dégoûté du monde à l'âge de Charles-Joseph de Saint-Benoit,
33 ans, il entra chez les Chartreux naquit à Milan, vers le milieu du
en qualité de frère lai, et fit pro- 17 siècle, et se distingua dans
fession dans la chartreuse de Ville- sa congrégation par de savans tra–
neuve-lès-Avignon. On lui permit de vaux et une érudition profonde. Il
se livrer à son goût pour l'art qu'il avait fait profession à Rome dans
professait, et on lui facilita les moyens l'abbaye de Sainte-Pudentiane. Il
non seulement de l'exercer, mais eut pour maître le célèbre Jules Bar-
même de perfectionner son talent. tolocci, du même ordre, et apprit à
Le frère Imbert l'employa à orner fond sous lui les langues grecque et
les chartreuses de tableaux. Il en dé- hébraïque. Il professa à Rome la
cora plusieurs avec beaucoup de goût. théologie et l'hébreu. Bartolocci n'a-
On loue ceux qu'il fit pour les char- vait donné que 3 volumes de sa Bi-
treuses d'Avignon et de Marseille.bliothèque rabbinique, et il avait
C'est dans cette dernière que se laissé le quatrième imparfait, Imbo-
trouve au maître-autel le tableau nati l'acheva, et le publia en 1693,
qu'on regarde comme son chef-d'œeu-six ans après la mort de son maître.
vre; il est d'une dimension extraor- (Voyez BARTOLOCCI, Dictionn.)
dinaire, et représente le crucifie-L'année suivante il y ajouta un cin-
ment. La composition en est riche quième volume, qu'il fit imprimer
et pleine de verve, le dessin d'une sous le titre de Bibliotheca latino-
grande correction, le ton de couleur hebraica, 1694-1696, 2 vol. in-fol.
vrai, le jeu des ombres admirable, On a de dom Imbonati d'autres ou-
et la justesse de l'expression par-vrages; savoir: I un Traité des
faite. Il avait plus de 80 ans quand mesures et des monnaies des Hé-
il acheva son tableau des Pélerins breux, 1662. II Une Chronologie
d'Emmaüs, qui mit le sceau à sa sacrée, depuis la création du monde
réputation. On y trouve la même vi- jusqu'à la naissance de Jésus-
gueur que dans ceux qu'il avait faits Christ, 1694, 1 vol. in fol. III
plus jeune. Il avait une connaissance Chronicon tragicum, sive de even-
profonde de son art, n'était point tibus tragicis principum, etc.,
arrêté par les difficultés qu'il trou-Rome, 1696, in-4. Il est attribué à
vait toujours le moyen de vaincre ; Imbonati dans les journaux de Tré-
et, en étudiant et suivant les bons voux de 1717. IV Adventus Mes-
modèles, il ne s'y assujettissait pas siæ ab hæreticorum et judæorum
tellement que ses compositions, étin-erroribus vindicatus, nec non sa-
celantes de beautés qui lui étaient crarum Scripturarum, sanctorum

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