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>> moment pour faire leurs affaires; sément vis-à-vis de son accusateur. Il >> ainsi fais guillotiner tous les riches, paya cette réconciliation, et ils fini»et tu le deviendras. » Il leur don-rent par s'embrasser au sein de la nait un terrible exemple en mettant convention..., et la convention les à exécution cette affreuse maxime, applaudit: c'est qu'on aimait à voir et fut le démon exterminateur des réunis deux héros jacobins qui villes où il se présenta. Il jetait l'é- avaient, chacun de son côté, si bien pouvante et le deuil dans toutes les mérité de la patrie. Attaché aux familles, et répondait aux mères, aux principes et au parti de Robespierre, épouses, aux filles des détenus qui ve- Javoques figura dans les journées des naient solliciter leur délivrance: « Ils 1o, 3 et 4 prairial (20, 22 et 23 >> sortiront quand ils auront payé. » mai). Malgré la mauvaise réussite de Elles cherchaient à satisfaire son avi- cette insurrection nouvelle dirigée dité par les sacrifices les plus péni-par les jacobins contre la convenbles, recevaient la promesse que le tion, et malgré le renversement de prisonnier auquel chacune d'elles la montagne, Javoques poursuivit s'intéressait serait acquitté le lende- toujours son système de terreur, main, et le lendemain il l'envoyait à et assurait toujours « que la républil'échafaud en s'appropriant le reste » que ne s'affermirait que sur les cade ses dépouilles. Voyant un jour »davres des royalistes et des modéqu'une de ces femmes qu'il avait si» rés.» Accusé le 1. juin comme cruellement trompées, était tombée complice dans cette insurrection, et évanouie, il s'écria en riant : « Ces amnistié dans la suite, il fut de nou>>b........ là font les bégueules; je vais veau un des auteurs de l'insurrection >> faire amener une guillotine, cela du camp de Grenelle (9 septembre). >> les fera revenir. » Il se signala à On le condamna à être fusillé le 9 Bourg par les mêmes excès, s'aban- | octobre 1796, et on déroba ainsi au donna, comme il fit partout, à la bourreau la tête d'un des brigands débauche la plus brutale, tout en dé-les plus infàmes. Javoques n'avait pouillant les églises et les familles aucune espèce d'instruction; son des victimes qu'il faisait immoler. ton, son langage, ses manières, ses On assure qu'à Saint Etienne il habitudes même, le rendaient proviola la lle d'un officier municipal pre à figurer dans la lie de la plus qu'il avait fait périr le jour même. vile populace. Cette action, lâchement atroce JEAN ou PRÊTRE JEAN, naquit donna lieu à une insurrection contre vers 1140. Il était prêtre nestorien lui; mais il parvint à s'échapper. dont le véritable nom est Ungcam. Dans les orgies qu'il établit à Mâcon, Instruit, éloquent, adroit, brave, il s'enivrait en buvant dans les vases et ambitieux surtout, il se forma un sacrés qu'il venait de dérober. Une parti si considérable, qu'à la mort conduite aussi barbare sembla (et de Koirem-Cham, puissant monarcela doit paraître extraordinaire) ré-que de l'Asie, il s'empara du royauvolter Couthon lui-même; et en fé-me, et fut reconnu souverain vers l'an vrier 1794 il accusa Javoques d'exer- 1084. Des historiens véridiques placer sa mission avec la cruauté d'un cent la capitale de Prêtre-Jean dans Néron. De retour à Paris Javoques l'Abyssinie: c'est l'avis des écrivains rendit compte de sa conduite per-portugais, d'après les navigateurs de sonne ne murmura, et il se justifia ai- leur nation qui avaient fréquenté ces

