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évêque et confesseur, qui fut exilé par ce même prince, pour la cause de la foi catholique, est célébrée à Trèves, la veille des calendes de septembre. SAINT-JÉRÔME, Chronique. Gallus, cousin de Constance, fut créé césar vers la même époque : c'est le trente-septième prince des Romains. Poursuivi par son cousin Constance, qui le tenait pour suspect, à cause de son bon naturel, il fut tué dans l'Istrie, et son frère Julien fut nommé césar à Milan (1). Dans le même tems, le rhéteur Victorinus et le grammairien Donat, mon précepteur, jouissaient à Rome, d'une grande célébrité : Victorinus mérita d'avoir une statue sur la place de Trajan. L'AUTEUR. C'est le même Donat dont le livre est encore lu dans les écoles par les enans qui apprennent les premiers élémens de la grammaire : ce livre commence ainsi : Combien y a-t-il de perties du discours? Huit, qui sont, etc. SAINT-JÉRÔME, Chronique. En l'an dix-neuf de Constance, le moine Antoine meurt dans le désert à l'âge de cent cinq ans. L'AUTEUR. Les disciples les plus célèbres d'Antoine sont Paul-le-Simple, Macaire, Isidore, Hilarion, Pambon, et plusieurs autres dont les noms sont inscrits au livre de vie, et qui fleurirent avec éclat du tems des Egiptiens Vers la même époque fleurit le bienheureux docteur Hilaire, évêque de Poitiers.

(1) L'empereur Jules Constance ou Constance II fit trancher la tête au césar Gallus vers la fin de l'an 354, et Julien fut déclaré césar le 6 novembre 355.

CAPITULUM LXIII.

De morte Constantii et successione Juliani (1).

In Tripartita Historia.

INTEREA verò Constantius veniens Mopsocrenis nimiâ contagione, apoplexia passione defunctus est. Cui successit Julianus, Constantii filius. HUGO FLORIACENSIS. Nàm Constantinus, qui Bysantium su nomine Constantinopolim appellavit, duos habuit ex eodem patre, sed non ex eâdem matre, germanos, scilicet Dalmatium et Constantium; qui Constant us habuit duos filios, Gallum et Julianum, quorum Gallus modico tempore sub Constantio Augusto Cæsar fuit; Julianus verò primò quidem scholis vacavit, sed postmodùm à Constantio augusto Galliarum Cæsar constitutus fuit. Qui et sororem suam Constantiam ei matrimonio junxit. Cæsar itaque factus Julianus Gallos (2) mirâ celeritate vicit apud Rhenum. HIERONYMUS in Chronicis. Igitur Romanorum tricesimus sextus imperavit Julianus, anno Domini CCCLXIo, mundi verò IVMCCCXXVII°: imperavit autem anno uno

(1) Vinc. de Beauv. XV, 25 et 26.

(2) Les ennemis que vainquit Julien étaient les Francs, les Allemands et les Saxons, et non les Gaulois, qui étaient alliés des Romains, ou plutôt Romains eux-mêmes.

CHAPITRE LXIII.

Mort de Constance, avènement de Julien.

Histoire Tripartite.

CEPENDANT, Constance se rendit à Mopsucrène à cause d'une maladie contagieuse, et y mourut d'une attaque d'apoplexie. Julien, fils de Constantin, lui succéda. HUGUE DE FLEURY. Constantin, qui donna son nom à la ville de Bizance, en l'appelant Constantinople, eut deux frères consanguins, savoir, Dalmatius et Constance. Celui-ci eut deux fils, Gallus t Julien; Gallus fut quelque tems césar sous l'emJercur Constance; Julien fréquenta d'abord les écoles e fut plus tard créé césar des Gaules, par le mème Constance, qui lui fit épouser sa propre sœur, Constantia (1). Julien étant césar, vainquit avec une merveilleuse promtitude, les Gaulois sur les bords du thin. SAINT-JÉRÔME, Chronique. Julien, le trentesixieme empereur des Romains, monta sur le trône impérial l'an 361 du Seigneur et 4327 du monde : il régna un an et huit mois. L'AUTEUR. Cependant, on donne ailleurs à son règne trois ans de durée, en

