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Le pape Pilvestre baptise 1 Empereur Constantin en présence de f4 Hélène su mère.

LIVRE SEPTIÈME.

CHAPITRE I.

Les Germains et les Gaulois achèvent de se soustraire à l'autorité de l'empereur Commode.

L'AUTEUR.

POUR remplir la tâche que je me suis imposée au commencement de cet ouvrage, d'écrire l'histoire des illustres princes qui ont gouverné le Hainaut, je vais parler de celui qui régna dans ce pays après que la Gaule supérieure et inférieure se fut affranchie du joug de l'empereur Commode. Hugues de Toul est le seul auteur qui ait traité cette matière. Il dit qu'à l'époque où les Germains et les Gaulois se révoltèrent contre Commode, ce prince assembla les sénateurs; et leur rappelant combien de fois les Gaulois avaient offensé la majesté impériale, il se plaignit de ce que les Germains avaient mis à mort ses envoyés, parla de l'expulsion et du massacre des receveurs de l'impôt, et fesant valoir encore beaucoup d'autres griefs, il implora le secours et les conseils des sénateurs; car, haï de tous les Romains, il n'eût trouvé hors du sénat personne qui eût voulu lui donner un avis. Les séna

ciendo, multa alia gravamina superadjiciens, consilium et auxilium senatoribus postulando, quià ab omnibus Romanis exosus habitus, quibus alibi consiliari valeret, non habebat. Qui responderunt : <«< Galli, in internecionem nobilium eorum offensi, si « qua peregerunt à tanto non à toto excusandi de << rebellione, non est mirandum. Sed de conjuratione «< cum Germanis, qui tuos interfecerant legatos, «< condolendum est. Quarè consulimus ut contrà Ger<«< manos decem legiones transmittas, ipsos puniendo « et ad subjectionem reducendo. Deindè ad Galliam descendant, ipsam ad dilectionem revocando; et si << non amicabiliter, tandem violenter reducantur. » Placuit imperatori consilium. Commodus Numerianum, suæ militiæ magistrum, convocans, præcepit ut decem congregaret legiones, et ut decreta senatorum adimpleret. Qui omnem armatum colligens vix octo potuit colligere legiones: quotquot erant Romani exosum habebant Commodum. Ab illo tunc quo senatores venire super Germanos decreverant, fuit in Româ qui Werrico atque Sorrico decreta nuntiaret. Qui duces omnes civitates ducatuum eorum ad ferociter Romanos suscipiendum excitaverunt et se coaptaverunt; et gentem magnam congregantes, quilibet suos fines observabat. Tandem Numerianus (1) cum octo legionibus in territorio moguntinensi descendens, patriam spoliantes, civitatem obsederunt. Vigesimâ quintâ die obsidionis, ab uno latere subitò

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(1) Le manuscrit de Saint-Germain porte Munerianus, et l'ancienne traduction française Minerianus.

teurs lui répondirent: « Les Gaulois avaient été ofa fensés par le massacre de leurs plus nobles citoyens, « et leur rébellion est, jusqu'à un certain point, ex« cusable; mais ce qu'il y a de plus affligeant, c'est « leur alliance avec les Germains qui avaient mis à « mort vos députés. Notre avis est donc que vous en« voyiez dix légions contre les Germains

a

pour les pu

« nir et les réduire à l'obéissance. Cette armée entrera ensuite dans la Gaule pour ramener les habitans à leur ancienne fidélité; et si elle ne peut y parvenir • par la douceur, elle emploiera la force.» Ce conseil plut à l'empereur; il fit venir Numérien, maître de sa milice, et lui ordonna de lever dix légions pour mettre à exécution le décret du sénat; mais Numérien ne put rassembler plus de huit légions, tant les Romains haïssaient Commode. Aussitôt que l'expédition contre les Germains fut résolue, Verric et Sorric en recurent l'avis de Rome. Ils exhortèrent toutes les villes de leurs duchés à recevoir vaillamment les Romains; et pour s'y préparer, ils levèrent de nombreuses troupes, et chacun veilla sur ses frontières. Enfin Numérien entra sur le territoire de Maïence avec ses huit légions, et après avoir ravagé le pays, vint mettre le siège devant la ville. Il la tenait assiégée depuis vingtcinq jours lorsqu'il fut assailli d'un côté par Verric, qui conduisait six légions de Gaulois armés à la légère; et de l'autre par Sorric, à la tête de huit légions de Germains. Ces deux armées se jetèrent en même tems sur les Romains; et après beaucoup de sang répandu de part et d'autre, Numérien et ses principaux officiers furent tués, et les Romains si complètement taillés en pièces, qu'à peine en put-il échapper un seul pour porter à Commode la nouvelle de leur défaite. Après

super eos irruit Werricus dux cum sex legionibus expeditiorum Gallorum, et ab alio latere Sorricus cum octo legionibus Germanorum. Qui simul et eodem impetu in dictos irruerunt Romanos; et, post multa bella et strages ab utrâque commissas, post Numeriani internecionem ac aliorum ducum lamentabilem prostrationem, tandem sic omnes Romani illùc occubuerunt, ut vix remaneret ex eis qui Commodo imperatori stragem denuntiaret ipsorum. Recesserunt igitur à Moguntinensi campo victores Sorricus atque Werricus sani, et in suis ducatibus, ab omni tributo liberi usque ad quartum annum Severi imperatoris. Qui Severus Germanos subjiciens, Gallos tandem ad dimidium tributum, persolvi consuetum, misericorditer suscepit. Qui per magna tempora in obedientiâ imperatorum subsequentium sic remanserunt.

CAPITULUM II.

De morte Commodi et imperio Pertinacis et Juliani (1).

EUSEBIUS in Chronicis.

PORRÒ Commodus imperator, colossi capite sublato, suæ imaginis caput jussit imponi. Idem quoque Commodus multos nobilium interfecit, et spectacula po

(1) Vinc. de Beauv. XI, 125 et 126.

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