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contrées. Il fit part de son élévation du cube, et sur le 1o livre des Anaà l'empereur de Constantinople, Em-lytiques d'Aristote, se trouvent manuel, et à Frédéric 1, roi des aussi à la Bibliothèque royale de PaRomains, par des lettres où il n'ou-ris. Celle de Vienne possède d'aublia pas de vanter sa puissance et ses tres ouvrages de Pediasimos, tels exploits. Il favorisa les nestoriens ses que ses Scholies sur Hesiode, sur le confrères, et rendit sa cour une des Syrinx de Térinte; sa Géométrie, plus splendides du monde connu. Il son Allégorie anagogique sur les mourut en 1178, et eut pour succes-quatre premiers vers du 4 livre de seur son frère David, qui porta aussi l'Iliade; son Abrégé d'un ouvrage le nom de Prêtre-Jean; mais son rè- | du mathématicien Héron; ses Mégne ne fut pas d'une bien longue du-moires de physique, de morale et rée. Le fameux Gengis-Kan conquit de théologie, etc., etc. Plusieurs ses états, et le priva de la vie en autres écrits de ce laborieux savant sont répandus en différentes biblioJEAN ou HENNÉ, docteur ar-thèques de l'Europe. Il mourut à ménien, né à Jérusalem, et remplis- Constantinople vers 1400. sant dans cette ville les fonctions de JEANCOCKE (Cabel), pâtisvicaire général du patriarche d'Ar-sier et président d'une des sociétés ménie vers le commencement du 18 patriotiques de Londres, où il nasiècle, s'est fait connaître par un ou- quit vers 1725. Quoique dénué de vrage qu'il composa par l'ordre de toute instruction, il se rendit célèce prélat, et qui a pour titre : His-bre par son éloquence naturelle, et toire détaillée de Jérusalem et d'au- l'emporta souvent sur les plus fatres lieux de la Terre sainte, Cons-meux orateurs, et sur Burke luitantinople, 1 vol. in-8. même. Il se montra l'antagoniste déJEAN, surnommé Pediasimos claré de lord Bolingbroke et du docet Galeros. Il naquit vers 1330, et teur Middleton, contre lesquels il dut la première de ces dénomina-publia un pamphlet intitulé: Détions à son égalité d'âme, et la se-fense du caractère moral de saint conde à la sérénité de son esprit. Il Paul, accusé de fausseté et d'hy — fut diacre et gardien des archives de la pocrisie par le lord Bolingbroke, première Justiniane et de la Bulgaire. etc. Il a prodigieusement écrit, et pos- JEAN DE LA CROIX ( saint), sédait des connaissances très - éten- réformateur de l'ordre des carmes, dues. On conserve de cet auteur, à était de la famille des Yepes en Espala Bibliothèque royale de Paris, un gne, et naquit en 1542 à Ontiveros, manuscrit en vers ïambes sur la dans la Vieille-Castille. Elevé pieusebonne et la méchante femme, que ment par sa mère, il montra dès son Luc Holstenius transcrivit et publia enfance un goût vif pour les pratiques avec d'autres anciens ouvrages à religieuses et une grande dévotion Rome, 1658, in - 12, réimprimés à la sainte Vierge. C'est cette dépar Thomas Gaze dans ses Opuscula votion qui lui fit de préférence mythologica (1e édition ), et in- choisir l'institut des carmes, voués sérés par Fabricius dans le 13 vol. plus particulièrement au culte de la de la Bibliothèque grecque: M. For-mère du Sauveur. Il avait fait ses tia en a fait une traduct. en vers fran- premières études à Medina del Camçais. Les écrits sur la duplication po, chez les PP. jésuites. C'est dans

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le couvent des carmes de cette ville berté par le crédit de sainte Théqu'il entra à l'âge de 21 ans. On rèse, il fut nommé à quelques supél'envoya à Salamanque pour y faire riorités, élu vicaire provincial d'Anses cours de théologie, et il fut dalousie, et même définiteur de ordonné prêtre à l'âge de 25 ans. l'ordre. Mais une autre persécution Sa vie était beaucoup plus austère l'attendait de la part des supérieurs que celle des autres religieux. Il de la réforme de laquelle il avait été le habitait la plus pauvre et la plus dé-promoteur. Pour s'être opposé dans nuée des cellules du monastère. Un un chapitre tenu à Madrid en 1591, ais creusé en forme de cercueil lui à ce qu'on abandonnât la conduite servait de lit. Un rude cilice lui cei- des carmélites, il fut confiné dans gnait les reins, qu'il avait souvent le couvent de Pegnuela sur la Sierraensanglantés. Son jeûne était con- Morena, et dépouillé de tous ses tinuel. Il observait la plus exacte emplois. Y étant tombé malade, on retraite, et la contemplation y était lui permit d'en sortir, et on lui son occupation ordinaire. Če fut laissa le choix du couvent de Baësa alors que, par amour pour l'instru-qu'il avait fondé, et dont le prieur ment de notre salut, il voulut être était son ami, ou de celui d'Ubeda, appelé Jean de la Croix. Imaginant gouverné par un de ses ennemis. que peut-être chez les chartreux Espérant d'y trouver plus d'occail pourrait se livrer plus librement sions de souffrir, il choisit ce derà ces pratiques pieuses, il avait for-nier. Son espoir ne fut pas déçu. mé le dessein de s'y retirer. Il en Quoique le voyage eût empiré sa fut détourné par sainte Thérèse, qui maladie, il fut privé à Ubeda de étant venue dans son couvent, vou- tout ce qui pouvait améliorer sa lut le voir. Elle se proposait de ré-situation. Dieu permit même que les former l'ordre des carmes. Un entre consolations intérieures lui mantien qu'elle eut avec Jean de la Croix quassent. Cependant le provincial la convainquit que ce saint religieux étant arrivé dans ce couvent, fit pouvait l'aider dans son projet; elle cesser le traitement outrageux dont l'associa à cette œuvre pieuse. Ayant le saint homme avait été l'objet ; fondé en 1 568 un monastère à Mau- mais il touchait à son dernier moreza, sous la nouvelle règle, elle y ment. Il expira le 14 décembre 1591. plaça le P. Jean de la Croix. Ce- Il fut béatifié en 1675, sous Clépendant les anciens carmes voyaient ment X, et en 1726 Clément XIII avec peine cette réforme, qu'ils re- le mit au rang des saints. Son corps. gardaient comme une scission dans repose à Ségovie, et sa fête est fixée leur ordre. Ayant délibéré dans un au 24 novembre. Il a laissé les ouchapitre qu'ils tiorent à Placentia vrages suivans, tous de mysticité : sur les moyens de conserver l'unité, I Noche obscura del alma (la Nuit et Jean de la Croix leur ayant paru obscure de l'âme ), en deux livres. fauteur des mesures qui tendaient à II Subida del monte Carmelo, rompre, ils le déclarèrent fugitif (la Montée du mont Carmel ), et apostat, le firent saisir et con- en trois livres. III Cantico espiduire dans un couvent de Tolède. Il ritual entre el alma y Christo y fut enfermé pendant neuf mois, et su esposo (Cantique du divin souffrit sans se plaindre cette injuste amour entre l'âme et Jésus-Christ, persécution. Ayant recouvré sa li- son époux). V Llama de amor