(1) Julier épousa Julia Héléna, fille de Constantin et de Fausta. Constantine et non Constantia, fille des mêmes princes, fut mariée d'abord à Hannibalien, roi de Pont, puis à Constantius Gallus. Il parvint à l'empire par la mort de Constance, le 3 novembre 361.

et mensibus octo. ACTOR (1). Alibi tamen annotantur in regno ejus anni tres, illis autem octo mensibus pro anno computatis (2); deindè Beda in libro de Tenporibus dicit eum regnasse annis duobus et measibus octo. Tripartita Historia. Hic Julianus olin discens apud Constantinopolim, cùm esset adoles cens, pædagogum habebat Mardonium grammati cum, Nicocledem rhetorem, Eubolium verò sophis tam, tunc christianum. Erat quoque Julianus al initio christianus; cùmque in locutione proficeret, fama per populum volitabat, quòd romanam etiàm rempublicam gubernare posset. Quod dùm latiùs audiretur, æstuationes inducit imperatori Constantio, quam ob rem abstinuit eum ab urbe romanâ, et misit Nichomediam, prohibens ne cum Libanio sophistâ conveniret, qui ibi morabatur paganus existens. Julianus ergò Libanium audire non audens, libris tantùm ejus utebatur. Tunc venit ad eum Maximus ph losophus ephesius, famâ ejus protractus, quem poste Valentinianus quasi magum jussit occidi. Cujus r ligionem cœpit Julianus imitari, cùm ejus verba quasi philosophica prægustasset. Is etiàm imperii cupidinem animo ejus immiserat. Cùmque hæc non aterent aures imperatoris, inter spem metumque consti

(1) Vincent de Beauvais.

(2) Ici Jacques de Guyse omet une phrase essentielle d: Vincent de Beauvais, et que voici : Undè híc videtur fuisse vitum scriptoris; deindè etc. Mais il est clair qu'on peut donner :u règne de Julien trois ans et trois mois, ou seulement un an et hut mois, selon qu'on le commence à l'élévation de Julien à l'empire par ses soldats, ou à la mort de Constance.

comptant les huit mois pour un an; et Bède, dans son livre des Tems, dit qu'il régna deux ans et huit mois. Histoire Tripartite. Julien, lorsqu'il étu diait à Constantinople, avait pour maîtres, pendant son adolescence, le grammairien Mardonius, le rhéteur Nicoclès de Lacédémone et le sophiste Eubolius, alors chrétiens. Julien lui-même avait d'abord embrassé le christianisme; et, comme il possédait l'art de la parole, le bruit courait dans le peuple qu'il serait capable de gouverner la république romaine. Ces bruits, répandus au loin, parvinrent aux oreilles de l'empereur Constance, qui, pour cette raison, lui interdit la ville de Rome, et l'envoya à Nicomédie, en lui défendant toute espèce d'entretien avec le sophiste Libanius, qui y vivait dans le paganisme. Julien n'osant pas aller entendre Libanius, se contentait d'étudier ses livres. Alors il vit venir à lui Maxime, philosophe d'Ephèse, que sa réputation avait attiré, et que plus tard Valentinien fit mettre à mort, comme magicien. Julien se mit à imiter la religion de ce philosophe, après avoir goûté ses discours philosophiques, et puisa dans ses leçons l'amour du pouvoir. Cela ayant été connu de l'empereur, Julien, placé entre la crainte et l'espérance, voulait éloigner tout soupçon; après avoir été chrétien, il devint un lâche apostat. Il reçut la tonsure, et feignit de mener la vie. monastique : en secret il s'adonnait à la philosophie, et en public il lisait les saints livres des chrétiens. Plus tard, il devint lecteur dans l'église de Nicomédie, et évita, sous cet habit, la fureur de l'empereur. Cependant, Julien se conduisait ainsi par crainte; car il ne renonçait pas à l'espoir qu'il avait conçu au fond de son cœur. Il promettait à ses amis.

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