Mémoires de Madame Roland, Volume 2

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Baudouin, 1827

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Page 259 - Une vie sévère et occupée est le premier préservatif de tous les périls ; et la nécessité , autant que la sagesse , t'impose la loi de travailler sérieusement. Sois digne de tes parents; ils te laissent de grands exemples , et si tu sais en profiter , tu n'auras pas une inutile existence.
Page 534 - Convention nationale, sont convaincus d'être auteurs ou complices de la conspiration qui a existé contre l'unité et l'indivisibilité de la République, contre la liberté et la sûreté du peuple français...
Page 408 - Barbares s'avancent contre elle, la Commune de Paris se hâte d'informer ses frères de tous les départemens, qu'une partie des conspirateurs féroces, détenus dans les prisons, a été mise à mort par le peuple ; actes de...
Page 539 - La femme Roland, bel esprit à grands projets, philosophe à petits billets, reine d'un moment, entourée d'écrivains mercenaires à qui elle donnait des soupers, distribuait des faveurs, des places et de l'argent, fut un monstre sous tous les rapports. Sa contenance dédaigneuse envers le peuple et les juges choisis par lui, l'opiniâtreté orgueilleuse de ses réponses, sa gaieté ironique et cette fermeté dont elle faisait parade dans son trajet du palais de justice à la place de la Révolution...
Page 41 - Flamand; qu'il était difficile de faire régner sur une si grande surface cet attachement qui fait la force des républiques, parce qu'enfin l'amour de la patrie n'est pas précisément celui de la terre qu'on habite, mais des citoyens avec lesquels on vit et des lois qui les régissent, sans quoi les Athéniens n'eussent pas transporté leur existence sur des vaisseaux en abandonnant leur ville; qu'on ne peut bien aimer que ceux qu'on connaît , et que jamais l'enthousiasme d'hommes séparés par...
Page 317 - Mes liaisons d'amitié avec un petit nombre d'entre eux sont trèsantérieures aux circonstances politiques qui les font considérer aujourd'hui comme coupables. Les rapports que j'ai conservés avec eux , par une voie intermédiaire , à l'époque de leur départ de Paris, sont absolument étrangers aux affaires. Je n'ai point eu proprement de correspondance politique, et, à cet égard, je pourrais m'en tenir à une dénégation absolue ; car je ne saurais être interpellée de rendre compte de...
Page 78 - Elle pourrait tout, m'écriai-je, car la majorité de Paris ne demande qu'à savoir ce qu'elle doit faire; si je suis admise, j'oserai dire ce que vous-même ne pouvez exprimer sans qu'on vous accuse ; je ne crains rien au monde , et si je ne sauve pas Roland, j'exprimerai avec force des vérités qui ne seront pas inutiles à la République...
Page 246 - J'ai pris pour Tacite une sorte de passion ; je le relis pour la quatrième fois de ma vie avec un goût tout nouveau ; je le saurai par cœur : je ne puis me coucher sans en avoir savouré quelques pages.
Page 185 - Chabot n'y paraissait point encore; l'heure arrivée, il n'était pas venu. Grangeneuve en conclut qu'il a abandonné l'idée du partage; mais croyant à l'exécution pour lui, il part, il prend le chemin convenu, le parcourt à petits pas, ne rencontre personne au monde, repasse une seconde fois crainte d'erreur sur l'instant, et il est obligé de rentrer chez lui sain et sauf, mécontent de l'inutilité de sa préparation. Chabot se sauva des reproches par de misérables défaites, et ne démentit...
Page 71 - ... mai, où le bon peuple de Paris, très-décidé à ne massacrer personne, fit d'ailleurs tout ce que voulurent bien lui dicter ses audacieux directeurs , son insolente commune et le comité révolutionnaire de messeigneurs les jacobins, devenus fous, enragés, ou stipendiés par les ennemis. Roland avait écrit pour la huitième fois à la convention, qui n'avait pas fait lire ses lettres. Je me...