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JEP viva (la Vive flamme d'amour). du soleil du 5 septembre 1793. V VI Des Poésies sacrées, des Con- Mémoires sur les lunettes diplanseils spirituels, et des Lettres spi-tidiennes, an 5 (1797). Il a donné rituelles, en espagnol. Il y a eu aussi plusieurs volumes sur la Conplusieurs éditions des OEuvres de naissance des temps, et des Mésaint Jean de la Croix. La pre-moires insérés dans le recueil de l'amière fut faite à Barcelone en cadémie des sciences. Ce savant as1619, in-4. Les dernières sont en tronome eut toujours une conduite 2 vol. in-4. Ces OEuvres ont été régulière, fut ami de l'ordre, et sut traduites en français par le P. rendre ses talens utiles à son pays. Il Cyprien, Paris, 1641 in-4; par mourut en mars 1803. le P. Louis de Sainte-Thérèse, JEFFERY (Thomas), théoloParis, 1665, in-4; et par le P. gien anglais de la secte des dissenMaillard, Paris, 1694, in-4. Le ters, était né à Exeter, dans le DeP. André de Jésus, Polonais, en vonshire en 1700. Il dirigea pendant a donné une version latine, Paris, quelque temps une congrégation 1639, in-4; enfin elles ont été dans le comté d'Essex, et revint traduites en diverses autres langues. mourir dans sa province. Il n'avait Il y a aussi plusieurs Vies de saint que 28 ans. Ses ouvrages sont : I Les Jean de la Croix; une en espagnol, véritables fondemens de la relipar le P. Joseph de Jésus Maria,gion chrétienne, en opposition avec Bruxelles, 1632, in-4; deux autres le déisme de Collins, in-8. Ou dit en français, l'une par le P. Ho- qu'il ne lutte pas toujours avec avannoré de Sainte-Marie; la seconde, tage contre son adversaire; ce qui par le P. Dorothée de Saint-Alexis, assurément n'est pas la faute de 1737, 2 vol. in-4; une quatrième la cause, en faveur de laquelle on ne par Collet, prêtre de la congréga- manque pas d'argumens assez contion de la Mission, Paris, 1669, cluans. Il Sermons sur la Diviin-12; enfin, une qui est à la tête nité du christianisme, prouvée par de ses œuvres etc. l'Écriture sainte. III Revue de la JEAURAT ( Edme-Sébastien), controverse entre l'auteur des véastronome et fondateur de l'obser-ritables fondemens de la religion vatoire de l'Ecole militaire de Paris, chrétienne et ses adversaires, in-8. Il naquit dans cette ville le 14 sep-IV Le Christianisme est la perfectembre 1725, fut membre de l'aca- tion de toutes les religions, in-8. démie des sciences et de l'Institut, JEPHSON (Richard), militaire et mourut au mois de mars 1803. et poëte anglais, naquit en Irlande On a de lui: 1 Traité de perspec-vers 1750, et acquit de la réputation tive, Paris, 1750, in -4, qui fut dans les lettres et dans les armes. Il adopté dans les écoles d'artillerie et était lieutenant-général de la cava-de génie. II Nouvelles tables de lerie, et membre de la chambre des Jupiter, 1766, in-4. III Observa communes en Irlande. Il a laissé tions sur la comète de 1759, qu'on plusieurs tragédies qui eurent du inséra dans le Recueil des savans succès, comme Bragança, les Lois étrangers. Jeaurat suit dans cet oude Lombardie, la Cour de Narvrage les calculs déjà faits sur cette bonne, l'Amour italien, la Cons→ même comète en 1531, 1607 et piration, etc. Un poëme fort bien 1682. IV Observations de l'éclipse écrit, intitulé: Les Portraits ro

