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la diversité des langues et des religions dans les principales parties du monde, en anglais. Londres, 1614, in-4°.

Cet ouvrage d'Édouard Brerewood, savant mathématicien et antiquaire anglais, fut publié par Robert Brerewood, neveu de l'auteur, qui y joignit une longue préface. Il a été traduit en latin (art. CCXLVII et CCXLVIII), et en français (art. CCXL et CCXLI ). On l'a souvent réimprimé en anglais (1).

CCLXI. A Dissertation on the origin of languages, and on the different genius of those which are original and compounded. Cette dissertation fut publiée par l'auteur en 1759 à la suite de sa Theory of moral sentiments (2).

Cette Dissertation ou Considération sur la preAdam mière formation des langues, en anglais, par Smith, a eu deux traductions françaises. Voyez les articles CCXLII et CCXLIII.

CCLXII. The origin and progress of letters, by William Massey. London 1763, in-8°.

Cet ouvrage est cité par Edmund Fry, page xxvII de la préface, qui y a puisé des matériaux pour sa Pantographia.

CCLXIII. Remains of Japhet, being historical enquiries into the affinity and origin of the european languages, by Parsons. London, 1767, in-4°. C'està-dire Vestiges de Japhet, ou Recherches histori

(1) Biographie universelle. t. V, p. 545 et 546. Art. Brerewood. (2) A new bibliographical Dictionary. London 1798. XIV, 45.

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ques sur l'affinité et l'origine des langues européennes, 1767, in-4°.

Cet ouvrage savant de Jacques Parsons, médecin et antiquaire anglais, suppose beaucoup de recherches; mais l'auteur accorde trop de confiance à des traditions fabuleuses et à des monumens douteux. Il croit reconnaître dans les habitans des îles Britanniques les descendans en ligne directe de Gomer et de Magog, plus de deux mille ans avant Jésus-Christ, avec les vestiges de leur langue primitive (1).

CCLXIV. W. Milford's inquiry in to the principles of harmony in language. London 1774, in-8°. Voyez ci-après l'article CCLXX.

CCLXV. Of the origin and progress of language (by James Burnett lord Monboddo); second edition. Edinburgh, 1774-92. 6 vol. in-8°.

Jacques Burnett, lord Monboddo, écrivain écossais, naquit en 1714, à Monboddo, dans le comté de Kinkardine, résidence de sa famille, qui descendait des anciens Burnett de Leys. Il fit ses études au collège d'Aberdeen, et étudia le droit à l'université de Groningue. Il revint, en 1738, dans sa patrie, et commença de plaider au barreau écossais. Il y obtint une clientelle très-considérable, et se distingua par plusieurs plaidoiries, entre autres dans la cause de la famille Douglas, qui fit beaucoup de bruit, et qu'il gagna complètement. La rébellion qui éclata en Ecosse, en 1745, l'ayant déterminé à se retirer à Londres, et le goût des lettres balançaut en lui celui

(1) Biographie universelle. Paris 1823 XXXIII, 31.

de son état, il rechercha la connaissance des écrivains fameux du tems. Celui qui influa le plus sur l'esprit de Monboddo, fut Harris dont il devint l'ami et partagea l'enthousiasme pour le génie des anciens Grecs. Son esprit méditatif s'appliqua vivement à l'étude de la littérature, des arts et des lettres des Anciens, surtout des Grecs. Plus il s'enfonça dans cette étude, plus son ame, concentrée dans ses affections, y trouva de sujets d'admiration, et plus il conçut de mépris pour les petitesses qui trop souvent occupent toute l'attention des modernes. Il se fit un projet d'histoire du savoir humain, en commençant par celle de notre langage; et à force de rattacher à sa vaste esquisse tous les faits que lui offrait l'histoire générale, il vint à créer un sistème, grand et étonnant par sa conception, mais faux et paradoxal dans sa base. Les Grecs furent pour lui l'idéal des peuples; et pour les élever encore plus haut, il abaissa devant eux les modernes, au point de leur refuser même la faculté d'égaler en force phisique et en longévité les anciens habitans de la Grèce, et de ne les représenter que comme une race abâtardie successivement depuis l'antiquité. S'il n'avait développé que ce paradoxe, Monboddo se serait rendu ridicule, et aurait été oublié; mais les méditations que lui fit faire. le génie des Grecs, le conduisirent à de grandes idées sur l'origine des langues; et c'est ce beau travail dont il est ici question, qui a illustré son nom. Il ne faut pas en juger par les clameurs que cet ouvrage excita parmi les littérateurs anglais, que l'auteur avait trop peu

ménagés pour qu'il pût en espérer de la modération: d'ailleurs son enthousiasme pour les Anciens, l'avait rendu injuste envers les modernes. Son mépris pour les idées rétrécies du vulgaire des écrivains lui avait même inspiré des préventions contre des hommes tels que Neuton et Locke. L'ouvrage de Monboddo a fait peu de sensation en France, où l'on en voit à peine des exemplaires; mais il a trouvé un appréciateur et même un admirateur en Allemagne. Herder, qui avait aussi approfondi l'histoire des facultés intellectuelles de l'homme, a exprimé sur l'ouvrage de l'écrivain anglais, dans le discours préliminaire de la traduction allemande, une opinion motivée, dont voici la substance. Le premier mérite de Monboddo est, selon Herder, son jugement profond et solide, exprimé dans un langage mâle et nerveux; on voit que, nourri dans l'antiquité, il dédaigne le clinquant des modernes. Quelquefois sa philosophie tombe dans les subtilités d'Aristote; mais en général elle est élevée, éclairée, et profonde: il ne s'attache pas d'ailleurs uniquement au même maître; il suit aussi Platon et les Pithagoriciens, et les commente même avec succès en quelques endroits. Cet esprit, vraiment philosophique, règne surtout dans la première partie de son ouvrage. Les recherches sur l'origine et les progrès du langage sont extrêmement ingénieuses: ce n'est pas de la grammaire spéculative; c'est l'histoire philosophique de l'homme même. Herder, qui assure avoir lu à peu près tout ce qui a été écrit sur cette matière, et qui s'en est occupé

lui-même dans ses ouvrages, avoue que Monboddo mérite la palme. Home rassemble beaucoup de faits, et envisage le genre humain sous bien des rapports : mais ses principes sont vacillans; et la partie de son ouvrage à laquelle il a donné le plus d'importance, en est précisément la plus faible, tandis que Monboddo a presque épuisé son sujet, et qu'il n'y a qu'à suivre la route frayée par un écrivain aussi judicieux, pour développer la nature de l'homme dans ses divers états. La comparaison qu'il fait des langues, est encore un coup de maître: rien de plus ingénieux que l'idée de comparer les langues de peuples arrivés à des degrés divers de la civilisation. Pour continuer ce travail, on pourra mettre en parallèle les langues des peuples barbares, mieux observées depuis Monboddo; et, par cet examen des langues, on arrivera enfin à composer la philosophie de l'esprit humain. Mais il faut dire aussi, et Herder l'avoue, quoiqu'avec ménagement, que l'auteur de l'ouvrage sur l'origine des langues a été conduit à des idées bizarres et même absurdes. Tirant parti de quelques récits fabuleux des Anciens sur de prétendus peuples dépourvus de toute sensibilité, et comptant sur les assertions hazardées de quelques voyageurs, qui ont pris de gros singes pour des hommes sauvages, Monboddo s'appuie de ces témoignages fragiles, pour placer sur le dernier échelon des êtres humains, des peuples qui, selon lui, n'ont point de langage, et pour tirer de là cette conclusion, que la faculté des langues est, non pas naturelle, mais acquise à force de tra

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