OU RECUEIL DE MÉMOIRES D'EXTRAITS ET DE NOTICES RELATIFS A L'HISTOIRE, A LA PHILOSOPHIE, AUX LANGUES 'RÉDIGÉ PAR MM. BAZIN, BIANGHI, BOTTA, CAUSSin de percevAL, CHERBONNEAU, D'ECKSTEIN GARCIN DE TASSY, GRANgeret de laAGRANGE, STAN. JULIEN MIRZA A. KASEM-BEG, J. MOHL, S. MUNK, REINAUD ET PUBLIÉ PAR LA SOCIÉTÉ ASIATIQUE SES PROGRÈS DEPOIS LES THANG JUSQU'À LA DYNASTIE ACTUELLE. L'académie impériale de Péking ou l'académie des han-lin est à la Chine un des grands corps de l'État; elle en a tous les honneurs, toutes les prérogatives, et ses statuts, aussi bien que l'almanach impérial, font voir qu'elle a aujourd'hui plus que jamais un caractère politique. Comme société savante, on la compare aux académies de l'Europe. La comparaison, dit un missionnaire, est juste à bien des égards. Comme corps politique, comme organe officiel du gouvernement, L dont elle exprime la pensée, elle ressemble parfaitement à notre Conseil d'état. Son origine, d'après l'histoire authentique (tching-sse), remonte à la dynastie des Thang; elle fut fondée par Hiouèn-tsoung, auquel la postérité a conservé le nom de ming-hoangti « l'empereur illustre,» parce que, en effet, son règne fut illustré par de sages réformes et des institutions nouvelles. Philosophe, Hiouèn-tsoung composa un assez grand nombre d'ouvrages. Orthodoxe, quand il monta sur le trône, il alla en pèlerinage dans le Chan-toung pour y visiter le tombeau de Confucius, et publia une édition du Hiao'-king, avec un commentaire perpétuel1; mais bientôt se laissant enthousiasmer des livres et du système de Tao-sse, comme les empereurs Wou-ti et Kièn-wen-ti des Léang2, il écrivit sur le Tao-tee-king de Lao-tseu un commentaire et une assez longue paraphrase 3. Curieux enfin du bouddhisme et des fables de sa théologie, il se fit expliquer les principaux monuments de cette religion; puis il entreprit de confondre dans une espèce de syncrétisme, non-seulement les théories de Lao-tseu, de Confucius et On trouve ce commentaire dans l'ouvrage intitulé: Hiao'-king 'siao-hio 'tsouan-tchou'. Le commentaire est de Hiouèn-tsoung, des Thang; la glose, de Ssma-kouang, des Soung. 2 Voyez Le Livre de la voie et de la vertu, composé par Lao-tseu dans le vi° siècle avant l'ère chrétienne, traduit en français et publié par Stanislas Julien. Paris, 1852; Introduction, page xxxvI. 3 Le commentaire a pour titre : Tao-těe-king-tchou', la paraphrase: Tao-tee-king-kiang-sou. Celle-ci est en 6 livres. Voy. notre Introduction au théâtre chinois des Youèn, p. xxxII. |