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mains, Londres, 1795. Jephson cère amour de charité. Le P. Jeune partageait avec Burke l'horreur que était bon théologien et excellent la révolution française devait ins-religieux.

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pirer aux gens bien pensans. Il pu- JOANES (Vincent), célèbre blia à ce sujet. Les Confessions peintre espagnol, chef de l'école de de Jean-Baptiste Conteau, citoyen Valence, naquit dans ce royaume au français, Londres, 1795, 2 vo- village de Fuente de la Higuera en lume in - 12, qui sont une satire 1523, voyagea en Italie où il adopta aussi juste que sévère des mœurs la manière de Raphaël, et s'approdépravées qui existaient alors en cha de beaucoup de ce grand maître. France. Jephson avait beaucoup Un des premiers ouvrages qui le d'instruction, de grâce et de facilité firent connaître en Espagne, ce dans son style. Ses tragédies sont rent les dessins dont il fut chargé assez régulières, et ne manquent pas par saint Thomas de Villeneuve, qui d'intérêt. I mourut dans une cam- devaient servir pour la fabrique de pagne, près de Dublin, en 1803. plusieurs tapis, représentant la Vie JEUNE (Claude-Mansuet), cha- de la Vierge; ils se conservent ennoine régulier de la réformé de Pré-core dans la cathédrale de Valence. montré, né à Tignacourt, au duché Joanes ne traita que des sujets sacrés, de Bar, près de l'abbaye de Flabe- et il excella dans les figures des mont, entra au noviciat à l'abbaye saints, dans le dessin, le coloris, les de Sainte-Marie de Pont-à-Mousson, posés et les draperies. Ses principaux le 8 août 1732, et y prononça ses tableaux sont: le Baptême de Jésusvœux en 1734. Après avoir fait ses Christ (dans la cathédrale de Vacours de philosophie et de théologie, lence); une Conception (dans l'éil fut envoyé à l'abbaye d'Estival pour glise des jésuites); une superbe y professer ces sciences. Il prit le Cene (dans l'église de Saint-Nicobonnet de docteur dans l'université las ); la Vie de Saint-Etienne de Pont-à-Mousson, et ful prieur (dans l'église de ce nom); sept tade Sainte-Marie. Il retourna ensuite bleaux représentant les Mystères de à Estival, où il vécut dans la retraite Jésus-Christ (dans-l'église de Saintet occupé de la composition de quel- Augustin); un Saint Jacques (dans ques ouvrages. On a de lui: 1 His-l'église de la Couronne); un Sautoire critique et apologétique de veur (dans la chartreuse de Val-del'ordre des chevaliers du Temple de Christo), etc., etc. Il y a peu de Jérusalem, dits templiers, Paris, temples, soit à Valence, soit dans les an 13 (1805), 2 vol. in-4. Il y fait lieux environnans, qui ne possèdent voir les commencemens et les pro- des tableaux de cet infatigable argrés de cet ordre; il y trace l'histoire tiste, tous admirés par les conde sa suppression faite sans raisons naisseurs. Il mourut à Valence en solides et motifs suffisans: il appuie son sentiment d'autorités et de JOHNSON (Anne), Anglaise preaves auxquelles il est difficile de célèbre par sa longévité, naquit se refuser. II Dissertation pour à Askew en 1627, et y mourut en prouver que l'amour qui est requis 1777, dans sa 151° année. Elle avait dans le sacrement de pénitence vécu sous neuf rois, depuis Jacques n'est pas seulement un amour d'esler jusqu'au monarque actuel, Georpérance, mais un véritable et sin-ge III, y compris l'interregne de

III SUPPL.

1581.

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